Messager Évangélique:La petite fille israélite, ou Christ le souverain remède

De mipe
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Les Syriens étaient sortis par bandes, et ils avaient emmené prisonnière une petite fille du pays d’Israël, et elle servait la femme de Naaman. « Or Naaman, chef de l’armée du roi de Syrie, était un homme puissant auprès de son seigneur, et il était en grand honneur parce que Jéhovah avait délivré les Syriens par son moyen ». Quel contraste il y a entre cette petite fille et son maître ! Le chef des armées de Syrie se présente à nous comme la personnification de ce qui est grand selon le monde ; il possédait quant à ce monde tout ce que son cœur pouvait souhaiter — mais cet homme fort et vaillant était lépreux : la main de Dieu s’était appesantie sur lui en jugement. Quant à la petite fille, elle avait été arrachée à son pays et à sa parenté, et emmenée de la terre de son Dieu et de ses frères pour être captive chez des étrangers. Il est difficile de se représenter des circonstances plus malheureuses que celles de cette jeune fille. Mais l’esclave avait apporté avec elle, dans la terre étrangère, un secret, un trésor qui firent d’elle un instrument de bénédiction pour Naaman et pour toute sa maison : elle portait avec elle le secret de Dieu, le trésor de Sa connaissance. Le capitaine syrien, quelque puissant qu’il fût, ne pouvait se débarrasser du mal sous la puissance duquel il dépérissait de jour en jour, et toutes ses richesses ne réussissaient pas à lui procurer un soulagement réel. Mais la petite fille captive connaissait Dieu et le prophète par lequel Il agissait si glorieusement en Israël dans ce temps-là ; et un jour elle dit à sa maîtresse : « Je souhaiterais que mon seigneur se présentât devant le prophète qui est à Samarie, il l’aurait aussitôt délivré de sa lèpre » ! Quelle touchante simplicité de foi ! La jeune fille connaissait le prophète, et sans doute aussi le Dieu du prophète ; et sans hésitation, elle croit que non seulement il aura le pouvoir, mais aussi la volonté de guérir son maître. Il est vraiment beau de voir la foi s’épancher ainsi ! Les paroles de la jeune fille sont comme le soupir spontané de son cœur, affligé par la condition désespérée de son maître — condition pour laquelle il n’y avait en effet aucun remède que ce secret qu’elle avait apporté avec elle dans cette terre étrangère. « Plût à Dieu que mon seigneur se présentât au prophète qui est à Samarie » ! Que de foi et de sympathie dans ces paroles ! Quelle expression de la pensée de Christ dans un cœur chrétien, devant le péché et la misère qui l’entourent ! Le péché et la misère nous environnent de toutes parts, et trop souvent, hélas ! c’est avec la plus froide insensibilité que nous nous en apercevons : S’il arrive même que nos cœurs se fondent, combien peu nous avons de cette foi qui place Jésus en présence de tout ce mal. Nos esprits et nos cœurs sont-ils assez remplis de Jésus, notre prophète, notre sacrificateur, l’objet de tout le bon plaisir du Père, pour que de temps en temps du moins, il nous arrive de nous écrier involontairement devant une âme en souffrance : Plût à Dieu que vous connussiez Jésus ! Plût à Dieu que vous allassiez à Jésus, que vous fussiez avec Lui ! Mes frères, portons-nous avec nous, chaque jour de notre vie, la conscience que nous possédons en Jésus le remède à tous les maux, la guérison pour toutes les douleurs ? Pauvre pécheur, si seulement tu Le connaissais ! C’est Lui qui guérit toute infirmité, Lui qui adoucit toute affliction ; c’est Lui qui est la plénitude de la vie et de la joie éternelles. Ah ! puissiez-vous le connaître aussi ! Je ne dis pas que, comme Il a guéri Naaman de sa lèpre, Il vous délivre maintenant de vos maux corporels, qu’Il allège les circonstances temporelles dans lesquelles vous vous trouvez, ou qu’Il vous place dans une position de bonheur et de prospérité terrestres : je ne peux rien vous promettre de semblable de Sa part, mais Il vous réserve des dons bien meilleurs.

Quand Jésus était ici-bas dans l’humiliation, Il guérissait les maladies du corps de ceux qui venaient à Lui ; et lorsque Jean le baptiseur envoya vers lui ses disciples pour lui demander : « Es-tu celui qui devait venir, ou devons-nous en attendre un autre ? ». Il répondit et leur dit : « Allez, rapportez à Jean les choses que vous voyez et que vous entendez : les aveugles voient et les boiteux marchent, les lépreux sont nettoyés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et l’évangile est prêché aux pauvres ! ». Mais quelle fut la fin de tout cela ? Le monde sollicité par ces preuves d’amour, sollicité par l’amour du Dieu qui lui envoyait Son Fils, et par les actes de miséricorde du Sauveur pendant Son séjour ici-bas, le monde a rejeté le Fils unique de Dieu et L’a mis à mort, mettant ainsi le comble à sa profonde, implacable et irrémédiable méchanceté. Alors le monde a été abandonné au jugement. Un pareil état de choses peut vous faire frémir peut-être, mais le Seigneur Lui-même, anticipant le moment de Sa réjection finale, dit : « Maintenant est le jugement de ce monde ! ». Jusqu’alors le monde avait été mis à l’épreuve : aucun moyen qui eût été capable d’agir sur la nature morale de l’homme et de la relever, n’avait été épargné ; mais tout n’avait abouti qu’au rejet et à la crucifixion du Fils de Dieu. La preuve que le monde était complètement perdu était maintenant publiquement établie, il n’y avait plus rien à faire ; la sentence était prononcée, elle n’avait plus qu’à être exécutée. Une voie de salut reste ouverte, il est vrai : le sang répandu par la main des pécheurs apporte une pleine rémission, une justice parfaite, une joie céleste et la vie éternelle à quiconque croit au témoignage que Dieu a rendu au sujet de Son Fils. Mais quant « aux autres », la sentence est déjà prononcée, et ils sont placés sous la condamnation. « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle, mais celui qui ne croit point est déjà condamné, et même la colère de Dieu demeure sur lui ».

Dieu agit maintenant en bénédiction au milieu de ce monde. Son but n’est pas de délivrer le monde de la misère sous laquelle il gémit, mais d’en retirer des pécheurs par la prédication de l’évangile. Plus tard, Il fera de cette terre un paradis de joie lorsqu’Il l’aura délivrée de la corruption par les jugements qui accompagneront la seconde venue du Christ. Alors au temps du rétablissement de toutes choses, la malédiction sera levée, les soupirs et la douleur cesseront, et la réjouissance s’étendra partout. Mais maintenant le monde est sous la sentence qui a été prononcée contre lui, attendant l’heure de la rétribution, où le Seigneur sera révélé du ciel avec les anges de sa puissance, en flammes de feu, exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent point Dieu, et contre ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus Christ. L’exécution de la sentence est encore différée cependant, afin que, par la prédication de l’évangile, le Saint Esprit puisse attirer à Jésus le cœur des pécheurs, pour qu’ils soient délivrés du présent siècle mauvais et des jugements qui attendent le monde ; pour que dès à présent, ils soient un en Jésus, en acceptation, en joie et en espérance — et pour que lorsqu’Il apparaîtra, ils apparaissent aussi avec Lui en gloire. Ainsi donc, mes frères, même pendant que nous L’attendons, nous avons une assurance de son amour, une connaissance de Lui-même, et une participation à Sa joie, qui nous soutiennent au milieu de tous les maux de la vie présente. C’est pourquoi Paul peut défier toutes choses, mort, vie, anges, principautés, puissances, choses présentes et choses à venir, de le séparer de l’amour de Dieu en Jésus Christ ! Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Tout ce qui peut effrayer le cœur : la tribulation, la détresse, la persécution, la famine, la nudité, le péril, l’épée, tout cela est impuissant, et l’apôtre peut s’écrier : « Au contraire, en toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car je suis assuré que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni choses présentes, ni choses à venir, ni puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur ». Le bonheur qui s’exprime dans ce chant de triomphe, n’est-il pas infiniment plus précieux que ne le serait la guérison de maux corporels ou une amélioration dans les circonstances de cette vie ? Les hommes font de vains efforts pour se créer une existence selon leur cœur, mais celui qui connaît Christ, possède un trésor qui non seulement fait que l’esprit est satisfait des circonstances au milieu desquelles il se trouve, mais encore élève l’âme au-dessus de toutes les circonstances dans la communion de la joie et de la bénédiction de Christ, et dans la communion de la joie du Père en Lui. Ce bonheur dans « l’excellence de la connaissance de Jésus Christ, notre Seigneur », s’épanche au dehors ; il sollicite et persuade les hommes ; il fait dire avec Paul devant Agrippa : « Plût à Dieu que non seulement toi, mais aussi tous ceux qui m’entendent aujourd’hui, devinssent de toutes manières tels que je suis, hormis ces liens » (Act. 26, 29) ! — Oui, plût à Dieu que vous qui lisez ces lignes, vous le connussiez tous, et que ceux qui déjà le connaissent, le connussent davantage !