Année 5, 21 août

Philippiens 1, 1-18

Paul et Timothée, esclaves de Jésus Christ, à tous les saints dans le christ Jésus qui sont à Philippes, avec les surveillants et les serviteurs : Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ !

Je rends grâces à mon Dieu pour tout le souvenir que j’ai de vous, dans chacune de mes supplications, faisant toujours des supplications pour vous tous, avec joie, à cause de la part que vous prenez à l’évangile depuis le premier jour jusqu’à maintenant ; étant assuré de ceci même, que celui qui a commencé en vous une bonne œuvre, l’achèvera jusqu’au jour de Jésus Christ : comme il est juste que je pense ainsi de vous tous, parce que vous m’avez dans votre cœur, et que, dans mes liens et dans la défense et la confirmation de l’évangile, vous avez tous été participants de la grâce avec moi. Car Dieu m’est témoin que je pense avec une vive affection à vous tous, dans les entrailles du christ Jésus. Et je demande ceci dans mes prières, que votre amour abonde encore de plus en plus en connaissance et toute intelligence, pour que vous discerniez les choses excellentes, afin que vous soyez purs et que vous ne bronchiez pas jusqu’au jour de Christ, étant remplis du fruit de la justice, qui est par Jésus Christ à la gloire et à la louange de Dieu.

Or, frères, je veux que vous sachiez que les circonstances par lesquelles je passe sont plutôt arrivées pour l’avancement de l’évangile ; en sorte que mes liens sont devenus manifestes comme étant en Christ, dans tout le prétoire et à tous les autres, et que la plupart des frères, ayant, dans le Seigneur, pris confiance par mes liens, ont beaucoup plus de hardiesse pour annoncer la parole sans crainte. Quelques-uns, il est vrai, prêchent le Christ aussi par envie et par un esprit de dispute, mais quelques-uns aussi de bonne volonté ; ceux-ci par amour, sachant que je suis établi pour la défense de l’évangile ; ceux-là annoncent le Christ par esprit de parti, non pas purement, croyant susciter de la tribulation pour mes liens. Quoi donc ? — Toutefois, de toute manière, soit comme prétexte, soit en vérité, Christ est annoncé ; et en cela je me réjouis et aussi je me réjouirai.


On a appelé cette épître le livre de l’expérience chrétienne. Expérience qui se résume en trois mots : Christ me suffit. Il est ma vie (chap. 1), mon modèle (chap. 2), mon but (chap. 3), ma force et ma joie (chap. 4). Paul ne parle ici ni en apôtre, ni en docteur ; il n’est qu’un « esclave de Jésus Christ ». Comment ferait-il valoir un titre plus élevé que celui qu’a pris son Maître (chap. 2, 7) ? Du fond de sa prison à Rome, il écrit à ses chers Philippiens, parmi lesquels nous connaissons Lydie et le geôlier (Act. 16). Sa « vive affection » (v. 8) pour eux se traduit par des prières. Remarquez l’enchaînement des demandes : amour, vraie connaissance, discernement spirituel, marche pure et droite, fruit qui demeure (v. 9-11). — Puis il les rassure au sujet de son emprisonnement. Ce coup que l’Ennemi pensait porter à l’évangile, avait au contraire contribué à son avancement. L’opposition ouverte, calculée pour décourager les témoins du Seigneur, a généralement pour effet de les galvaniser. — Quelle est l’attitude de l’apôtre, en apprenant que l’évangile est parfois annoncé dans des conditions très discutables ? Aucune impatience ni critique. Ni, à l’inverse, un désir de s’y associer. Seulement une joie sincère de voir l’œuvre de Dieu s’accomplir, quels qu’en soient les instruments.