Quarante-sixième semaine — La sympathie

Dans toutes leurs détresses, il a été en détresse.
(És. 63, 9)

Plus un homme marche avec Dieu dans la conscience de Sa grâce, plus il a de sollicitude pour les autres dans leurs manquements ; plus longtemps il a marché comme un saint, plus il a conscience de la fidélité et de la tendresse de Dieu et de ce qu’elles ont été, appliquées à lui-même.

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De même que le Seigneur Jésus entra si parfaitement dans les souffrances qui L’entouraient ici-bas, et fut en conséquence « un homme de douleurs, et sachant ce que c’est que la langueur » (És. 53, 3), de même aussi, dans sa mesure, le fidèle devrait réaliser le poids du mal qui est dans le monde, et devenir un homme de douleurs à la suite de son Maître.

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L’âme se réjouit dans la bénédiction immuable de la présence de Dieu. Alors, quelles que soient nos circonstances, si mêmes elles sont celles de la douleur et de l’épreuve, quelle en est la conséquence ? Dieu dispense à nos âmes la plénitude de la sympathie de Son amour ; elles deviennent ainsi comme une porte ou une fente dans la paroi par laquelle Dieu peut entrer.

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Le cœur de Christ était ému lorsqu’Il voyait la douleur. Il ne veut pas que nous restions froids et indifférents devant la souffrance, ni non plus qu’elle nous affecte d’une manière égoïste. Soyons donc remplis de tendresse et de compassion pour ceux qui souffrent. Il nous a laissé un modèle, afin que nous suivions « Ses traces » (1 Pier. 2, 21).

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J’ai toujours senti que le premier deuil dans une famille est plus douloureux que tous les autres, mais Christ est entré sur la scène de la mort et nous a donné une vie qui nous sort entièrement de son domaine. Son amour plein de grâce et de tendresse nous appelle à demeurer là. Il sait consoler. Étant la résurrection et la vie, Il sait aussi, bien mieux que nous, ce qu’est la mort. Il pleura devant ses ravages, puis Il la traversa Lui-même. Il répandra sur vous des consolations qui, tout en vous rappelant ce qu’est la mort, ne pourront être atteintes par elle.

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Christ était toujours un homme parfaitement bienveillant, parfaitement accessible aux pécheurs, parce qu’Il était absolument séparé d’eux et, mis à part intérieurement pour Dieu, renonçant à Lui-même pour ne vivre que des paroles de Sa bouche. Telle est la vie de Dieu ici-bas. Si nous sommes véritablement affranchis quant à l’homme intérieur, nous pouvons sympathiser avec ce qui nous entoure.

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Notre précieux Sauveur ne manque jamais de sympathie et de bonté à l’égard de ceux qui traversent les douleurs inévitables de la route. S’Il enlève ce qui, pendant longtemps, fut un objet d’affection et, pour le cœur du moins, un soutien, Il s’approche toujours de l’âme affligée pour l’encourager et la consoler. Nous ne pouvons jamais Le perdre, Lui. Il est réellement plus près de nous que tous ceux auxquels nous sommes unis par les liens humains.

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Vous ne pouvez vous trouver dans une condition quelconque dans laquelle Christ ne soit pas entré. Il s’est plongé dans l’océan même de la misère des hommes, afin de nous en sortir. C’est une consolation de rencontrer la sympathie de ses semblables, mais souvent ils ne peuvent nous secourir. Quelle grâce d’avoir la sympathie de Dieu, toujours accompagnée de puissance !