Messager Évangélique:Les questions du cœur

De mipe
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

La reine de Sheba nous fournit une image de l’état d’âme de quelqu’un qui, quelque grandes et étendues que soient ses propres ressources, fait l’expérience qu’elles sont insuffisantes pour répondre aux questions et aux doutes qui s’élèvent dans son cœur, questions que nul ne peut résoudre, si ce n’est celui « qui nous a été fait de la part de Dieu, sagesse, justice, sanctification et rédemption » (1 Cor. 1, 30).

Le cas du jeune homme qui, ne sachant comment obtenir la vie éternelle, cherche le Seigneur pour apprendre de Lui ce qu’il faut faire pour en hériter (Marc 10), forme un contraste avec le précédent, bien qu’il y ait aussi de l’analogie entre eux. La reine de Sheba et le jeune homme cherchent l’un et l’autre un Salomon ; tous deux sentent qu’ils en ont besoin, mais la première trouve en lui tout ce qu’il faut pour satisfaire son cœur, tellement « qu’elle en est toute ravie en elle-même », tandis que le jeune homme, bien qu’il ait quelque conscience de la grandeur de Celui auquel il s’adresse, trouve que c’est un trop grand sacrifice que de renoncer à tout ce en quoi il a mis sa confiance, pour suivre le Seigneur. C’est-à-dire qu’il ne voit pas en Lui cette gloire et ce bonheur suprême qui (ainsi qu’à Paul) lui aurait fait estimer tout ce qu’il possédait comme des « ordures » en comparaison de cette gloire, laquelle, s’il l’eût contemplée, l’aurait « tout ravi en lui-même », comme la reine de Sheba.

Dans la pratique, nous sentons tous que nous avons besoin de Christ, quelles que soient nos ressources naturelles ; la question est de savoir comment nous Le cherchons. Le cherchons-nous comme la reine de Sheba cherchait Salomon, ou comme le jeune homme cherchait Celui qui est plus grand que Salomon ? C’est la réponse à cette question qui déterminera le résultat de notre recherche. Si, comme la reine de Sheba, je commence par m’entretenir avec Lui de tout ce qui est dans mon cœur, Sa joie sera la mienne ; mais si je ne me confie pas en cette sagesse que je cherche à intéresser en ma faveur ; si je ne peux pas Lui ouvrir tout mon cœur, je ne recevrai qu’un soulagement imparfait, et en raison de l’imperfection de ce soulagement, je serai de mon côté incapable de fixer mon cœur et mon attention sur Celui qui pourrait me donner un plein soulagement, et partant, je serai incapable de m’intéresser à Ses voies et à ce qu’Il fait ; attendu que, pour pouvoir m’y intéresser, il faut que les besoins de mon âme soient satisfaits.

Le Seigneur connaît, il est vrai, l’état de mon âme ; mais quand je m’approche de Lui, pour recevoir une réponse à toutes mes questions et un soulagement à toutes mes craintes, il faut que je les répande devant Lui, dans la persuasion intime (pour ainsi dire), que je pourrai discerner comment, dans Sa sagesse, Il traite chacune de ces questions et de ces craintes et quel est le nom qu’Il leur donne. C’est en cela que le jeune homme manqua. Il n’eut point avec Jésus d’entretien à cœur ouvert. La femme samaritaine entra en conversation avec Lui et découvrit qu’Il savait « tout ce qu’elle avait fait ». Cette découverte lui inspira une pleine confiance en Sa sagesse pour répondre au besoin dont Il avait lui-même éveillé le sentiment dans son âme. Pierre est touché par les paroles du Seigneur qui lui révèlent Sa toute-science (Jean 21) : « Seigneur, tu sais toutes choses », s’écrie-t-il, alors il est pleinement restauré. Quant au jeune homme, il demande ce qu’il faut qu’il fasse. Mais la reine de Sheba, la femme samaritaine, et Pierre sentent qu’ils doivent uniquement se confier en la sagesse de Dieu et non en la leur propre, comme le jeune homme.

C’est en Lui, « Dieu manifesté en chair », que mon âme se confie. Je m’entretiens avec Lui de tout ce qui est dans mon cœur, soit comme pécheur réveillé, ainsi que la femme samaritaine ; soit comme disciple, ainsi que Pierre. Dans l’un et l’autre cas, il faut que l’épanchement du cœur se fasse sans réserve ; sans cela l’appréciation et l’attraction, la valeur et l’attrait puissant de Sa faveur ne me seront pas révélés ; et à moins d’éprouver qu’Il a pénétré jusqu’au plus profond de mon cœur et qu’Il a merveilleusement et pleinement répondu à toutes les « questions » provenant de la confusion et du mal qui se trouvent dans ce cœur, je ne pourrai pas me reposer et me concentrer en Lui. Si la connaissance que j’ai de Sa sagesse est faible et bornée, mon appréciation de Sa personne sera aussi faible et bornée, et si je ne L’apprécie pas infiniment plus que toutes choses ici-bas, je retournerai, bien que « tout triste », à ces choses, comme le jeune homme. Mais si mon âme est soulagée et satisfaite par Sa sagesse, sagesse adaptée à tous les besoins de mon cœur, tout ce qui se rapporte à Lui m’occupera et m’intéressera. La reine de Sheba n’avait pas de peine à prendre part à tout ce qui intéressait Salomon ; elle en était tellement remplie qu’il n’y avait plus de place pour le moi ; elle était toute ravie en elle-même. Pierre, de même, ayant éprouvé que le Seigneur suffit à tout pour lui, peut se dévouer à Ses intérêts, à Ses brebis et à Ses agneaux ; bien plus, il trouve plus facile de Le suivre que de L’abandonner. Il n’est pas besoin d’ajouter que l’âme qui suit le Seigneur connaît cette joie et cette allégresse du cœur, qui découle de l’heureuse communion avec Lui dans la participation à tout ce qui L’intéresse ; communion dans laquelle l’âme est introduite par la lumière qui lui révèle la sagesse et la plénitude de Celui qui a répondu à toutes ses questions, à tous ses doutes, ses besoins et sa misère.