Année 5, 28 août

Philippiens 4, 10-23

Or je me suis grandement réjoui dans le Seigneur de ce que maintenant enfin vous avez fait revivre votre pensée pour moi, quoique vous y ayez bien aussi pensé, mais l’occasion vous manquait ; non que je parle ayant égard à des privations, car, moi, j’ai appris à être content en moi-même dans les circonstances où je me trouve. Je sais être abaissé, je sais aussi être dans l’abondance ; en toutes choses et à tous égards, je suis enseigné aussi bien à être rassasié qu’à avoir faim, aussi bien à être dans l’abondance qu’à être dans les privations. Je puis toutes choses en celui qui me fortifie. Néanmoins vous avez bien fait de prendre part à mon affliction.

Or vous aussi, Philippiens, vous savez qu’au commencement de l’évangile, quand je quittai la Macédoine, aucune assemblée ne me communiqua [rien], pour ce qui est de donner et de recevoir, excepté vous seuls ; car, même à Thessalonique, une fois et même deux fois, vous m’avez fait un envoi pour mes besoins ; non que je recherche un don, mais je recherche du fruit qui abonde pour votre compte. Or j’ai amplement de tout, et je suis dans l’abondance ; je suis comblé, ayant reçu d’Épaphrodite ce qui [m’a été envoyé] de votre part…, un parfum de bonne odeur, un sacrifice acceptable, agréable à Dieu : mais mon Dieu suppléera à tous vos besoins selon ses richesses en gloire par le christ Jésus. Or à notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen.

Saluez chaque saint dans le christ Jésus. Les frères qui sont avec moi vous saluent. Tous les saints vous saluent, et principalement ceux qui sont de la maison de César. Que la grâce du seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit ! Amen.


Paul se souvient sans doute de sa première visite à Philippes, de la prison et des cantiques qu’il y chantait avec Silas (Act. 16, 24, 25). Prisonnier de nouveau, rien ne lui ôte sa joie, parce que rien ne peut lui ôter Christ. Il en est de même de sa force. « Je puis toutes choses — dit-il, malgré ses chaînes — en Celui qui me fortifie » (comp. 2 Cor. 6, 10). Comme lui, nous apprenons à être contents quelles que soient les circonstances : succès ou difficultés, santé ou maladie, beau ou mauvais temps… si nous sommes « contents du Seigneur ». — Bien que très pauvres, les Philippiens venaient, par les mains d’Épaphrodite, d’envoyer un nouveau secours à l’apôtre (lire 2 Cor. 8, 1-5). Celui-ci leur affirme, selon sa propre expérience : « Mon Dieu suppléera à tous vos besoins » — mais pas à toutes vos convoitises. Il engage la responsabilité de son Dieu, comme s’il endossait un chèque en blanc, sachant disposer pour lui et ses amis d’un crédit illimité : rien moins que « Ses richesses en gloire » (v. 19 ; Éph. 3, 16). Que Dieu nous donne d’expérimenter le secret du bienheureux apôtre : la pleine suffisance du Seigneur Jésus Christ, jusqu’à ce qu’enfin s’accomplisse le soupir du psaume : « Je verrai ta face… je serai rassasié de ton image » (Ps. 17, 15).