2 Chroniques 33, 1 à 13

[Chaque jour les Écritures, année 2, 7 novembre]

Le règne de Manassé bat un double record : celui de la longueur (cinquante-cinq ans) et celui de la méchanceté. Qu’est-ce qui explique cette durée exceptionnelle, alors que justement l’iniquité était particulièrement insupportable aux regards de l’Éternel ? Nous le comprenons avec émerveillement : c’est la patience de la grâce. N’oublions pas que celle-ci caractérise d’un bout à l’autre ces deux livres des Chroniques. L’exemple de Manassé nous apprend qu’il n’y a pas de si grand pécheur dont Dieu ne puisse changer le cœur. Et ce récit est, de toute l’Écriture, un des plus propres à nous encourager à l’intercession. Ne pensons jamais qu’une personne est trop enfoncée dans le mal pour être sauvée, et ne nous lassons pas de prier pour elle. — C’est aussi l’histoire prophétique d’Israël que nous avons en raccourci dans ce règne impie de Manassé. Le nom de ce roi signifie « oubli » et nous rappelle la déclaration de l’Éternel : « Mon peuple m’a oublié pendant des jours sans nombre » (Jér. 2, 32). L’exil actuel d’Israël sous le joug des nations a été la conséquence de cet abandon ; mais elle sera également, comme pour Manassé, le moyen de réveiller enfin sa conscience et son cœur.