Enracinés et édifiés en Lui — Les ressources du croyant — La foi
Notre foi se montre précisément en cela, qu’elle s’attache à la personne absente de Christ ; dès que nous Le verrons, la foi ne sera plus nécessaire. Quand on est entouré, comme nous le sommes, d’objets qui sollicitent la vue, c’est une chose grande et difficile de réaliser les objets invisibles et de fixer sur eux les regards de la foi. Il faut que le Christ invisible devienne si puissamment réel à notre âme que, près de Lui, tout ce qui nous environne perde sa réalité. La foi est indispensable pour cela. Souvenons-nous que Dieu nous a donné, en même temps que la foi, deux moyens de vivre dans les réalités invisibles, et de surmonter les obstacles qui s’y opposent : la Parole qui nous révèle Christ, la prière par laquelle nous pouvons être en communion avec Lui et jouir de Sa présence.
La foi rend présent l’avenir et visible l’invisible : c’est ce qui fait la force du croyant. Elle réalise les choses que l’on espère, comme si on les tenait déjà ; ces choses existent pour le cœur : il a l’assurance de leur réalité. En même temps, elle est une démonstration intérieure des choses que l’on ne voit pas, une conviction intime de leur existence. La foi est une vue de ce qui est caché ; elle nous donne sur l’invisible la même certitude que nous avons pour les choses qui sont sous nos yeux. Ce dont la réalité ne paraît point encore, la foi nous en donne la substance.
Dieu prend plaisir à une grande hardiesse, preuve d’une grande foi ; rien ne L’honore autant.
Ce qui caractérise la foi, c’est qu’elle compte sur Dieu, non seulement en dépit des difficultés, mais en dépit des impossibilités.
Une foi mise à l’épreuve est une foi fortifiée. Par l’épreuve nous apprenons à connaître notre faiblesse, mais aussi la fidélité de Dieu, Ses tendres soins, même dans les difficultés qu’Il envoie, afin que nous puissions les traverser avec Lui.
La foi repose sur un fondement bien plus solide que l’évidence de nos sens, et ce fondement est la Parole de Dieu : nos sens peuvent nous tromper, la Parole de Dieu, jamais.
La foi ne parle jamais de ce qu’elle veut faire ; mais elle fait ce qu’elle peut par la force du Seigneur.
Le sentier de la foi est un sentier très simple et très étroit. La foi ne déifie, ni ne méprise les moyens ; elle les apprécie en tant que c’est Dieu réellement qui les emploie, et non pas au-delà. Or, il y a une différence très grande entre l’emploi que Dieu fait de la créature pour me servir, et l’emploi que l’homme en fait pour exclure Dieu ; on n’y prend pas assez garde. Dieu se servit des corbeaux pour nourrir Élie, mais Élie ne se servit pas d’eux pour exclure Dieu. Quand le cœur est réellement occupé de Dieu, il ne se préoccupe pas des moyens ; il compte sur Dieu, dans la douce assurance que, quels que soient les moyens dont Dieu usera, Il bénira, Il aidera, Il pourvoira.
Souvent Dieu n’est pas pour nos âmes cette constante réalité qu’Il devrait être ou qu’Il serait pour nous, si nous marchions avec une foi plus simple et dans une dépendance plus entière de Lui.
Quand, par la grâce, l’âme cesse de s’attendre à la créature, alors, et alors seulement, elle est dans les dispositions voulues pour que Dieu puisse agir ; et quand Dieu agit, tout va bien. Il ne laisse rien inachevé : Il règle parfaitement tout ce qui concerne ceux qui mettent leur confiance en Lui. Quand la souveraine sagesse, la toute-puissance et l’amour infini agissent ensemble, le cœur croyant peut jouir d’un doux repos.
Se reposer sur les bénédictions de Dieu est autre chose que de se reposer sur Dieu Lui-même.
Il n’y a pas de position plus bénie que celle d’une âme qui, avec la simplicité d’un petit enfant, vit dans une dépendance entière de Dieu, parfaitement satisfaite d’attendre Son temps. Cette position apporte des épreuves avec elle, cela est vrai ; mais l’âme renouvelée apprend les leçons les plus profondes, et fait les expériences les plus douces, pendant qu’elle s’attend ainsi au Seigneur ; et plus la tentation de nous soustraire au gouvernement de Dieu sera puissante, plus sera abondante aussi la bénédiction si nous savons demeurer dans cette position bienheureuse. C’est quelque chose d’infiniment doux de dépendre de quelqu’un pour qui bénir est une joie. Ceux qui, en quelque mesure, ont goûté la réalité de cette merveilleuse position, peuvent seuls l’apprécier, et le seul qui l’ait jamais occupée parfaitement et sans interruption, c’est le Seigneur Jésus. Il fut toujours dépendant de Dieu et rejeta absolument toute proposition de l’ennemi à sortir de cette dépendance.
Nous n’aurons jamais mis vraiment à l’épreuve les ressources de Dieu tant que nous n’aurons pas essayé l’impossible. Quel soulagement, quelle immense joie de savoir que c’est Dieu qui agit ! Dès lors, nous entrons dans le repos, nous nous reposons de nos propres œuvres.
L’œuvre de Dieu, faite selon Dieu, ne manquera jamais des ressources de Dieu.
Ni l’insensibilité, ni l’insouciance ne sont de la foi. Il y a des personnes nonchalantes qui semblent traverser la vie en ayant pour principe de prendre les choses par le bon côté. Ce n’est pas de la foi. La foi regarde les difficultés en face ; elle voit très bien le côté pénible des choses. Elle n’est ni ignorante, ni indifférente, ni insouciante, mais quoi ? Elle introduit le Dieu vivant. Elle regarde à Lui et s’appuie sur Lui. Tout, pour elle, découle de Lui.
La foi est le grand principe de la vie divine, du commencement à la fin. Nous sommes justifiés par la foi et nous vivons par la foi ; nous sommes debout par la foi, et nous marchons par la foi. Du début à l’issue de la course, tout est par la foi.
Il n’y a pas de limites aux bénédictions dont nous pourrions jouir, si nous comptions davantage sur Dieu. « Toutes choses sont possibles à celui qui croit » (Marc 9, 23). Dieu ne nous dira jamais : « Tu as assez reçu ; tu attends trop ». Impossible, car c’est Sa joie de répondre aux espérances les plus vastes de la foi. « Ouvre ta bouche toute grande, et je la remplirai » (Ps. 81, 10). Les trésors inépuisables du ciel sont ouverts à la foi. « Quoi que vous demandiez, en priant, si vous croyez, vous le recevrez » (Matt. 21, 22).
La foi n’hésite ni ne doute ; l’incrédulité est toujours hésitante et chancelante, c’est pourquoi elle ne voit jamais la gloire de Dieu, ni Sa puissance. Nous n’avons aucune idée de combien de bénédictions elle nous prive.
Vouloir marcher sur le sentier de la foi avec une mauvaise conscience est une chose des plus dangereuses. Ce n’est que lorsque nos reins sont ceints de vérité et que nous avons revêtu la cuirasse de la justice, que nous pouvons prendre le bouclier de la foi.
Croire, c’est se reposer entièrement sur l’infaillibilité et sur la fidélité de Dieu ; c’est mettre au-dessus de toute certitude et de toute garantie celles qui naissent de Son témoignage ; c’est tenir chaque mot sorti de Sa bouche comme plus substantiel et plus réel que la réalité même.
La chose qui tourmenterait le plus un incrédule, est pour l’homme de foi, le sujet de la plus grande joie de son cœur. Il sera toujours prêt à s’écrier : « Mais toi, mon âme, repose-toi paisiblement sur Dieu ; car mon attente est en lui. Lui seul est mon rocher » (Ps. 62, 5).