Vingt-troisième semaine — Les affections divines

Dieu est amour.
(1 Jean 4, 8)

Les choses les plus profondes sont les plus simples. Je parle de l’amour parfait de Dieu.

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Lorsque nous arrivons réellement à connaître Dieu, nous Le connaissons comme étant amour. Alors, sachant que tout nous vient de Lui, bien que nous soyons dans un désert — en quelque lieu ou dans quelque circonstance que nous nous trouvions — nous interprétons toutes choses par Son amour.

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Il n’y a qu’un seul et unique domaine dans lequel Dieu ne puisse pas se suffire à Lui-même : c’est celui de Son amour. Son amour a besoin, pour les rendre heureux, d’autres êtres que Lui.

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La loi dit : « Aimez », c’est une juste exigence. Mais l’évangile, Christ Lui-même, dit : « Dieu a tant aimé » [Jean 3, 16].

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Aucune création, rien de ce qui a jamais été vu dans ce monde, ne pourrait être ce que fut la croix. La création nous fait connaître la puissance de Dieu, mais elle ne saurait faire éclater, comme la croix, Son amour et Sa vérité. C’est pourquoi la croix demeure éternellement l’endroit merveilleux et béni où nous apprenons ce qui ne peut être appris nulle part ailleurs : tout ce qu’est Dieu.

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Il y a tant d’égoïsme dans le cœur de l’homme que l’amour de Dieu est pour lui une énigme encore plus incompréhensible que Sa sainteté. Jésus ne fut compris de personne, parce qu’Il manifestait Dieu.

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Le Saint Esprit nous fait sentir l’amour du Père. Il nous met en liberté en nous montrant, non pas que nous sommes petits, mais combien Dieu est grand.

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Où est-ce que la foi peut connaître, dans ses plus grandes profondeurs, le péché de l’homme et sa haine contre Dieu ? À la croix. Mais, en même temps, elle y voit, dans sa plus grande étendue, le triomphe de l’amour de Dieu et de Sa miséricorde envers l’homme. La lance du soldat qui perça le côté de Jésus ne fit que manifester ce qui parlait d’amour et de miséricorde.

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C’est véritablement une douloureuse épreuve de nous voir enlevé, par un coup inattendu, un être aimé qui est une partie de nous-mêmes. Toutefois, quelle différence, quand on peut y voir l’amour du Seigneur ! Cette consolation transforme tout. L’amour de Dieu, qui est descendu dans le lieu de la mort, en a éclairé toutes les ténèbres par ses plus précieux rayons ; et ces ténèbres ne servent qu’à prouver combien il est précieux d’avoir une telle lumière.

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Il faut que Christ soit tout pour nous, sinon nous serons vite découragés. Si Christ n’est pas notre seul objet, et si l’amour du Père n’est pas l’air que nous respirons pour la vie de nos âmes, nous ne sommes pas dans la bonne voie.

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Le Seigneur châtie ceux qu’Il aime (Héb. 12, 6). La Parole tire deux conclusions de cette vérité : premièrement, la discipline n’aura jamais lieu sans que j’en fournisse la cause ; deuxièmement, elle n’aura jamais lieu sans amour du côté de Dieu. C’est pourquoi je ne dois pas la mépriser, car il y a une cause en moi pour que le Dieu de sainteté et d’amour doive l’exercer ; de plus, je ne dois pas perdre courage, puisque c’est Son amour qui me frappe. Le Père corrige le fils qu’Il chérit.