Dix-huitième semaine — Porter la croix

Qu’il prenne sa croix chaque jour, et me suive.
(Luc 9, 23)

Avant que nous prenions la croix pour nous-mêmes, il y a pour nous la croix de Christ qui a souffert et « a donné sa vie en rançon pour plusieurs » [Matt. 20, 28].

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Il faut que nous abandonnions tout dans ce monde : tout lien avec lui doit être rompu. Plus une chose d’ici-bas a de prix pour nos cœurs, plus elle est dangereuse, plus elle doit être abhorrée. Ce n’est pas que les affections naturelles soient mauvaises, mais Christ étant rejeté par ce monde, tout ce qui nous lie à la terre doit être sacrifié pour Lui. À tout prix il faut Le suivre ; nous devons apprendre à haïr notre propre vie et même à la perdre, plutôt que de nous relâcher en suivant le Seigneur.

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Nous aurons la croix, mais pourquoi la craindre ? Elle nous est salutaire, car elle nous éloigne de ce monde. Elle brise notre volonté ; elle nous délivre du moi, en rompant peut-être le lien le plus cher à nos cœurs. La croix a une puissance délicieuse, bien qu’elle ne soit pas une chose agréable : si elle l’était, elle ne serait plus la croix.

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Jésus est le bon Berger ; Il conduit Ses propres brebis : « Il va devant elles, et les brebis le suivent » (Jean 10, 4). Les disciples étaient effrayés en suivant Jésus : Il les conduisait à la croix. La croix est sur le chemin qui conduit à la gloire. C’est la croix qui nous délivre de tout ce qui nous empêche de réaliser Christ dans la gloire.

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Plus il y aura de fidélité chez un chrétien, plus, sans doute, il rencontrera d’afflictions ; mais plus aussi les consolations abonderont. Seulement prenons la croix, et si c’est réellement la croix, nous trouverons Jésus avec elle, ainsi que les prémices de la gloire dans nos cœurs.

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Le Seigneur dit : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il prenne sa croix et me suive » [Matt. 16, 24]. Si vous me suivez, je puis vous donner la croix ; c’est tout ce que je puis vous donner pour le moment. Vous serez comme moi, et aussi tout près de moi ; mais si vous êtes en route pour la gloire, vous pouvez vous attendre à trouver la croix. Êtes-vous prêts à vous charger de votre croix ou vous demandez-vous si c’est bien le bon chemin et s’il n’y en aurait pas un autre ? Le Seigneur n’en connaît pas d’autre, ni moi non plus.

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Tout ce qui nous pousse à nous rendre agréable au monde et à nous conformer aux habitudes des hommes, ôte le scandale de la croix et nous éloigne de Christ. Si mon cœur se confie entièrement en Lui, c’est Sa croix et Son opprobre que je réalise, et j’y trouve la douceur de Christ, car avec Lui tout est doux.

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Il nous est nécessaire de passer par les souffrances aussi bien que par les joies de l’œuvre du Seigneur. Heureux sommes-nous si nos afflictions aussi bien que nos joies sont les siennes. Plus nous vivons près de Lui, plus nous reproduisons la fidèle image de ce qu’Il est Lui-même, plus aussi nous rencontrons l’opposition du monde. En outre, nous expérimenterons le manque de sympathie de la part de chrétiens qui ne veulent pas marcher sur Ses traces ; mais si nous souffrons avec Jésus nous régnerons avec Lui [2 Tim. 2, 12].

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Si nous jouissons en quelque mesure de la position de Jésus dans le ciel, nous devons aussi partager Sa position ici-bas et être haïs comme Lui.