Année 5, 20 juillet

Zacharie 11, 1-17

* Liban, ouvre tes portes, et que le feu dévore tes cèdres ! Hurle, cyprès ! car le cèdre est tombé, les nobles sont dévastés. Hurlez, chênes de Basan ! car la forêt inaccessible est abattue. Une voix du hurlement des bergers, — car leur magnificence est dévastée ; une voix du rugissement des jeunes lions, — car l’orgueil du Jourdain est dévasté.

Ainsi dit l’Éternel, mon Dieu : Pais le troupeau de la tuerie, que leurs possesseurs tuent, sans passer pour coupables, et dont les vendeurs disent : Béni soit l’Éternel, je me suis enrichi ! et leurs bergers ne les épargnent pas. Car je n’épargnerai plus les habitants du pays, dit l’Éternel. Et voici, je ferai tomber les hommes dans les mains l’un de l’autre et dans la main de son roi ; et ils écraseront le pays ; et je ne délivrerai pas de leur main.

Et je me mis à paître le troupeau de la tuerie, voire même les pauvres du troupeau ; et je pris deux bâtons : je nommai l’un Beauté, et je nommai l’autre Liens, et je me mis à paître le troupeau. Et je détruisis trois des bergers en un mois, et mon âme fut ennuyée d’eux, et leur âme aussi se dégoûta de moi. Et je dis : Je ne vous paîtrai pas : que ce qui meurt, meure ; et que ce qui périt, périsse ; et quant à ce qui reste, qu’ils se dévorent l’un l’autre. Et je pris mon bâton Beauté, et je le brisai, pour rompre mon alliance, que j’avais faite avec tous les peuples. Et elle fut rompue en ce jour-là ; et les pauvres du troupeau, qui prenaient garde à moi, connurent ainsi que c’était la parole de l’Éternel. Et je leur dis : Si cela est bon à vos yeux, donnez-[moi] mon salaire : sinon, laissez-le. Et ils pesèrent mon salaire, trente [pièces] d’argent. Et l’Éternel me dit : Jette-le au potier, [ce] prix magnifique auquel j’ai été estimé par eux. Et je pris les trente [pièces] d’argent, et je les jetai au potier, dans la maison de l’Éternel. Et je brisai mon second bâton Liens, pour rompre la fraternité entre Juda et Israël.

Et l’Éternel me dit : Prends encore les instruments d’un berger insensé. Car voici, je suscite un berger dans le pays, qui ne visitera pas ce qui va périr, qui ne cherchera pas ce qui est dispersé, qui ne pansera pas ce qui est blessé, et ne nourrira pas ce qui est en bon état ; mais il mangera la chair de ce qui est gras, et rompra la corne de leurs pieds. Malheur au pasteur de néant qui abandonne le troupeau ! L’épée [tombera] sur son bras et sur son œil droit. Son bras sera entièrement desséché, et son œil droit sera entièrement obscurci.


L’incendie des versets 1-3 annonce la colère contre le pays et contre le peuple, à cause du crime dont celui-ci se rendra coupable à la croix. — Au verset 4, le prophète est invité à personnifier successivement le bon Berger (Christ), et le berger insensé, c’est-à-dire l’Antichrist (v. 15-17). Jusqu’au verset 14, nous sommes transportés au temps des évangiles. Ces possesseurs, ces vendeurs, ces mauvais pasteurs du verset 5, ce sont respectivement les Romains et les chefs des Juifs, qu’ils soient politiques ou religieux. Jésus les qualifie de voleurs, de larrons, d’hommes à gages, de loups ravisseurs (Jean 10, 8, 12 ; Éz. 34). Lui, le bon Berger, venait se substituer à eux et paître le peuple, en lui apportant la gloire et l’unité nationale (les deux bâtons de berger nommés Beauté et Liens). Mais, à l’exception de quelques « pauvres du troupeau » (v. 11 ; Luc 14, 21), ce peuple n’a pas compris Ses desseins d’amour. Les versets 12, 13, si exactement accomplis, nous disent à quel prix dérisoire l’Éternel a été estimé (Matt. 26, 15). À quel prix estimons-nous le Seigneur Jésus ? Puis, sans transition, les versets 15-17 introduisent la domination encore future du « pasteur de néant » (Jean 5, 43). Car ce personnage satanique est suscité en châtiment sur « le troupeau de la tuerie » : le peuple coupable d’avoir rejeté son vrai conducteur.