Enracinés et édifiés en Lui — Les ressources du croyant — L’espérance

Le chrétien ne cherche pas la justice devant Dieu comme un homme qui ne la possède pas : il est la justice de Dieu en Christ, et Christ Lui-même est la mesure de cette justice. La foi se repose dans cette justice comme Dieu y trouve Son repos. La gloire dans laquelle Christ se trouve est la juste récompense de cette justice, comme elle en est la preuve. « Car nous, par l’Esprit, sur le principe de la foi, nous attendons l’espérance (la gloire espérée) de la justice » (Gal. 5, 5). Pour nous, c’est par la foi, car nous n’avons pas encore la chose espérée, savoir la gloire due à la justice qui est nôtre ; mais Christ la possède, de sorte que nous savons ce que nous espérons. C’est par l’Esprit que nous connaissons cette gloire, et que nous avons l’assurance de la justice qui nous donne le droit de la posséder.


Si nous apprécions Son amour, l’attente de nos cœurs, remplis de Lui, débordera nécessairement dans nos entretiens. Craindre le Seigneur, penser à Lui, L’attendre en parlant de Lui l’un à l’autre, garder fidèlement Sa Parole.


Le fait du retour de Jésus se rattache à toutes les relations spirituelles de nos âmes, se déploie dans toutes les circonstances de la vie chrétienne. On est converti pour attendre le Fils de Dieu ; la joie des saints dans le fruit de leurs travaux se trouve accomplie dans la présence du Sauveur ; c’est à la venue de Christ que la sainteté a toute sa valeur, sa vraie mesure étant vue dans ce qui est manifesté alors ; la venue de Jésus est la source de consolation pour le chrétien s’il vient à mourir ; c’est pour la venue de Christ encore que Dieu garde tous les siens en sainteté et sans reproche [1 Thess. 3, 13].


Lorsque tous les orages auront pris fin, la splendeur de la gloire, pour laquelle le Seigneur nous prépare, brillera sans nuages, et cette splendeur sera Lui-même. Oh ! combien est précieux l’amour, l’amour de Jésus, qui nous aura amenés dans Sa gloire, pour y être toujours avec Lui !


Si nos cœurs entretiennent l’espérance constante du retour du Seigneur, nous mettrons peu de prix à toutes les choses terrestres. Il est moralement impossible que nous puissions être dans l’attitude de l’attente du Fils venant du ciel, et que nous ne soyons pas détachés de ce monde. On peut adopter la doctrine du retour du Seigneur et n’en être pas moins un homme du monde ; mais celui qui vit dans l’attente habituelle de l’apparition de Christ, ne peut qu’être séparé de ce qui sera jugé et détruit quand Il viendra.


Une grande partie de notre faiblesse à attendre la venue du Seigneur vient du manque de jouissance de nos relations avec Lui. L’intensité du désir, jointe à la connaissance du lien qui fait de nous un tout, produit une attente réelle.


Le moyen de voir s’affermir et se vivifier en nous l’espérance, n’est pas seulement de la retenir fortement dans l’âme, mais encore de l’exercer, de s’occuper fréquemment de ce qui en fait l’objet, de « lever la tête parce que la rédemption approche » (Luc 21, 28). L’espérance, comme toutes les vertus, se fortifie par l’exercice, et, en se fortifiant, elle agit davantage et parvient à dominer tous les doutes et les pensées vaines de l’esprit.