Écho du Témoignage:La puissance de la gloire pour transformer

De mipe
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Quel est l’effet pratique du privilège de « contempler à face découverte la gloire du Seigneur » (2 Cor. 3, 18) ? Paul met ici en contraste le ministère de la mort avec le ministère de la justice. Quoique dans le premier la gloire prît fin, parce qu’elle apparaissait seulement avec une réclamation sur l’homme qui était incapable d’y satisfaire (car la justice n’était pas pleinement établie), cependant Moïse portait sur sa face des marques de sa puissance transformatrice. À cause de la condition de l’homme, elle était terrible dans sa portée sur lui ; néanmoins, comme nous le voyons en Moïse, personne ne pouvait se trouver en elle sans participer à son excellence ; aussi la face de Moïse en portait-elle des marques distinctes. Israël refusa même d’en contempler les effets sur la face de Moïse. L’homme, quand il cherche à maintenir sa propre justice devant Dieu, se refuse à admirer la puissance transformatrice de Dieu ; en demandant à Moïse de mettre un voile sur sa face, Israël ne faisait donc que déclarer à quelle distance morale leurs propres cœurs étaient de Dieu. En conséquence le voile est transféré sur leurs cœurs.

Mais maintenant, dit Paul, il y a merveilleux contraste. C’est maintenant le ministère de la justice, et cela de la part de la même gloire. Ce fut ainsi annoncé (en Luc 2) lorsque la gloire du Seigneur brilla autour des bergers. Le Fils de Dieu était venu pour établir la justice de la part de la même gloire de laquelle était venue la réclamation de la justice. Et, en conséquence, si la gloire avait la puissance de produire de tels effets sur la face de Moïse, lorsque l’homme dans sa condition d’alors n’était pas capable de la contempler, combien plus doit-elle l’avoir maintenant que c’est un ministère de la justice ! Aussi l’apôtre déclare-t-il que « nous usons d’une grande liberté de parole, et contemplant à face découverte la gloire du Seigneur nous sommes transformés à la même image de gloire en gloire ». Elle opère une transformation morale à Sa propre ressemblance. Quelque humiliant que ce soit de l’admettre, toute association avec ce qui nous est moralement supérieur, doit avoir cet effet sur nous. Si nous descendons à des associations inférieures, nous dépravons nos meilleures tendances ; mais si nous sommes occupés de supériorité morale, nous adoptons toujours plutôt que nous n’améliorons. Nous adoptons une nouvelle manière d’agir au lieu d’en améliorer seulement une qui existait déjà ; et comme la gloire de Dieu est unique et moralement suprême, si nous sommes en rapport avec elle, nous adoptons naturellement et presque d’une manière inconsciente ses traits caractéristiques et ses qualités, de sorte que nous sommes réellement en voie de transformation, et non d’amélioration simplement.

J’en viens maintenant aux traces de ces effets, et à la manière dont nous pouvons les observer. C’est remarquable comme nous envisageons différemment les mêmes choses à des époques différentes. Cela peut être même lorsque nous les sentons le plus, mais alors nous sommes dans l’esprit de notre entendement le plus au-dessus d’elle. La même question pénible occupa le cœur du psalmiste en dehors et en dedans du sanctuaire ; mais il est évident qu’il sentait d’une manière toute différente selon qu’il était dans l’une ou dans l’autre de ces positions. La lumière de la gloire avait tellement transformé Étienne, qu’il était de fait supérieur à la violence dont il était l’objet, mais il en était d’autant plus affecté pour ceux qui la commettaient ; de sorte que je pourrais dire que les principales traces de l’effet moral de la gloire sont une plus grande sensibilité quant au mal qui m’afflige, mais une élévation marquée et sensible au-dessus de lui.

Puis, comment distinguer « la contemplation de la gloire du Seigneur » de tout autre exercice spirituel ? Si cela est difficile, c’est tout simplement à cause de la lenteur de l’âme à entrer dans le conseil de Dieu en Sa grâce pour nous, ou à voir réellement ce conseil comme une manifestation de Son propre cœur, dans la personne de Son Fils unique, du sein même de la gloire. La grâce qui a fait de nous ses objets a son origine dans la gloire ; elle y appartient pour ainsi dire, et elle n’est point satisfaite dans ce qui l’intéresse essentiellement jusqu’à ce qu’elle nous rattache à la gloire. Si je comprends l’origine de cette grâce et comment je suis lié avec elle, je dois comprendre ses associations. Son origine est le centre de la gloire ; son association est la personne de la gloire ; et quand je me trouve dans cette association par la grâce de Dieu manifestée envers moi, je « contemple la gloire du Seigneur ». Si la lumière rendit Paul aveugle (comme homme)[1], il n’en perdit jamais le souvenir dans son âme ; c’est pourquoi, il l’appela « les marques ».



  1. Sir Isaac Newton éprouva une telle impression pour avoir considéré le soleil rien que d’un œil, que, pendant trois semaines, il fut obsédé, dans une chambre obscure, par une lumière éblouissante circulaire et par l’image du soleil. Puissions-nous être tellement pénétrés par la foi de la gloire du Seigneur, qu’elle soit toujours devant nous, nous rendant pratiquement semblables à Lui, nous remplissant de puissance pour nos difficultés, et d’abondantes louanges à la gloire de Celui qui nous a bénis d’un aussi riche salut !