Messager Évangélique:Quelques miettes d’une méditation
Salomon avait un cœur large comme la mer, c’est-à-dire une grande capacité, et nous voyons qu’il était instruit dans la connaissance des poissons, des oiseaux, etc.
Sa grande capacité le faisait courir après tout ce qu’il entrevoyait pour chercher quelque jouissance dans ces choses, car plus il y a de capacité, plus il y a de faculté de jouir, et aussi de souffrir, parce que toutes ces choses ne peuvent satisfaire le cœur ; il est plus grand que tout cela, et il n’y trouve que travail et rongement d’esprit. C’est là ce qu’a connu Salomon après s’être appliqué à connaître la sagesse (2, 17). Il a voulu faire l’expérience de tout ce qui est sous le soleil, et le résultat en a été d’apprendre que tout est vanité, qu’il n’y a pas là ce qui donne le repos. Il n’a rien refusé à ses yeux, ni à son cœur, et voilà, ces choses l’une après l’autre ont produit le rongement d’esprit. Mais dans son Cantique des cantiques, nous le voyons arriver à la connaissance d’un autre objet qui ne produit pas le rongement, et qui est si grand, que ce cœur que toutes les choses du monde ne pouvaient remplir, se trouve trop petit pour en jouir. Cet objet c’est Jésus, c’est l’Époux dont Salomon ne peut vanter assez la grâce, la beauté, et dont il ne peut assez louer l’amour. « Son palais n’est que douceur ; tout ce qui est en lui est aimable » (5, 16). Quel bonheur pour Salomon, après avoir tant cherché de quoi assouvir son cœur aussi altéré de jouissance que grand en capacité ; quel bonheur de trouver Celui en qui il peut enfin se reposer et puiser au-delà de ce qui remplira son cœur ! « J’ai désiré son ombre, et m’y suis assise, et son fruit a été doux à mon palais » (2, 3).
Dans les choses de ce monde Salomon n’avait trouvé que rongement d’esprit ; mais il n’y a rien de pareil en Jésus, il y a repos parfait, et la douceur inexprimable de pouvoir dire : « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à Lui » (2, 16). Voilà ce qui satisfait pleinement le cœur, parce que cet objet est plus grand que le cœur et qu’il répond à tous ses besoins.
L’expérience des choses de ce monde peut rendre sage, mais prendre Dieu sur parole, c’est ce qui rend heureux. Tel est le résumé de la vie de Salomon. Eh bien, chers amis, cette histoire nous est donnée pour que nous commencions par où a fini Salomon ; c’est-à-dire qu’au lieu de commencer par faire l’expérience des choses de ce monde pour apprendre par nous-mêmes le rongement d’esprit qui s’y trouve, nous devons croire ce qui en est dit ; et jugeant sans en goûter que tout ce qui est d’en bas n’est que vanité, nous traverserons ce monde sans perdre notre temps à faire l’expérience de ce qui s’y trouve ; et nous nous attacherons à Celui dont la connaissance peut nous rendre parfaitement heureux.