Messager Évangélique:Les rationalistes et la Bible
Ils commentent un livre dont ils ne connaissent rien, dont il n’ont même étudié ni l’objet, ni l’importance. C’est une sphère immense embrassant un ensemble de pensée et de plan, qui s’étend depuis la Genèse jusqu’à la fusion du temps et de l’éternité — chacune de ses parties se rattachant l’une à l’autre, et développant toutes les formes de relation entre Dieu et l’homme (historiquement suivies et pourtant réalisées moralement et individuellement) — dans laquelle chaque partie s’adapte à l’autre (comme les morceaux composant une carte découpée) et démontre ainsi la perfection d’un tout complet. Tout le système, dis-je, forme un tout complet, d’une unité absolue, quoiqu’écrit (car les choses furent écrites, comme le démontrent les témoignages les plus certains) à de longs intervalles, dans un espace d’environ mille cinq cents ans, poursuivi à travers toutes les conditions diverses où l’homme puisse être placé, soit d’ignorance, ou de ténèbres, ou de lumière, avec des principes contrastés à dessein (comme la loi et l’évangile) et cependant l’unité parfaite et absolue du tout est toujours maintenue, de même que la relation de toutes ses parties entre elles. Ces sceptiques passent sur tout cela ; ils n’en sentent pas même l’existence. Ils ont à peu près autant de connaissance de la Bible qu’un petit enfant qui prendrait une carte découpée et qui voudrait assembler deux morceaux appartenant aux antipodes, parce que l’un et l’autre sont coloriées en rouge, et qu’il serait très joli de les réunir.
Ce qu’il m’importe de savoir, c’est quel est ce Dieu qui s’occupe de nos actions, de nos paroles et de nos pensées ? Est-Il un juste juge ? Selon quelle règle juge-t-Il ? Est-Il amour ? Quand la conscience dit à un homme qu’il a péché — quand quelque pauvre misérable sent amèrement ce qu’il a fait, quelle ressource y a-t-il pour lui ? Comment sa conscience peut-elle être purifiée ? Comment peut-il arriver à être heureux avec le Dieu qu’il a offensé ? En un mot, quel est le Dieu qui s’occupe en effet de mes pensées mêmes ? Voilà le point qu’il importe de connaître, car il y a dans l’homme la conscience que Dieu s’occupe ainsi de lui. Mais de quelle manière ? Et quel est-Il, Celui qui s’en occupe ? Pour le savoir nous avons besoin d’une révélation. La révélation me donne la réponse pour ma conscience et pour mon cœur. J’ai besoin d’une certitude quant à ce que Dieu est pour répondre au besoin de mon âme, et je sais ce qu’Il est par la révélation qu’Il a faite de Lui-même en Christ. Là je trouve un amour parfait envers moi en tant que pauvre pécheur, et de cette manière j’ai la possibilité d’être vrai et droit dans une âme qui a la conscience du péché. Là je trouve que cet amour est en accord avec le maintien, de la part de Dieu, de Sa justice absolue et de Sa haine absolue du péché ; mon âme a appris qu’Il doit les maintenir, et mon cœur — maintenant renouvelé en connaissance — désire qu’Il les maintienne, et ne pourrait le reconnaître comme le Dieu que je désire, s’Il ne les maintenait pas. En Christ je suis amené à Le connaître en jouissant d’une paix parfaite ; il n’y a rien autre qui pût m’amener à Le connaître ainsi, et à L’aimer, et à marcher avec Lui comme avec un Dieu que je connais et qui m’aime.