Seizième semaine — La joie

Une joie ineffable et glorieuse.
(1 Pier. 1, 8)

Ce qui nous empêche de nous réjouir, ce ne sont pas les difficultés du chemin, mais un cœur partagé. Quand un chrétien marche avec le monde, sa conscience lui fait des reproches, et s’il rencontre des chrétiens spirituels, il est malheureux en leur compagnie : de fait, il n’est heureux nulle part.

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Notre christianisme ne devrait pas être une religion de regrets, mais une joie continuelle du cœur.

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« Réjouissez-vous toujours. Priez sans cesse. En toutes choses rendez grâces » (1 Thess. 5, 16-18). Il y a un lien plus intime entre ces trois états d’âme que nous ne sommes généralement disposés à l’admettre. La joie grandit toujours en proportion de la prière et des actions de grâces.

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Là où est la volonté du Seigneur, il y a du bonheur. Christ est ma joie, mais c’est dans le chemin de Sa volonté que je trouve la jouissance de Son amour. C’est là que je découvre en Lui une source de joie profonde et ineffable. Lui-même est mon trésor.

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Dernièrement, j’ai été ineffablement heureux, mais d’un bonheur qui me réduisait au néant à la pensée que j’étais l’objet de l’amour de Dieu. J’aurais voulu — chose excellente — réaliser de saintes affections pour Lui, mais la pensée de Son amour pour moi m’inonda de joie et de paix ; et la paix, comme un fleuve [És. 48, 18], est une chose très profonde.

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J’attache plus d’importance à la paix qu’à la joie. J’aimerais vous voir dans la jouissance habituelle d’une joie plus profonde que démonstrative ; si Jésus est au fond de votre cœur, votre joie sera profonde.

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L’affliction est une bonne chose, car elle a pour effet de nous amener à trouver en Dieu une source de joie plus abondante.

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Le véritable effet d’une joie réelle dans les choses de Dieu est de nous dépouiller du moi et de nous amener à penser fort peu à nous-mêmes.

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L’apôtre exhorte les chrétiens à se réjouir (Phil. 4, 4) ; ils rendent ainsi témoignage à la valeur de Christ.

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« Plût à Dieu que non seulement toi, mais aussi tous ceux qui m’entendent aujourd’hui, vous devinssiez de toutes manières tels que je suis, hormis ces liens » (Act. 26, 29). Quel bonheur et quel amour (car en Dieu ces deux choses vont de pair) sont exprimés dans ces paroles ! Paul, ce pauvre prisonnier âgé, méconnu, oublié, arrivé à la fin de sa carrière, est un homme riche en Dieu. Années bénies que celles qu’il avait passées en prison ! Il pouvait se donner comme le modèle d’un homme heureux, car la joie remplissait son cœur.

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Si Paul pleurait en pensant à plusieurs qui, tout en se nommant chrétiens, marchaient comme des ennemis de la croix, il se réjouissait toujours dans le Seigneur (Phil. 3, 18 et 4, 4). En Lui se trouve un bonheur que rien ne peut altérer. Ce n’est pas l’indifférence à la douleur qui pourrait nous empêcher de pleurer ; mais il y a dans le Seigneur une source de joie qui va s’élargissant dans la détresse, à cause de son caractère immuable et qui, à mesure qu’elle devient la seule source de bonheur, se dégage de tout mélange dans le cœur qui la réalise. Elle est de fait, en elle-même, la seule source infiniment pure. Lorsque nous puisons uniquement à cette source, nous pouvons aimer les autres. Si notre amour pour eux n’a pas sa source en Dieu, nous perdons quelque chose de Lui. Quand nous sommes sevrés de toutes les autres joies, celle qui vient de Lui demeure dans toute sa fraîcheur, et notre sollicitude pour les âmes participe à la pureté de sa source.