Deuxième semaine — La grâce

Le Dieu de toute grâce.
(1 Pier. 5, 10)

Oh ! quand le cœur de l’homme s’élèvera-t-il, même par la pensée, à la hauteur de la grâce et de la patience de Dieu ?

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C’est l’amour en Dieu, non pas quelque attrait dans l’homme pécheur, qui explique la libéralité débordante de son accueil en Christ.

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La manière dont l’homme naturel comprend la miséricorde serait, non pas que Dieu efface le péché par l’effusion du sang de Jésus, mais qu’Il traite le péché avec une certaine indifférence : ce n’est pas la grâce, cela !

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Rien ne se donne dans le « pays éloigné » [Luc 15, 13], pas même des gousses de pourceaux. Satan vend tout et cela très cher : nos âmes sont le prix. Il faut tout acheter ; le principe du monde est celui-ci : rien de gratuit. Pour trouver quelqu’un qui donne, il faut venir à Dieu.

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La grâce n’a ni bornes, ni limites. Quelque coupables que nous soyons (et nous ne pouvons être pires), en dépit de tout, Dieu est amour à notre égard.

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Sa grâce est toujours plus incompréhensible pour moi. Par le fait que Christ est devenu homme, elle se lie d’une manière étonnante à toutes les fibres et aussi à tous les besoins de nos cœurs, qu’elle nous amène dans une position que nul ne peut connaître s’il ne s’y trouve lui-même. Toutefois, dans cette position, nous ne sommes rien, bien qu’unis à Celui qui est tout. Or, n’être rien, est un état précieux entre tous.

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La loi peut torturer notre conscience, mais la grâce nous humilie.

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« Lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5, 8). Nous trouvons deux vérités dans ce passage ; d’abord que le pécheur est sans force et sans ressource ; ensuite que Dieu est pour lui. Comme le fils prodigue, il a dépensé tout son bien ; aussi, lorsqu’il revient à lui et se prépare à retourner auprès de son père, il n’a rien à lui apporter. Tout son avoir, comme celui d’un matelot naufragé, est jeté par-dessus bord ; tout s’en va au gré des flots ; lui-même, luttant contre les vagues sombres, est jeté sur la plage, exténué, dépouillé, ayant tout perdu. Mais béni soit Dieu ! Dans notre détresse, c’est sur cette plage que nous Le trouvons ; Il est là et Il y est pour nous ! Nous savons, en outre, qu’Il ne nous rejettera pas et que nous pourrons compter sur toutes les bénédictions que Dieu peut donner. « Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? » (Rom. 8, 32).

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Ce qui me donne le sentiment de l’énormité du péché, c’est l’immensité de la grâce qui l’a ôté.

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« Afin qu’il montrât, dans les siècles à venir, les immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous dans le Christ Jésus » (Éph. 2, 7).

Telle est la manière dont les anges, qui sont « les principautés et les autorités dans les lieux célestes » (Éph. 3, 10), apprendront à connaître les immenses richesses de Sa grâce. Ils verront le pauvre brigand, la femme de la ville qui était une pécheresse (Luc 7, 37) et nous-mêmes aussi, dans le même lieu et dans la même gloire que le Fils de Dieu !

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La parole du maître : « Bien, bon et fidèle esclave » (Matt. 25, 21), résonne comme une douce musique aux oreilles du fidèle, mais elle est surtout appréciée de celui qui sait que la grâce seule peut nous donner l’un ou l’autre de ces caractères.