Livre:La sympathie chrétienne/Lettre 72

De mipe
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… 1835

… Comment pouvez-vous me dire que vous craignez de m’exprimer votre sympathie ? J’en éprouve une vive reconnaissance. Celle que j’ai perdue est, il est vrai, vivement regrettée, mais nous la reverrons. Nous n’attendons pas seulement Jésus, nous attendons aussi tous les saints avec Lui ; et si nous pouvons attendre Jésus, nous pouvons aussi bien attendre ceux qui seront avec Lui. Ce sont eux que nous verrons en premier lieu, et aussitôt « nous serons ravis ensemble avec eux à la rencontre du Seigneur ». Pendant qu’elle vivait, nous parlions ensemble de Jésus, et nous nous excitions à L’aimer toujours mieux. Elle était humble, et Il lui a accordé la plus grande grâce, « car s’en aller et être avec Christ, c’est beaucoup meilleur ». Elle avait ici-bas tout ce qui aurait pu l’attacher à la terre, et elle vivait comme si elle n’eût rien possédé.

Au moment où Jésus viendra pour réveiller de son sommeil ce corps qui est maintenant comme une semence dans Son jardin dont Il garde la clef, elle se lèvera avec un corps glorieux pour être Sa joie et pour publier Sa louange. « La terre jettera dehors les trépassés, et les habitants de la poussière se réveilleront et se réjouiront avec chant de triomphe », tandis que les larmes mêmes de cette nuit de douleur brilleront à la lumière de Sa gloire, comme « la rosée des herbes ». Oh ! quelle espérance que celle de la résurrection ! C’est une richesse que Jésus nous a laissée, et que nous possédons au milieu de la mort. Son efficace est merveilleuse ; elle pénètre au-dedans du voile, jusqu’à Jésus ressuscité, jusqu’à la vie impérissable. Nulle part la mort ne semble aussi confuse que dans la chambre d’un chrétien mourant. C’est là qu’on sent qu’elle est vaincue. La faiblesse, la mortalité, la corruption y proclament ensemble que, « comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l’image de Celui qui est céleste ». Oui, la mort des bien-aimés de Dieu est précieuse devant Ses yeux. Et nous, les vivants, ceux qui seront restés pour l’arrivée du Seigneur, nous ne recevrons pas une moins grande bénédiction, car nous pourrons souffrir un peu plus longtemps avec Lui. C’est en considérant les choses à cette lumière que la foi voit mille ans comme un jour. Soyons donc diligents aujourd’hui, afin que demain nous soyons trouvés par Lui dans la paix, attendant Son arrivée, car « Il reviendra avec chant de triomphe, en portant ses gerbes ».