Enracinés et édifiés en Lui — Christ — Sa personne

Le Fils de l’homme est un titre d’une signification très étendue. Il exprime l’homme dans sa perfection, un homme selon Dieu. Il nous dit, en quelque sorte, que l’homme se tient comme un être nouveau en Jésus, et qu’en Lui, se voit la beauté humaine et morale dans toute sa plénitude. Mais ce n’est pas seulement toute cette perfection morale qui est exprimée dans ce titre de « Fils de l’homme », ce sont toutes Ses souffrances et toutes Ses gloires se rapportant à Lui comme tel. Comme Fils de l’homme, Il fut humilié (Ps. 8), mais comme tel Il est aussi exalté à la droite de la Majesté dans le ciel (Ps. 80). Comme tel, Il n’avait pas un lieu où reposer Sa tête (Luc 9, 58), mais comme tel aussi, Il vient à l’Ancien des jours pour prendre le royaume (Dan. 7, 13). Le jugement Lui est donné comme tel (Jean 5). Il est prophète, sacrificateur et roi comme tel, héritier et Seigneur de toute chose, Tête et Époux de l’Église. Comme Fils de l’homme, Il a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés (Matt. 9, 6) et Il est le Seigneur du sabbat (Marc 2, 28), bien qu’Il doive rester trois jours et trois nuits dans le sein de la terre (Matt. 12, 40). Comme Fils de l’homme, Il était le semeur fatigué, et Il sera comme tel le glorieux moissonneur de la moisson. Il a été crucifié et ressuscité comme tel (Matt. 17, 9, 22, 23). Mais comme Fils de l’homme, Il avait constamment Sa propre place dans le ciel (Jean 3, 13-14). Et comme le Fils de l’homme, Il est le centre de toutes choses, célestes et terrestres (Jean 1, 52).

Ainsi ce titre de Seigneur a une portée très étendue et très élevée ; il se lie étroitement à Sa personne avec toutes Ses douleurs, mais aussi avec toutes Ses dignités, excepté naturellement ce qu’Il possède en Lui-même comme étant « Dieu sur toutes choses béni éternellement » [Rom. 9, 5]. Il est l’homme oint, le temple humain sans souillure, élevé au commencement par le Saint Esprit, puis rempli par Lui (Luc 1, 35 ; 4, 1). Il est l’homme abaissé qui chemina dans la douleur ici-bas jusqu’à la mort de la croix (Phil. 2). Il est l’homme exalté, couronné maintenant de gloire et d’honneur et qui bientôt aura tout pouvoir (Héb. 2).


« Le chef du monde vient et il n’a rien en moi » [Jean 14, 30]. Homme parfait, descendu du ciel pour accomplir la volonté de Dieu, Christ a marché au milieu de la souillure de ce monde sans en être atteint ; Il a subi tous les assauts de l’ennemi et la haine des hommes ; Il est arrivé au terme de Sa course dans Ses perfections absolues, aussi propre pour rentrer dans la gloire que lorsqu’Il la quitta, sans avoir besoin de passer par la mort.


Le Seigneur Jésus est en Lui-même le résumé de toutes les beautés et de toutes les perfections possibles.


Dans quelque relation que notre bien-aimé Seigneur nous soit présenté, quelque office qu’Il remplisse, quelque œuvre qu’Il accomplisse, quelque position qu’Il occupe, Ses gloires personnelles rayonnent de tout leur éclat divin.


Le Seigneur Jésus ne fut jamais plus visiblement présenté comme « le saint de Dieu » que lorsqu’Il fut fait péché sur le bois maudit. L’odieux et la noirceur de ce avec quoi Il était identifié sur la croix, ne servait qu’à faire ressortir plus clairement qu’Il était « très saint ». Quoique portant le péché, Il était sans péché. Quoique endurant la colère de Dieu, Il était les délices du Père. Quoique privé de la clarté de Dieu, Il habitait dans le sein du Père.


La vision de Jésus crucifié, la vision de Jésus ressuscité et glorifié, voilà ce qu’il nous faut. Voilà ce qui produira dans notre vie des fruits bénis, des œuvres bénies. C’est en contemplant Christ que nous sommes transformés, de gloire en gloire, à Son image. Que cette vision nous soit donnée, et que nous puissions refléter quelque chose de Sa lumière !


Au ciel, tout regard sera fixé sur Jésus, tout cœur sera occupé de Jésus, le seul cri éternel, universel et unanime sera : « Tu es digne ».


Dans le Christ Jésus, « autant il y a de promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui l’amen, à la gloire de Dieu, par nous » [2 Cor. 1, 20]. Il n’y a pas de « non » quand il s’agit de Christ. Tout est « oui », tout est divinement établi et fixé.


La prérogative de la foi chrétienne consiste en ceci, que tout ce qu’elle a et tout ce qu’elle offre est concentré dans une personne. C’est ce qui fait sa force, alors que tant d’autres choses ont prouvé leur faiblesse. Elle n’a pas simplement une délivrance, mais un Sauveur ; non la rédemption seulement, mais un Rédempteur. Et quelle différence entre nous soumettre à un ensemble de règles et nous jeter sur un cœur qui bat, entre accepter un système et nous attacher à une personne ! Notre bénédiction consiste en ce que nos trésors sont amassés dans une personne qui n’a pas été seulement pour une génération, dans un docteur présent et un Seigneur vivant pour toutes les générations successives, Celui qui a été mort, mais qui est présent et vivant pour tous.


Dans les relations du Seigneur Jésus avec le monde qui L’entourait, nous Le voyons à la fois comme un victorieux, un souffrant, et un bienfaiteur. Quelles gloires morales brillent dans un tel ensemble ! Il a vaincu le monde, refusant toutes ses séductions. Il a souffert de sa part, rendant témoignage contre sa manière de faire. Il lui faisait du bien, en dispensant incessamment le fruit de Sa grâce et de Sa puissance. Les tentations de ce monde firent de Lui un vainqueur, ses souillures et ses inimitiés en firent Celui qui souffrait, ses misères en firent un bienfaiteur. Quel concours merveilleux !