Livre:La sympathie chrétienne/Lettre 74
- Bien cher ami,
Votre dernière lettre m’a donné une grande angoisse, et je désirais vous répondre de suite ; mais je devais écrire à tant de personnes auparavant, que je perdais courage. Je suis très certaine que Dieu n’a pas été pour vous un Dieu dur, comme Satan vous l’a suggéré, et qu’Il est toujours bien plus disposé à vous recevoir que vous à aller à Lui. Mais je sais aussi par ma propre expérience combien nous pouvons être méchants et ingrats. Je crois que l’Église doit traverser l’heure et la puissance des ténèbres. Bien heureux sont ceux qui sont jugés dignes de porter le poids du jour et la chaleur ! Nous connaissons l’agonie de notre Maître bien-aimé, et nous voyons avec quelle sollicitude Il a supplié Son Église, ou ses représentants sur la terre, de veiller et de prier pour ne pas succomber à l’heure de la tentation ; non seulement de veiller, mais aussi de prier ; non seulement de prier, mais aussi de veiller. Veillez et priez, a-t-Il dit, non en vous jetant au milieu de la tentation, sachant que l’esprit est de prompte volonté, mais afin que vous n’entriez pas en tentation, parce que la chair est faible. Avez-vous réfléchi à l’étonnant privilège d’être ami de Jésus, et à la condition de cette amitié : « Si vous faites tout ce que je vous commande » ? La promptitude de notre obéissance doit nous préparer à tout ce qu’Il veut, et à tout ce qu’Il peut nous faire connaître de Sa pensée ; alors dans Sa fidélité Il ne nous cachera rien. Il n’a rien reçu pour Lui seul. Toute plénitude a été mise en Lui pour Son Église. Nous n’avons pas une plus grande intelligence de Ses pensées, parce que nous n’obéissons pas à la lumière déjà reçue. Il ne se manifeste pas davantage à nous, parce que nous ne sommes pas obéissants. Tous ceux qui marchent dans l’obéissance font l’expérience qu’il est aussi impossible à l’amitié de refuser quelque chose, qu’à l’amour de recevoir quelque paiement. C’est pourquoi tout ce que Ses amis Lui demandent, ils le reçoivent. Et comment cela n’aurait-il pas lieu, puisqu’Il s’est premièrement donné Lui-même !