Livre:La parole de la vie/Troisième épître de Jean

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Dans la troisième épître, l’apôtre nous encourage à recevoir ceux qui œuvrent parmi les enfants de Dieu pour prêcher l’évangile et annoncer la vérité, et à leur faire la conduite.

Il place devant nous trois personnages très différents — Gaïus, Diotrèphe et Démétrius, et nous donne un petit aperçu remarquable du cercle chrétien de ces jours. Par ce tableau des premiers chrétiens, nous apprenons que dans ces jours-là déjà, il existait les mêmes circonstances et les mêmes difficultés que celles que connaissent, dans ces derniers jours, ceux qui cherchent à marcher dans la vérité.

v. 1-4 — En « Gaïus, le bien-aimé », nous voyons un croyant spirituel dont les intérêts étaient centrés sur le peuple de Dieu. En quelques brèves paroles, l’apôtre dépeint les remarquables dispositions chrétiennes qui caractérisaient ce frère.

Premièrement, il était un croyant bien instruit dans la vérité, car l’apôtre peut parler de « ta vérité ». Elle occupait son cœur. En outre, le fait était connu non pas par ses propres paroles, mais par le témoignage des frères.

Deuxièmement, non seulement il possédait la vérité, mais il la manifestait dans sa marche. Sa vie pratique était en accord avec la vérité qu’il professait. Quelle plus grande joie un serviteur peut-il éprouver que de savoir que ceux qui ont reçu la vérité qu’il a annoncée, marchent en elle ! L’apôtre avait connu cette joie en entendant le témoignage rendu par d’autres à Gaïus, son enfant dans la foi.

v. 5 — Troisièmement, ayant la vérité et marchant en elle, il agissait fidèlement envers les frères et les étrangers qui se consacraient au service du Seigneur.

v. 6, 7 — Quatrièmement, il n’était pas seulement caractérisé par la fidélité, mais aussi par l’amour. On peut être fidèle, mais manquer d’amour ; ou, au contraire, en cherchant à manifester de l’amour, on peut ne pas être fidèle. Chez Gaïus, la « fidélité » et l’« amour » se conjuguaient d’une manière heureuse. De plus, nous constatons de nouveau que son amour, comme aussi sa marche, n’étaient pas une disposition de laquelle il se glorifiait, mais étaient l’objet du témoignage qui lui était rendu.

Cinquièmement, Gaïus était apparemment un homme fortuné et il utilisait ses biens pour faire la conduite à ces frères qui, comme prédicateurs itinérants, étaient sortis pour l’amour de Christ, comptant sur Dieu quant à eux-mêmes.

v. 8 — Sixièmement, non seulement Gaïus accompagnait ces saints dans leurs déplacements, mais il se joignait à d’autres pour les recevoir dans leurs maisons et dans les assemblées. Et, s’il est effectivement le Gaïus duquel l’apôtre Paul écrit : « Gaïus, mon hôte », il aurait en son temps reçu l’apôtre Paul (Rom. 16, 23).

Septièmement, comme résultat de son amour pratique, Gaïus, avec d’autres, a coopéré avec la vérité.

Rien ne nous indique que Gaïus ait eu un don de docteur ou de prédicateur ; cependant il possédait ces qualités spirituelles sans lesquelles un don ne compte pour rien, mais en vertu desquelles il aura une riche entrée dans le jour à venir. Il apparaît devant nous comme un croyant humble, plein de grâce et dévoué, quelqu’un qui chérissait la vérité, marchait en elle, agissait avec fidélité et amour, faisait la conduite aux saints dans leurs déplacements, les recevait dans les assemblées et contribuait ainsi à répandre la vérité. Il n’est pas étonnant que l’apôtre le nomme « Gaïus, le bien-aimé », car il y avait en Gaïus tout pour attirer l’affection des saints. Qui ne voudrait pas être un Gaïus ?

v. 9, 10 — Si nous avons en Gaïus un exemple magnifique d’un saint dirigé par la vérité, nous avons en revanche, en Diotrèphe, un avertissement solennel quant à la manière dont la vie chrétienne tout entière peut être gâtée par la vanité de la chair non jugée. Rien ne permet de supposer qu’il n’était pas un chrétien. Il était certainement un frère influent dans une assemblée et nous pouvons donc penser qu’il était aussi un homme doué. Mais tout était altéré par son désir de prééminence. Il était motivé par la « vaine gloire » au sujet de laquelle un autre apôtre nous met en garde en disant : « Ne soyons pas désireux de vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres et en nous portant envie les uns aux autres » (Gal. 5, 26) ; et il écrit encore : « Que rien ne se fasse par esprit de parti, ou par vaine gloire » (Phil. 2, 3).

Poussé par la vanité, Diotrèphe aimait avoir la première place dans l’assemblée. Le sentiment de sa propre importance, comme c’est toujours le cas, le rendait jaloux des autres ; et la jalousie s’exprimait par de « méchantes paroles » ; et non content de cela, il usait de violence, en refusant de recevoir les serviteurs du Seigneur, et même en chassant de l’assemblée ceux qui voulaient les recevoir.

Recevons l’avertissement qui nous est donné par Diotrèphe, car la chair est en nous et, par nature, nous sommes tous pleins de nous-mêmes. À défaut de nous juger nous-mêmes, nous serons entraînés à ignorer complètement la gloire du Seigneur, le bien des siens et l’avancement de la vérité. Aveuglés par la vanité non jugée, nous pouvons facilement oublier tout ce qui convient au comportement d’un chrétien, et comme alors agir avec jalousie, nous laissant aller à de méchantes paroles, voire à des actes violents.

v. 11 — Après avoir placé devant nous ces deux personnages différents — l’un présentant les caractères de Christ, l’autre les traits de la chair — l’apôtre nous exhorte à rejeter le mal et à imiter le bien, et à prouver ainsi que nous participons à une nature qui est « de Dieu », plutôt que de démontrer que nous avons encore en nous la chair qui « n’a pas vu Dieu ».

v. 12 — Enfin, en Démétrius, l’apôtre évoque quelqu’un qui était bien connu de « tous ». Nous pouvons par conséquent conclure qu’il était un des serviteurs doués, qui œuvrait parmi « tous » les enfants de Dieu, dans le service de la Parole.

Il était caractérisé par trois traits que tout serviteur peut bien désirer. D’abord, il avait « le témoignage de tous ». Il est donc évident qu’il n’était pas un homme présomptueux, cherchant la première place, ni un homme débitant de méchantes paroles contre les autres. Si cela avait été le cas, jamais il n’aurait eu « le témoignage de tous ».

En outre, en Démétrius, la vérité était démontrée dans une mesure telle qu’elle témoignait en sa faveur. S’il n’en avait pas été ainsi, la vérité l’aurait condamné.

Enfin, parce qu’il marchait conformément à leur enseignement et suivait leur exemple, les apôtres eux aussi rendaient témoignage à son intégrité et à son dévouement.

Quelle chose heureuse lorsque les serviteurs du Seigneur qui œuvrent parmi les assemblées pour annoncer la Parole, veillent si soigneusement sur leurs paroles, leur marche et leurs voies, qu’ils ont un bon témoignage de tous, qu’ils confirment pratiquement la vérité qu’ils enseignent et qu’ils reflètent dans leur vie l’enseignement et la manière d’agir des apôtres.

Puissions-nous donc imiter l’humilité et la spiritualité de Gaïus, recevoir l’avertissement que nous donne Diotrèphe et chercher à vivre de telle manière que, comme Démétrius, nous ayons un bon témoignage de tous.