Messager Évangélique:Ésaïe chapitre 7

De mipe
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On trouve ici, non seulement les grands principes du gouvernement de Dieu, mais l’introduction d’un personnage, Emmanuel, le Seigneur Jésus, sur la scène de la prophétie, et les conséquences de cette introduction.

Dieu avait suscité, en David, un appui à Israël dans son iniquité, c’était le dernier appui du peuple de Dieu sur la terre. Avant de susciter la maison de David, Dieu avait essayé tous les moyens possibles d’entretenir des relations avec Son peuple : — alliance, Canaan, sacrificature ; celle-ci manqua sous Éli, l’arche de Dieu est prise et Dieu prononce I-Cabod c’est-à-dire, la gloire s’en est allée ; Samuel est introduit, et Dieu demeure, par son canal, en relation avec le peuple. Ensuite Saül est demandé, mais lui aussi est infidèle ; ainsi, sacrificature, royauté, tout manque. Alors, dans Sa grâce, Dieu suscite la famille de David ; Salomon manque aussi ; quoique plus fidèle que les autres, cette famille n’est pas fidèle ; Dieu avait promis de la châtier, tout en ne lui retirant jamais Sa faveur ; Christ Lui-même a été l’accomplissement de cette promesse comme de toutes les autres. L’homme manque toujours à garder ses relations avec Dieu, mais tout cela s’accomplit en Jésus. La famille de David a manqué et c’est en Christ seul que les Juifs trouveront la bénédiction qui s’attache à elle.

Aux jours d’Achaz, en sa personne, la famille de David abandonne complètement sa fidélité. Il s’associe au roi d’Assur, fait un modèle de son autel et l’établit dans le temple même de Dieu (2 Rois 16, 10). Quand la maison de David manque ainsi et que toute espérance est ruinée, la prophétie introduit la promesse de Christ pour être l’appui des fidèles. Ce signe devait être dans la maison de David même. C’est un fait de toute importance. Le Messie, le Fils de Dieu, devait se montrer en Israël, et Israël se montrer infidèle, malgré la présence du Messie.

Ce qui est en scène dans ce chapitre, c’est la maison de David et non Israël seul. Par l’iniquité la conscience devient mauvaise et la foi s’affaiblit. Mais quoique la maison de David ait manqué, Dieu ne manque pas, Il dit à Ésaïe : « Sors au-devant d’Achaz » ; Il intervient au moment où la chose est nécessaire. Shear-Jashub signifie : le résidu reviendra. Le peuple infidèle n’a point de force contre ses ennemis ; mais là même où les circonstances ôtent toute espérance, Dieu se présente pour que le résidu soit appuyé par le témoignage de Dieu Lui-même. Il intervient entre les circonstances fâcheuses et le fidèle dans l’épreuve, pour que sa foi ne défaille pas. Au plus fort de la misère, Dieu se manifeste et tout est lumière. Dieu le veut ainsi ; sans cela le cœur s’appuie sur la chair et oublie Dieu ; si le cœur aimait Dieu naturellement, cela ne serait pas nécessaire, mais la pente du cœur l’éloigne de Dieu.

Dieu n’avait pas encore livré Son peuple aux Assyriens, mais dans l’infidélité, le cœur craint devant l’ennemi ; même devant l’ennemi impuissant. Mais Dieu montre des consolations à Son peuple, Il a une parfaite connaissance de tout ce qui se fait, et Il méprise la force de l’ennemi ; Il sait qui est Pékakh, qui est Retsin, ce qu’est Damas, ce qu’est la Samarie. Quand Dieu envoie nos ennemis en châtiment, alors nous n’avons aucune force contre eux. Or Dieu connaît toutes les difficultés, ce qui manque, c’est la foi qui donne une parfaite sécurité contre tous les ennemis possibles.

Aux versets 5 et 6, Dieu révèle les intentions des deux rois, lesquelles, peut-être, Achaz ne connaît pas ; mais Dieu a encore Son roi à Jérusalem, et ils ne réussiront pas à en avoir un autre : « Cela ne se fera pas, car la capitale de la Syrie, c’est Damas », verset 7 ; je connais tout cela en détail, dit Dieu. La force de Retsin, c’est Damas, mais ce n’est pas ce que je veux ; tout est terminé là. Ce qui manque au chrétien, c’est la conscience de sa relation avec Dieu, là rien n’est à craindre. Ce n’est pas la force de l’ennemi qui est redoutable au peuple, mais c’est l’iniquité du peuple, car c’est ce qui l’affaiblit. Le danger qui se présente n’aboutit à rien, mais si nous cherchons un appui quelconque dans ce monde, Dieu nous abandonne, et c’est là une leçon très importante.

Aux versets 10 et 11, Dieu offre un signe à la foi faible d’Achaz et de son peuple qui cherchent un appui hors de Dieu ; — Dieu montre au mondain tout ce qu’il est possible, pour lui faire voir où sont la force et la vie — Il veut aussi faire voir à Ses enfants que leur incrédulité et leur infidélité sont sans excuse. Dieu offre un signe, mais Achaz craint d’être trop près de Dieu, et d’avoir une véritable preuve que Dieu était là, de peur d’être obligé de suivre Dieu[1], d’abandonner les appuis extérieurs de son infidélité et de renoncer à tout, sauf à Dieu. Il n’y a rien que le peuple de Dieu craignît autant que la proximité de Dieu, bien que cette proximité fût une bénédiction sans limite, et si le cœur la redoute, c’est parce qu’il sent qu’il ne veut pas quitter les choses que la présence de Dieu condamne. Néanmoins, Dieu ne veut pas abandonner la maison de David ; Il promet Emmanuel. Quant à l’application de cette promesse, elle concerne la maison de David et le peuple d’Israël, et non le salut de l’Église. Ainsi malgré eux, Dieu donne un signe, c’est la naissance du Messie. Achaz n’a pas voulu que Dieu fût près de lui, mais Dieu veut être avec eux, Emmanuel.

Les deux rois faisaient peur à Achaz, mais l’appui charnel qu’il avait choisi, le roi d’Assyrie, Dieu le fait venir sur lui comme un châtiment. C’est là ce qui est le plus à craindre, que Dieu prenne la verge ; alors Il fait venir l’ennemi, les mouches qui piquent et percent ; Il prend Assur comme un rasoir qui racle tout. — Dieu veut être notre force, le cœur de l’homme ne le veut jamais. La crainte que nous avons des apparences du mal, nous fait chercher un appui en ce qui ne paraît pas un ennemi dangereux ; mais ce sont précisément ces choses dont Dieu se servira comme d’une verge contre nous. Les rois d’Israël et de Syrie venaient contre Juda de leur propre volonté et Dieu les arrête ; Achaz veut s’appuyer sur le roi d’Assur, et Dieu s’en sert contre lui.


(chapitre précédent ici)



  1. Il y a un contraste, entre sa conduite et celle de Gédéon ; celui-ci veut une preuve que Dieu est là, afin de marcher avec Dieu, seule vraie force ; celui-là n’en veut point, son cœur n’aime pas être si près de Dieu, afin de n’être pas engagé à Le suivre.