Messager Évangélique:Ressources pour les «temps fâcheux»/Partie 2

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III. — Cela nous amène naturellement à notre troisième point, savoir : « les saintes Écritures » — cette précieuse portion de tout homme de Dieu : « Mais toi, demeure dans les choses que tu as apprises et dont tu as été pleinement convaincu, sachant de qui tu les as apprises, et que dès ton enfance tu connais les saintes lettres qui peuvent te rendre sage à salut par la foi qui est dans le Christ Jésus. Toute Écriture est divinement inspirée, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre » (3, 14-17). Voilà, pour nous, une riche provision pour les « temps fâcheux ». Une vraie connaissance de celui « de qui nous avons appris » — une étude faite avec soin, une intelligence personnelle, expérimentale des « saintes lettres » — cette fontaine pure de l’autorité divine — cette source immuable de la céleste sagesse, que même un enfant peut posséder, et sans laquelle un sage s’égare. Si un homme ne peut pas rapporter toutes ses pensées, toutes ses convictions, tous ses principes, à Dieu comme à leur vivante source — à Christ comme à leur centre vivant, et aux « saintes Écritures » comme à leur divine autorité, il ne sera jamais en état de traverser les « temps fâcheux ». Une foi de seconde main ne suffira jamais à personne. Il faut que nous tenions la vérité directement de Dieu, par le moyen et sur l’autorité des « saintes Écritures ». Dieu peut se servir d’un homme pour me faire comprendre ou m’expliquer certaines choses dans Sa Parole ; néanmoins, ces choses, je ne les tiens pas de l’homme, mais de Dieu. C’est là savoir de qui on les a apprises ; et quand il en est ainsi, je suis capable, par grâce, de traverser, en sûreté, les plus profondes ténèbres et les chemins raboteux du désert de ce monde. La lampe de la céleste inspiration donne une lumière si claire, si belle, si sûre que les ténèbres environnantes n’ont d’autre effet que d’en faire ressortir plus distinctement la merveilleuse splendeur. « L’homme de Dieu » n’en est pas réduit à puiser aux ruisseaux fangeux qui coulent dans le canal de la tradition humaine ; mais ayant le vase d’une « foi sincère », il s’assied près de la source limpide et intarissable des « saintes lettres » pour s’abreuver de ses eaux rafraîchissantes, pour l’entière satisfaction de son âme altérée.

Il est digne de remarquer que, quoique l’apôtre inspiré fût parfaitement au courant, en écrivant sa première épître, de la « foi sincère » de Timothée et de sa connaissance des « saintes lettres » dès sa tendre enfance, il ne fait pourtant aucune allusion à ces choses que lorsqu’il contemple, dans sa seconde épître, les effrayants caractères des « temps fâcheux ». La raison en est bien simple : c’est au milieu même des dangers des « derniers jours », que l’on a le plus urgent besoin d’une « foi sincère » et des « saintes Écritures ». Impossible de s’en passer. Si tout, autour de nous, était frais et vigoureux — si tous les saints étaient portés en avant comme par une commune impulsion de vraie piété — si tous les cœurs débordaient d’une affection profonde pour la personne et pour la cause du Christ — si toutes les figures rayonnaient d’une céleste joie — alors, sans doute, il serait comparativement facile de marcher en avant. Mais l’état de choses signalé dans la seconde épître à Timothée est précisément l’inverse de tout cela. Il est tel que, si quelqu’un ne marche pas intimement avec Dieu, dans l’exercice habituel d’une « foi sincère » — dans la réalisation permanente du lien qui le rattache indissolublement au « fondement de Dieu » — et dans une connaissance claire, exacte, inébranlable des « saintes Écritures », il fera inévitablement naufrage. C’est là une pensée profondément sérieuse bien digne de toute l’attention de mes lecteurs, accompagnée de prières. Il est bien venu le temps où chacun doit suivre le Seigneur, selon sa mesure. « Que t’importe ? Toi, suis-moi ». Ces paroles ont une force toute particulière pour celui qui cherche son chemin au milieu des ruines de toutes les choses ecclésiastiques.

Cependant, que l’on me comprenne bien. Ce n’est pas que je veuille, le moins du monde, amoindrir l’importance et la valeur d’une vraie communion d’église, ou de la divine institution de l’Assemblée et de tous les privilèges et les responsabilités qui s’y rattachent. Loin de moi cette pensée. Je crois de tout mon cœur que les chrétiens sont appelés à s’efforcer de maintenir les principes de communion les plus élevés ; et que, d’un autre côté, l’épître dont nous nous occupons nous donne droit d’espérer que, même dans les temps les plus sombres, les « vases purifiés » pourront toujours « poursuivre la justice, la foi, l’amour et la paix », avec ceux qui « invoquent d’un cœur pur le Seigneur » (2, 22).

Tout cela est simple et clair et a sa place et sa valeur, mais n’a rien du tout à faire avec le fait, que chaque chrétien est responsable de suivre un sentier de sainte indépendance des hommes, sans s’appuyer pour cela sur l’approbation, la sympathie, le soutien ou la société de ses semblables. Sans doute, nous devons être profondément reconnaissants de la communion fraternelle quand nous pouvons en jouir sur le terrain de la vérité. Le prix d’une telle communion est réellement inexprimable. Plût à Dieu que nous la connussions davantage, et que le Seigneur nous en augmentât au centuple la jouissance ! Mais ne nous laissons jamais entraîner à acquérir cette communion aux dépens de « tout ce qui est aimable et de bonne renommée ». Ce serait la payer trop cher. Puisse le nom de Jésus être beaucoup plus précieux à nos cœurs que tout le reste, et avec tous ceux qui aiment sincèrement ce nom, que notre lot sur la terre soit heureux, comme il le sera, à travers l’éternité, dans les régions d’en haut de la lumière et de la pureté incorruptible.