Messager Évangélique:La communion de souffrances avec Christ ou la sympathie de Jésus

De mipe
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

« … Notre Dieu que nous servons est capable de nous délivrer de la fournaise de feu ardent, et il nous délivrera de ta main, ô roi ! Sinon, sache que nous ne voulons pas servir tes dieux, ni adorer la statue d’or que tu as dressée »

C’est ainsi que s’exprimaient des hommes qui savaient à qui ils appartenaient et où ils étaient — des hommes qui, avec calme et de sang froid, avaient calculé tout ce à quoi ils s’exposaient — des hommes pour lesquels le Seigneur était tout, le monde rien. Tout ce que le monde pouvait offrir, leur vie même était en jeu ; mais qu’est-ce que cela ? « Ils souffraient comme voyant Celui qui est invisible ». La gloire éternelle était devant eux ; et ils étaient tout prêts à atteindre cette gloire par un sentier brûlant. Dieu peut faire arriver Ses enfants au ciel sur un chariot de feu ou par une fournaise ardente, selon qu’Il le juge bon. Quelle que soit la manière d’y arriver, nous serons heureux d’y être.

Mais le Seigneur n’aurait-Il pas pu préserver Ses bien-aimés d’être jetés dans la fournaise ? Sans doute. Rien ne Lui aurait été plus facile. Cependant Il ne le fit pas, parce que Sa volonté était que la foi de Ses serviteurs fût mise à l’épreuve, fût épurée dans la fournaise, qu’elle passât par le plus ardent creuset, afin « qu’elle pût leur tourner à honneur et à gloire ». Est-ce parce que le raffineur accorde peu d’importance à la valeur de l’or qu’il le passe dans le creuset ? Non, mais bien au contraire, parce qu’il l’apprécie infiniment. — Son but n’est pas seulement d’enlever la crasse, mais de rendre le métal plus brillant.

Il est évident que si le Seigneur, par un acte de Sa puissance, avait préservé Ses serviteurs de la fournaise, il en serait résulté moins de gloire pour Lui et naturellement beaucoup moins de bénédictions pour eux. Il était infiniment préférable de jouir de Sa présence et de Sa sympathie dans la fournaise, que de faire l’expérience de Sa puissance pour en être préservé.

De ce fait, quelle gloire ressort pour Dieu et quel inexprimable privilège pour eux-mêmes. Le Seigneur descendit et se tint avec Ses nazaréens dans la fournaise où leur fidélité les avait amenés. Ils avaient marché avec Dieu dans le palais du roi, et Dieu marchait avec eux dans la fournaise qu’avait fait préparer le roi. Ce fut le moment le plus sublime de toute la carrière de Shadrac, Méshac et Abed-Nego. Combien peu le roi avait songé à la haute, à la magnifique position dans laquelle il plaçait les objets de sa haine et de sa fureur. Tous les yeux se détournaient de la grande statue d’or, pour contempler avec étonnement les trois captifs. Qu’est-ce que cela signifiait ? Trois hommes avaient été liés ! et l’on voyait quatre hommes libres et déliés ! Était-ce possible ? La fournaise était-elle une réalité ? Hélas ! « les hommes les plus puissants de l’armée du roi » ne l’avaient que trop expérimenté ; et si la statue d’or du roi Nebucadnetsar y avait été jetée, on aurait bientôt vu que ces flammes n’étaient pas une fiction. Il n’y avait rien là sur quoi pût s’appuyer, dans ses raisonnements, le sceptique ou l’incrédule : c’était bien une véritable fournaise, et les trois hommes avaient été liés avec leurs vêtements. Tout était réalité.

Mais il y avait une réalité plus importante encore, Dieu était là, et Sa présence changeait tout ; elle « changeait la parole du roi », changeait la fournaise en un lieu de haute et sainte communion, elle faisait des esclaves de Nebucadnetsar les affranchis de Dieu.

Dieu était là ! — là, dans Sa puissance pour exposer au mépris toute opposition humaine. — Il était là dans toute Sa profonde et tendre sympathie avec Ses fidèles serviteurs éprouvés. — Il était là dans Sa grâce incomparable, pour rendre la liberté aux captifs et pour placer le cœur de Ses nazaréens dans cette intime communion céleste, après laquelle ils avaient si ardemment soupiré.

Mon bien-aimé lecteur, ne vaut-il pas la peine de passer à travers une fournaise ardente, pour jouir plus complètement de la présence de Christ et de la sympathie de Son cœur plein d’amour ? Des chaînes avec Christ ne sont-elles pas à préférer à des joyaux sans Lui ? Et une fournaise où Il est ne vaut-elle pas mieux qu’un palais où Il n’est pas ? Le cœur naturel dit « non » ! La foi dit « oui » !

Il est nécessaire de se souvenir que ce n’est pas maintenant le jour de la puissance de Christ, mais bien le jour de Sa sympathie. Quand nous passons par les eaux profondes de l’affliction, le cœur est parfois enclin à demander : Pourquoi le Seigneur ne déploie-t-Il pas Son pouvoir pour délivrer ? Ce n’est pas aujourd’hui le temps de Sa puissance, telle est la réponse. Il aurait pu empêcher cette maladie — Il aurait pu enlever cette difficulté — Il aurait pu me décharger de ce fardeau — Il aurait pu détourner cette catastrophe — Il aurait pu préserver cet objet tendrement aimé de devenir la proie de la mort. Mais au lieu d’user de Sa puissance pour délivrer, Il permet aux événements de suivre leur cours et Il verse Sa douce sympathie dans les cœurs oppressés et déchirés, de telle sorte que nous sommes obligés de reconnaître que nous ne voudrions pas, pour des mondes entiers, avoir échappé à l’épreuve qui a produit pour nous une si riche abondance de consolation.

Telle est, cher lecteur, la manière d’agir de notre Jésus maintenant. Bientôt Il déploiera Sa puissance ; Il viendra comme le cavalier monté sur le cheval blanc ; Il dégainera son épée, Il lèvera Son bras, Il vengera Son peuple, et revendiquera Ses droits. Mais maintenant Son épée est dans le fourreau, Son bras est inactif : c’est maintenant le moment où Il fait connaître, non la puissance de Son bras, ni le tranchant de Son glaive, mais le profond amour de Son cœur. Êtes-vous content qu’il en soit ainsi ? La sympathie de Christ est-elle suffisante pour votre cœur, même au milieu du plus profond chagrin, de la plus extrême affliction ? Le cœur agité, l’esprit impatient, la volonté indomptée, nous font soupirer après le moment où nous échapperons à l’épreuve, aux difficultés, aux grandes angoisses… Mais à quoi bon ? Cela ne servirait qu’à nous entraîner dans des pertes incalculables. Nous devons passer de classe en classe dans l’école de la discipline, mais le Maître nous accompagne et la clarté de Sa face, la tendre sympathie de Son cœur, nous soutiennent à travers les plus sévères exercices.

Et alors, voyez quelle gloire il en revient à Dieu, quand Son peuple est rendu capable par Sa grâce, de passer d’une manière triomphante à travers une telle épreuve ! Qu’on lise Daniel 3, 26-28, et qu’on dise où l’on peut trouver des fruits plus riches et plus bénis d’une salutaire discipline. — Les trois Hébreux s’étaient identifiés avec le vrai Dieu au prix même de leur vie, aussi le vrai Dieu s’identifiait-Il avec eux et les conduisait-Il dans un lieu haut élevé. — Il plaça leurs pieds sur un rocher et Il éleva leurs têtes au-dessus de leurs ennemis, accomplissant cette promesse : « J’honorerai ceux qui m’honorent ; mais ceux qui me méprisent seront traités avec le dernier mépris » (1 Sam. 2, 30).

Cher lecteur, avez-vous trouvé une paix profonde et assurée dans la parfaite expiation du Seigneur Jésus Christ ? En toute simplicité avez-vous pris Dieu au mot ? Avez-vous adopté comme devise qu’Il est la vérité ? S’il en est ainsi vous êtes Son enfant, tous vos péchés sont pardonnés et vous êtes agréés comme justifiés en Christ, le ciel avec toutes ses gloires inconnues est devant vous et vous êtes aussi sûr d’être dans la gloire avec Christ, que vous êtes sûr de votre union avec Lui maintenant.

Ainsi donc tout ce qui vous concerne est réglé pour le temps et l’éternité, et de manière à répondre à toutes les aspirations et à tous les besoins de votre cœur. — Votre culpabilité est enlevée, votre paix établie, votre titre assuré. — Vous n’avez rien à faire pour vous-même, car le Seigneur a tout accompli ; — votre œuvre, c’est de vivre pour Christ.

Vous êtes laissé sur la terre encore un peu de temps pour vous occuper de Lui, dans l’attente de Son apparition. — Oh ! cherchez à être fidèle à votre Maître bien-aimé. Ne soyez pas découragé par l’état de division où se trouve l’Église. — Que l’exemple de Daniel et de ses dignes co-exilés soutienne votre cœur et vous fasse parcourir votre carrière en regardant en haut. Vous pouvez vivre maintenant dans une aussi étroite communion avec le Seigneur Jésus, que si vous existiez aux jours les plus glorieux des temps apostoliques.

Puissions-nous être remplis du Saint Esprit et rendus capables de marcher sur les traces — de manifester les grâces — et d’attendre la venue — du Seigneur Jésus Christ !