Messager Évangélique:Place et portion des sacrificateurs

De mipe
Révision datée du 28 août 2018 à 19:55 par Éditeur (discussion | contributions) (Correction des sujets)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Ces versets nous offrent trois choses à considérer, en rapport avec « la loi de l’offrande du gâteau », savoir, le sacrificateur, sa place et sa portion.

1. Le sacrificateur. Tous les fils d’Aaron étaient sacrificateurs. Ils le devenaient par leur naissance ; ils étaient nés dans cette position hautement privilégiée. Ils n’avaient point d’effort à faire pour y parvenir : étant fils d’Aaron, ils étaient nécessairement sacrificateurs. Certaines infirmités corporelles ou certaines souillures légales pouvaient les rendre impropres à l’exercice des fonctions attachées à leur position (Lév. 21 ; 22) ; mais quant à la position elle-même, elle dépendait uniquement de leur descendance d’Aaron. Autre chose est la position, autre chose est d’être habile à en remplir les fonctions ou capable de jouir des privilèges qui en découlent. Un nain, d’entre les fils d’Aaron, était privé de plusieurs des plus hautes dignités de la sacrificature ; mais même un nain pouvait manger « le pain de son Dieu, sa part des choses très saintes et des choses saintes ». Dieu ne voulait pas laisser même le membre le plus faible, le plus chétif de la famille sacerdotale sans une portion sainte. « Seulement il n’ira pas vers le voile et ne s’approchera pas de l’autel, car il a un défaut corporel ; il ne profanera pas mes sanctuaires, car je suis l’Éternel qui les sanctifie ». Un nain ne pouvait pas s’approcher de l’autel de Dieu, mais le Dieu de l’autel prenait soin du nain. Deux choses également et divinement parfaites : les droits de Dieu sont parfaitement sauvegardés, et les besoins de Sa famille sacerdotale parfaitement satisfaits.

2. La place. La place où le sacrificateur devait participer à sa portion, nous donne une très précieuse leçon de sainteté pratique. « On le mangera sans levain, dans un lieu saint ; ils le mangeront dans le parvis de la tente d’assignation ». Cela signifie que c’est seulement dans la puissance ou la capacité que procure une sainteté personnelle et dans la présence immédiate de Dieu, que nous pouvons réellement participer à notre portion de sacrificateurs. La manière dont nous obtenons cette place rappelle une grâce absolue ; la place que nous occupons exige une sainteté personnelle. C’est une erreur toute empreinte de légalisme que de parler d’efforts pour atteindre à cette place ; c’est un blasphème d’antinomianisme de s’imaginer qu’un état de péché puisse se concilier avec cette place. Ce n’est que par grâce que nous parvenons à cette position, ce n’est que dans la sainteté que nous pouvons l’occuper et en jouir. Le chemin du sanctuaire a été ouvert par la libre grâce ; mais c’est au sanctuaire de Dieu que cette grâce a donné accès. Voilà ce qu’il ne faut jamais oublier ; voilà ce qui devrait être gravé sur les tables de la conscience et conservé au fond du cœur.

3. La portion. Il est dit quant à la portion : « Voici la loi de l’hommage. Les fils d’Aaron l’offriront devant la face de l’Éternel, devant l’autel. On prélèvera une poignée de la fleur de farine de l’hommage et de son huile, avec tout l’encens qui est sur l’hommage, et on fera fumer le tout sur l’autel, en parfum de bonne odeur, en mémorial à l’Éternel. Et le reste, Aaron et ses fils le mangeront ». La fleur de farine et l’huile représentent la parfaite humanité de Christ, conçu et oint du Saint Esprit. C’est la portion des sacrificateurs de Dieu, dont ils doivent jouir dans le sanctuaire de la présence divine, dans une sainte séparation et une communion de cœur avec Dieu. Il est absolument impossible que nous puissions jouir de Christ ailleurs qu’en la présence de Dieu, ou dans quelque autre voie que celle de la sainteté personnelle. Si nous disons que nous jouissons de Christ, tout en vivant dans la mondanité, en nous laissant aller à l’orgueil, en satisfaisant nos convoitises, en lâchant la bride à nos inclinations et à nos passions, nous sommes dans une déception funeste. « Si nous disons que nous avons communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité » (1 Jean 1, 6). Les deux choses sont entièrement incompatibles : « communion avec Dieu et marche dans les ténèbres » sont aussi diamétralement opposées que le ciel et l’enfer.

Ainsi donc la place de tous les vrais sacrificateurs — de tous les croyants — de tous les membres de la famille sacerdotale, c’est d’être dans l’enceinte sacrée du sanctuaire, en la présence immédiate de Dieu, se nourrissant de Christ dans la puissance de la sainteté personnelle. Tout cela nous est enseigné dans la « loi de l’hommage ».

Mais que le lecteur fasse bien attention que « tout l’encens » était consumé sur l’autel. Pourquoi cela ? Parce que cet encens figurait la bonne odeur de l’humanité de Christ, telle que Dieu Lui-même en jouit exclusivement. Il y avait en Christ, homme ici-bas, quelque chose que Dieu seul pouvait dûment apprécier. Chaque pensée, chaque regard, chaque parole, chaque mouvement, chaque acte de « l’homme Christ Jésus », était comme un parfum de bonne odeur qui s’élevait directement au trône de Dieu et qui réjouissait le cœur de Celui qui y est assis. Il n’est pas un seul atome de la perfection ou de la valeur infinie de Christ qui fût jamais perdu. Il pouvait être perdu pour un monde indifférent et sans cœur, et même pour des disciples charnels et mondains, mais il n’était pas perdu pour Dieu ; il montait tout entier à Lui selon sa véritable valeur.

C’est là une source de joie et de consolation pour le cœur spirituel. Quand nous considérons combien le Seigneur Jésus a été peu estimé dans ce monde, combien peu même Ses propres disciples Le comprenaient ou L’appréciaient, comme les traits les plus rares et les plus exquis de Sa parfaite humanité étaient perdus pour un monde grossier et incrédule et même pour Ses propres rachetés, quel soulagement de se rappeler qu’Il était parfaitement compris et apprécié par Celui qui est assis sur le trône ! Il y avait sans cesse une ligne non-interrompue de communication entre le cœur de Jésus et le cœur de Dieu ; — du seul homme parfait qui ait jamais foulé cette terre maudite et gémissante, la nuée de l’encens s’élevait continuellement au trône ; pas un grain de cet encens n’était perdu, parce que pas un grain n’en était confié même aux mains des sacrificateurs ; tout montait à Dieu, rien ne se perdait. Le monde pouvait mépriser et haïr ; les disciples pouvaient manquer d’intelligence ou méconnaître la valeur de leur Maître. Eh bien ! y avait-il pour cela un seul rayon de la gloire morale de Christ obscurci ? Assurément non ; tout était justement estimé par Celui à qui cette gloire remontait et qui seul pouvait l’apprécier à sa juste valeur. Cela fut vrai de toutes les périodes de la précieuse vie de Christ ici-bas ; quand nous voyons un de ses disciples le vendre pour trente pièces d’argent, un autre jurer avec des exécrations qu’il ne le connaissait point ; tous l’abandonner et s’enfuir, le monde le clouer à la croix ignominieuse entre deux larrons, Dieu montra à l’univers combien Ses pensées différaient de toutes celles des hommes en plaçant le Crucifié sur le trône de la majesté dans les cieux.

Voilà ce qui découle, pensons-nous, de l’application la plus directe du type du parfum, laquelle incontestablement se rapporte à Christ. On peut ensuite en faire une application secondaire aux croyants, qui devraient chercher à la comprendre. Le vrai christianisme est la manifestation de la vie de Christ dans les voies pratiques du croyant et c’est ce qui est très précieux à Dieu, quoique cela puisse être perdu pour un monde incrédule et même pour une église de professants. Il n’est pas un mouvement de la vie de Christ dans le fidèle, il n’est pas une seule expression de ce que Christ est, il n’est pas la moindre manifestation de Sa grâce, qui ne monte directement au trône de Dieu comme un doux parfum. Sans doute cela peut ne point attirer du tout l’attention, ni exciter les applaudissements de ce monde, cela n’a point de place dans les annales des hommes, mais n’en monte pas moins à Dieu, et c’est assez pour le cœur du croyant. Dieu apprécie tout ce qui est de Christ, rien de plus et rien autre. Il peut y avoir beaucoup de choses qui ressemblent au service de Dieu, qui ont une grande apparence, qui font beaucoup de bruit, dont les hommes parlent et font grand compte ; mais rien ne s’élève au trône, rien n’est inscrit dans les impérissables registres de l’éternité, sinon ce qui est le fruit de la vie de Christ dans l’âme. Puisse Dieu le Saint Esprit nous amener à l’intelligence expérimentale de ces choses, et produire en nous, jour par jour, une plus brillante et plus complète manifestation de Christ à la gloire de Dieu le Père !