Ruth 1, 15 à 2, 3

[Chaque jour les Écritures, année 2, 4 février]

Orpa n’avait pas longtemps balancé. D’un côté : le veuvage, la misère en compagnie d’une femme triste et âgée, un peuple et un Dieu inconnus. De l’autre : sa propre nation, l’affection des siens, ses idoles familières. Ses quelques larmes vite séchées nous rappellent ce jeune homme qui, parce qu’il préférait ses richesses, s’en alla tout triste au lieu de suivre le Seigneur. « Je te suivrai où que tu ailles » dit un autre homme à Jésus. Mais Celui-ci le prévient : « Le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête » (Matt. 19, 22 ; 8, 19, 20). Chez Ruth tout a été bien pesé ; elle a calculé la dépense. Sa décision est irrévocable ; c’est le choix de la foi. Elle s’est attachée à Naomi, mais surtout à son peuple, à son Dieu. Sans regarder en arrière, sans se laisser non plus arrêter par des craintes au sujet de l’avenir, elle se met en route avec sa belle-mère et arrive à Bethléhem. Ce nom signifie « maison du pain », l’abri par excellence contre la famine spirituelle. Là, avec la permission de Naomi, elle va chercher sa subsistance. Et Dieu la conduit « fortuitement » (mais d’une main sûre) dans les champs de Boaz, l’homme qu’Il a préparé pour lui donner consolation et repos.