Messager Évangélique:Éphésiens 5, 20

De mipe
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Une pensée m’a particulièrement préoccupé en lisant ce passage des Écritures. — C’est l’étonnante faveur que renferme pour nous cette exhortation « de rendre toujours grâces pour toutes choses à Dieu le Père au nom de notre Seigneur Jésus Christ ».

Ce n’est pas seulement là un simple devoir qui nous est présenté (bien que l’idée de devoir s’y trouve, sans aucun doute, comprise), mais dans cette exhortation, l’Esprit suppose, je pense, que les saints sentiront et comprendront que c’est aussi un état, un mouvement, un élan du cœur qui leur est imposé. Il y a une différence entre ces deux choses. Nos cœurs sont naturellement si enclins à se placer sous la loi, que même avec les lumières que nous avons, nous sommes toujours prêts à donner aux paroles de notre Dieu une signification légale, au lieu de comprendre que c’est, avant tout, une part excellente, une immense faveur qui nous est accordée de pouvoir rendre grâces pour toutes choses avec un cœur enseigné par le Saint Esprit. Et c’est toujours par pure incrédulité que nous ne nous sentons pas capables de rendre grâces. L’obstacle qui nous arrête consiste en ceci : nous pouvons facilement reconnaître que, si Dieu ne nous donnait rien que ce qui, à nos yeux, est un gage de Son amour, nous trouverions la mesure bien limitée, tandis que l’Esprit ayant pour but, dans toutes Ses dispensations, de nous faire connaître Jésus comme le souverain bien, nous pouvons, si nos cœurs se joignent à ce désir de l’Esprit, rendre grâces en effet pour toutes choses par Christ et surtout pour ce qu’Il est Lui-même.

Il nous a créés pour Lui-même. L’exhortation adressée aux Colossiens est : « Quoi que ce soit que vous fassiez par parole ou par œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, etc. ».

Mais dans le passage qui nous occupe, le Saint Esprit va plus loin : — ce que nous avons à faire n’est pas seulement de rendre grâces pour des bénédictions reçues, c’est beaucoup plus : quoi que ce soit que Dieu fasse ou permette, nous sommes autorisés par la foi à le recevoir comme une bénédiction pour notre âme et par conséquent à en rendre grâces.

Quel que puisse être le genre d’épreuve, de déception, de mépris, d’opprobre et de contradiction, qui nous arrive de la part d’un monde pervers, ce n’est pas précisément pour cela que je dois rendre grâces, mais bien pour la bénédiction que Dieu se propose de me communiquer par ce moyen.

Nous sommes appelés à sortir hors du camp avec Jésus : là nous rencontrons une multitude de choses propres à éprouver notre foi et qui nous affligent, soit que nous recherchions la communion de nos frères à cause de certaines vérités reçues, soit que nous désirions être où Jésus est véritablement, en portant Son opprobre et ayant communion avec Ses souffrances. Et si nous comprenons que c’est Dieu Lui-même qui nous a donné cette portion, nous pouvons dire qu’Il n’aurait pu nous accorder quelque chose de meilleur. Ce n’est pas une bénédiction partielle qu’Il nous a appelés à recevoir, mais une bénédiction complète, Il nous a appelés à jouir de ce qu’Il est en Jésus, à connaître de plus en plus Son amour. Il conduit Ses saints à ce but-là et le moyen qu’Il emploie pour cela a plus ou moins pour résultat le froissement, l’anéantissement du cœur naturel, l’oubli de soi-même, et s’il nous reste une seule chose, quelque petite qu’elle soit, en faveur de laquelle nous voudrions faire des réserves, il se trouve toujours que c’est celle pour laquelle nous devons être éprouvés et céder à la fin, car Dieu désire que rien ne s’oppose à ce que nous puissions entrer dans la complète jouissance de nos bénédictions. Si nous considérons des plaines bien arrosées comme Lot le fit, il se peut qu’il nous soit permis de les posséder, mais là nous aurons des douleurs. Lot en eut ; et nous voyons chaque jour des exemples tout à fait analogues, car pour un Abraham nous avons cinquante Lot. Mais quand le cœur est bien décidé à suivre Jésus Christ, quand Christ est connu et apprécié comme la portion qui nous est réservée, quoi qu’il arrive, rien n’est à redouter soit pour ce qui concerne notre marche, soit pour ce qui a trait à notre salut. Dieu voudrait que nous fussions bien instruits de ceci, qu’il n’y a pas un mot dans Sa Parole qu’Il ne puisse transformer en une réalité palpable pour le cœur qui le désire.

Dieu a envoyé le Saint Esprit pour être en nous, et que peut-il exister au-delà du pouvoir du Saint Esprit ? La chair ? Quelle que soit la puissance de la chair, le Saint Esprit peut en triompher. Il n’y a rien au monde qui nous prouve que nous devons broncher, faillir ou tomber. — Cela n’est pas non plus dans la pensée du Seigneur. Il n’existe pas de certaines circonstances dans lesquelles nous ne puissions pas nous attendre à remporter la victoire. Le Seigneur veuille donc nous accorder la grâce qu’en regardant à Christ nous puissions toujours avoir bon courage et que Sa Parole soit devant nos cœurs continuellement. La volonté de Dieu est que nos cœurs puissent saisir avec force cette vérité excellente et consolante, qu’il n’y a pas une seule chose qu’Il ne puisse convertir en un fleuve de bénédictions, si seulement nous considérons chaque circonstance dans la lumière de la présence de Jésus.