Quinzième semaine — La séparation du monde

Le Christ Jésus mon Seigneur, à cause duquel j’ai fait la perte de toutes choses et je les estime comme des ordures.
(Phil. 3, 8)

Un chrétien céleste tient pour une honte toute marque du monde sur lui.

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L’homme céleste qui peut dire : Je suis mort avec Christ, est le seul à se libérer de tout ce qui appartient à l’Égypte. Le principe de la mondanité est déraciné du cœur de celui qui, mort et ressuscité avec Christ, vit d’une vie céleste.

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L’association avec le monde nous empêche de vaincre le monde.

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Appelée à la gloire, la foi quitte nécessairement l’Égypte ; ce n’est pas là que Dieu a placé la gloire. Être à l’aise dans le monde n’est pas être à l’aise dans le ciel.

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Je crains beaucoup que les saints ne se fatiguent de la séparation du monde.

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C’est avec un Sauveur rejeté que nous avons à marcher. Le système tout entier de ce monde est une pierre d’achoppement employée par l’ennemi pour détourner les cœurs de Dieu ; que ce soient les vêtements, les vaines apparences, les flatteries… tout ce qui nous place dans la position de l’homme riche au chapitre 16 de Luc est un piège. Le ciel s’est ouvert pour recevoir un Christ rejeté : souvenons-nous-en.

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Samson était un nazaréen, séparé pour Dieu, sanctifié pour l’Éternel ; comme signe de mise à part, sa chevelure ne devait pas être coupée. Tant que le commandement et le précepte divins furent observés, sa force demeura entière. Il pouvait sembler qu’il n’y avait guère de rapport entre une longue chevelure non coupée et une force invincible ; mais Dieu était en cela ; or un Dieu auquel nous obéissons et que nous honorons est pour nous un Dieu de puissance.

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Le dessein de Dieu est de nous lier au ciel. Il faut que vous ayez le ciel sans le monde, ou le monde sans le ciel. Celui qui a préparé la cité ne peut désirer pour nous quelque chose entre les deux.

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Je me rappelle avoir dit qu’il y a une très grande différence entre abandonner le monde ou être abandonné par lui. C’est cette dernière éventualité qui met à l’épreuve tous les éléments d’importance personnelle cachés plus profondément dans nos cœurs que nous ne le pensons.

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L’activité dont nous avons le plus pressant besoin est celle qui a pour but de présenter Christ aux âmes, de manière à produire du dévouement pour Lui, l’absence de mondanité, une vie dans laquelle on fait une seule chose ; que le foyer, les vêtements, toute notre manière d’être, montrent que Christ est tout pour nous.

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Nous sortons du milieu des gens du monde, afin d’entrer avec le Dieu tout-puissant dans la relation de fils et de filles (2 Cor. 6, 17, 18) ; si nous ne le faisons pas, il ne nous est pas possible de jouir de cette relation. Dieu ne veut pas avoir des gens du monde en relation avec Lui comme ses fils et ses filles : cette position à Son égard leur est inconnue.

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Avec quelle sagesse Dieu n’a pas choisi « beaucoup de sages selon la chair, beaucoup de puissants, beaucoup de nobles » (1 Cor. 1, 26) ! Ceux-ci trouvent trop difficile de soumettre tous leurs avantages à ceux de Dieu. Si une assemblée est composée de frères riches, de deux choses l’une : ou bien ils deviendront pratiquement pauvres et sans prétentions, ou pratiquement mondains.

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Un cœur distrait est un fléau pour le chrétien. Quand le cœur est rempli de Christ, il n’a point de place ni de désir pour les vanités du monde. Si Christ habite dans votre cœur par la foi, vous ne vous poserez pas la question si fréquente : « Quel mal y a-t-il en ceci ou en cela ? ». Vous vous demanderez plutôt : « Est-ce que je fais ceci pour Christ ? Peut-Il m’approuver en cela ? ». Si vous êtes en communion avec Lui, vous découvrirez facilement ce qui n’est pas selon Lui. Ne laissez pas le monde intervenir et détourner vos pensées.