La grande affaire pour nous est d’être près de Christ et d’y demeurer constamment ; car c’est là que l’âme est gardée en paix dans le sentiment profond de Son amour. Ainsi notre service découle du fait que nous demeurons auprès de Lui, et il en porte l’empreinte.
Se livrer, c’est la cession volontaire et définitive de l’être tout entier, esprit, âme et corps, du « moi » à Christ, à qui il appartient de droit parce qu’Il l’a créé et racheté. Désormais, Christ a le droit d’employer et de contrôler cet être qui Lui appartient entièrement. Ce n’est pas pour être à Lui, mais parce que nous sommes à Lui que nous Lui livrons notre vie. Sur la croix, au prix de Son sang, Jésus a acquis le titre de propriété sur notre vie. Elle est sienne par droit d’achat. Lui avez-vous jamais livré ce qui Lui appartient ? Christ a le droit de prendre de force ce qui est à Lui, car Il est le Seigneur. Mais Il préfère nous contraindre par amour. Il nous sollicite de cette manière : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu » [Rom. 12, 1]. La consécration s’étend à tous les membres de notre corps. Tout est compris ; rien n’est omis. Comprenons bien que nous ne devons faire aucune réserve en ce qui concerne ce don de nous-mêmes. La plus petite réserve serait considérée par Dieu comme un acte de rébellion. Si Christ doit être notre maître, Il doit être le maître de tout.
La seule puissance pour la délivrance du péché ou pour le vrai service, c’est Christ.
C’est l’amour pour Jésus qui nous pousse à l’œuvre : il ne saurait y avoir d’autre motif. Toute activité extérieure qui n’est pas le fruit de la vie intérieure, tend à nous faire agir sans Christ et à Lui substituer le « moi ». J’ai peur d’une grande activité sans grande communion.
À moins que l’activité ne se renouvelle dans la communion avec le Seigneur, toute sincère qu’elle est, elle dégénérera en routine et deviendra même dangereuse, car par son moyen l’âme s’éloigne de Dieu sans le savoir.
Le temps viendra bientôt où nous dirons de tout ce qui, dans nos vies et nos voies, n’a pas été Christ : « Tout cela fut du temps perdu ».
Puissent l’amour et l’approbation du Seigneur, et non les choses qui vont disparaître, être les motifs qui nous gouvernent.
Heureux qui s’oublie et dont le regard, attiré par Christ, est détourné de sa propre contemplation. Heureux qui pense aux autres, et qui aime et qui sert, qui sort de soi en portant du fruit. Heureux qui se donne pour sauver. Pour qui sert, tout est joie.
Nous ne sommes pas souples entre les mains du Seigneur. Il doit donc briser en nous la volonté propre et ses manifestations, afin de nous amener à faire une chose parce qu’Il la désire, et non parce que nous l’aimons. Il veut nous amener à la place où Il n’a plus qu’un désir à exprimer pour que nous y répondions instantanément. C’est là l’esprit du serviteur. Mais un tel esprit ne se produira naturellement en aucun de nous. Il se manifestera seulement lorsque notre âme, le siège de notre énergie, de notre volonté, de nos sentiments naturels, aura connu le toucher de la croix. Tout vrai serviteur de Dieu doit connaître, à un moment donné, cette expérience. Il faut que soit produite en nous une véritable crainte de nous-mêmes. Nous redouterons de faire quelque chose par nous-mêmes. Mais lorsque nous en arrivons à vivre notre vie dans l’Esprit et par l’Esprit, bien que nous employions encore les facultés de notre âme comme nos forces physiques, elles sont désormais les servantes de l’Esprit ; et lorsque nous en sommes là, Dieu peut réellement nous employer.
Un jour doit arriver dans notre vie, aussi précis que le jour de notre conversion, où nous abandonnons tout droit sur nous-mêmes pour nous soumettre à la souveraineté absolue de Jésus Christ. Les conséquences pratiques peuvent être suscitées par Dieu, pour éprouver la réalité de notre consécration, mais qu’il en soit ainsi ou non, il doit y avoir un jour où, sans réserve, nous Lui abandonnons tout — nous-mêmes, nos familles, nos biens, nos intérêts et notre temps. Tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons est désormais à Lui, pour être entièrement à Sa disposition. À partir de ce jour, nous ne sommes plus nos propres maîtres, mais uniquement Ses administrateurs. Tant que la souveraineté de Jésus Christ n’est pas établie dans nos cœurs, l’Esprit ne peut agir efficacement en nous. Il ne peut réellement diriger nos vies, tant que nous n’en avons pas remis le contrôle entre Ses mains. Si nous ne Lui donnons pas l’autorité absolue dans nos vies, Il peut y être présent, mais Il ne peut y être puissant. La puissance de l’Esprit est paralysée.
Lorsqu’Il approuva, à Béthanie, l’action de Marie, le Seigneur Jésus établit le principe fondamental de tout service : c’est que nous Lui donnions, à Lui, tout ce que nous possédons, tout ce que nous sommes. Et si c’était là tout ce qu’Il nous demande, cela Lui suffirait. Il n’est pas question de savoir tout d’abord si « les pauvres » ont été secourus ou non. La première question est : le Seigneur a-t-Il été satisfait ?
Celui qui ne commence pas par se mettre à l’école de la sagesse, ne sera jamais un vrai serviteur.
Dieu, dans Sa grâce, trace à chacun de nous le chemin qu’il doit suivre, donnant à chacun une sphère d’action et des devoirs à remplir ; et nous sommes tenus de connaître quelle est notre vocation et quels sont les devoirs qui se rattachent à cette vocation, afin que, par la grâce qui nous est donnée chaque jour, nous puissions travailler efficacement à la gloire de Dieu. Il importe peu quelle est notre mesure, pourvu qu’elle nous ait été départie de Dieu. Nous pouvons avoir « cinq talents », ou n’en avoir reçu « qu’un seul » ; mais si nous faisons valoir ce « seul » talent, les yeux arrêtés sur notre Maître, nous entendrons aussi certainement de Sa part ces paroles : « Cela va bien », que si nous avions fait valoir les « cinq talents ».
Que de fois lorsque Dieu nous confie une activité pour Son service, nous avons la manière d’agir et les décisions de l’homme selon la chair, et notre travail reste stérile. Il est important de comprendre que dans le ministère tout, absolument tout, doit être de Dieu, et rien de l’homme.
Les œuvres expriment la foi et la nourrissent.
Le vrai service ne consiste pas dans l’activité qui s’y déploie, mais dans la profonde soumission à la volonté du Seigneur, dont cette activité est l’expression.
Oh ! que les croyants cessent de regarder à eux-mêmes pour se plaindre de leur faiblesse, comme si Dieu les appelait à une œuvre pour laquelle Il ne les a pas préparés ! Qu’ils acceptent joyeusement et avec foi le fait merveilleux qu’en les unissant à Christ, Dieu se charge de leur développement spirituel et des fruits qui en découlent ! Alors, toute paresse, toute hésitation malsaine disparaîtront. Sous l’influence bénie de la foi en la fidélité de Celui par qui ils sont en Christ, ils se lèveront pour accomplir leur glorieuse destinée.
Prenons garde de ne pas nous laisser aller à l’influence desséchante d’un fatalisme pernicieux qui, avec un certain air de vérité, est complètement faux, en tant qu’il renie la responsabilité de l’homme, et paralyse toute énergie divine pour la cause de Christ. Nous devons nous rappeler que Celui qui, dans Ses conseils éternels, a décrété la fin, est aussi Celui qui a déterminé les moyens ; et si, par incrédulité, ou si, influencés par une vérité partielle, nous nous croisons les bras et négligeons les moyens, il nous mettra de côté et fera accomplir Son œuvre par d’autres. Il agira, mais nous perdrons l’honneur, le privilège et la bénédiction d’être Ses instruments.
Ce n’est que par une mortification complète du « moi » que les forces merveilleuses que Dieu nous a dispensées pour Le servir, nos dons, nos talents, tout en nous, peut Lui être entièrement consacré.