Enracinés et édifiés en Lui — Les ressources du croyant — La Parole de Dieu

Que ma conscience ne cherche point à échapper au tranchant de la Parole et que je ne redoute pas de me laisser transpercer par elle ! Que je redoute plutôt ce qui pourrait me soustraire à son action scrutatrice.


La Parole de Dieu est l’expression de la relation de toutes choses avec Dieu soit quant à leur existence, où il s’agit de la création, soit quant à Ses conseils, soit même quant à Sa nature à Lui, à la communication de la vie reçue de Lui et au maintien de Son vrai caractère. Elle procède du ciel, comme en procédait la Parole vivante ; elle révèle ce qui est au ciel, mais, ainsi que faisait la Parole vivante, s’adapte à l’homme ici-bas, le dirige là où il y a de la foi, mais le conduit là-haut où la Parole vivante s’en est allée comme homme. Notre bourgeoisie est dans les cieux [Phil. 3, 20].


Seul Dieu peut exprimer parfaitement ou révéler ce que Dieu est : la Parole est, par conséquent, infinie dans ce qui coule en elle, parce qu’elle est l’expression des profondeurs de la nature divine et qu’elle est liée à ces profondeurs.


Puissions-nous avoir un sentiment plus profond de la plénitude, de la majesté et de l’autorité de la Parole de Dieu ! Nous avons bien besoin d’être fortifiés à cet égard. Il nous faut un sentiment si vif, si vigoureux, et si constant de l’autorité suprême du canon sacré, et de sa complète suffisance pour tous les temps, tous les climats, toutes les positions, tous les états — personnels, sociaux, ecclésiastiques — que nous puissions résister à tous les efforts de l’ennemi pour déprécier la valeur de cet inestimable trésor. Puissent nos cœurs être mieux à l’unisson de ces paroles du psalmiste : « La somme de ta parole est la vérité, et toute ordonnance de ta justice est pour toujours » (Ps. 119, 160).


Il est important de remarquer que les chrétiens n’obtiennent aucun effet réel de la Parole, cette épée de l’Esprit, ne peuvent remporter par elle aucune victoire et en connaîtront à peine l’usage, s’ils n’ont pas fait l’expérience de son efficace sur eux-mêmes, et si elle ne les a pas formés individuellement pour résister aux séductions de Satan. Il faut avoir fait des expériences intérieures et personnelles de la puissance de la Parole pour pouvoir s’en servir en faveur des autres. Elle est l’épée de l’Esprit. L’Esprit seul peut lui donner tout son tranchant et la faire pénétrer dans les cœurs, comme elle est entrée dans le nôtre.


La Parole de Dieu est une énergie créatrice qui domine la matière et possède la prééminence sur elle. Soumettons-nous à cette puissance créatrice et que notre corps en soit constamment vivifié. Que Dieu nous accorde de vivre de jour en jour par Sa Parole !


La crainte de Dieu se reconnaît chez l’homme à l’autorité de la Parole sur sa conscience. Nous ne pouvons plaire à Dieu sans obéir à Sa Parole.


Les circonstances extérieures doivent être pesées en la présence de Dieu et jugées à la lumière de Sa Parole, sans quoi elles peuvent nous conduire aux plus graves erreurs. Bref, la Parole de Dieu est la pierre de touche parfaite pour toutes choses ; les circonstances extérieures, les impressions intimes et les sentiments — tout doit être placé dans la lumière de l’Écriture sainte, et jugé là calmement et sérieusement. C’est le vrai chemin de la paix, de la sûreté et de la bénédiction pour tout enfant de Dieu.


La Parole est absolument nécessaire au chrétien. Nous ne pouvons nous en passer. Comme la vie est soutenue par le pain, de même la vie spirituelle est entretenue par la Parole de Dieu. Se nourrir ainsi n’est pas seulement recourir à la Bible pour y trouver des doctrines, ou pour y voir nos opinions confirmées ; c’est bien plus, c’est y chercher ce qui soutient la vie de l’homme nouveau, c’est-à-dire la nourriture, la lumière, les directions, la consolation, l’autorité, la force, en un mot tout ce dont l’âme peut avoir besoin.


La Parole doit être pour nous comme le pain pour l’homme affamé, ou comme la boussole pour le navigateur ; c’est d’elle qu’il faut nous nourrir et d’après elle que nous devons agir, penser et parler. Plus il en sera ainsi, plus nous en connaîtrons la valeur infinie. Qui est-ce qui connaît le mieux la valeur réelle du pain ? Est-ce un chimiste ? Non, mais un homme affamé. Un chimiste peut l’analyser et dire de quoi il se compose, mais c’est l’homme qui a faim qui en éprouve la valeur. Qui est-ce qui connaît le mieux la valeur réelle d’une boussole ? Est-ce le professeur de navigation ? Non, mais c’est le marin qui navigue le long d’une côte inconnue et dangereuse.