Livre:Christ dans la gloire/Chapitre 5

De mipe
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Après les paroles d’avertissement et d’encouragement contenues dans la parenthèse allant du chapitre 5, verset 11, à la fin du chapitre 6, l’apôtre reprend le grand sujet du chapitre 5. Dans ce chapitre, il avait placé devant nous la dignité de la sacrificature de Christ en nous rappelant que Christ ressuscité est salué souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec. Au chapitre 7, il poursuit en exposant le caractère élevé de cet ordre de sacrificature, en montrant sa supériorité sur la sacrificature aaronique.

Il est important de distinguer l’ordre de la sacrificature de l’exercice des fonctions sacerdotales. Quand il est question de l’ordre ou du rang dans la sacrificature, Melchisédec est le type approprié de la sacrificature de Christ. Quand il est question de l’exercice de Son office comme sacrificateur en faveur des chrétiens, Aaron est le type qui donne une très juste image de l’office de Christ. La sacrificature aaronique introduit le sacrifice, l’intercession et les ustensiles du sanctuaire, dont il n’est fait aucune mention en relation avec Melchisédec. Il nous est ainsi rappelé qu’une seule personne ne peut jamais, même typiquement, présenter toutes les gloires de Christ.

Les versets 1 et 2 se réfèrent à l’épisode frappant de l’histoire d’Abraham au cours duquel, pour un bref moment, Melchisédec, quelqu’un de plus grand que lui, vint à la rencontre du patriarche. Cet homme est à dessein enveloppé de mystère, afin qu’étant, à certains égards, « assimilé au Fils de Dieu », il puisse préfigurer d’une manière appropriée notre grand souverain sacrificateur, le Fils de Dieu. Le passage de Genèse 14, 17-24, dans lequel cette scène est décrite, est un type du millénium. Après la défaite des rois par lesquels « le juste Lot » avait été emmené captif, Melchisédec sortit à la rencontre d’Abraham. Son nom et celui de son pays signifient qu’il était roi de justice et roi de paix. En outre, il était « sacrificateur du Dieu Très-haut », le Dieu qui, par la défaite des rois, avait montré qu’Il pouvait délivrer les siens de leurs ennemis et renverser toute puissance rivale.

Quant à sa position, Melchisédec était un roi. Son règne était caractérisé par la justice et la paix ; et dans l’exercice de sa sacrificature, il se tenait entre Abraham et Dieu. En tant que représentant de Dieu devant l’homme, il bénit Abraham de la part de Dieu ; comme représentant de l’homme devant Dieu, il bénit le Dieu Très-haut de la part d’Abraham. Il apporte la bénédiction de Dieu à l’homme et fait monter la louange de l’homme à Dieu.

Ainsi, dans les jours millénaires à venir, Dieu sera connu comme le Dieu Très-haut, qui délivrera Son peuple terrestre et agira en jugement envers toute puissance hostile. Alors Christ paraîtra véritablement dans Sa gloire de roi et sacrificateur, comme cela nous est formellement annoncé par les prophètes : « Il portera la gloire, et il s’assiéra, et dominera sur son trône, et il sera sacrificateur sur son trône, et le conseil de paix sera entre eux deux » (Zach. 6, 13). Il sera le vrai roi de justice, roi de paix et sacrificateur du Dieu Très-haut.

v. 3 — En outre, Melchisédec est à dessein enveloppé de mystère en ce que rien ne nous est dit de son origine, de sa naissance ou de sa mort. Pour ce que nous en savons, il est « sans père, sans mère, sans généalogie, n’ayant ni commencement de jours, ni fin de vie ». Il paraît sur la scène sans aucun détail quant à son ascendance et la quitte sans que rien soit ajouté. Pour ce qui est rapporté de lui, il « demeure sacrificateur à perpétuité », en contraste frappant avec Aaron.

En tout cela il est assimilé au Fils de Dieu, et par conséquent, il présente de manière appropriée la dignité de la sacrificature du Fils de Dieu qui demeure sacrificateur à perpétuité.

v. 4-7 — Nous sommes invités ensuite à considérer d’autres incidents dans ce récit qui montrent la supériorité de la sacrificature de Melchisédec sur celle d’Aaron. D’abord, ce roi-sacrificateur est si grand en dignité que même le patriarche Abraham lui donna la dîme du butin. Pourtant les fils de Lévi, qui, dans l’exercice de leur sacrificature, diment le peuple, descendent d’Abraham. Mais, bien qu’ils reçoivent des dîmes, ils ont eux-mêmes payé des dîmes à Melchisédec dans la personne d’Abraham leur père.

De plus, non seulement Melchisédec reçoit des dîmes d’Abraham, mais il bénit celui qui avait les promesses. Celui de qui il avait été dit qu’il serait en bénédiction, et que dans sa semence toutes les nations de la terre seraient bénies, est lui-même béni ; et sans contredit, « le moindre est béni par celui qui est plus excellent ».

v. 8-10 — En outre, dans le cas d’Aaron et de ses fils, des hommes mortels reçoivent des dîmes. Mais quant à Melchisédec, nous n’avons aucune allusion à sa mort. Pour ce que le récit en rapporte, « il est rendu témoignage qu’il vit ».

Ainsi, dans la personne de leur père Abraham, les sacrificateurs selon l’ordre aaronique ont payé des dîmes au lieu d’en recevoir, et ont reçu la bénédiction plutôt qu’ils ne l’ont donnée. De plus, comme hommes soumis à la mort, ils ont payé des dîmes à celui dont il est rendu témoignage qu’il vit. Il est ainsi clair que l’ordre de la sacrificature selon Melchisédec est beaucoup plus élevé que celui d’Aaron.

v. 11 — Si donc la sacrificature de Melchisédec est supérieure à celle d’Aaron, c’est une preuve évidente de l’imperfection de celle-ci, transitoire dans son caractère et imparfaite dans son office. Plus loin dans l’épître, nous apprenons qu’elle ne donnait pas de soulagement permanent à la conscience et ne permettait pas à celui qui offrait de s’approcher de Dieu. Cette imperfection même prouvait la nécessité de la venue d’un autre sacrificateur, selon l’ordre de Melchisédec. Ce sacrificateur, nous l’avons en Christ, en qui seul est la perfection.

v. 12-14 — Ce changement de l’ordre de la sacrificature rend nécessaire un changement de loi. Car il est évident que Christ appartenait à la tribu de Juda, dont aucun homme n’est appelé au service sacerdotal sous la loi de Moïse.

v. 15-17 — Il est également clair que le Seigneur est appelé à être sacrificateur, bien qu’Il se rattache à la tribu de Juda. Mais Il l’est selon la ressemblance de Melchisédec, c’est-à-dire non selon un commandement charnel qui établissait des sacrificateurs soumis à la mort, d’où le recours à une succession de sacrificateurs. En contraste, la sacrificature de Christ a une place sans égale dans sa majesté incomparable, car elle est selon la puissance d’une vie impérissable. C’est comme ressuscité, dans la puissance d’une vie au-delà de la mort, que le Seigneur est appelé à être sacrificateur ; Il l’est, par conséquent, non pas pour la durée d’une vie, mais « pour l’éternité ».

v. 18-19 — Le commandement de Moïse quant à la sacrificature est par conséquent abrogé à cause de sa faiblesse et de son inutilité. Il était faible parce que le sacrificateur, étant sujet à la mort, ne pouvait pas demeurer. Il était inutile parce qu’il ne pouvait pas placer l’homme dans la présence de Dieu avec une conscience libérée de la crainte du jugement. La loi dirige le regard vers les choses meilleures, mais en elle-même, elle n’a rien amené à la perfection. Avec la sacrificature de Christ, il y a introduction d’une meilleure espérance. Elle a pour résultat d’amener le croyant à la gloire, bien que, sans attendre la gloire, nous puissions nous approcher de Dieu par notre souverain sacrificateur (cf. 10, 21, 22).

v. 20-22 — Nous sommes en outre assurés de la supériorité de la sacrificature de Christ sur celle d’Aaron par le fait qu’en contraste avec Aaron, l’appel de Christ à la sacrificature est confirmé par un serment. Comme preuve, l’apôtre cite de nouveau le psaume 110. Le serment implique qu’il ne peut y avoir ni révocation ni abrogation de la sacrificature de Christ, comme dans le cas de la sacrificature lévitique. Le serment rend d’autant plus sûres les bénédictions de la nouvelle alliance qui reposent sur Jésus et sur Son œuvre.

v. 23, 24 — Sous la loi étaient établis sacrificateurs des hommes qui étaient incapables de demeurer dans leur office en raison de la mort. Un sacrificateur pouvait, dans sa mesure, apporter sympathie et secours à ceux pour lesquels il exerçait sa fonction ; mais la mort l’enlevait et un autre sacrificateur le remplaçait, qui était étranger aux peines de ceux dont s’étaient approchés ses prédécesseurs. Avec Christ, quelle différence ! Ayant triomphé de la mort, Il demeure éternellement dans l’exercice de la sacrificature qui ne se transmet pas. « Toi, tu demeures » et « Tu es le même » (1, 11, 12).

v. 25 — Après avoir montré la supériorité de la sacrificature de Christ, l’apôtre résume les bénédictions qui, pour le croyant, résultent de cette sacrificature. Parce que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui vit éternellement et ne change jamais, nous avons l’assurance qu’Il peut nous sauver jusqu’à l’achèvement de notre pèlerinage ; par Lui nous pouvons nous approcher de Dieu pendant le voyage. Il peut nous sauver de tout ennemi, nous amener à Dieu et intercéder pour nous dans toutes nos infirmités.

v. 26, 27 — Cette portion de l’épître se termine en nous montrant qu’« un tel souverain sacrificateur nous convenait ». Au chapitre 2, verset 10, nous apprenons qu’un tel souverain sacrificateur convenait pour Dieu ; ici nous apprenons qu’Il « nous convenait ». Vu ce que Dieu est dans toute Sa sainteté, nul autre que Christ ne conviendrait pour Dieu comme grand souverain sacrificateur. Vu ce que nous sommes dans toute notre faiblesse, nul autre que Christ ne conviendrait pour nous. Il nous convient :

— à cause de Sa sainteté intrinsèque,

— à cause de la pureté de Ses mobiles — Il est innocent, sans la moindre pensée mauvaise,

— parce qu’Il a traversé la scène d’ici-bas sans en être souillé, sans être sali par les corruptions du monde,

— parce qu’Il a été élevé plus haut que les cieux,

— par-dessus tout, à cause de Son œuvre accomplie une fois pour toutes pour les péchés, lorsqu’Il s’est offert Lui-même sur la croix.

v. 28 — Ainsi le Fils, consommé pour être sacrificateur pour l’éternité par la parole du serment, est présenté en contraste avec les hommes enveloppés d’infirmité qui étaient établis sacrificateurs par la loi.

Résumons l’enseignement de ce chapitre. Nous avons eu devant nous :

— la dignité de l’ordre de la sacrificature de Christ, tel qu’il est typifié par Melchisédec (v. 1-3),

— la grandeur de la sacrificature de Christ, telle qu’elle est mise en évidence par la supériorité de la sacrificature de Melchisédec sur la sacrificature lévitique (v. 4-10),

— l’imperfection de la sacrificature lévitique, rendant nécessaire un changement de sacrificature (v. 11),

— le changement de sacrificature rendant nécessaire un changement de loi en relation avec la sacrificature terrestre (v. 12-19),

— la sacrificature de Christ confirmée par un serment (v. 20-22),

— la sacrificature de Christ qui demeure et ne change pas (v. 23, 24),

— la parfaite compétence de Christ pour son office sacerdotal (v. 25),

— et la qualification personnelle de Christ pour Son office sacerdotal (v. 26-28).