Livre:Études sur la Parole — Zacharie

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destinées à aider le chrétien dans la lecture du saint LivreJ.N. Darby

Zacharie s’occupe davantage que les deux autres prophètes venant après la captivité, des empires des Gentils, sous le joug desquels les Juifs se trouvaient placés, et de l’établissement, dans sa perfection, du système glorieux qui devrait accompagner la présence du Messie ; d’un autre côté, il nous présente le rejet de ce Messie par le résidu ramené de la captivité ; ensuite, l’état de misère et d’incrédulité dans lequel le peuple serait laissé, et par lequel il serait enfin publiquement caractérisé, et, en dernier lieu, les dernières attaques des ennemis de l’Éternel contre Israël, et particulièrement celles dirigées contre Jérusalem. Il annonce la destruction de ces ennemis par le jugement de Dieu, ainsi que la gloire et la sainteté du peuple, qui ferait suite à sa délivrance par le bras de l’Éternel, qui dès lors serait glorifié et exercerait le jugement par toute la terre. C’est l’histoire complète d’Israël et des Gentils dans leurs rapports avec Lui, depuis la captivité jusqu’à la fin, en tant que cela se lie à Jérusalem, du rétablissement de laquelle le prophète s’occupe particulièrement ; car, si la maison est l’idée dominante de toute la prophétie d’Aggée, c’est Jérusalem qui est le point de départ dans celle de Zacharie, quoique, dans le cours de la prophétie, le temple, et plus encore le Messie, occupent le premier plan du tableau.

La date des prophéties de Zacharie est à peu près la même que celle des prophéties d’Aggée : ces prophéties sont au nombre de deux, outre celle de l’introduction ; dans Aggée il y en a quatre. La première dans Zacharie est d’un ou de deux mois seulement antérieure aux deux dernières d’Aggée, qui ont été prononcées le même jour. Or, à la date de la seconde prophétie dans Zacharie (chap. 7), le temple n’était pas achevé dans son ensemble ; mais il était assez avancé pour servir de lieu de culte comme maison, quoique la dédicace n’en fût pas encore célébrée.

Chapitre 1. — L’Esprit de Dieu commence par une exhortation fondée sur les preuves fournies par l’histoire du peuple, de la manière dont il était atteint par la parole des prophètes. Le déplaisir de l’Éternel, dont ces prophètes n’avaient pas manqué d’avertir le peuple, avait porté des fruits ; mais maintenant Dieu prenait connaissance de la conduite des Gentils, auxquels Il avait confié la puissance, et qui, tout entiers à leurs aises, ne s’inquiétaient pas de la misère et de la ruine du peuple de Dieu.

Mais l’Éternel s’intéresse à Son peuple. Il est indigné contre les Gentils qui sont à leur aise, et ému d’une grande jalousie pour Jérusalem ; Il est revenu vers elle en miséricorde ; la prospérité et l’abondance seront la portion de Son peuple. Ici, on peut remarquer que le jugement de Babylone, déjà accompli, était en principe le jugement exécuté contre l’oppresseur d’entre les Gentils, contre le chef de l’empire — de la statue ; et la promesse de bénédiction s’étend à celle qui sera la portion de Jérusalem, lorsque l’oppresseur sera finalement jugé.

Trois empires subsistaient encore aux yeux de l’Esprit ; le monde était tranquille sous l’autorité du second des quatre, ou du premier de ces trois. Le cheval est, en général, le symbole de la divine énergie de gouvernement sur la terre, et ici, dans les empires qui succèdent à celui de Nebucadnetsar. Outre celui qui se tient parmi les myrtes, il y en a trois. Mais ils prennent, il me semble, plutôt le caractère des esprits administrateurs providentiels de ces empires, que celui des empires eux-mêmes. Le cheval du premier des trois a la même couleur que celui de l’homme qui se tenait parmi les myrtes ; peut-être parce que Cyrus et les Perses avaient délivré et favorisé le peuple de Dieu, ainsi que le fera dans Sa grande puissance le Seigneur Jésus Lui-même.

C’est donc là la portée de cette première portion de la prophétie. En premier lieu, le jugement déjà accompli sur Israël faisant voir la vertu de la parole de l’Éternel, et puis Dieu revenant à Jérusalem en consolation et en bonté, ému de jalousie pour elle et indigné contre les nations qui étaient à leur aise, tandis qu’elle était en ruine.

La vision juge toute l’action des empires des nations, et montre que tout était soumis au gouvernement providentiel de Dieu, qui s’enquérait de tout en faveur de Son peuple, et qui, portant ses regards jusqu’à la fin de ces temps des Gentils, annonçait la prospérité et la bénédiction de la ville de Son élection. Remarquez, en attendant, que Juda avait été provisoirement rendu aux privilèges de son propre culte et à une position où il pouvait être prêt à recevoir le Messie pour l’accomplissement des desseins de Dieu.

La vision, à la fin du chapitre, embrasse l’ensemble des empires qui auront été en rapport avec Juda et Jérusalem, qui les auront opprimés jusqu’à leur délivrance finale. Les cornes sont les symboles des puissances, et les charpentiers sont des instruments employés de Dieu pour les briser. On remarquera, sans entrer dans les détails, qu’Israël est compris, au verset 19, comme une partie de l’ensemble, à ce qu’il me paraît ; Ninive ayant passé sous le joug de Babylone, et Israël étant assujetti comme il l’était aux empires, tout est mis ensemble.

Depuis le chapitre deuxième jusqu’à la fin du sixième, l’Esprit présente les circonstances, les principes et le résultat du rétablissement de Jérusalem et de la maison, mais en montrant le jugement de ce qui était méchant et corrompu. Chaque chapitre a un sujet distinct : une vision qui se détache de tout le reste, tout en faisant une portion du tout. La responsabilité présente de laquelle la bénédiction dépendait, et la grâce souveraine qui accomplirait certainement tout, sont toutes les deux présentées, chacune à sa place.

La restauration de Jérusalem est dépeinte au chapitre 2, d’une manière fort remarquable et qui jette un grand jour sur la liaison déjà indiquée entre le retour de la captivité de Babylone opéré par Cyrus, serviteur, homme juste venu de l’Orient, et la délivrance accordée par la manifestation du Messie. Premièrement, la restauration pleine et entière de Jérusalem est annoncée. L’Éternel Lui-même étant sa sauvegarde et assurant à ses habitants la prospérité et la paix, Lui-même en serait la gloire en en faisant Sa demeure. Il est facile de comprendre quel encouragement une telle promesse, et un tel intérêt de la part de l’Éternel pour Jérusalem serait à ces habitants, même si l’accomplissement n’avait pas lieu au temps d’alors.

L’Éternel appelle le peuple et l’invite à quitter le pays du Nord, expression usitée pour la Chaldée, car il avait été dispersé aux quatre vents. La captivité de Babylone était la vraie sentence de Lo-Ammi ; comme le retour, Babylone étant jugée, était les arrhes d’une meilleure délivrance de ce qui représentera Babylone aux derniers jours. Sion est délivrée de sa captivité en Babylone. Or, si cela avait lieu jusqu’à un certain degré par le moyen de Cyrus, ce n’était nullement le plein accomplissement des conseils de Dieu. Le peuple était continûment assujetti à l’image et à l’inscription des nations et il l’est encore. Aussi, d’une manière plus spéciale, les Juifs se retrouveront assujettis à ce qui porte le caractère de Babylone et en seront délivrés, mais ils le seront dans ces temps où l’Éternel se manifestera dans une gloire qui n’admettra aucune résistance à Sa volonté. Après la gloire, Il enverra vers les nations qui ont pillé Israël. La gloire de l’Éternel paraîtra et les ennemis de Son peuple seront jugés ; car celui qui touche Israël, le bien-aimé de l’Éternel, attire sur lui-même le jugement dans ce qu’il a de plus précieux et de plus chéri. Le jugement des nations légitime la parole de Dieu adressée à Israël, Son peuple.

La fille de Sion devait chanter de joie, car l’Éternel venait demeurer au milieu d’elle. Plusieurs nations viendraient et se joindraient à l’Éternel dans ce jour-là ; elles seraient Son peuple et Il demeurerait au milieu d’Israël. Alors la parole prophétique, dont l’accomplissement avait été si longtemps suspendu qu’elle paraissait comme un rêve de la nuit, se légitimerait à Israël par son plein accomplissement. L’Éternel hériterait Juda comme Sa portion dans la Terre sainte, et choisirait Jérusalem. Époque solennelle ! Que toute chair se taise alors, car l’Éternel s’est levé de la demeure de Sa sainteté, pour accomplir tout le bon plaisir de Sa volonté.

On voit que, quelque grand que fût l’encouragement pour les Juifs dans ce temps-là, la pensée de l’Esprit va, jusqu’à la fin des siècles, à la manifestation de la gloire de l’Éternel, à la bénédiction de Jérusalem et de toute la terre. Le retour de Babylone, déjà accompli historiquement, était encore à venir comme vraie délivrance de Sion. Toute chair devait reconnaître l’armée de l’Éternel. C’étaient des jugements qui arriveraient après la gloire.

Mais pour que Jérusalem (centre des voies de Dieu en Israël) fût ainsi rétablie en bénédiction, quelque chose de plus que le simple exercice de la puissance de Dieu était nécessaire. Le peuple était coupable et souillé ; comment, dans un tel état, le placer dans la présence de Dieu et le revêtir de gloire ? Cependant, il doit y être pour être béni : c’est l’histoire d’ailleurs de tout pécheur. C’est cette question si importante, si essentielle, qui est résolue au chapitre 3. Joshua ou Josué, souverain sacrificateur, qui représente le peuple (il ne s’agit pas ici d’intercéder, mais de répondre), se tient devant la présence de l’Éternel, « devant l’ange de sa présence », c’est-à-dire devant Dieu, comme Il se manifestait en Israël dès le départ d’Horeb. Satan, l’adversaire de la bénédiction du peuple de Dieu, se tenait là pour lui résister. Comment y répondre ? Joshua ne le pouvait pas : il était vêtu de vêtements sales. C’est l’Éternel Lui-même qui entreprend la cause de Son peuple à son insu, comme avec Balaam, et use de l’autorité divine contre son adversaire. L’Éternel avait choisi Jérusalem, avait retiré le peuple comme un tison du feu ; et Satan voulait l’y jeter de nouveau ! La volonté de l’Éternel était de le sauver tout coupable et tout souillé qu’il fût. Les souillures cependant étaient là ; elles étaient insupportables à Dieu. Mais Dieu agissait en grâce, et, agissant ainsi, Il doit ôter le péché de devant Ses yeux, par le fait même qu’il Lui est insupportable, et non pas le pécheur. Il fait cesser le péché de devant Lui ; Il l’ôte, et, revêtant Joshua de nouveaux vêtements (l’œuvre de Dieu est selon Sa perfection), le fait sacrificateur dans Sa présence. C’est la position qu’aura Israël en justice et en service devant Dieu. C’est un peuple de sacrificateurs, revêtu de la justice que son Dieu lui a donnée. En cela, nous anticipons cette position d’une manière plus élevée et céleste. Le verset 7 place Joshua comme représentant du peuple sous la responsabilité pour le temps présent. S’il était fidèle, il aurait une place dans la présence du Dieu souverain. Le verset 8 le traite comme la figure de Christ, ayant le peuple de sacrificateurs associé avec Lui dans la bénédiction qui sera accomplie aux derniers jours. La pierre du fondement posée devant les yeux de Joshua n’était qu’une faible image de cette vraie pierre, fondement inébranlable de toute la bénédiction d’Israël, de tout le gouvernement de Dieu sur la terre. L’Éternel Lui-même lui imprime son vrai caractère. Il représenterait les pensées de l’Éternel Lui-même dans Son gouvernement ; il aurait, il serait plutôt le cachet de Dieu, et l’iniquité de la terre serait définitivement ôtée par l’acte de Dieu, absolu, efficace et positif. Sur cette pierre se trouverait aussi l’intelligence parfaite de Dieu ; les sept yeux y seraient.

J’ajouterai deux ou trois mots sur cette expression. En 2 Chroniques 16, nous trouvons les yeux de l’Éternel représentés comme parcourant toute la terre, pour qu’Il se montrât puissant en faveur de celui qui aurait le cœur intègre devant Lui. C’est la fidélité de Dieu dans la connaissance qu’Il prend de tout dans Ses voies de gouvernement. Ses yeux se trouvent sur la pierre posée en Sion. C’est là qu’est placé le siège de ce gouvernement, qui voit partout et voit tout. Au verset 10 du chapitre suivant, ces yeux, qui voient tout, qui parcourent la terre, se réjouiront, est-il dit, en voyant le plomb dans la main de Zorobabel, c’est-à-dire la maison d’habitation de l’Éternel entièrement achevée. Dans ce cas, ils ne sont pas présentés comme établis au siège du gouvernement sur la terre ; mais, dans leur caractère de clairvoyance universelle et active et dans cette activité providentielle, ils ne s’arrêtent pas jusqu’à ce que les conseils de grâce de l’Éternel envers Jérusalem soient accomplis, et alors ils se réjouiront. L’intelligence active de la providence y trouvera ses délices dans le but immanquable de la volonté de Dieu. Enfin, nous retrouvons ces mêmes yeux (Apoc. 5), dans l’Agneau élevé à la droite de Dieu, qui va bientôt prendre Son héritage de la terre. Ce sont les sept Esprits de Dieu envoyés par toute la terre ; car le gouvernement est entre les mains de l’Agneau, quoiqu’Il ne l’ait pas encore exercé sur la terre, de laquelle Il va être mis en possession.

J’en reviens à notre chapitre. Lorsque le siège du gouvernement parfait de l’Éternel sera établi à Jérusalem, et que l’iniquité de la terre d’Israël sera ôtée, alors la paix sera pleinement établie ; chacun se réjouira de la paix de son voisin, et chacun sera voisin de cœur envers tous. C’est le prince de paix qui y règne.

Tout ceci dépend de l’introduction de Christ, le Germe. Ici, Il n’est pas présenté comme roi ; c’est de Sa personne et de l’effet de Son intervention qu’il s’agit. Remarquez : la Parole ne dit pas que l’iniquité sera ôtée jusqu’à ce que l’effet de l’œuvre de Christ soit appliqué par la foi en Lui, foi qui, quant à Israël, dépend de la vue ; leur cœur aura été attiré à l’Éternel avant, comme le résidu l’a été par l’œuvre de Jean-Baptiste ; mais la paix qui découle de ce que l’iniquité est ôtée, et la joie de la délivrance complète, viendront après. Ils chanteront alors : « Un fils nous est né ».

Ensuite, Zacharie est comme réveillé par Dieu pour voir tout l’ordre parfait de ce qu’Il allait établir. Ici encore, la grâce présente fournit l’occasion de la révélation des desseins ultérieurs de Dieu. Le prophète voit la lampe de la lumière de Dieu sur la terre, ordonnée dans toute sa perfection. La lampe était une, mais elle avait sept branches. C’était l’unité dans la perfection de coordonnance spirituelle, unité parfaite, développement parfait dans cette unité. Chaque chose était à sa place comme moyen, et les deux sources de la grâce spirituelle qui nourrissait la lumière, étaient placées chacune de son côté, pour entretenir la lumière qui brillait devant l’Éternel. Ce sont, il me semble, la royauté et la sacrificature de Christ qui maintiennent, par la puissance et la grâce spirituelles, la lumière parfaite de l’ordre divin parmi les Juifs. L’opération était divine, les tuyaux étaient d’or ; la chose accordée, la grâce de l’Esprit, a sa figure dans l’huile qui découlait ; le témoignage était maintenu dans cet ordre parfait.

Mais premièrement, l’Esprit place Israël, au moment de la prophétie, dans une position bien nette. Ce n’était pas encore l’époque de l’exercice de la puissance extérieure, ni de l’emploi de la force, de la part de l’Éternel, pour l’établissement de Sa gloire et de Son culte au milieu de Son peuple ; c’était Son Esprit qui agissait au milieu du résidu d’Israël, pour le mettre, s’il L’écoutait, en rapport avec Lui moralement, l’amener à Lui rendre un culte qui serait accepté de Sa part, si, tout imparfait qu’il a être (puisque Israël n’était pas rétabli par la puissance de Dieu, mais restait encore dans l’esclavage), il était rendu en esprit et en vérité à Dieu, selon ce qu’Il accordait au peuple. Ensuite, la providence extérieure agissait en même temps pour accomplir tout ce qui était nécessaire pour le maintien de ces relations avec Dieu, que Sa bonté avait établies pour Israël à la suite de sa chute et de sa délivrance de Babylone par l’interposition providentielle de Dieu. Les sept yeux qui parcourent toute la terre verraient avec joie, achevée par les mains de Zorobabel, la maison où le résidu, revenu de la captivité, serait en rapport avec Dieu.

Ceci dessine nettement la position du peuple et les deux ordres de choses mis devant ses yeux par cette prophétie. L’état présent était des rapports établis souverainement avec Dieu par Son Esprit, dans lesquels Il tenait le culte pour agréable, Son Esprit étant au milieu des réchappés, tandis qu’Il agissait par la puissance providentielle pour assurer la bénédiction ; mais point de gouvernement immédiat de la part de Dieu. Le gouvernement était laissé entre les mains des Gentils.

Ce qui était en perspective prophétiquement, était l’ordre parfait établi dans Jérusalem comme vase de la lumière divine sur la terre, maintenue par le ministère des deux fils de l’huile : la royauté et la sacrificature, qui se tenaient devant le Seigneur[1] de toute la terre. Le Dieu d’Israël avait eu Son trône à Jérusalem. Le Dieu des cieux avait conféré la domination de toute la terre au chef des Gentils. Maintenant, le Seigneur[1] de toute la terre établirait l’ordre terrestre, selon Sa volonté, à Jérusalem, et y maintiendrait la lumière divine, par la royauté sacerdotale, dans Sa présence.

Le chapitre 5 nous parle de l’autre face du tableau, c’est-à-dire du jugement des méchants qui se trouvent en Israël aux derniers jours. Le prophète voit un vaste rouleau de livre rempli de malédictions pour les méchants, pour ceux qui péchaient contre leurs voisins et contre le nom de l’Éternel, afin qu’ils fussent retranchés ainsi que leurs maisons.

Ensuite, le peuple, comme corps, est placé dans sa vraie position ; ce qui s’appelait Jérusalem, Israël et peuple de Dieu, appartenait réellement à Babylone. Dieu, par Sa puissante providence, le prend et le place sur sa vraie base, et sa maison est bâtie dans le pays de Shinhar. Son caractère babylonien est pleinement mis en évidence par sa position.

Au chapitre 6, les quatre monarchies nous sont montrées autrement que comme l’expression du gouvernement immédiat de Dieu, ou seulement du gouvernement de l’homme. Nous avons vu que la puissance avait été confiée à l’homme dans la personne de Nebucadnetsar, et qu’il y avait failli. Or, Dieu n’a pas voulu tout de suite reprendre les rênes du gouvernement de la terre, ni laisser celle-ci à la méchanceté et à la volonté de l’homme sans bride providentielle, sans gouvernement. Il en exerce un, non en agissant immédiatement, de manière à maintenir le témoignage de Son caractère et de Ses voies, mais par le moyen des instruments sortis de par-devers Lui, le résultat de leur activité répondant à Sa volonté. C’est ce que le Dieu seul sage peut faire ; car Il sait tout, Il dirige tout dans le sens de l’accomplissement de Ses desseins. C’est pourquoi nous voyons toutes sortes de choses moralement en désaccord avec Ses voies en gouvernement, et qui réussissent, un chaos quant au temps présent, mais dont le dénouement nous donnera le fil, de manière à montrer une sagesse encore plus profonde et plus admirable que ce qui est manifesté dans Son gouvernement propre au milieu d’Israël, tout parfait qu’il ait été à sa place. C’est la providence générale qui, dans ses résultats, satisfait aux exigences morales de la nature de Dieu, tandis que, dans le cours intermédiaire des choses, libre carrière est laissée aux énergies actives de la volonté de l’homme.

Cette puissance médiate qui s’exerce par le moyen des instruments qui sortent de la présence du Dieu souverain, s’exerce en rapport avec Ses droits sur toute la terre. C’est le caractère de Dieu dans ce prophète ; c’est le caractère aussi de Son gouvernement pour le temps présent, c’est-à-dire pendant les quatre monarchies. Lorsque Christ régnera, le genre de gouvernement sera de nouveau immédiat dans Sa personne, et Jérusalem en sera le centre.

Je pense que le jugement exécuté sur Babylone répond à ce qui est dit au verset 8 ; nous savons que la Chaldée était toujours le nord pour Israël. Les esprits administrateurs y ont accompli la volonté de Dieu. Le verset 7 me semble indiquer l’empire romain, en y comprenant tout ce qui entre dans sa composition depuis son établissement jusqu’au temps présent, et son caractère historique de tous les temps. Les chevaux blancs seraient les représentants de ce que Dieu a fait par l’empire grec. Les tachetés et les vigoureux semblent indiquer un mélange de puissance grecque et romaine. Au moins, les chevaux ont un double caractère qui, plus tard, devient deux catégories distinctes : la dernière des deux ayant seule ce caractère d’universalité ; elle se promène par toute la terre. Je ne doute pas que tous ces instruments orgueilleux du gouvernement de Dieu ne se retrouvent comme sphères de jugement aux derniers jours, lorsque Dieu commencera à faire valoir Ses droits comme Dieu de toute la terre, à moins que Babylone géographiquement ne fasse exception, en vertu de ce qui est dit au verset 8.

Le plein résultat nous est donné du verset 9 au verset 15, où nous voyons le Germe envisagé comme né et croissant dans le lieu de Sa gloire terrestre, bâtissant le temple de l’Éternel, portant la gloire, régnant sur Son trône, sacrificateur sur Son trône et vrai Melchisédec, maintenant les relations de paix parfaite, le conseil de paix avec l’Éternel pour la terre. Ce conseil de paix est maintenu entre l’Éternel et le Germe. Comparez les psaumes 85 et 87. Aussi, viendrait-on de loin pour bâtir dans le temple de l’Éternel, et le témoignage de la prophétie serait légitimé par son accomplissement.

Encore nous voyons les deux éléments qui lient les événements et les voies de Dieu du temps d’alors à ces glorieux faits des derniers jours. Premièrement, le renversement de Babylone a déjà exécuté le jugement sur les premiers oppresseurs de Jérusalem, qui l’ont menée captive. Tout le système aussi est jugé en principe. Comme dans le Nouveau Testament il est dit de l’ennemi, le prince de ce monde est déjà jugé. Ensuite, l’accomplissement des promesses est attaché à l’obéissance du résidu (v. 15). C’est ce qui continue à l’égard d’Israël jusqu’à la fin (voyez Act. 3 et même Héb. 3 et 4). Seulement, en attendant, il faut que la plénitude des Gentils entre indépendamment d’Israël et sur un autre pied, tandis qu’à la fin Israël obéissant, c’est-à-dire de fait le résidu, ne se rattache plus à l’ordre de l’Église, mais s’appuie sur les anciennes promesses faites à Israël comme peuple terrestre, et jouit ainsi du plein effet de ces promesses.

On peut remarquer que dans Zacharie (Babylone étant déjà jugée), on n’a ni l’homme investi du gouvernement, ni le caractère moral des empires présentés sous la forme d’une image, ou sous celle de bêtes, mais le gouvernement de Dieu caché, providentiel, mais réel, en rapport avec ces empires. C’est un élément bien important pour l’intelligence de tout le système qui existe depuis Nebucadnetsar et le retour de la captivité jusqu’à la fin, quand Christ régnera en justice. La première partie de la prophétie se termine à la fin du chapitre 6.

La prophétie, depuis le chapitre 7 jusqu’à la fin du livre, a pour objet spécial l’introduction du Messie au milieu d’Israël, avec les conséquences de Son rejet. Les mêmes principes de responsabilité et de bénédiction, que nous avons déjà vus posés à l’égard du résidu revenu de Babylone, se retrouvent ici. La prophétie commence en rappelant le manque de sincérité envers l’Éternel, qui se trouvait dans leurs plaintes et dans leur humiliation durant les soixante-dix années de captivité, et l’exemple donné par la dureté du cœur du peuple avant cette triste époque, qui avait amené sa dispersion dans tous les pays, le pays de noblesse étant réduit en désert. Mais maintenant, l’amour de l’Éternel pour Sion, la ville de Son élection, faisait monter Sa jalousie et Sa colère contre ceux qui l’opprimaient. Il y était revenu, et elle serait bénie comme cité de vérité ; la montagne de l’Éternel serait Sa sainte montagne. Jérusalem serait abondamment bénie, les rues pleines d’habitants, ses vieillards pleins de jours. Dieu ramènerait Son peuple de tous les pays où il était dispersé et captif. Depuis ce jour-là que Son peuple pensait à Lui en posant le fondement du temple, la bénédiction coulerait comme un fleuve, de même qu’avaient débordé auparavant la misère et le jugement. Les Juifs qui étaient revenus de Babylone sont placés sous les conditions de vérité et de droiture pour pouvoir en jouir (chap. 8, 16, 17).

Ensuite, l’Éternel déclare sans condition que les jours de jeûne seraient des jours de fête, et qu’on viendrait de toutes les nations pour adorer l’Éternel à Jérusalem, et qu’on s’attacherait au pan de la robe d’un Juif, sachant que Dieu était avec eux. Il y a donc les conséquences morales de la désobéissance déjà accomplies, le manque de sincérité et la dureté du cœur signalées, la bénédiction présente introduite par grâce, et accordée au peuple sous condition d’une marche selon Dieu, bénédiction qui aurait toute la portée de la présence de l’Éternel, et enfin les desseins de Dieu en grâce qui, dépendant de Lui, ne manqueraient pas. Mais cette dernière pensée introduit bien des conséquences et des événements importants.

Les deux premières conséquences sont : Israël sera mis en possession de tout le territoire qui lui avait été donné de Dieu. — Les ennemis de dehors viendront, mais l’Éternel protège Lui-même Sa maison, et le résultat de cette intervention directe sera que jamais l’oppresseur n’y passera plus. L’Éternel Lui-même prend connaissance de l’affaire.

Dans ce jour-là les yeux de l’humanité entière seraient tournés vers l’Éternel, ainsi que ceux des tribus d’Israël (comparez cette partie du chap. 9 avec És. 17).

Or, cette intervention directe de l’Éternel qui campe autour de Sa maison (c’est la défense de la ville contre la dernière attaque de l’Assyrien, que nous avons rencontré plus d’une fois dans les prophètes), introduit nécessairement la présence du Messie en vue des événements des derniers jours. C’est ce dont parle le verset 9 du chapitre 9. Ce verset nous présente le Messie dans Son caractère personnel comme roi Messie, mais sous une double forme, et c’est pourquoi, dans le Nouveau Testament, il n’est cité que ce qui se rapporte à la première venue du Sauveur. Le roi de Sion va vers elle ; il est juste et apporte en lui-même la puissance et la délivrance. Voilà l’idée générale, celle dont Sion avait besoin et ce qui sera accompli aux derniers jours. L’Esprit ajoute le caractère personnel du Seigneur, l’esprit dans lequel Il s’est présenté Lui-même à Israël, humble et assis sur une ânesse. Nous savons l’accomplissement que ces paroles ont reçu à Sa première venue.

Le Messie Lui-même, ayant été ainsi présenté, l’effet définitif de Sa présence est annoncé, versets 10 et suivants, en continuation du verset 8, seulement il est tenu compte de Celui qui a été introduit. Il mettrait fin à la guerre en Israël, établirait la paix parmi les nations, et dominerait jusqu’aux bouts de la terre, le pays d’Israël étant le centre de Sa puissance. L’Éternel ayant délivré le peuple (au moins le résidu croyant qui devient le peuple) selon le sang de l’alliance, lui rendrait le double de toute son affliction et l’emploierait pour établir Sa puissance sur les îles des Gentils. La force de l’Éternel les accompagnerait et les sauverait comme le troupeau de Son peuple. La bénédiction serait répandue sur le pays par l’Éternel, à la requête du résidu de Son peuple, qui s’en était allé comme n’ayant point de berger et cherchait en vain du secours auprès des idoles. Or, maintenant, l’Éternel avait visité Son troupeau, la maison de Juda, et d’elle sortirait la force. Il serait comme le cheval de l’Éternel au jour du combat ; Juda serait fortifié, et Éphraïm sauvé. L’Éternel les rassemblerait. Il n’y aurait pas assez de place pour ceux qui seraient ramenés. Il sècherait la mer et la rivière pour qu’ils y passassent, et la fierté de leurs ennemis serait abattue. Ils seraient forts par le nom de l’Éternel leur Dieu, ils marcheraient en Son nom.

Jusqu’à la fin du chapitre 10, c’est la proclamation générale de la bénédiction qui devait couronner Juda et Éphraïm, de retour dans leur pays par la faveur de l’Éternel.

Au chapitre 11, l’Esprit entre dans les détails relatifs au rejet du Messie et aux circonstances particulières des derniers jours à la suite de ce rejet, en rapport avec les jugements auxquels ce rejet doit donner lieu. C’est l’histoire d’Israël au point de vue de ses relations avec Christ.

Je crois que le commencement du chapitre 11 parle de l’envahissement d’Israël par les Gentils. Les trois premiers versets présentent cet état comme le tableau général de la condition du pays. Au quatrième, l’Éternel s’occupe de Son troupeau dévasté ; leurs possesseurs d’entre les Gentils n’y trouvent qu’un moyen de s’enrichir. Ceux d’entre eux qui les paissaient, n’avaient pas compassion d’eux, et l’Éternel Lui-même s’est ému de compassion à l’égard des pauvres du troupeau, tandis que, comme nation, ils sont livrés au fruit de leur propre iniquité. Alors, Il s’occupe des opprimés : c’est l’esprit de la vie de Christ en Israël.

Les deux verges représentent Son autorité, comme réunissant tous les peuples sous elle, et ensuite unissant Juda et Israël ensemble. C’est le double effet de la puissance de Christ. Mais les pasteurs d’Israël sont retranchés, et Christ, affligé par le peuple méchant et corrompu, et Lui-même détesté par le peuple, les laisse à eux-mêmes et aux conséquences de leur conduite. Il renonce, par conséquent, pour le temps d’alors, à l’héritage des peuples, car c’est en Israël qu’Il doit en jouir. Mais les pauvres du troupeau ont reconnu, dans Ses démarches, l’accomplissement de la parole prophétique ; ils n’ont pas attendu l’accomplissement de la gloire publique du Messie en Israël, mais ils se sont attachés à Lui personnellement, à la suite des preuves qu’Il a données de Sa mission de la part de Dieu. Ceci me paraît s’étendre à l’œuvre apostolique au milieu d’Israël aussi bien qu’à la vie de Jésus. La prophétie ne parle que du fait même. Les versets 12, 13 nous racontent le prix auquel la nation a estimé son Roi et son Sauveur. L’accomplissement de ce qui est dit, est connu de tous. Ici, le prophète fait l’acte lui-même prophétiquement, marquant qu’il en devait être ainsi d’après les conseils de Dieu. On voit aussi que Christ se présente ici comme l’Éternel Lui-même. Le rapport entre les versets 9 et 6 fait ressortir la même vérité. La pensée de l’Éternel à l’égard de ce qu’Il veut faire, trouve son accomplissement dans la personne de Jésus. Ensuite, l’union entre Juda et Israël, dont Christ doit être le lien, est aussi renvoyée. Les versets 15, 16 et 17 nous présentent le prophète comme prenant en figure, pour le représenter, les traits de l’Antichrist (comme auparavant ceux de la conduite de Juda), pour annoncer ce pasteur insensé qui devait surgir comme jugement de la part de Dieu et qui subirait lui-même le jugement qu’il aurait mérité. Christ était venu au nom de son Père, Il n’avait pas été reçu ; un autre viendrait en son propre nom, et le peuple le recevrait.

L’introduction de l’Antichrist, pasteur[2] d’Israël, donne lieu au récit des événements qui s’amassent autour de Jérusalem aux derniers jours. Toutes les nations seraient rassemblées autour de Jérusalem, mais pour y trouver une pierre qui les écraserait. Dieu jugerait la force humaine, mais relèverait Son peuple dans Sa grâce souveraine. Il détruirait les nations qui seraient montées contre Jérusalem. La délivrance du peuple par la puissance de l’Éternel, vient la première. C’est la grâce souveraine envers les premiers des pécheurs, le pauvre mais bien-aimé Juda, qui avait ajouté à toutes ses révoltes contre son Dieu, le mépris et le rejet de son Roi et Sauveur.

La grâce de Dieu prend l’initiative sur toutes les ressources de l’homme. L’audace des ennemis du peuple de Dieu met en activité Son affection, qui ne s’affaiblit jamais et devient, par la nécessité d’agir que cette audace impose à Dieu, l’occasion de la démonstration de la fidélité de cet amour. Juda, coupable mais bien-aimé, Juda est délivré, c’est-à-dire le résidu auquel la misère d’Israël était un fardeau ; mais la question de sa conduite envers son Dieu était encore là. La grâce cependant de la délivrance avait agi dans son cœur. La loi, nous le savons, y était écrite, mais il y avait plus encore. Être aimé d’un Dieu contre lequel on s’est tant révolté, amollit le cœur. La grâce alors va plus loin, et présente au peuple le Messie qu’il avait percé. Celui qui est rejeté est l’Éternel qui les délivre. Maintenant, ce n’est plus simplement le cri de la détresse qui ne trouve sa ressource que dans l’Éternel ; Israël, plus exactement Juda, qui n’est plus en proie à cette anxiété cruelle produite par la détresse où il se trouvait, est tout entier à son propre péché, senti en présence d’un Sauveur crucifié. Ce n’est plus la douleur commune d’une nation écrasée et foulée aux pieds d’autrui dans ses sentiments les plus chers, ce sont des âmes fondues par le sentiment de ce qu’elles avaient été pour Celui qui s’était livré pour elles. Chaque famille, placée dans une position isolée, reconnaît à part la profondeur de son péché, là où nulle crainte de jugement ou de punition ne vient altérer la vérité, et le caractère de leur affection. Leurs âmes sont restaurées selon l’efficace de l’œuvre de Christ. C’est là ce qui met le peuple définitivement en relation avec Dieu. Nous avons vu ce même ordre moral dans l’histoire typique de David, l’arche sur la montagne de Sion, et ensuite l’aire d’Arauna le Jébusien.

Ensuite, au chapitre 13, tout est purifié ; la fontaine est ouverte à la maison de David, dont le péché avait ruiné le peuple, sans abroger les droits ou affaiblir la grâce de Dieu, et à ceux de Jérusalem, plus que complices des péchés de leurs rois. Ici, c’est une purification pratique avec de l’eau. La foi en Celui qui avait été percé existait déjà. Les idoles et les faux prophètes, les deux grandes sources des misères des Juifs, seraient entièrement ôtés, personne — pas même les propres parents d’un coupable — ne supporterait ces abominations et ces faussetés. Christ est la règle et le moyen de juger de tout. Tout prend son caractère moral, d’après les relations des sauvés avec Lui. Ceci donne lieu à un plein développement historique de ce qui Lui est arrivé, comment Il a été percé, et les conséquences en sont détaillées à l’égard de Jérusalem, d’Israël et du monde.

Lisez, verset 5 : « Je ne suis pas prophète ; je suis un homme qui laboure la terre ; car l’homme (Adam) m’a acquis comme esclave dès ma jeunesse ». En d’autres termes, Christ prend la position humble de quelqu’un asservi aux conséquences auxquelles le péché avait réduit Adam, c’est-à-dire à l’égard de Sa position d’homme comme vivant dans ce monde. Le verset 6 tourne nos regards vers ce qui Lui est arrivé au milieu des Juifs, où Il a été blessé et traité comme un malfaiteur ; ensuite, le vrai caractère de Sa personne et de Ses souffrances est révélé. Au verset 7, c’est l’épée de l’Éternel qui se réveille contre l’homme, qui est Son compagnon, Son égal. Ce verset n’exige pas de remarque. Il est touchant de voir comment, lorsque Christ est envisagé dans Son humiliation comme homme, Il est traité par l’Esprit comme l’égal de l’Éternel dans Ses droits ; et, psaume 45, lorsque sur Son trône de gloire Il est interpellé comme étant Dieu, les siens sont reconnus comme Ses compagnons dans la gloire, ayant part à Sa position (Ps. 45, 7).

Le résultat de cette réjection de Christ, centre de l’histoire de l’éternité, des rapports de l’homme avec Dieu, et la révélation des deux (car l’acte est envisagé en rapport avec l’histoire d’Israël), c’est la dispersion des brebis rassemblées autour du vrai Pasteur : Dieu étend cependant Sa main envers les petits. Ensuite, la conséquence pour Juda, lorsque le fil de son histoire se renouera aux derniers jours, et que les deux tiers seront retranchés dans toute la terre (comp. pour Israël, Éz. 20, 34-38), et le troisième, qui est de reste, passera par le creuset, invoquera le nom de l’Éternel et sera exaucé. L’Éternel abolira le nom de Lo-Ammi, pas mon peuple, en disant : c’est mon peuple ; et ils diront : l’Éternel est mon Dieu ; c’est le résultat définitif de Ses voies avec Son peuple, et ici particulièrement avec Juda, à l’égard duquel il avait été dit Lo-Ammi, et dont Il reconnaît le résidu comme Son peuple.

Le chapitre 14 annonce les derniers événements qui introduiront ce résultat, comme le chapitre 13 avait détaillé spécialement ce qui regardait le Christ. Ainsi, les deux sujets du chapitre 12 sont repris en détail.

On peut remarquer que l’effet du brisement de la verge qui unissait Juda et Israël, se réalise ici. Le prophète ne s’occupe que de Juda, du peuple qui dans le pays a été coupable du rejet du Messie, et en subira les conséquences dans le pays aux derniers jours, s’étant, pour ce qui regarde la masse, joint à l’Antichrist. Jérusalem, ainsi que nous l’avons dit, forme le centre de la prophétie. Un prophète ne pouvait périr hors de son enceinte. Quelle terrible chose que d’être près de Dieu extérieurement, lorsqu’on ne l’est pas intérieurement, et que le cœur se revêt du nom de Dieu comme d’un manteau d’orgueil, comme d’un bouclier, afin que Ses flèches n’atteignent pas la conscience.

Cependant, malgré son orgueil et son alliance avec le mal, Jérusalem sera prise aux derniers jours. En étudiant les autres prophètes, nous avons vu qu’elle sera prise, et puis, après, étant de nouveau assaillie, l’Éternel interviendra pour la destruction des ennemis qui l’assaillent. C’est ce qui est distinctement annoncé ici. Les nations sont rassemblées par l’Éternel, la ville pillée, et la moitié du peuple emmenée captive. Ensuite l’Éternel, ainsi qu’il avait été dit au chapitre 12, sortira contre ces nations (comp. És. 66 et Mich. 4). Il vient dans la personne du Christ sur la montagne des Oliviers d’où Il est monté. La montagne des Oliviers se fend, et une grande vallée y est formée, répandant la frayeur parmi ceux qui s’y trouvent. Or, si l’Éternel s’identifie, pour ainsi dire, avec Jésus humble et débonnaire autrefois sur la terre, afin que l’identité du Sauveur et de l’Éternel soit clairement reconnue, il n’en est pas moins vrai qu’Il vient dans toute Sa gloire, du ciel, ainsi qu’Il l’a prédit et que l’ont aussi annoncé les prophètes depuis Énoch. Les saints célestes l’accompagneront dans Sa manifestation publique aux yeux d’un monde étonné. Gloire merveilleuse pour les siens, avec lesquels Il se manifestera devant tous les méchants. Car ici, il s’agit de la venue publique de l’Éternel sur la terre, juste juge faisant la guerre à tout ce qui est en révolte contre Lui.

Je ne vois pas que ce dernier fait vienne à la suite de ce qui précède. La matière du chapitre se divise au milieu du verset 5 : « Et l’Éternel, mon Dieu, viendra »[3], commence un nouveau sujet, introduit un grand fait à part, qui porte des conséquences pour toute la terre, conséquences qui caractérisent son existence à l’avenir. La présence de l’Éternel sur la montagne des Oliviers renoue Ses rapports, on peut dire, visibles avec Juda. Cette partie se termine avec les mots : « Ozias roi de Juda ». Ce qui suit est intimement lié à ce retour de Christ au milieu des Juifs, au lieu même où Il a quitté cette terre, mais envisage la chose de plus haut et traite le sujet des rapports de l’Éternel avec toute la terre, comme venant du ciel avec les saints. C’est une autre partie du sujet et une partie bien importante.

Je crois que le passage assez difficile qui suit a été saisi dans son sens général par la traduction de Martin ; l’hébreu est reconnu comme étant obscur. Ce ne sera pas un jour où la lumière sera mêlée de ténèbres, mais un jour qui est déterminé par l’Éternel, qui même prend son caractère de Son intervention et de Sa puissance présente, et qui ne saurait être caractérisé par les vicissitudes ordinaires de nuit et de jour. Au moment où l’on pouvait s’attendre aux ténèbres d’une nuit complète, la lumière y serait ; des eaux vives couleraient de Jérusalem à l’orient, et à l’occident, dans la mer Morte et dans la grande mer. La chaleur d’été ne tarirait pas une telle source.

L’Éternel sera Dieu sur toute la terre, il n’y aura qu’un Éternel, Son nom ne sera qu’un. Ce sera une religion vraiment une et universelle, la domination du seul Éternel, le Dieu des Juifs, sur toute la terre. La terre autour de Jérusalem sera peuplée partout, et Jérusalem relevée et habitée en sûreté là où elle était. Il n’y aura jamais une nouvelle destruction de la ville choisie de l’Éternel. Une plaie à destruction fondra sur ceux qui l’avaient attaquée. Ils s’entre-détruiront ; Juda aussi les combattra et s’emparera des richesses des nations montées contre elle. Le résidu épargné d’entre les nations montera à Jérusalem à la fête à laquelle on célébrera l’entrée de Dieu dans Son repos, et tout à Jérusalem sera sainteté, tout sera consacré à l’Éternel.

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  1. 1,0 et 1,1 Ici « Adon ».
  2. Le pasteur de néant est l’Antichrist, je présume : il abandonne les Juifs et s’identifie avec la puissance des Gentils, lorsque le culte juif est supprimé. Il est une chose de néant.
  3. Dans Martin, on lit : « Alors l’Éternel, ton Dieu, viendra » ; mais il faut lire simplement : « Et l’Éternel, etc. ».