Écho du Témoignage:Aujourd’hui ou demain
Matthieu 24, 42C.L. F.
Le noir torrent du mal roule ses flots impurs ;
Et l’homme, s’égarant dans des sentiers obscurs,
Du Dieu de vérité ne connaît pas la grâce.
De son cœur révolté la téméraire audace
Ne saurait du salut me ravir la douceur,
Ni de mon cœur joyeux enlever le bonheur.
Le Seigneur, qui m’aima d’un amour sans partage,
Viendra pour m’introduire au séjour de la paix,
Et peut-être demain ou ce soir, pour jamais,
Sa lumière à mes yeux brillera sans nuage.
L’abondance des biens de ce monde trompeur
Ne peut point satisfaire et consoler le cœur ;
Mais Jésus est ma part, et dans mes jours d’alarmes
Son amour m’environne et fait tarir mes larmes.
Vainement ma raison de son doute cruel,
Aux regards de ma foi, voudrait voiler le ciel ;
Mais j’espère en Dieu seul, en Son amour suprême,
Je suis fort de Sa force et je chante joyeux,
Car peut-être demain, peut-être aujourd’hui même,
Jésus me conduira dans le séjour des cieux.
J’ignore quels moyens Son amour emploiera,
Quand, pour nous enlever, du ciel Il reviendra.
Mais je sais que Jésus, objet de ma louange,
Appellera les siens avec la voix d’archange.
J’ignore le moment de Son heureux retour,
Mais, tranquille, j’attends cet ineffable jour.
De funestes erreurs m’environnent sans cesse ;
Mais j’ai pour mon appui ce glorieux espoir :
Que demain, qu’aujourd’hui, de ma grande faiblesse,
Christ me délivrera par Son divin pouvoir.
Le monde cependant, en sa vaine sagesse,
De Jésus, mon Sauveur, peut se rire sans cesse,
Mépriser Son amour, nier Sa vérité ;
Mais je sais que de Lui vient toute sainteté,
Qu’Il est la source vive, éternelle et féconde
Où l’on puise les eaux de Sa grâce profonde…
Aux nuits sombres longtemps ont succédé les jours…
Mais, sur les monts sacrés de la sainte espérance,
Je voudrais m’arrêter, je voudrais pour toujours,
Voir au divin matin briller la délivrance !
Qu’une nouvelle aurore apparaisse demain,
Apportant la douleur, la joie ou le chagrin,
Toujours elle luira sur un monde coupable,
Qui loin de Dieu désire un bonheur périssable.
Oh ! que mon cœur jamais ne recherche ici-bas
Le bonheur et la paix ! ils ne s’y trouvent pas !
Mon espoir est au ciel et ma joie est extrême ;
Car peut-être demain, ou ce soir, mieux encor,
Conduit par Jésus Christ, vers le séjour suprême
Loin de la terre, enfin, je prendrai mon essor.
Mais s’il faut voir encor les peines, les tourments
Qui du jour de demain rempliront les instants,
Si je dois de la mort sentir la main glacée,
J’ai pour me consoler cette douce pensée
Que mon âme sera pour toujours près de Dieu
Jouissant à jamais de la paix du saint lieu.
Mais la foi, saisissant la divine promesse,
Montre au cœur rassuré la douce éternité
Où nos corps, dépouillés de leur triste faiblesse,
Seront tous revêtus de gloire et de beauté !
Adorable Sauveur ! la foi montre à mes yeux,
De Son avènement le matin bienheureux !
Oh ! je t’attends, Seigneur ! au ciel tu vas paraître.
De l’éternel salut l’aurore enfin va naître.
Bientôt, pour les élus, plus de sombre douleur,
Bientôt l’amer chagrin fera place au bonheur.
En attendant le jour de la sainte victoire,
Mon cœur impatient voudrait se réjouir
Dans l’espoir que demain, qu’aujourd’hui, de ta gloire,
Brillera le beau jour qui ne doit pas finir.