Messager Évangélique:L’Agneau
On voit souvent des gens s’occupant des choses saintes, des précieuses vérités de l’évangile, et dont le cœur reste sec et froid. C’est que la personne de Christ n’est pas vivante devant elles, elle est voilée à leurs yeux ; et ces gens font l’expérience que la seule connaissance intellectuelle des vérités chrétiennes, quelque précieuse qu’elle soit, n’a guère de puissance sur nos cœurs et n’en peut guère avoir sur notre marche.
La Parole nous présente la personne de Christ sous une foule de symboles, d’images et d’aspects, mais qu’Il nous apparaisse comme un berger, ou un lion, ou un agneau, nos cœurs ne peuvent que L’admirer, s’y attacher, L’aimer, L’adorer ! Contemplons-Le un instant sous ce dernier caractère, comme l’Agneau, l’Agneau de Dieu.
Et remarquons d’abord que Pierre, parlant du sang de cet Agneau, dit « que c’est un agneau sans défaut et sans tache ». Remarquez aussi que, dans l’Apocalypse, Il a « sept cornes et sept yeux ». Tel est l’Agneau que Dieu s’est choisi pour le sacrifice. Oh ! oui, en effet, quand nous regardons bien, quelle perfection dans la personne de Jésus ! En Lui il n’y a pas seulement absence complète de défaut, de tache, de péché, mais quelle plénitude de sagesse, d’intelligence, de puissance, de divinité ! Non seulement il ne sort de Sa bouche aucune fraude, mais la grâce et la vérité découlent de Ses lèvres par torrents ! Ce n’est pas ce qu’Il n’est pas qui rend cet Agneau précieux, c’est ce qu’Il est.
Mais voyez ! Cet agneau sans tache est mené à la boucherie ! Quel usage fait-Il de ses cornes, symboles de Sa toute-puissance ! Aucun. Il se laisse prendre ; Il se laisse lier, Il se laisse insulter, Il se laisse battre, Il se laisse cracher au visage, Il se laisse déchirer, couronner d’épines et traîner devant des juges iniques. Il n’ouvre pas la bouche ! C’est l’Agneau de Dieu ! Et voilà ! on L’immole ! On meurtrit Son corps ! On Le cloue sur un bois maudit ! On Lui perce les mains et les pieds. Le voilà au rang des malfaiteurs, des brigands ! On se rit de Sa douleur ! On branle la tête, et on dit avec ironie : « Qu’il descende maintenant de la croix ! ». Mais pour Lui : « Père, pardonne-leur ! ». Il ne pense même pas à Sa douleur ! Tant de honte, d’ignominie et de cruauté, n’a point tari l’océan de grâce qu’il y avait dans Son cœur.
Et pourtant cet Agneau ainsi maltraité, est sans défaut, sans tache, sans péché ! Et pourtant Il est tout-puissant ! Les légions des anges sont à Son commandement ! Il a, d’un mot, guéri d’innombrables malades, ressuscité des morts, calmé la tempête, fait tomber à la renverse toute la troupe de brigands venue pour Le prendre…
Pourquoi donc meurt-Il ?
Ah ! mais regardez quel horrible fardeau pèse sur Lui ! C’est comme une montagne qui s’élève jusqu’au ciel, car c’est l’amas épouvantable de nos souillures, de nos iniquités et de nos crimes ; nos péchés sont liés sur Son cou ; Il les porte en Son corps sur le bois. Voilà pourquoi Il marche résolument au supplice ! Car si dans la mort de cet Agneau sans défaut, vous voyez, d’un côté, l’iniquité de l’homme telle qu’elle est, dans toute sa laideur ; de l’autre, voyez comment la justice et l’amour de Dieu y éclatent. Car « Dieu a constaté son amour à lui envers nous, en ce que lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous ». « Par ceci nous avons connu l’amour, c’est que lui a laissé sa vie pour nous ». « Christ nous a aimés et s’est donné lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en odeur de bonne senteur ». « Il est navré pour nos forfaits ! Il est froissé pour nos iniquités ! ». Il meurt pour nos offenses. Mais maintenant que Son sang a coulé, où sont toutes ces choses, ces souillures, ces péchés ? Oh ! devant le sang de cet Agneau, ils ont tous été effacés, dissipés comme un léger nuage devant le soleil. L’Agneau a aboli le péché par le sacrifice de Lui-même. C’est l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Et dans Ses plaies nous avons une guérison parfaite, radicale, éternelle. Le châtiment tombé sur Lui, nous crie : Paix ! paix ! car Il a fait la paix par le sang de Sa croix !
Maintenant, portons nos regards dans le ciel. Une voix dit à Jean : « Monte ici et je te montrerai les choses qui doivent arriver après celles-ci : Et sur-le-champ, nous dit Jean, je fus en esprit, et voici, un trône était placé dans le ciel, et sur le trône quelqu’un était assis ». Et qu’est-ce que Jean voit et entend quand il est là ? Il voit un trône, quelqu’un sur le trône, et autour du trône, il voit d’autres trônes sur lesquels des anciens sont assis ; il entend des tonnerres, il voit des éclairs, et quoi encore ? « Et je vis, au milieu du trône et des quatre animaux, et au milieu des anciens, un Agneau qui se tenait là comme immolé, ayant sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés sur toute la terre. Et il vint et prit le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône. Et lorsqu’il eut pris le livre, les quatre animaux et les vingt-quatre anciens tombèrent sur leurs faces devant l’Agneau, ayant chacun des harpes et des coupes d’or pleines de parfums qui sont les prières des saints. Et ils chantent un nouveau cantique, disant : Tu es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé et tu nous a achetés pour Dieu par ton sang… » etc. Puis les myriades de myriades, les milliers de milliers : « Digne est l’Agneau qui a été immolé de recevoir puissance, et richesse, et sagesse, et force, et gloire, et honneur, et louange ! ». Et toute créature dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer : « À celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau louange, honneur, gloire et force aux siècles des siècles ! ».
Oh ! quel contraste, quelle opposition entre le ciel et la terre ! Ici-bas peuples et rois ont consulté ensemble contre l’Agneau ; ici-bas des taureaux mugissent et des chiens hurlent contre Lui — des voix s’élèvent pour Le flétrir et Le maudire — au ciel toute créature se prosterne devant Lui, L’adore et Le loue ! Ah ! puissent nos cœurs, dès à présent, être en harmonie avec ceux du ciel, et dire les louanges de l’Agneau ! Puissions-nous aussi marcher sur Ses traces, portant notre croix sans nous plaindre,
Souffrant sans murmure
La croix la plus dure,
nous souvenant bien « que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir qui doit être révélée en nous ».