Écho du Témoignage:La doctrine du Nouveau Testament sur le Saint Esprit/Partie 8

De mipe
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Méditation 8 — Baptisés en un seul corps — 1 Corinthiens 12

Je me propose de traiter maintenant de quelques-uns des puissants effets de la présence du Saint Esprit. L’un de ces effets est ici désigné comme Son baptême, par lequel Il forme un corps nouveau et uni : le corps de Christ sur la terre. Non seulement cette vérité appartient exclusivement au Nouveau Testament ; mais, même dans le Nouveau Testament, la révélation, pour nous, en est confiée à un seul apôtre. On ne la peut trouver que dans les écrits de l’apôtre Paul. Je ne prétends certainement pas que l’Église, le corps de Christ, n’existait pas avant que Dieu eût suscité cet apôtre pour faire connaître cette grande vérité. Mais je dis que, tandis que le mystère de Christ et de l’Église fut révélé, par l’Esprit, aux saints apôtres et prophètes de Dieu, il fut révélé non pas par tous, mais par un seul. Ceci est tout simplement une matière de fait. Aucun des écrivains du Nouveau Testament, excepté Paul, ne parle de l’Église comme corps de Christ.

Or, l’histoire de Paul, telle qu’elle s’est présentée dans les écrits sacrés, montre de quelle manière remarquable il était propre pour l’œuvre que Dieu lui confiait, en tant que sa révélation nous concernait. Il avait été ennemi tant que le témoignage de Christ glorifié en haut était confiné au peuple juif. Il fut témoin dans le martyre d’Étienne ; il fut l’émissaire actif des Juifs dans la persécution de tous — hommes et femmes — non seulement à Jérusalem, mais les poursuivant de ville en ville dans leur triste fuite, mais en même temps fuite bénie (puisque Dieu s’en servait pour gagner des âmes à Christ). Et dans la plénitude de la haine qu’il portait au nom de Jésus, il avait reçu, comme nous le savons, des lettres des plus hautes autorités religieuses de l’époque, afin de poursuivre leur destruction le plus énergiquement et surtout le plus pieusement possible. Au milieu de tout cela, et alors que Dieu changeait la forme de Ses voies sur la terre, en sorte que le flot de la bénédiction ne descend plus vers Jérusalem, mais en découle ; quand tout ce qui constituait alors la vraie gloire (car, en vérité, tout était grâce à Jérusalem) est foulé ou dispersé ; c’est alors que l’Esprit de Dieu regarde, pour ainsi dire, en dehors, recherche et bénit les anciens ennemis de Jérusalem ; non seulement opère parmi les Samaritains (et nous savons leur jalousie pour Jérusalem), mais même un étranger, d’un pays lointain, est recherché par le Seigneur qui le rencontre en grâce (en dépit de sa grossière ignorance touchant ce que Dieu venait d’accomplir en Jésus), et qui le renvoie son chemin tout joyeux, non pas montant à Jérusalem, mais s’en éloignant vers sa demeure lointaine.

C’est à ce moment critique qu’il plut à Dieu d’en agir avec Saul de Tarse, sur son chemin vers Damas ; car lui aussi s’éloignait de Jérusalem, plein de furie persécutrice contre les confesseurs de Jésus, plongé dans les ténèbres quant à la véritable grâce de Dieu, pendant qu’il poursuit sa mission de douleur, de honte et de mort, telle que le monde pouvait la donner ; avec sa commission, dont Satan seul, empruntant le nom de Dieu, pouvait inspirer l’énergie ; et toutefois avec une bonne conscience comme homme, au milieu de tout son aveuglement quant à la vérité — il est soudainement renversé par une lumière plus brillante que le soleil en plein midi ; mais néanmoins, malgré ce qui l’aveugle naturellement, il est rendu capable de voir surnaturellement le Seigneur de gloire, d’entendre la voix de son Seigneur, de se savoir appelé non seulement comme saint, mais aussi comme apôtre ; non pas simplement de goûter la grâce dont il devait être un témoin si remarquable, mais de servir dans le ministère, avec l’autorité du Seigneur ; non seulement pour cette seule journée, mais en tout temps ; non seulement pour un pays, mais pour tous les pays sous le ciel. À cet homme béni, fut donné, dans les paroles mêmes qui convertirent son âme, le germe de cette grande vérité dont je désire m’entretenir un peu avec vous maintenant. Il apprit, à son grand effroi, de celui qu’il ne pouvait pas douter être le Seigneur, non seulement qu’Il était Jésus — vérité merveilleuse qui fondit sur son cœur — mais que ce Seigneur glorifié, Jésus de Nazareth, qui avait été crucifié, s’identifiait avec les objets de son implacable persécution : Je suis Jésus que tu persécutes. L’œuvre était faite — non pas tout d’un coup, en ce qui constitue la jouissance de l’âme, mais sûrement communiquée en substance à quelqu’un ainsi converti d’une aussi étrange manière. Le premier et le dernier qui eût jamais été arrêté par une révélation de Jésus, qui révélait aussi, en principe, l’Église de Dieu, était précisément le vaisseau convenable pour développer cette vérité, et l’appliquer d’une manière pratique, aussi bien que dans ses écrits, pour poser les fondements de l’Église de Dieu, pour insister sur son caractère céleste, comme corps de Christ, et combattre pour la gloire de Dieu en elle. Cela devenait sa vie ; c’est à cela, désormais, que Dieu l’appelait par Jésus Christ notre Seigneur.

C’est Paul qui, de suite après sa conversion, commence à prêcher le Seigneur Jésus, non seulement comme le Christ, mais comme Fils de Dieu (Act. 9) — autre grand point de ses écrits. — Je ne dis pas que cette doctrine soit aussi caractéristique de Paul, ou tout au moins lui appartienne aussi exclusivement que celle du corps de Christ ; mais je la fais remarquer pour montrer la largeur des voies de Dieu développées par le bienheureux apôtre. Quoique l’Église de Dieu lie davantage à Christ, comme l’homme exalté, pourtant Celui qui est l’homme exalté, dans le ciel, est le Fils ; et (si je puis me permettre avec révérence une telle expression) Dieu prend le plus grand soin d’appuyer sur cette relation de Christ avec Lui-même, aussi bien que sur celle dans laquelle Il se tient pour nous, dans Sa place comme homme à Sa propre droite. En conséquence, l’apôtre n’est pas conduit par l’Esprit de Dieu à insister uniquement sur ce que d’autres ont dit avant lui. Il n’attire pas simplement, comme Pierre, l’attention sur le fait que Jésus avait été fait Seigneur et Christ ; il ne parle pas de Lui comme serviteur de Dieu (Παιδα), car tel est le vrai sens du terme mal traduit par « Fils » dans Actes 3 et 4. Il n’avait pas encore été prêché comme le Fils. Quant à la déclaration de l’eunuque éthiopien dans Actes 8, 37, où il est supposé confesser que Jésus est Fils, tous ceux qui sont un peu versés dans ces choses savent qu’elle est apocryphe. Mais Paul, au lieu de limiter son enseignement à Christ comme homme exalté en haut, prêche de suite dans la synagogue, que Jésus était le Fils (Υιος) de Dieu. Je considère cela comme digne de remarque, comme un exemple admirable de largeur de cœur, partout où Christ, et Christ vu en haut, est l’objet des affections. On est libre alors de penser à toute Sa gloire, on s’y dilate ; il n’y a point d’hésitation pour accepter la vérité de Dieu, et l’importance de la vérité est réalisée par l’âme.

Si je regarde à Lui uniquement sur la terre, le progrès est incomparablement plus lent. Nous trouvons cela dans le cas des autres apôtres. Comme ils se méprirent facilement ; comme ils furent lents à recevoir ; comme ils durent être conduits pas à pas ! Chez l’apôtre Paul, sans aucun doute, la vérité s’installa par la conscience ; car, même pour lui, il en dut être ainsi. Nul homme ne peut la posséder autrement, ni se l’approprier réellement dans son âme ; et cela parce que nous ne sommes pas simplement des hommes — nous sommes pécheurs. L’apôtre Paul lui-même, un homme marchant avec une aussi bonne conscience qu’aucun homme ait pu le faire jamais depuis la fondation du monde, oui, lui-même doit apprendre l’indignité de la chair et doit l’apprendre pour et en lui-même. Il doit l’apprendre par Christ, mais il l’apprit dans son propre cœur ; toutefois, ainsi apprise, le résultat en est toujours brillant. Le Saint Esprit le rend capable de saisir ce qui ne nous est pas déclaré lui avoir été dit. Je ne sais pas comment cela eut lieu, car certainement le Seigneur Jésus n’en avait rien dit (que nous sachions) dans ce qui se passa, mais il lui fut donné de Dieu de le savoir. Dans ce qui se passa entre Christ et Saul, Dieu ne dirige pas particulièrement notre attention sur le caractère de Fils. Pourtant, les deux grandes vérités de la gloire de Christ, comme Fils et comme Tête céleste, deviennent dès lors son témoignage. Ce n’est plus simplement qu’Il est le Messie sur la terre. On ne devait plus maintenant insister là-dessus. Le Seigneur Lui-même avait mis fin à cette prédication avant de quitter ce monde (Matt. 16, 20, et particulièrement Luc 9, 20-22). Puis vint une chose nouvelle.

Après que Christ fut monté au ciel, Il fut fait Seigneur et Christ. Qu’Il soit Seigneur, c’est la plus simple confession, la forme la plus faible sous laquelle puisse Le reconnaître celui qui Le confesse, parce que c’est simplement l’assertion de Son autorité, et il est clair que l’autorité, quoique très vraie certainement, est après tout de côté le moins élevé de la vérité en Christ. Elle ne fait pas ressortir Sa grâce, elle ne manifeste pas Sa gloire infinie. Elle constitue ce qu’Il fut fait, non ce qu’Il était et ce qu’Il est en Lui-même. Elle n’est donc pas ce qui Lui est propre et intrinsèque, ce qui Lui est personnel, mais une place qui Lui fut donnée, qu’Il revêtit, dans laquelle Il a été exalté. L’apôtre Pierre et les autres prêchent cela. Puis Étienne Le voit d’une autre manière. Ainsi, quoique ce fût par la pleine puissance de l’Esprit de Dieu agissant sur la terre, pourtant il y eut progrès graduel et la découverte en sa propre personne, combien est totalement rejetée la vérité de Dieu quant au Seigneur et Christ exalté. Il rend son témoignage qu’Il est le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. Ainsi, précisément comme sur la terre le témoignage de Jésus au Christ Tête, pour ainsi dire, fit place à Son caractère de Fils de l’homme rejeté, de même la seigneurie exaltée de Christ entré dans la position de Seigneur et Christ, fait place à Sa présentation comme le Fils de l’homme dans la gloire. Finalement, Paul non seulement entre de suite dans la vérité déjà connue, mais il apprend là, au moins dans son germe, le grand mystère que Christ et les saints qu’il persécutait étaient un ; et pourtant, loin de s’enfermer dans l’étroitesse à laquelle nos faibles cœurs sont si sujets, lui, au contraire, le prêche aussitôt comme Fils de Dieu.

Maintenant, je crois que cela est un fait des plus bénis que nous ne devons pas oublier, particulièrement dans sa relation pour nos propres âmes, faisant voir comment, lorsque les choses sont bien vues, quand Christ Lui-même est vu dans la lumière céleste, par l’enseignement de l’Esprit de Dieu, la plénitude de la gloire de Sa personne est vue dans ce qui est au-delà. Car Son caractère de Fils de Dieu, s’il se lie moins avec nous en particulier, est pourtant en lui-même une vérité plus élevée qu’aucune autre gloire qu’Il pût avoir, même comme exalté de quelque manière que ce soit, à la main droite de Dieu. Non pas que nous voulions comparer trop curieusement, ou mettre une chose contre l’autre, il n’y a aucune raison pour cela, mais nous devons affirmer et maintenir la vérité entière de la gloire de Christ. Et je suis persuadé que toute puissance pour saisir, appliquer tout le reste de la vérité, en jouir et y marcher, dépend de la manière dont nous sentons et reconnaissons dans nos âmes la vérité de Sa gloire personnelle. Toutes choses, même les plus éloignées, les bords même de Sa gloire, si je puis parler ainsi, s’élargiront et deviendront plus brillantes à mesure que la vérité de Christ exalté prendra plus de consistance dans nos cœurs. D’un autre côté, tout ce qui peut atténuer, affaiblir, corrompre, détruire la vérité de Dieu, prend naissance dans les mesquineries et les vues étroites de l’homme en ce qui concerne le Seigneur Jésus. Il est bon que tout cela soit vu et apprécié. Nous en trouverons l’importance dans ce que nous allons considérer présentement.

Qu’est-ce, en effet, que l’Église ? N’est-elle pas le corps de Christ ? Elle est la réponse produite sur la terre par le Saint Esprit, à la gloire de cet homme exalté en Tête dans le ciel à la droite de Dieu. De là vient que vous ne pouvez séparer les deux. Maintenant le plus grand nombre des enfants de Dieu ont été entièrement inexercés quant à cette place de gloire dans laquelle Christ est entré. La conséquence en est que l’Église est inconnue. Ils ont ignoré la place de Christ devant Dieu. Elle est niée. La valeur en est inconnue. La gloire singulière et la bénédiction d’un homme tel qu’Il est, exalté dans le ciel, sont aussi faiblement senties que la misère de l’homme maintenant — fût-il le plus grand des philosophes, des poètes, des hommes d’état, des conquérants, jugés, condamnés, rejetés de Dieu sur la terre. Même les enfants de Dieu envisagent les choses présentes comme une scène dont nous devons jouir comparativement ; une chose dont nous devons tirer le meilleur parti possible. En conséquence, on fait contribuer autant que possible la vérité et la miséricorde de Dieu à ce qu’on peut appeler les aises et les joies terrestres. Ce qui n’est qu’une vaine recherche de plaisir est modifié, sans doute, dans le cas du chrétien : des pensées spirituelles sont là. Mais pourtant, que le nombre des chrétiens qui regardent toujours ce monde comme une scène jugée et condamnée est comparativement petit ! Il avait été devant Dieu dans des opérations multipliées et dans des témoignages continuels jusqu’à ce que tout eût été éprouvé. Alors vint le Fils, l’homme Christ Jésus. Ce fut, hélas ! la grande lutte, si l’on peut parler ainsi, entre Dieu le Père, qui avait donné Son Fils, et le monde conduit par la puissance de Satan. Mais Dieu n’eut pas honte, et ne voulut pas reculer devant ce qui — nous pouvons bien le dire — était pour Lui l’épreuve infinie, celle de l’abandon de Jésus, de permettre que toute indignité, toute injustice fût faite à Celui qu’Il aimait par-dessus tout ; et le Fils de Dieu Lui-même ne s’épargne aucune douleur, aucune honte, aucun mal que l’homme pouvait mettre sur Lui. Mais, en vérité, c’est pour cela qu’Il était venu ; et pour cela, il était nécessaire dans les voies de Dieu, que le monde manifestât son mal comme il ne l’avait jamais fait auparavant ; et c’est ce qu’il fit. Ainsi tout le mal ressortit afin que Dieu pût en agir d’un seul coup ; afin qu’Il pût en finir par un coup de jugement — non pas sur le monde, mais sur Son Fils ; afin qu’Il pût en agir en grâce absolue en tant que ce monde était concerné. Là-dessus tout est changé, et au lieu que ce soit l’homme chassé d’un délicieux jardin, et en dérive vers ce qui était devenu un désert et un monde sans Dieu, l’homme maintenant, dans la personne de Jésus, entre dans le ciel même, et s’assied sur le trône de Dieu dans la gloire.

Mais du moment que Dieu eut accompli cela, la chose qu’Il attendait, alors, et pas avant, il put avoir la formation d’un corps sur la terre ; car il fallait qu’il y eût d’abord une tête suffisante, et une seule personne était digne d’être cette tête, et cet Être béni ne pouvait être tête avant d’être homme aussi bien que Dieu, et plus encore, avant que le péché eût été jugé et que la grâce, en conséquence, pût avoir libre cours. Et ainsi nous voyons de quelle façon bénie toute la vérité se concentre en Christ, dans Sa croix et dans cette place où Il est allé à la droite de Dieu. En outre, une autre chose était nécessaire ; il fallait une puissance compétente et suffisante sur la terre. Et quelle puissance cela pouvait-il être ? La même qui avait toujours travaillé pour effectuer ce qui était de Dieu. C’était le Saint Esprit, mais agissant d’une manière nouvelle, conforme à celle dans laquelle Dieu s’était manifesté. Il s’était montré dans le Fils de Dieu, et Il ne voulait pas en sortir.

Il n’y avait qu’une personne, même dans la divinité, qui pût comme objet et image manifester Dieu : c’était le Fils. Il en fut toujours ainsi. Celui qui révéla Dieu, même en passant, était le Fils. Il pouvait venir sous la forme d’un ange, comme dans le cas d’Abraham ; pourtant c’était toujours le Fils. Mais s’il y eut jamais une puissance qui travaillât, soit dans l’homme juste, soit dans le méchant, Celui qui accomplit quelque chose de divin par l’homme ou en lui sur la terre, c’était invariablement l’Esprit de Dieu. Par suite, l’Esprit de Dieu prend Sa place dans cette nouvelle œuvre de Dieu. Le Fils était entré, comme homme, dans la gloire qu’Il avait eue auparavant comme Dieu. Il est entré jusqu’en la présence de Dieu, et a porté l’humanité en quelque sorte dans Sa personne jusqu’à Son trône ; de sorte qu’il y avait désormais ce merveilleux spectacle, que tout dans le ciel était assujetti à un homme. Alors ce que Dieu avait à cœur devenait évident par ce qu’Il manifestait en haut.

Mais qui, je dois le demander encore, pouvait raconter cela dignement ici-bas ? Qui pouvait être un témoin véritable de cette gloire céleste ? Celui qui la connaissait parfaitement ; Celui qui seul était capable de glorifier Christ et était prêt à le faire, et qui était habitué à donner à l’homme de faire, d’apprendre quoi que ce fût que Dieu avait par-devers Lui pour l’homme, et aussi d’en jouir. C’était le Saint Esprit ; et, en conséquence, Il descendit. Et voici le fruit de Sa venue. — Il forme un corps sur la terre, non pas quantité de corps. Une pensée pareille ne se trouve pas dans l’Écriture. Y a-t-il une telle notion dans l’esprit d’un chrétien quelconque, d’un enfant de Dieu ici présent ? Dieu reconnaît-Il des corps de chrétiens sur la terre ? Qu’est-ce qui peut être plus faux ? Je n’entends pas seulement d’une manière intellectuelle. Comme chrétiens, nous ne devons perdre ni notre temps, ni notre haleine contre les simples égarements de l’intelligence humaine. Mais je dis qu’un tort fait à Jésus, un tort fait à cette manière bénie par laquelle Dieu glorifie Son Fils, par le Saint Esprit envoyé du ciel, doit certainement agir sur la conscience et choquer le cœur de celui à qui Dieu a fait connaître la gloire de Christ par le Saint Esprit. Suis-je donc dans le courant de l’œuvre de l’Esprit de Dieu ? Ou bien, au contraire, est ce que je me mets à la traverse du principal objet que Dieu avait en vue en envoyant le Saint Esprit et en mettant Christ à Sa droite ?

Ainsi cela devient une question tout à fait au-dessus de toute controverse ecclésiastique. Dieu garde que les enfants de Dieu s’occupent de telles bagatelles ou pis encore ! Mais je dis ceci : Si nous Le connaissons, si nous prenons notre plaisir en Lui, si nous ne marchons plus selon la chair, si Dieu a révélé Son Fils à nous et en nous tel qu’Il est maintenant, ressuscité et glorifié, il nous convient de nous demander si nous sommes obéissants envers la vision céleste, comme l’apôtre le fut, lui dans sa grande, nous dans notre faible mesure — si nous sommes ses imitateurs comme il l’était lui-même de Christ. Dieu n’appelle-t-Il pas tous Ses enfants à être les instruments de la grâce divine dans Son dessein de glorifier le Seigneur Jésus ? Il faut toujours que cela commence par nous-mêmes : absolument comme cela eut lieu en l’apôtre Paul ; la vérité pénétra profondément dans son âme, avant que l’œuvre puissante ouvrit tout autour de lui. Mais que ce soit en nous-mêmes (ce qui nécessairement est le premier effet de la révélation qui nous est faite de Christ) ou bien au-dehors, dans le désir d’être des aides pour la joie des autres, comme serviteurs de la volonté de Dieu, de magnifier la grâce de Christ, il nous est convenable de rechercher et de voir si nous pouvons répondre avec une conscience pure.

À présent, ce qu’il fut donné à Paul de voir et ce qu’il a pleinement développé dans le chapitre dont nous avons lu un verset, c’est que le Saint Esprit est maintenant descendu pour travailler sur la terre dans l’Église — non pas simplement dans les saints individuellement (bien que sûrement Il fasse aussi cela). Mais il y a ici-bas ce que Dieu appelle Son Église, le corps de Christ, et identifiée ici avec Christ. Cela est si vrai que l’Esprit ne dédaigne pas d’appeler le tout (c’est-à-dire Christ et l’Église) Christ Lui-même, tant les saints constituent une partie de Sa gloire. Et cela ressort d’une manière si intéressante — humiliante, il est vrai pour nous, mais une preuve merveilleuse du Dieu avec qui nous avons à faire. Ce fut la folie, la vanité, le travail du péché, au milieu des saints de Corinthe, qui donnèrent à l’Esprit l’occasion de nous instruire largement sur l’Église, le corps de Christ. Leurs tristes désordres amenèrent l’application de la pensée et de la volonté de Dieu — leur vaine gloire aussi qui aimait à déployer ce qu’ils pouvaient avoir de puissance. Et il y avait de la puissance ; car il ne s’agissait nullement de faiblesse. Bien des personnes supposent que la faiblesse est la grande raison des désordres qui se trouvent ou peuvent se trouver dans l’Église de Dieu. Mais la faiblesse ne devrait jamais opérer de la sorte. Le désordre n’a rien à faire avec la faiblesse. De fait, quelques-uns de ceux qui ont causé les plus grands désordres dans l’Église ont trahi moins de faiblesse que de forte volonté charnelle. Il y a toujours insoumission à Christ, et très souvent la même vanité que déployèrent les saints de Corinthe. Personne ne peut l’attribuer à de la faiblesse. Ce fut l’abus du pouvoir, le désir, plein d’ostentation, de montrer ce qu’ils possédaient — en quelques mots, la séparation de la puissance de l’Esprit d’avec la glorification de Christ. Le désordre en est le résultat naturel. N’importe qu’il y ait plus ou moins de puissance, ni ce que peuvent être les qualités qu’on possède ; — si cela est séparé de Christ, c’est fatal — fatal à Sa gloire — fatal à la bénédiction des saints et des autres âmes — par-dessus tout, fatal à celui qui est ainsi abusé par Satan. C’est ce qui précisément était à l’œuvre parmi les Corinthiens, à cette époque. Que nous devrions bénir Dieu pour l’usage qu’Il en a fait dans Sa miséricorde !

Je ne puis dire que peu de mots, ce soir, en comparaison de ce qu’exigerait la grandeur de mon sujet. J’attirerai seulement votre attention sur quelques-uns des principaux points du chapitre, selon leur ordre : « Pour ce qui est des manifestations spirituelles, je ne veux pas que vous soyez ignorants. Vous savez que vous étiez gens des nations, entraînés vers les idoles muettes, selon que vous étiez menés. C’est pourquoi je vous fais savoir, que nul homme, parlant par l’Esprit de Dieu, ne dit anathème à Jésus ». Un tel homme ne peut appeler Jésus « anathème » ; nul ne peut se placer sous la malédiction (sauf sur la croix). Dieu le fit, nous le savons, quand Il mourut pour nos péchés ; mais nul homme, par l’Esprit de Dieu, ne peut appeler Jésus Lui-même maudit. Nul ne peut dire non plus que Jésus est le Seigneur, si ce n’est par l’Esprit de Dieu.

Ainsi, il y a deux puissances à l’œuvre en vue de Dieu et l’homme. Il y a l’esprit qui agit dans les fils de la désobéissance, et l’Esprit Saint qui travaille dans les enfants de Dieu. Dans le premier cas, il y a tendance à élever l’homme contre Jésus ; dans l’autre, la sujétion des croyants au Seigneur (car c’est le grand point présenté ici : Jésus comme Seigneur). La raison vient de ce que ces Corinthiens faisaient de la cène du Seigneur leur propre repas, et de l’assemblée leur propre théâtre d’étalage, comme si la Parole procédait d’eux, au lieu d’être venue à eux — réclamant leur obéissance à Dieu. De fait, ce n’est que lorsque les âmes sont orgueilleuses ou dans une condition de négligence, qu’on a besoin d’insister sur cette vérité de la seigneurie de Jésus. Le saint qui jouit de Christ n’a nullement besoin d’une telle pression ; ne voudrait pas avoir d’autre Seigneur et fait ses délices de Sa grâce. Il va sans dire que cela est dû par toute âme ; mais assurément l’assertion en est plus nécessaire là où l’insubordination prédomine, et où la chair cherche à s’exalter contre Sa volonté, comme c’était le cas à Corinthe. C’est pourquoi l’apôtre part de ce fait grave que l’Église de Dieu est là où le Saint Esprit maintient Jésus comme Seigneur. C’est le principe préliminaire atteignant les Corinthiens exactement dans leurs besoins, comme il faut que l’Esprit de Dieu fasse, s’il nous est permis de parler ainsi. Si Dieu agit, Il agit moralement ; cela seul peut être digne de Lui, et bon pour nous. Dieu agit moralement, et voudrait ramener nos âmes dans la jouissance de Lui-même, là où la pensée même de nos voies disparaît : et pourtant il n’y a rien, après tout, qui agisse aussi puissamment sur nos voies pour les former selon Sa nature.

La chose que nous trouvons ensuite, c’est qu’il « y a diversité de dons, mais le même Esprit », et encore « il y a diversité de services, et le même Seigneur ; il y a diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous ». Il est clair que ces trois versets sont d’une importance profonde pour l’intelligence pratique de ce que le Seigneur place devant nous. Les plus simples éléments sont ici ; pourtant, dans la pratique, l’Église les a oubliés. Ce sont les plus petites conditions requises qu’Il pût accepter, le seul caractère qu’Il pût reconnaître de l’Assemblée de Dieu, envisagée dans son œuvre journalière.

La première des conditions requises mentionnées est donc « la diversité de dons ». Là où quelque chose prétend répondre à l’idée de l’Église de Dieu sur la terre, il doit y avoir champ libre, non seulement pour les dons, mais pour la diversité des dons, dans la même congrégation. Là où les dons sont pratiquement exclus, et où la congrégation s’attend simplement à un ou à plus d’un individu, n’importe dans quelle mesure ils peuvent être doués, le terrain est prouvé par la première touche de la Parole de Dieu, n’être pas de Lui. Il y a diversité de dons, mais le même Esprit (pas le ministre). Je ne veux pas dire par là qu’il doive y avoir effort pour donner un semblant de dons à l’œuvre. L’Église de Dieu est un corps réel, et maintenant nous sommes forcés d’ajouter que son état est dans une anomalie désolante ; mais chercher les apparences, ce qui aurait toujours été malséant, doit maintenant être spécialement repoussé. C’est l’Assemblée de Dieu : nous devons prendre garde à ce que nous cherchons et faisons là. Il l’a formée ici pour la gloire du Seigneur par le Saint Esprit qui est souverain et maintiendra sûrement les droits de Christ. Que la manifestation soit grande ou petite, c’est le fruit de Sa propre œuvre, mais il y a sûrement diversité de dons. De fait, spécialement comme est l’Assemblée de Dieu maintenant, il peut y en avoir peu, peut-être point dans une place particulière, ou peut-être un ou deux peuvent manifester les dons pour l’édification ; autre part, il peut y en avoir beaucoup. Le grand point c’est que la porte soit ouverte pour tout ce qu’Il donne.

Je répète « qu’il y a diversité de dons, mais le même Esprit ». Tout ce qui nie cela pratiquement ou en principe n’est pas l’Église de Dieu et n’a, par conséquent, aucun droit à ma soumission ni à la vôtre. Au contraire, je suis contraint de désavouer ses prétentions. Dois-je sanctionner ou abjurer un éloignement de la volonté du Seigneur, dans ces graves matières concernant le Saint Esprit ? Ne dois-je pas traiter, même une congrégation de vrais chrétiens, comme une association humaine, s’ils jettent par-dessus bord, par exemple, une parole telle que celle-là ? Il ne s’agit pas simplement des constituants, mais de ce qui règle leur action. Si des règles humaines, différentes des Écritures, et même opposées aux Écritures, gouvernent, n’est-ce pas l’Église de l’homme ? Qu’est-ce qu’un chrétien a à faire avec autre chose que l’Église de Dieu ? Qui a permis à l’homme d’intervenir ? Qui lui a dit de la régler ? La formation de l’Église était une grande œuvre, même pour Dieu. Elle nécessitait, la rédemption achevée, que le Fils montât au ciel, et que le Saint Esprit descendît sur la terre. Il fit le monde par Sa parole pour le premier Adam, quoique, sans doute, le but définitif fût pour Christ, quand Il sera manifesté comme Roi dans Sa gloire. Mais Dieu Lui-même ne fit pas (et en toute révérence, nous pouvons dire ne pouvait faire) l’Église avant d’avoir le second homme, comme Tête glorifiée en haut, et le Saint Esprit envoyé pour former le corps en bas. La mort et la résurrection seules pouvaient être une base suffisante ; le Seigneur Jésus ressuscité et glorifié pouvait seul être la Tête convenable. Ainsi, l’Église de Dieu, sur la terre, n’est pas une provision gouvernementale de religion pour une nation, ni une société arrangée pour tenir et réaliser les plans et les vues particulières du meilleur des hommes. C’est le corps que le Saint Esprit a formé ici-bas pour Christ, lequel, dans Son tout premier principe, Il confesse comme Seigneur. Mais le mode d’opération pratique consiste dans la diversité des dons, quoique par le même Esprit.

Ensuite, nous apprenons « qu’il y a diversité de services, mais le même Seigneur ». C’est-à-dire, le Seigneur emploie l’un pour une chose, l’autre pour une autre ; mais c’est Lui qui agit en tout cela. L’Esprit de Dieu ne prend pas ici la place du Seigneur. Et je doute fort que ce soit là la vraie manière d’envisager l’Esprit de Dieu. Est-ce correct de parler du gouvernement du Saint Esprit ? J’admets entièrement la puissance, l’œuvre et la souveraineté de l’Esprit, et je suppose que c’est cette souveraineté qu’entendent les hommes sains dans la foi quand ils parlent de Son gouvernement. Pourtant il y a danger à s’écarter des formes de saines paroles que fournit l’Écriture — non pas la lettre, mais la vérité et le principe de la Parole de Dieu. Je ne combats pas contre des ombres, mais touchant des réalités ; et je suis sûr que nous trouverons que les paroles de l’Écriture sont les plus propres à exprimer les vérités de l’Écriture. Aussi, lorsque nous nous écartons des paroles, sommes-nous en danger d’affaiblir la vérité elle-même. De plus, il y a eu tendance plus d’une fois, dans l’Église de Dieu, à élever le Saint Esprit, pour ainsi dire, à la place du Seigneur. L’effet qui en résulte est de nous faire sortir de la place de dépendance du Seigneur, tel qu’Il est en haut. Or, en tant que le Saint Esprit agit dans l’homme et par lui, cela porte plus ou moins à mettre l’homme à la place de Christ Lui-même. Tandis que si nous nous tenons à ce que dit et enseigne l’Écriture, il est clair que le Saint Esprit Lui-même, dans l’œuvre de l’Église, ne prend pas tant la place de Tête et de Seigneur que celle de serviteur, prenant soin de tout et glorifiant Christ, quoiqu’Il soit Lui-même une personne divine. Comme le Fils ici-bas prit la place de serviteur du Père pour l’accomplissement des conseils divins, de même le Saint Esprit, quoiqu’Il soit Dieu dans Sa personne, et par suite souverain, pourtant Il daigne, pour la poursuite des conseils de Dieu, s’assujettir en attendant au Seigneur Jésus. C’est ainsi qu’Il imprime le caractère de serviteur sur le saint réellement animé par Lui et conduit par Lui, pour la gloire de Christ. C’est-à-dire que, même si Sa fonction est de gouverner l’Église de Dieu, le Saint Esprit le constitue serviteur dans sa relation avec le Seigneur Jésus. Cela n’est pas de l’orgueil, mais simplement la vraie place d’un serviteur, appelé à gouverner. Il ne peut pas fidèlement abandonner la volonté de son maître, et il peut n’y avoir pas une seule parcelle du moi, en gouvernant ainsi. Là où le moi ou l’homme est ordonnateur, quelle valeur, quelle autorité ou quelle puissance peut-il y avoir ? Mais si un homme est appelé à gouverner d’une manière quelconque, que la sphère soit grande ou petite, il est autant serviteur, non, il n’est réellement que serviteur, s’il poursuit l’accomplissement de ce que le Seigneur lui a donné à faire. Il n’y a là aucune assertion du moi, mais de Christ Lui-même, en Le servant ainsi, quel que soit son don ou sa place. Il y a diversité de services, mais le même Seigneur, comme il y a diversité de dons, mais le même Esprit.

Et encore : « il y a diversité d’opérations » ; il ajoute « mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous ». L’Église n’est pas un lieu où l’homme ait le moindre droit ni où se trouve la plus petite place pour sa volonté. Si Dieu y travaille, le devoir de l’homme est de se retirer, afin que Dieu puisse réellement agir d’après Sa propre volonté. Quel caractère cela imprime à l’Église de Dieu ! Et je m’arrête un instant pour presser cette pensée auprès de ceux qui sont ici présents, non pas auprès de ceux pour qui c’est une vérité tout à fait nouvelle, ou comparativement nouvelle. Je demande aux frères et sœurs ici devant moi : Sont-ce là les vérités qui remplissent nos cœurs ? Dites, quand nous venons chaque jour du Seigneur, quand nous nous réunissons, n’importe quand, pour l’édification ou l’adoration, nous réunissons-nous comme l’Assemblée de Dieu regardant au Saint Esprit, au Seigneur Dieu Lui-même ? J’insiste là-dessus, c’est l’Assemblée de Dieu ou rien du tout. Je sais qu’il y en a qui trouvent fort présomptueux qu’on s’appelle l’assemblée de Dieu. Je vous prie, comment voulez-vous qu’ils s’appellent ? Voulez-vous que ce soit l’assemblée de l’homme ou pas une assemblée du tout ? Voudriez-vous détruire toute responsabilité des saints de Dieu sur la terre ? Pourriez-vous supporter avec calme que Jésus n’eût aucune gloire par vous, quelque pauvrement qu’elle puisse être réfléchie ? qu’il n’eût aucun retour de nos cœurs pour Sa grâce ? que le Saint Esprit pût être contrarié, entravé, supplanté, maintenant qu’Il a daigné descendre pour glorifier Christ dans les saints ? Mieux encore, après qu’Il a une fois de plus réveillé les enfants de Dieu, et qu’ils sont sortis de leurs cachettes et de leur sommeil, refusant d’être empêchés plus longtemps d’aller au-devant de l’Époux ? Et s’ils vont en avant, ne doivent-ils pas se livrer pour faire Sa volonté ? Et comment peuvent-ils mieux la faire que dans ce qui Lui est cher ? Il y a un objet qui Lui est incomparablement plus cher que tout ce qui absorbe les hommes. Que peuvent être pour Lui tous les mondes, comparés à l’amour qu’Il éprouve pour Son Épouse, l’Église qui est Son corps ici-bas ? Cela rabaisserait-il Sa gloire à nos yeux ? Cela affaiblirait-il notre désir d’obéir, parce que nous réalisons en nous-mêmes que notre devoir est de faire Sa volonté, soumis à ce qui nous est demandé pour glorifier Christ ? Loin de nous une telle pensée !

Permettez-moi de vous présenter la chose sous cette forme. Prenez, par exemple, une femme, accordez-lui tous les sentiments d’une épouse, des pensées justes et tendres pour son mari, et lui-même, non seulement un époux de nom, mais digne de tout son amour. Inutile d’ajouter combien une telle comparaison est faible quand nous pensons à Christ et à l’Église ; mais pourtant elle est assez suffisante pour répondre à la question, si l’intimité des relations affaiblit l’amour pour un objet qui en est digne de toute manière. La question seule porte sa réponse avec elle. Il est triste que de telles séductions soient même tolérées un instant par des enfants de Dieu.

C’est un mensonge de Satan, de dire que connaître Dieu comme notre Père en Christ affaiblit notre obéissance ; c’en est un autre de nier le titre des membres de Christ où qu’ils soient. N’est-ce pas clair que les reconnaître comme siens donne essor à l’amour mutuel et inspire de la confiance et de la persévérance à chercher à les servir ? Niez leur place de relation, et avec quelle différence de sentiments vous agirez envers eux ! En vertu de quel principe leur demanderez-vous d’abandonner les voies et les systèmes de l’homme ? Pourquoi, excepté sur cette base, insister sur la bénédiction qu’il y a à se réunir au seul nom de Christ sur la terre, avant d’aller au ciel comme partie de ce que Dieu a appelé Son Église ? Combien ce devrait être repoussant pour le chrétien de voir le monde, souillé de la sanglante culpabilité de la croix de Christ, oser se mêler du corps et de l’Épouse de Christ ! Quelle dégoûtante chose de s’enfoncer dans une société volontaire, dans une secte façonnée et gouvernée suivant des règles d’invention humaine ! S’il en est ainsi, la simple responsabilité de chaque enfant de Dieu est de s’attacher uniquement à ce que Dieu a fait et révélé, ne doutant nullement de la puissance et du vouloir de l’Esprit pour le rendre fidèle.

Mais il y a une autre vérité qui se rattache aussi à cela. J’ai déjà montré, dans une occasion précédente, la présence réelle et permanente de l’Esprit de Dieu sur la terre. Par conséquent, il ne s’agit nullement de former une nouvelle Église ; encore moins une espèce de raccommodage. C’est notre place de reconnaître ce que l’Esprit a formé et n’abandonne jamais. Notre appel est d’agir, par la foi, selon la Parole de Dieu, nous nettoyant de ce qu’elle condamne, et cherchant à être fidèle à ce que Dieu Lui-même a donné ! Il se peut que deux ou trois dans un endroit, deux ou trois seulement, aient la foi pour sentir et agir de la sorte (car la ruine est bien grande) ; mais n’y en eût-il que deux ou trois seulement, même dans une grande ville comme celle-ci, assemblés au nom du Seigneur Jésus, ils ne devraient tolérer rien d’incompatible avec « les diversités de dons », « les diversités de services », et « les diversités d’opérations », au lieu de tout établir, pour ainsi dire, sur le même terrain d’égalité humaine ou de distinctions d’un ordre imaginaire. La vérité et la volonté de Dieu ne peuvent jamais perdre leur autorité sur le peuple de Dieu par suite du changement des circonstances. Le cléricalisme et le radicalisme religieux sont également et entièrement opposés à l’Écriture et à l’action du Saint Esprit. Ce sont des formes différentes et contraires de la volonté de l’homme. L’Église est une institution divine où l’ordre de Dieu doit être suprême, et le Saint Esprit seul peut tout mener à bien selon la Parole écrite. Toute autre chose n’est que l’homme, et il importe peu que ce soit l’homme qui nivelle ses compagnons ou l’homme qui les exalte : l’un et l’autre, ce n’est que l’homme. Quel autre que Dieu possède un droit réel au gouvernement de Son Église ? Si c’est seulement « notre église » ou « votre église », nous ou vous, je l’accorde, pouvons légitimement l’altérer ou l’amender, la rétrécir ou l’élargir comme bon nous semble.

Mais n’y eût-il que deux ou trois saints seulement qui, à cause des droits méconnus du Seigneur Jésus, fussent sortis de ce qui depuis si longtemps s’est éloigné des Écritures quant à l’Assemblée de Dieu, et de ce qui fait fi de l’Esprit Saint, je suis tenu de les reconnaître comme étant sur le vrai terrain de l’Église de Dieu. L’humilité leur sied aussi bien que de profondes actions de grâces, et aussi la honte qu’eux aussi avaient pu être unis au manque général de respect vis-à-vis de la Parole de Dieu et de l’Esprit, le désir de la bénédiction pour tous les saints selon la volonté de Dieu, et une sainte frayeur que leur propre faiblesse ou leur négligence n’attire du déshonneur sur leur témoignage. Je ne veux pas dire, je ne dis pas non plus que ces deux ou trois sont l’Église de Dieu, mais je les appelle, marchant ainsi ensemble, Son Église. N’y eût-il, dans le monde entier, que ces deux ou trois ainsi rassemblés selon la Parole, ils seraient la seule chose de cette nature ici-bas. Ainsi ce n’est pas le simple fait d’être membre du corps de Christ qui constitue l’Église. Sans doute, c’est le titre personnel ; tous les chrétiens sont Ses membres, et de là, leur responsabilité d’abandonner tout ce qui fausse leur relation en matière de conduite, de position ou d’objets ; mais ce qui constitue l’Église de Dieu ici-bas, ce n’est pas que les saints qui la composent soient membres de Christ — cela, sans doute, est essentiel — mais qu’ils soient assemblés et marchent ensemble selon la Parole de Dieu, laissant au Saint Esprit Sa place en action souveraine pour la gloire du Seigneur Jésus. Ce n’est qu’une affaire de circonstance qu’ils soient deux ou trois, ou bien des centaines, des milliers ou des millions. Le nombre des personnes qui se réunissent est un point tout à fait secondaire.

Je le répète, bien qu’il ne s’agisse que de vrais membres de Christ, cela seul ne suffit pas. Ainsi, il peut y avoir un grand nombre de saints réunis ; mais s’ils se sont arrangés, eux ou leurs réunions, comme ils l’ont trouvé convenable, en dehors des Écritures, s’ils ont reçu tel ou tel selon leur sagesse, appliqué leur discipline, reconnu cette doctrine-ci et non celle-là, que serait-ce ? Ni plus ni moins qu’une société de chrétiens plus ou moins excellente, plus ou moins prudente ou active. Et même non pas simplement toutes ces choses, mais une seule d’entre elles étant opposée à la Parole de Dieu — et à la place du Saint Esprit opérant dans l’Église — bien plus encore toutes réunies — détruirait la prétention d’être l’Église de Dieu. Ils n’ont aucun droit réel, vis-à-vis des enfants de Dieu en dehors d’eux. Ils n’ont pas au plus petit degré le droit d’être reconnus comme corps, quoiqu’individuellement ils soient des objets d’amour comme chrétiens. Nul ne doit nier leur place et leur relation propre qui est réellement le vrai terrain d’appel à leur conscience. L’Église, envisagée comme sur la terre, est l’Assemblée des saints où Dieu agit par le Saint Esprit envoyé du ciel : c’est Son Assemblée, et non pas simplement une assemblée de saints. Une assemblée de saints, c’est une bonne chose ; mais s’ils ne sont que cela, ils ne peuvent jamais aspirer, avec vérité, à la place d’Église de Dieu. Ce n’est pas leur présence, mais la sienne, par le Saint Esprit, qui les constitue Son Église. Qu’il est précieux qu’il y ait, sur la terre, des saints bâtis ensemble pour être l’habitation de Dieu par l’Esprit !

Mais de même que pour Christ, le Fils, dans les jours de Sa chair, ainsi de nos jours la place du Saint Esprit Lui est contestée. Quelle pensée à émettre ! Mais n’est-il pas vrai et certain que l’état de la chrétienté maintenant autorise l’emploi de paroles telles que celles-là ? Pouvez-vous dire qu’il soit laissé à Dieu pleine liberté pour agir selon Sa propre Parole ? La responsabilité de cela a été laissée à l’homme, et comment s’en est-il acquitté ? C’est vraiment merveilleux, que, précisément comme Dieu permit à l’homme de faire ce qu’il lui plut de Christ, Il permette à l’homme d’outrager l’Esprit de grâce par la manière dont à présent il traverse et ruine Sa gloire dans l’Église. L’un et l’autre furent commis à la responsabilité de l’homme. Nous savons que le temps approche où l’Église disparaîtra du monde pour joindre sa Tête et entrer, conjointement avec Christ, dans son siège de gloire qui lui est destiné. Devant le monde aussi, nous brillerons dans le temps convenable.

Voici ce sur quoi je voudrais insister avec force auprès du peuple de Dieu comme étant d’une conséquence solennelle que les saints en eussent aujourd’hui le sentiment : Jusqu’à quel point ont-ils reçu dans leur âme, et jusqu’à quel point réalisent-ils dans leur marche la vérité de Dieu en ce qui concerne Son Église ? Si vous dites que vous ne vous en préoccupez pas particulièrement, et que c’est assez pour vous de penser au salut de vos âmes, je vous demanderai : Où est votre cœur pour Christ, et pour ceux qui sont de Christ et pour Sa gloire en eux ? Quelle condition égoïste et servile pour un chrétien ! C’est, je veux bien l’admettre, le résultat naturel de l’enseignement qui prévaut, lequel néglige le « un seul corps » et le « un seul Esprit », pour notre propre salut et celui des autres. Et il porte avec lui son aiguillon vengeur ; car ceux qui acceptent un plan pareil, ne semblent même jamais atteindre, même cette fin égoïste : ils sont condamnés à une incertitude continuelle quant à leur acceptation personnelle avec Dieu, et trouvent — dans la mondanité — un soulagement à leur manque de paix réelle. Quelle différence avec la voie de Dieu qui sauve d’un parfait salut, afin que nous soyons libres pour tous Ses objets, pour Sa gloire en Christ et dans l’Église par-dessus tout ! Chrétien, Dieu vous a-t-Il sauvé pour vous laisser à part de Ses propres desseins et sans un souci pour la gloire de Christ ? Si Dieu vous a montré une telle miséricorde, est-ce que Sa Parole, est-ce que votre cœur, sous l’action de l’Esprit, ne vous dirigent pas à reconnaître et à servir Christ, en apprenant et faisant la volonté de Dieu en une chose aussi précieuse à Christ que Son Église ? Je vous en supplie, considérez sérieusement la chose.

Mais dans ce chapitre (1 Cor. 12) il y a bien plus encore. L’apôtre parle de la manifestation de l’Esprit sous des formes diverses. Elle est donnée à chaque saint, non pour lui-même seulement, mais pour l’utilité de tous. « À l’un est donnée par l’Esprit la parole de sagesse ; à un autre selon le même Esprit la parole de connaissance ; à un autre la foi, par le même Esprit ; à un autre des dons de guérison, par le même Esprit ; à un autre des opérations de miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, des discernements d’esprits ; à un autre, diverses sortes de langues ; à un autre, l’interprétation des langues ». Ainsi ce chapitre embrasse les dons qui étaient répandus comme un signe pour le monde. Ils étaient dans l’Église, dans les différents membres du corps de Christ ; mais pourtant ce n’était pas pour le profit de l’Église seulement ; il y avait une marque extérieure pour les hommes aussi. Prenez, par exemple, les langues. Quel témoignage de la grâce parfaite de Dieu ! Quel témoignage de l’amour qui ne se renferme plus dans la nation élue, mais qui rencontre maintenant tous les hommes en grâce, là où ils avaient déjà été placés par Son jugement après le déluge ! Les œuvres merveilleuses de Dieu, dans la rédemption, sont proclamées par l’Esprit à toute nation sous le soleil dans les langues qui leur étaient familières. Mais nous avons plus encore. Il est ajouté : « Mais un seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît ». Ainsi est maintenue soigneusement la souveraine action de l’Esprit Saint. Quelle que soit la place de dépendance qu’il Lui plaît de revêtir maintenant, pourtant Il est souverain, agissant comme Il veut ; Il est divin ; Il est Dieu. « Car de même que le corps est un et a plusieurs membres, mais que tous les membres de ce seul corps, quoiqu’ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le Christ ». Avez-vous été amenés à Dieu ? Avez-vous cru de cœur et confessé de votre bouche que Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts ? Alors vous êtes à Lui pour magnifier Celui qui est votre Sauveur et Seigneur. Reconnaissez-Le comme seul Seigneur. Reconnaissez le Saint Esprit comme le seul qui opère activement dans les saints, dans l’Assemblée de Dieu ici-bas. J’admets que l’Esprit de Dieu, agissant librement en grâce, ne se confine pas à l’Assemblée comme telle. Il peut agir dans les membres de Christ, et Il agit par eux (et parfois même par d’autres), quoique peut-être ils ne soient pas fidèles eux-mêmes, et qu’ils ne soient pas dans la place où Dieu voudrait qu’ils fussent. Aussi n’ai-je pas la pensée de nier un instant que le Saint Esprit travaille et dans le nationalisme et dans la dissidence, et non seulement dans le protestantisme, mais même dans le papisme et les systèmes orientaux de la chrétienté. Mais celui qui apprécie et comprend l’Écriture peut voir que tout ce conflit de sociétés chrétiennes prouve un total éloignement de la Parole de Dieu quant à Son Église.

Ainsi, le protestantisme national n’est pas seulement une invention humaine, mais une invention comparativement moderne. Rien de la sorte n’existait pendant au moins quinze siècles après la fondation de l’Église. Mais continuons. Ne regardons pas uniquement aux corps nationaux, mais là où l’on essaie de réunir des saints sur la base (supposons-le) d’une large mesure de vérité. Est-ce là l’Église de Dieu ? L’Église doit-elle choisir certaines doctrines particulières ? Voyons-nous dans la Parole qu’elle choisit ses propres ministres ? Quand l’Église prend une telle place, elle abandonne, en principe, la sujétion au Seigneur. C’est la femme s’efforçant de prendre la place du mari, au lieu de lui obéir. Rien ne peut être plus simple si nous tenons ferme ce que Dieu Lui-même a établi. L’Église ne confère point de mission, n’enseigne pas ; mais j’admets pleinement qu’elle est tenue de juger, et non seulement quand il s’agit de mal moral, mais aussi de la doctrine, ne tolérant rien de ce qui peut nuire à la vérité ou à la sainteté de Dieu et étant surtout soigneuse de la gloire de Christ. Mais entre cela, et établir un clergé, ou définir des articles de foi, la différence est grande. En considérant l’Église dans l’Écriture, je la vois chargée de l’obligation de maintenir la vérité dont elle est la colonne et le soutien ici-bas. Je ne cherche pas au loin dans le monde pour trouver la vérité. Je sais que la vérité ne se trouve que dans l’Église. Je parle de l’Église comme elle était sous les soins et la direction apostoliques. Son état de désordre n’a pas mis fin à sa responsabilité.

Maintenant, en vérité, il y a un état de choses qui contraste péniblement avec ce qui est présenté dans la Parole de Dieu. Nous voyons grand nombre de corps qui s’appellent telle ou telle espèce d’église. Que doit faire un enfant de Dieu qui désire être humble et pourtant fidèle à Dieu ? Jugez où vous êtes par la Parole de Dieu ; jugez par elle ce que vous faites ou ce que vous sanctionnez par votre assentiment ou même par votre présence. Avez-vous abandonné la communion des saints sur la terre ? Vous cachez-vous derrière l’excuse que vous n’avez rien à faire avec les autres ? — que tout votre devoir est de bien marcher vous-mêmes ? Alors vous abandonnez entièrement le terrain de l’Église de Dieu. Soyez honnête, cherchez et voyez si vous vous trouvez en dehors de la portée des Écritures qui traitent de l’Assemblée de Dieu dans son opération pratique, ou si elles s’accordent avec ce que vous faites. Le Saint Esprit n’est-Il pas tellement enchaîné par les arrangements de l’homme, que les diversités des dons, fussent-ils nombreux et réels, n’auraient aucun moyen de se déployer ? L’Esprit n’est-Il pas contristé par tout ce qui contrecarre Son action ? Le Seigneur n’est-Il pas déplacé d’une manière pratique par l’Église (n’importe de quelle espèce) se permettant d’établir des surveillants et même des ministres de la Parole, au lieu de laisser s’accomplir la volonté de Christ que Ses serviteurs aillent en avant sur Sa propre autorité et trafiquent avec Ses biens ? De quelque manière que vous soyez sortis de ce qui répond à la Parole écrite, vous êtes sortis du terrain de l’Église de Dieu sur la terre.

D’un autre côté, si la foi vous enhardit à être avec ces deux ou trois seulement, là où il y a la joie de savoir que la Parole est appliquée et dirige, au lieu de prononcer condamnation, quelle place heureuse et bénie ! Car Dieu honorera, en Son temps, ceux qui L’honorent. En attendant, la lumière divine brille sur le sentier chaque fois que vous vous réunissez. Elle peut vous montrer votre faiblesse et vos manquements, toutefois c’est la vraie place et le vrai but. C’est la place où Dieu vous veut, où Il prend soin de vous, satisfait aux besoins, envoie des secours en passant, donne tantôt tel serviteur, tantôt tel autre, car « toutes choses sont à vous », et votre âme profite par la vérité et progresse dans les voies de Dieu. S’il y a du mal ici ou là, il est manifesté et jugé (le Saint Esprit agissant à cet effet par la Parole). Puis, qu’il est doux de savoir qu’en fait et en vérité, nous faisons la volonté de Dieu ! Celui qui la fait, subsistera à toujours. Heureux le cœur et la conscience qui ont ainsi la certitude d’être soumis à Jésus tout le long de l’aride chemin.

C’est là ce que l’apôtre désirait pour les Corinthiens. Pratiquement, ils avaient mis la machine entière en désordre, mais il ne la renie pas comme assemblée de Dieu. On peut avoir introduit tout le mal imaginable sous le soleil. Dois-je me détourner de l’Assemblée de Dieu à cause des choses indignes qui peuvent se trouver dans tel ou tel ? Sûrement ce n’est pas le sentier du Seigneur, qui nous dit comment le mal doit être jugé et corrigé. Ce que nous avons à faire, c’est d’appliquer la Parole d’une manière intelligente, et d’agir contre chaque source de mal, à mesure qu’il se manifeste. Sans doute, l’indifférence quant à la volonté du Seigneur n’est pas une chose moins mauvaise que tel ou tel mal que je sens dans les autres. Mais il est aussi contraire aux Écritures de sortir sur-le-champ à cause du péché des autres que de fermer les yeux à son sujet ou de l’encourager. L’assemblée de Dieu ne tolère ni ne doit tolérer le mal, parce qu’elle confesse qu’Il est là. Mais je dois chercher à éveiller la conscience et à agir en obéissance même quant à cela. C’est dans l’Église (et non pas en en sortant précipitamment) que je puis compter sur Dieu pour qu’Il opère dans Ses saints et par eux ; et ainsi quel que soit le mal qu’introduise Satan, la fausse doctrine, ou l’immoralité la plus flagrante, nous ne devons être ni trop surpris, ni refuser notre aide à l’Église dont le devoir est de faire la volonté du Seigneur en tout. Je dois regarder à Lui, en appeler à Lui et compter sur Lui, ensemble avec mes frères, afin que toutes nos consciences soient en activité — soit hommes, soit femmes, soit enfants — et que nous puissions avoir la grâce de mettre dehors tout ce qui offense la gloire de Dieu, si rien d’autre ne peut remédier au mal.

Ainsi ce n’est pas la faiblesse, ni même l’entrée d’un mal positif, quelle qu’en soit la nature, qui doit nous conduire à la séparation, quelque grands et pénibles que soient le chagrin et la honte pour nos cœurs. C’est le refus d’agir contre la chose impure, c’est le rejet pratique de l’Esprit de Dieu s’élevant par la Parole et réprimandant le mal, qui est si fatal. C’est quand la simple volonté propre de l’homme prévaut et est sanctionnée, qu’on préfère les aises, le repos et l’apparence de l’unité, quoique tout ce qui rend l’unité précieuse soit parti — car qu’avons-nous à faire de l’unité, si elle n’est basée et maintenue selon la volonté de Dieu ? Si le Saint Esprit ne peut y mettre Son sceau, si la gloire du Seigneur Jésus n’y est pas maintenue, c’est une horreur et un péché, et cette assemblée n’a aucun droit à mon obéissance. Et rien ne peut être plus simple après tout que l’application de ces principes, quoique l’incrédulité crie hautement qu’il n’y a point d’espoir, et que nous sommes délivrés pour faire ces abominations. Il se trouve des difficultés dans le sentier de Christ, mais la foi surmonte tout. Nous savons que l’Église se compose d’hommes qui, quoique dans l’Esprit, ont néanmoins la chair en eux. Par conséquent, il y a des semences de mal que Satan s’efforce de faire germer et dont il cherche à étendre les effets tout à l’entour d’une manière aussi funeste et aussi contraire que possible à la gloire du Seigneur. Avec le Seigneur au milieu de nous, nous n’avons à nous épouvanter de rien, encore moins devons-nous fuir ce qui est un poste d’honneur et de bénédiction, aussi bien que de difficultés et de dangers. Ceignons nos reins et regardons vers Celui à qui appartient l’Église, et d’où proviennent toute force et toute puissance ! Il manifestera Son précieux pouvoir en notre faveur, et agira contre ce qu’Il hait.

Mais que faire, si un mal subtil, spécialement contre Christ (car tel est le but de Satan), prend le dessus dans l’assemblée — si le remède et le jugement sont refusés — si, pour quelque raison particulière, elle rejette comme inutile, illégitime et présomptueuse, toute tentative pour appeler l’attention sur la sentence que la Parole de Dieu prononce contre ce qui est certainement opposé à Sa gloire et détruit la vérité et la sainteté ? Évidemment, s’il en est ainsi, nous nous trouvons sur un terrain glissant. Mais si le mal flagrant, aussi bien que certain, est tenu caché et non jugé, et que ce qui a pris la place d’assemblée de Dieu s’enferme dans une obstination délibérée et dans la réjection des appels du Saint Esprit à juger ce qui est contraire à Christ, alors nous devons sortir, au nom du Seigneur, avec douleur, peut-être bien avec une honte profonde, et avec des sentiments qui doivent nous laisser un cœur blessé, saignant et brisé en présence d’un mal si triste, mais en même temps, sans hésitation d’esprit, si nous voyons, d’une manière certaine, les signes et les gages des mêmes maux qui ont brisé avant nous de bien meilleurs cœurs que les nôtres. Je le répète, nous devons d’une manière solennelle, et dans la force du Seigneur, détourner nos cœurs de ce qui est une prétention d’autant plus vile, qu’ayant eu la lumière de Dieu à nouveau, on a refusé, de propos délibéré, d’agir selon cette lumière ; qu’ayant eu la grâce de Dieu manifestée de nouveau, on est devenu obstinément sourd à Sa Parole et on a tourné contre Lui Sa grâce en dissolution. Que le Seigneur nous délivre de telles voies, et nous rende toujours sensibles à Sa gloire et à Sa volonté révélée ; mais en même temps, et tout d’abord, soyons toujours prêts à nous croire déçus et peu disposés à croire que Son Assemblée puisse vilement trahir ainsi Son honneur ; n’agissant jamais dans un cas individuel, encore moins vis-à-vis d’une assemblée, jusqu’à ce que nous soyons forcés de reconnaître la certitude triste et humiliante que le saint ou l’assemblée est entièrement infidèle à Christ. La précipitation à mettre dehors des individus, ou à juger ce qui a été reconnu comme l’assemblée de Dieu, est la dernière chose qui devrait caractériser l’enfant de Dieu. Lente et pénible devrait être pour nous une telle découverte, mais que nous ne pouvons pas rejeter, parce que Dieu, pour ainsi dire, la place sur nos consciences ; et alors nous ne pouvons pas fermer les yeux ou refuser d’agir avec fermeté. Je crois que cela peut en aider quelques-uns à apercevoir l’opération de l’Esprit de Dieu, non seulement comme elle est révélée dans la Parole, mais comme Il veut qu’elle soit fidèlement appliquée, quand nous avons à en agir pratiquement avec les difficultés et les devoirs actuels.

Et maintenant quelques mots seulement pour attirer l’attention sur la grande vérité contenue dans le verset 12, que « quoique plusieurs, sommes un seul corps ». Les Écritures vont plus loin encore et disent : « Nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit, pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres ». Qui peut douter que tout enfant de Dieu maintenant, tous ceux qui ont été appelés par la grâce de Dieu depuis la croix, soient amenés en qualité de membres de ce corps ? Pas un chrétien n’est laissé dehors. Je ne dis pas que tous les saints y entrent de suite, mais qu’il n’y a pas un seul chrétien qui ne soit tôt ou tard baptisé par le Saint Esprit ; et, s’il est baptisé par le Saint Esprit, dans quel but ? Ce n’est pas pour être divisés en individualités. Cela était anciennement l’état des saints en Israël, mais c’est justement pour nous sortir de cet état de choses que le Saint Esprit est descendu. Certainement je ne perds pas ma bénédiction individuelle sous le christianisme — bien au contraire — mais outre cela, il y a un terrain que Dieu nous a donné collectivement en corps ici-bas. J’appartiens au seul et unique corps, à l’Église. Je suis baptisé en un corps par le Saint Esprit descendu du ciel. C’est autant une matière de foi que le privilège d’être enfant de Dieu. Mais étant membre d’un seul corps, est-ce que j’agis comme tel ? Est-ce que je crois que cela est vrai maintenant ? Cela ne dépend-il pas de la présence infaillible du Saint Esprit ? Si cela est vrai maintenant, ne suis-je pas tenu de marcher en conséquence ? Et comment ? Sondez et voyez par la Parole de Dieu, éprouvez vos voies et je n’ai aucun doute du résultat pour celui qui le fera honnêtement — je ne veux pas dire, avec une franchise humaine, mais avec une pieuse sincérité et avec cet œil simple qui ne cherche pas ses intérêts propres, mais ceux de Jésus Christ. Est-il possible qu’il puisse y avoir autre chose qu’un seul et même résultat pour tous les enfants de Dieu qui sont guidés par Sa Parole et Son Esprit ? Il n’y a point de défauts dans l’Écriture, point de manquements dans le Saint Esprit.

Je n’ignore pas que beaucoup supposeront que c’est une insinuation hardie, mais je n’ose pas dire moins ni autrement. En le faisant, je sentirais que je fais peu de cas de la Parole de Dieu, ou que je nie pratiquement la puissance du Saint Esprit. Ce serait l’aveu incrédule de l’insuffisance de la révélation et de la direction présente du Saint Esprit. Ce serait là véritablement une insinuation hardie, et, pour ma part, je la rejette absolument. L’Esprit de Dieu, en nous, n’est-Il pas plus grand que celui qui est dans le monde ? Je n’ose pas admettre que l’Écriture soit la figure de cire que prétendent quelques papistes et tous les infidèles. Et j’affirme que, quoiqu’ayant en lui la chair, pourtant le chrétien n’est pas dans la chair, mais dans l’Esprit, si toutefois l’Esprit de Dieu habite en lui. Si nous étions simples et soumis aux Écritures, le Saint Esprit pourrait et ne voudrait produire qu’une seule et même conviction. La seule raison pourquoi les chrétiens diffèrent tellement, c’est parce que la chair, non jugée, prévaut contre l’Esprit de Dieu. Je ne blâme pas les autres ; je dis cela contre moi-même aussi sûrement, et, j’espère, avec un sentiment aussi profond, que contre quiconque permet à la chair de prévaloir. Je sens qu’on ne peut pas, qu’on ne doit pas abandonner, ni l’assurance de la présence de l’Esprit, ni la suffisance de la Parole de Dieu maniée par le Saint Esprit. Le Saint Esprit n’est-Il pas ici pour se servir puissamment de cette Parole, pour la gloire de Christ dans le chrétien et dans l’Église, en proportion de la foi ? Par conséquent, ce qui convient à l’enfant de Dieu, c’est de mettre de côté toutes les vieilleries de la tradition et le poids mort de l’incrédulité qu’il reconnaît ; de quitter ce qu’il fait ou tolère en contradiction avec l’Écriture ou qui s’en éloigne d’une manière ou de l’autre, et le met dans l’impossibilité de suivre complètement et en toutes choses la Parole de Dieu par l’Esprit.

Le reste du chapitre, qu’il n’est pas nécessaire de développer, nous enseigne d’abord que le corps n’est pas un seul membre. La variété des membres indique combien ils sont tous nécessaires — principe des plus importants — le pied aussi bien que la main. Ils ne sont pas tous également nécessaires à la même fin ; ils n’ont pas tous la même fonction, ni la même place ; néanmoins ils sont tous utiles, petits et grands. Dans la faiblesse présente et la dispersion de l’Église de Dieu, la main peut être ici et le pied là-bas — dispersés au lieu d’être rassemblés. Les choses sont dans une condition disloquée en ce qui regarde la manifestation extérieure du corps de Christ sur la terre. De là, la confusion et la perplexité qui règnent ; mais Dieu est toujours fidèle et opère encore par le Saint Esprit descendu du ciel, qui est suffisant pour toutes les circonstances. L’Église peut être faible, et le ministère aussi ; mais l’Esprit de Dieu est-Il faible ? Ainsi ce n’est plus qu’une question de foi dans la réalité de la présence et de l’opération du Saint Esprit. Et Il rend forts et emploie des individus comme Il veut pour la gloire de Christ ; mais normalement comme membres de Son corps ; et il est de toute importance d’user de hardiesse et de tenir ferme cette vérité, sans toutefois forcer les autres au-delà de leur foi. Mais qu’y a-t-il de plus aimable sur la terre que d’entrer ainsi de cœur dans les œuvres variées de l’Esprit de Dieu ? Il distribue à celui-ci un don qui diffère essentiellement de celui d’un autre. Il n’y a pas, et il n’y eut jamais deux dons exactement semblables dans l’Église de Dieu, aussi sûrement qu’un homme diffère de son voisin, et, nous le savons tous, il y a quelque chose de particulier à chaque homme. La ressemblance peut être grande, mais il y a tel cachet qui caractérise un homme, que nul autre ne possède ni ne posséda jamais. Il en est exactement de même dans l’Église. Dieu a besoin de ceci ou de cela pour l’œuvre qu’Il nous a donnée à faire. La chair envie et est jalouse ; mais qu’il est doux, là où l’Esprit de Dieu nous donne la foi, de reconnaître ces variétés dans l’œuvre du Seigneur ! D’un autre côté, partout où on laisse agir la nature, elle efface invariablement ces traits divins, assimile autant que possible, par quelqu’opération écrasante, si on peut parler ainsi, et gâte par là les beaux traits et les diverses opérations de l’Esprit de Dieu. Toutefois, il faut passer par-dessus les détails du chapitre. J’ai seulement voulu en retracer, autant que le permettait un aperçu, les pensées dominantes.

Il y a un autre passage sur lequel je voudrais attirer l’attention avant de terminer — Éphésiens 4. Là encore, le corps de Christ est mis en saillie, mais d’une manière bien différente et bien frappante, parce que l’apôtre envisage Son corps, l’Église, non pas comme la scène des opérations du Saint Esprit sur la terre (1 Cor. 12), mais comme lié avec sa Tête, dans le ciel. Là, Christ est si loin d’être décrit comme la Tête — Il l’est, cela va sans dire — que le corps lui-même est appelé Christ (v. 12). Au lieu d’unir Christ à l’Église, envisagée comme un champ où le Saint Esprit manifeste la volonté de Dieu, ici c’est un autre aspect. Christ Lui-même est monté en haut, et le corps de Christ, quoique de fait ici-bas, pourtant, quant à la relation, est envisagé comme un avec Christ en haut. Ainsi, si je regarde à Christ, je suis de suite lié avec le ciel ; si je regarde au Saint Esprit, je suis lié à la terre, comme la place où Il est Lui-même à l’œuvre pour la gloire de Dieu dans l’Église. De là, la différence dans tout le cours de ces épîtres. Les deux vues sont vraies et importantes. On ne doit pas en abandonner ou en négliger une pour l’autre. Je ne dis pas qu’elles agissent toutes également sur les affections, sûrement ce n’est pas le cas ; mais elles sont toutes deux utiles, toutes deux divines, toutes deux révélées pour notre profit et notre bénédiction. Ainsi, ce que nous trouvons comme le sujet principal en Éphésiens 4, c’est Christ la source infaillible de nourriture pour Son corps. Il lui donne des dons — des apôtres, des prophètes, des évangélistes, des pasteurs et des docteurs ; mais pas un mot des langues et des guérisons — signes dont nous avons une si grande variété dans 1 Corinthiens 12 et 14. Dans Éphésiens tout est moyen direct de nourriture pour le corps, et envisagé comme découlant de Christ pour les siens, plutôt qu’un témoignage de puissance dans l’Église de Dieu pour le monde. Là, l’Esprit agit puissamment dans ce qui est appelé Christ ; ici, Christ, comme Tête, aime et soigne personnellement Son corps. De là, Christ est aussi proéminent dans un cas, que le Saint Esprit est la grande énergie dans l’autre, agissant comme il Lui plaît dans ces manifestations variées qui sont données à chacun dans l’Église. De là, donc, en Éphésiens, le grand objet c’est : « pour le perfectionnement des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps de Christ ».

La vraie et exacte manière dont Dieu voulait que Ses dons fussent déployés, c’est comme membres du corps de Christ. Ainsi, dans 1 Corinthiens 12, ce n’est pas indépendamment de l’Église de Dieu, mais comme membres du seul corps. Cela est vrai, même pour l’évangélisation, fût-ce l’apôtre Paul lui-même, de quelque manière miraculeuse que le Seigneur eût opérée dans son appel, comme le Saint Esprit fit dans la suite. Quand Paul et Barnabas partirent, ce fut comme recommandés par l’Église à la grâce de Dieu. De même ils reviennent et disent à l’Église ce que Dieu a opéré. Ce n’est nullement comme ayant dérivé leur commission de l’Église, qui n’est nullement compétente pour choisir et envoyer le serviteur du Seigneur. Cela a de l’importance. Nous n’avons qu’à le comparer avec la source, le caractère et l’appel du ministère tel qu’il est de nos jours, et la différence est aussi manifeste que complète entre le ministère selon la Parole et le ministère corrompu par l’homme. Je ne nie pas qu’il y ait des serviteurs du Seigneur parmi les ministres officiels ordinaires, mais en même temps il y a ce qui toujours et systématiquement déshonore le Seigneur comme seule source de mission, et entrave l’œuvre ; de sorte que, loin d’être dans un ordre régulier, vous ne pouvez presque rien trouver de plus irrégulier ici-bas. Il y a, je le crois, de vrais et sincères serviteurs de Christ parmi eux, mais alors, pour jouir d’une place officielle, de nos jours, dans la chrétienté, vous devez vous soumettre à dériver votre appel de quelque soi-disant église, c’est-à-dire que vous devez être en effet partie dans ce qui déshonore le Seigneur, et honorer l’église dans sa place d’usurpation, afin d’obtenir une commission ministérielle. Il n’est pas question d’un seul corps : tous s’accordent dans cette substitution coupable de l’Église à la place du Seigneur. Il importe peu que ce soit la plus petite branche de religionistes ; ils sont aussi rigoureux dans leur forme d’erreur que le pape de Rome dans la sienne. C’est absolument le même principe, depuis le corps catholique romain jusqu’à la secte extravagante des Irvingiens. Il n’y a pas une seule exception, à ma connaissance, pas même la Société des Amis. Quoique chez elle il y ait, dans un certain sens, reconnaissance du Saint Esprit, pourtant, comme nous l’avons fait observer dans une méditation précédente, il n’existe pas de corps plus étranger que celui-là à cette vérité.

Je ne désire froisser les sentiments de personne, mais dire la vérité ; et je ne sache pas qu’il y ait un seul « Ami » présent à cette réunion : s’il s’en trouve un, j’espère qu’il me supportera dans ce que je dois dire comme mon témoignage à la vérité. Or, je crois que la doctrine que tout homme dans le monde possède, comme tel, l’Esprit de Dieu, est aussi destructive que quoi que ce soit de la grande vérité relative à l’habitation du Saint Esprit dans le croyant et dans la maison de Dieu. Je ne connais rien de pire — pas même dans la papauté, parce que, d’une certaine manière, la papauté fait entrer le nom de Christ. Ce peut n’être que par quelques gouttes d’eau ; pourtant il y a dans leur fanatique et profondément superstitieux abus de cérémonies, un faible sentiment que l’homme dans sa nature en dehors de l’Église est perdu, et que, sous le nom de Christ seul, les hommes peuvent être sauvés. Jusque-là, il y a ce qui absout la papauté elle-même du manque de respect pour la vérité objective que l’on trouve parmi ces personnes, d’ailleurs si respectables, auxquelles nous faisons allusion. Je n’ai rien à dire contre elles individuellement, mais j’ai tout à dire contre leur opposition à la vraie grâce de Dieu dans la rédemption et au don du Saint Esprit. Qui pourrait nier avec raison que ce soit là une accusation solennelle, si elle est vraie ? Dieu garde que qui que ce soit se serve du retour à cette grande vérité pour se complaire à lui-même ! Au contraire, c’est notre profonde responsabilité. Mieux encore. Nous devrions réellement être honteux à la pensée que nous ne la présentons pas au cœur et à la conscience des autres avec une puissance telle, qu’ils fussent accablés sous le poids de l’anxiété dans la crainte d’être en dehors des voies de Dieu. J’admets que notre manque de spiritualité et de dévouement, notre mondanité et tous les autres tristes éléments qui, soit individuellement, soit publiquement, ont été au milieu de nous, sont les plus grands obstacles possibles ; car toute la puissance de Satan unie à celle de l’homme ne pourrait nous surmonter un instant, s’il n’y avait pas manque de foi, ou infidélité non jugée en nous. Voilà le vrai danger que nous avons à craindre et notre sujet de honte devant notre Dieu. Tenons ferme seulement la vérité que notre Dieu nous a donnée pour en être les témoins aussi bien que pour la croire. Les calomnies du dehors n’ont de puissance que sur ceux qui aiment le mal. Laissons les hommes dire ce qu’ils veulent ; mais pour nous ne tremblons pas, tant que notre œil est simple, notre cœur vrai à Christ et le Saint Esprit notre confiance selon la Parole. Mais quant à Éphésiens 4, un autre point peut être signalé avant de finir. Ces dons sont tous, jusqu’à ce que nous soyons parvenus à la mesure de la stature de la plénitude de Christ. C’est précisément là où est le contraste entre Éphésiens 4 et 1 Corinthiens 12. Il n’y a pas une telle assurance quand il s’agit des signes. Ainsi j’apprends ce qui devrait, à un œil instruit, expliquer pourquoi les signes n’existent plus. Le Seigneur ne s’est jamais engagé à faire continuer les guérisons, les langues ou autres signes extérieurs qui furent donnés à la primitive Église ; mais du moment où vous venez à ce qui est nécessaire à l’édification, aux dons ministériels de Sa grâce nécessaires pour l’appel de nouvelles âmes, ou pour le soin et la surveillance de celles déjà appelées, j’ai l’autorité divine pour savoir que ceux-ci sont donnés « jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude de Christ ». Tout ce qui est bon au bien réel dans les circonstances présentes, demeure pour l’Église de Dieu jusqu’à la fin.

Et maintenant, je termine cette partie du sujet, sentant combien j’y ai faiblement pénétré ; mais, en tout cas, j’ai pu, par la grâce de Dieu, diriger l’attention sur ce qui ne fera pas défaut à ceux qui ont la foi en Lui. Puissions-nous chérir la foi en Sa Parole, cherchant à plaire au Seigneur.