Année 5, 30 juillet

Galates 2, 1-10

Ensuite, au bout de quatorze ans, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabas, prenant aussi Tite avec moi. Or j’y montai selon une révélation, et je leur exposai l’évangile que je prêche parmi les nations, mais, dans le particulier, à ceux qui étaient considérés, de peur qu’en quelque manière je ne courusse ou n’eusse couru en vain (cependant, même Tite qui était avec moi, quoiqu’il fût Grec, ne fut pas contraint à être circoncis) : et cela à cause des faux frères, furtivement introduits, qui s’étaient insinués pour épier la liberté que nous avons dans le christ Jésus, afin de nous réduire à la servitude ; auxquels nous n’avons pas cédé par soumission, non pas même un moment, afin que la vérité de l’évangile demeurât avec vous. Or, de ceux qui étaient considérés comme étant quelque chose…, quels qu’ils aient pu être, cela ne m’importe en rien : Dieu n’a point égard à l’apparence de l’homme…, à moi, certes, ceux qui étaient considérés n’ont rien communiqué de plus ; mais au contraire, ayant vu que l’évangile de l’incirconcision m’a été confié, comme celui de la circoncision l’a été à Pierre, (car celui qui a opéré en Pierre pour l’apostolat de la circoncision a opéré en moi aussi envers les nations), et ayant reconnu la grâce qui m’a été donnée, Jacques, et Céphas, et Jean, qui étaient considérés comme étant des colonnes, me donnèrent, à moi et à Barnabas, la main d’association, afin que nous [allassions] vers les nations, et eux vers la circoncision, [voulant] seulement que nous nous souvinssions des pauvres, ce qu’aussi je me suis appliqué à faire.


Le récit que fait Paul des circonstances de son apostolat, complète ce que nous en savons par le livre des Actes. Alors que le Seigneur avait confié à Pierre l’annonce de l’évangile aux Juifs, Paul avait été choisi pour prêcher le même évangile aux nations (v. 8). Sa rencontre avec les autres apôtres ne pouvait dont pas infirmer un appel reçu du Seigneur. Par contre, il prit tellement à cœur leur recommandation de se souvenir des pauvres, que ce devait être, indirectement, la cause de son emprisonnement à Jérusalem (Act. 24, 17). Que nous enseignent ces relations des apôtres entre eux ? Que nous devons estimer le service des autres, et veiller à ne pas dépasser le nôtre, mais l’accomplir sans défaillance et sans « avoir égard à l’apparence de l’homme » (v. 6). — Le livre des Actes confirme combien les premiers chrétiens, d’origine juive, avaient eu de peine à se détacher des ordonnances : circoncision et observance de la loi. Une conférence s’était tenue à Jérusalem pour régler ces questions (Act. 15). Mais Satan ne renonce pas volontiers à une arme dont il s’est déjà servi avec quelque succès. À leur tour, les Galates, bien que n’étant pas juifs, étaient tombés dans ce piège, et Paul s’attache à en montrer le terrible danger.