Messager Évangélique:La boussole

De mipe
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Chacun sait ce que c’est qu’une boussole de marin avec son aiguille pointant au nord. L’invention de ce petit instrument opéra un important changement dans l’art de la navigation. Avant cette découverte les marins les plus hardis et les plus expérimentés, n’osaient s’aventurer hors des ports que pendant les mois d’été, et même alors ils devaient demeurer aussi près que possible du rivage. Maintenant, au contraire, ils peuvent faire leur chemin avec la précision la plus merveilleuse, d’un hémisphère à un autre hémisphère, grâce à la boussole et à sa petite aiguille tremblotante.

Le lecteur qui ne connaît pas l’histoire de cet instrument de la plus haute importance — le temps de sa découverte — le nom de son inventeur, ainsi que ses diverses propriétés, peut facilement se procurer quelque livre, contenant toutes les informations nécessaires sur ce sujet. Notre but en en parlant est tout simplement de la considérer comme une figure, et pour cet effet tout ce que nous désirons en rappeler, c’est un fait remarquable en rapport avec l’aiguille — un fait que décrivent les lignes suivantes :

« Le vaisseau peut être ballotté par les flots et les vents, mais l’aimant est toujours dirigé vers le nord ».

Ce simple fait donne au chrétien une douce et sainte leçon. Il lui rappelle que, quoique ballotté sur les vagues de l’océan de la vie, ou battu par la furieuse tempête, il lui convient de mettre ses affections aux choses d’en haut. L’aiguille des affections de son cœur, toute tremblante qu’elle puisse être, devrait toujours pointer au nord — toujours tendre en haut vers cette place où Jésus est assis à la droite de Dieu. Qu’il pense à cela, quand ses yeux s’arrêtent sur la boussole d’un marin. Que sur cet instrument intéressant et précieux il lise toujours cette inscription : « Affectionnez-vous aux choses d’en haut ».

Il est instructif aussi de penser à la difficulté d’ajuster la boussole à bord des vaisseaux de fer. Cette difficulté provient de l’influence puissante que le fer exerce sur l’aiguille de la boussole. Là où le fer n’est pas employé, l’aiguille est gouvernée par une seule chose, savoir par sa loi ou son principe providentiel. Mais là où l’instrument est entouré d’influences contraires, la difficulté de l’ajuster est très grande.

Combien de rapports cela présente avec l’aiguille des affections du cœur. Combien sont nombreuses autour de nous les influences propres à nous troubler, nous distraire, nous égarer ! Qu’il est difficile de gouverner droitement le cœur ! Difficile, ai-je dit ? Impossible — tout à fait impossible pour nous. Le Saint Esprit seul peut l’accomplir. Il comprend parfaitement l’action et l’influence des circonstances environnantes. Et comme le régulateur de la boussole, à bord des vaisseaux de fer, cherche à opérer son règlement en plaçant des aimants de manière à contrebalancer l’influence du fer et à laisser l’aiguille libre d’agir d’après sa loi propre et ordinaire, ainsi le divin Régulateur cherche à entourer nos pauvres cœurs, légers et susceptibles, des puissantes attractions de Christ, pour qu’ils puissent être conservés libres de toute force extérieure et subversive et rendus capables de se diriger, invariablement, toujours et seulement, en haut.

Oh ! puisse notre boussole être toujours gouvernée par la main habile de Dieu le Saint Esprit, afin que nous puissions poursuivre fermement notre course à travers l’océan sans chemin tracé, la proue du vaisseau toujours tournée vers le port du repos éternel, où nous pourrons bientôt jeter l’ancre et entrer dans la jouissance des ineffables charmes de notre patrie céleste !

À l’abri au-dedans du voile, Christ est notre ancre sûre, tandis que le pouvoir suprême et l’amour divin nous guident en sûreté. Et que les vagues s’élèvent, ou que les tentations surgissent, bénie est l’épreuve, et salutaire l’orage, qui nous amène plus près de notre demeure.