Écho du Témoignage:Michée

De mipe
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Ce prophète est mentionné et même cité dans Jérémie 26, 18. Il fut appelé à être une des sentinelles du Seigneur environ au temps d’Ésaïe, époque, en vérité, toute spéciale. En Juda, les choses prenaient un caractère particulier, et en Israël tout se préparait ou mûrissait pour la faux de l’Assyrien. Le jour du Chaldéen seul se place avant celui-ci en importance. Celui-là est le premier, j’en conviens, car la captivité d’Israël ou l’enlèvement du royaume aux dix tribus n’affecta pas la maison de Dieu comme le fit la captivité de Juda. La gloire demeurait dans le pays quoiqu’Israël s’en fût allé sur le fleuve de Gozan. Mais le Chaldéen saccagea la ville royale et abîma le sanctuaire de Dieu ; la gloire dut être retirée lorsque Juda fut emmené captif et que Jérusalem fut changée en désolation. Et de même que l’Esprit de prophétie fut abondamment répandu en ce jour du Chaldéen, comme nous le voyons en Jérémie, Ézéchiel, Daniel, Habakuk, Sophonie, etc., il le fut aussi au temps dont nous nous occupons en Ésaïe, Michée, Osée, et autres.

Le chapitre 17 du second livre des Rois est d’une grande importance, surtout envisagé en rapport avec Michée. Il parle en détail des péchés d’Israël qui avaient amené la captivité des dix tribus. Dans ce chapitre, nous trouvons aussi un récit des premiers temps de ce peuple qui dans le Nouveau Testament est appelé « Samaritain ». Son origine, comme secte religieuse, nous y est présentée ; secte qui retenait la vérité que le peuple juif possédait, dénaturée toutefois par le mélange d’une foule de faussetés que les vainqueurs païens d’Israël avaient introduites dans le pays.

Quant au petit livre de Michée, nous pouvons l’envisager, il me semble, comme divisé en trois parties :

Chapitres 1-3. Ces chapitres nous présentent un sombre tableau des péchés d’Israël et de Juda et des misères qui en résultèrent pour eux.

Chapitres 4-5. Ces chapitres anticipent la restauration politique ou nationale du peuple.

Chapitres 6-7. Ceux-ci présentent l’expérience ou la restauration morale du peuple.

Chap. 1-3. La prophétie commence par l’anticipation des jugements réservés spécialement pour la Samarie, mais auxquels Jérusalem ne doit pas pourtant demeurer entièrement étrangère ; ensuite nous avons le détail des péchés qui ont amené ces jugements ; c’est ainsi que le langage prophétique nous parle de ce qui nous a déjà été dit en style historique dans le chapitre 17 du second livre des Rois auquel nous avons déjà fait allusion.

Juda s’était rendu coupable de transgression aussi bien qu’Israël, et la verge de l’Assyrien, maintenant préparée par le Seigneur dans Sa juste indignation, est levée sur Jérusalem de même que sur Samarie. Le jour d’Achaz avait été pour celle-là ce que fut pour celle-ci le jour d’Osée. Mais Ézéchias qui succéda à Achaz « fit ce qui est droit devant l’Éternel », c’est pourquoi l’Éternel suspendit le châtiment de telle sorte que l’Assyrien ne prévalut pas sur Juda comme il l’avait fait sur Israël.

C’est dans cet état que se trouvaient les choses en ces jours, et Michée parle comme la sentinelle du Seigneur.

Les princes, les sacrificateurs, les prophètes, et le peuple, sont tous sommés séparément par lui, trouvés coupables et condamnés. Cette terre, qui avait été rachetée de l’Amoréen et choisie d’entre les nations pour être un vaisseau à honneur et l’habitation de l’Éternel, a désormais revêtu un tout autre caractère ; et maintenant, si quelqu’un a des oreilles pour entendre ; si, parmi le peuple il se trouve un cœur circoncis, c’est à lui que sont adressées ces paroles concernant le pays : « Levez-vous et marchez car ce pays n’est plus un lieu de repos pour vous, parce qu’il est souillé ». Chose étrange et humiliante ! Comment l’or fin est-il devenu obscur ?

Le dégât et la désolation vont suivre la souillure. Mais au milieu de tout cela, le prophète dans la puissance de l’Esprit du Seigneur parle de jugement aux oreilles des nations : « C’est pourquoi à cause de vous Sion sera labourée comme un champ ; Jérusalem sera réduite en monceaux et la montagne du temple en une haute forêt ».

Chap. 4-5. La première expression que Michée fait entendre dans ces chapitres, et qui est aussi prononcée dans le second chapitre d’Ésaïe sur l’état florissant de Sion aux jours du royaume, ici appelé les « derniers jours », est celle-ci qui est si magnifique, savoir, que tous les peuples de la terre viendront à la montagne de Sion pour apprendre les voies et les statuts du roi de gloire qui alors y habitera.

Cela est un trait extrêmement caractéristique. Maintenant, dans le temps du ministère de la grâce, les messagers du Sauveur vont eux-mêmes porter la bonne nouvelle, suppliant les pécheurs d’être réconciliés, car l’amour est actif en bonté ; il s’occupe, à ses propres dépens, de la bénédiction d’autrui. Mais la royauté et le jugement exigent une attitude différente. Le jugement s’assied sur un trône, et veut et doit être écouté. Si un roi règne en justice, il faut que le peuple prête attention. Sa cour doit être remplie ; sa volonté doit être apprise et observée ; et c’est ce qui a lieu ici.

Mais si c’est un sceptre de justice, ce sera aussi un sceptre de paix ; un monde heureux et de franche volonté témoignera qu’un matin sans nuage s’est levé et qu’un autre Salomon, un plus grand que Salomon, est revêtu de la domination de la terre entière (2 Sam. 23, 3, 4). Le résidu aujourd’hui dispersé se trouvera alors ramené chez lui, car c’est à Jérusalem que le Seigneur — le Messie — régnera sur les Juifs, Ses sujets naturels.

Le prophète nous parle de tout cela ; puis, se tournant vers Juda, il laisse l’Assyrien de son époque pour s’occuper du Chaldéen d’un jour à venir ; et la fille de Sion apprend qu’elle doit aller à Babylone avant de paraître dans la grandeur et la majesté qui doivent lui appartenir aux jours du royaume. C’est à Babylone que son labeur et ses angoisses doivent prendre fin, mais la marche de la délivrance nous est donnée à connaître. « Tu sortiras bientôt de la ville, et tu demeureras aux champs, et tu viendras jusqu’à Babylone, mais tu y seras délivrée ; c’est là que l’Éternel te rachètera des mains de tes ennemis ». Sion atteindra sa joie à travers la captivité, et parviendra à l’honneur en passant par d’amères angoisses. Comme il avait été dit autrefois à Abraham que sa semence devait séjourner pendant plusieurs siècles dans une terre étrangère avant d’entrer en possession de son héritage ; et il en fut ainsi, car les fourneaux d’Égypte durent précéder les victoires de Josué. De nouveau, maintenant, Babylone est une seconde Égypte pour les enfants de Sion, avant que la domination leur soit donnée, et que les jours glorieux de David et de Salomon soient rétablis.

Le jour du Chaldéen amène le prophète au jour où les ennemis d’Israël seront confédérés à la fin. (Jér. 4, 10, 11[1]). Cette dernière visitation sera sévère, et le rejet de Christ est mis en avant comme l’occasion et le motif de la chose. Juda insulta le Messie lorsqu’Il lui fut présenté. Le Juge d’Israël fut frappé au visage (Matt. 27, 30). Mais Celui qu’ils ont rejeté et insulté deviendra leur unique espérance. Cela nous rappelle et l’histoire de Joseph et celle de Moïse. Ceux que la nation rejeta une fois et injuria, deviennent son unique force et son attente au jour de la calamité. C’est ainsi qu’à cause du Messie, que le peuple outragea une fois, l’Assyrien des derniers jours cherchera en vain à troubler Israël.

La condition du peuple sous un tel Messie, est alors décrite en détail. Il sera purifié, tandis que ses ennemis seront détruits. Le résidu demeurera maintenant, parce que son Messie est grand en force et en majesté, et « qu’il sera glorifié jusqu’aux bouts de la terre ». Ceux de la maison de Jacob seront comme « une rosée qui vient de l’Éternel », et aussi comme « un lionceau parmi des troupeaux de brebis », le canal de la bénédiction ou du jugement pour tous ceux qui les entourent.

Au milieu de tout cela, le Messie — le dominateur — est présenté dans Ses diverses gloires, soit dans la gloire de Sa personne soit dans Ses gloires officielles. La pauvre Bethléhem, petite entre les villes de Juda, est honorée à cause de Lui. Sa mère, la pauvre femme du charpentier de Nazareth, de même que la pauvre ville de Bethléhem, lieu de Sa naissance, reçoivent honneur et bénédiction à cause de Lui.

Mais nous nous trouvons à la fin du chapitre 5.

Chap. 6, 7. Les premiers chapitres de ce prophète nous ont montré les actes de la main du Seigneur avec Israël, mais ici nous trouvons la manière d’agir de Son Esprit à son égard. Ces deux sujets occupent beaucoup tous les prophètes et forment l’histoire politique et l’histoire morale du peuple de Dieu, ou le rétablissement et la conversion d’Israël.

Dans ces chapitres-ci de Michée, le travail de l’Esprit nous est présenté sous la forme d’un dialogue. Les exercices de l’âme sont exposés comme sortant de la bouche de quelqu’un, et, en réponse, la conduite de Dieu envers Son peuple nous est donnée à connaître par le Seigneur Lui-même ; en cela, ces chapitres nous rappellent les Psaumes où les pulsations du cœur sont si constamment senties, et où le sentier d’un homme conduit par Dieu est retracé dans tous ses contours. Ici comme là, nous retrouvons les exercices d’âme personnels.

C’est le Seigneur qui commence l’entretien. Il fait le procès des voies de Son peuple, et cela en prenant, pour ainsi dire, à témoin les montagnes, les collines et les fondements de la terre. Il veut que la création entière soit présente lorsqu’Il juge. Le Juge de la terre agit avec justice. C’est pourquoi les cieux et la terre se tiennent dans la cour de Sa justice et devant le trône de Ses jugements (voyez Deut. 32, 1).

Ce procès a été entendu par un résidu dont la réponse est donnée aux versets 6 et 7. Ceux qui le composent sont réveillés maintenant et reconnaissent que c’est l’épée de l’Éternel qui est levée sur eux. Ils sont alarmés et désirent ardemment un refuge. L’ignorance des voies et des pensées de Dieu se lit dans leurs paroles. Mais qu’importe, leurs âmes ne sommeillent plus ; elles ont été vivifiées.

Le Seigneur répond promptement. Il enseigne à ceux qui viennent d’être réveillés et qui sont dans l’anxiété, ce qui est « bon » et ce qui est requis d’eux. Il leur est déclaré ce qui est bon. Dieu le leur montre comme provenant de Lui-même. « Il n’y a qu’un seul bon, qui est Dieu ». L’évangile nous révèle cela pleinement. Ce qui est requis ou demandé, ce ne sont pas des sacrifices de moutons, ou des torrents d’huile, ou les premiers-nés des familles, mais ce sont les qualités morales que Dieu demande, savoir de faire ce qui est droit, d’aimer la miséricorde et de marcher dans l’humilité (v. 8).

Ces choses sont parfaites à leur place. Ayant ainsi répondu brièvement au résidu (à l’« homme », comme il est ici appelé, qui a des oreilles pour entendre au milieu de cette nation perverse), Dieu continue Ses sommations contre le peuple, détaillant toujours plus les iniquités d’Israël. Car Sa voix s’adresse à la ville, quoiqu’assurément Il veuille entendre le cri du résidu et y répondre, car le résidu a écouté la verge et Celui qui l’a ordonnée (v. 9-16).

Aussitôt après, ceux qui ont été réveillés, prennent la parole et mettent leur sceau au jugement qui vient d’être prononcé, reconnaissant qu’en vérité le mal est aussi développé que possible, que l’homme de bien est péri et que les relations les plus intimes et les plus étroites sont violées. Mais ils déclarent aussi où ils ont trouvé le refuge et la délivrance, savoir, en Dieu Lui-même, de sorte qu’ils peuvent défier tous ceux qui voudraient s’élever contre eux. Et cependant, malgré leur sainte et heureuse hardiesse vis-à-vis de leurs ennemis, ils s’humilient sous la main du Seigneur, sachant et reconnaissant que comme pécheurs souillés, ils n’ont rien à Lui répliquer (chap. 7, 1-10).

Le Seigneur répond à cela et d’une manière magnifique. Si ceux qui craignent Dieu ont apposé leur cachet à la justice de Ses jugements, Il veut aussi mettre Son sceau à leurs espérances en leur parlant du jour où leur captivité aura pris fin, où ils auront de nouveau été établis dans leur pays et dans leur ville, et où les desseins de leurs adversaires auront été déjoués, lorsqu’ils seront recherchés des nations voisines après avoir traversé les désolations auxquelles ils sont justement condamnés à cause de leurs péchés (v. 11-14).

De nouveau le résidu prend la parole. Étant encouragé, il demande la restauration de ces jours où toutes les tribus étaient rassemblées chez elles dans leur héritage, en Basan et en Galaad (v. 14).

En répondant, le Seigneur surpasse les désirs des siens, car, assurément, la grâce abonde par-dessus la foi aussi bien que par-dessus le péché. Le péché ne l’épuise pas — la foi n’en détermine pas la mesure. Le Seigneur promet ici que le jour de la sortie d’Égypte sera renouvelé, et que les Israélites selon Son cœur goûteront de nouveau les merveilleux et magnifiques effets de Sa puissance en leur faveur, comme au jour où ils furent tirés du pays de l’esclavage (v. 15-17).

Ces paroles de grâce sont interrompues par le résidu (après qu’il a entendu, pour ainsi dire, toute la miséricorde dont il est l’objet), pour donner toute gloire à Dieu, et proclamer que le secret de la délivrance est dans la crainte de Celui que les ennemis du peuple allaient maintenant apprendre à connaître. C’est à la fin du verset 17 que nous nous apercevons de cette interruption.

Mais ceux qui viennent ainsi de prendre la parole pour attribuer au Seigneur seul l’honneur de leur délivrance finale, continuent sur le même ton, et, dans leur ferveur d’esprit, laissent échapper les louanges de Sa grâce et de Sa fidélité (v. 18-20).



  1. Entre l’accomplissement de l’un de ces versets et celui de l’autre, il y a un long intervalle dont Michée ne parle pas, il est vrai.