Traité:À mes frères

De mipe
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H. Rossier

16 novembre 1921

La pensée de m’en aller pour être avec le Seigneur m’est très douce, sans rien qui vienne la troubler. C’est la paix avec Dieu. Malgré de très heureux liens de famille, elle n’est accompagnée d’aucun regret, et Dieu sait si j’aime tous les miens et tous les frères, et si j’apprécie leur affection. S’il n’y a aucune amertume en quittant les personnes, à bien plus forte raison n’y en a-t-il aucune en quittant les choses d’ici-bas. La seule qui ait pu me causer quelque regret était l’interruption du travail commencé ; mais, quant à mon travail spécial pour Son Assemblée, j’ai pleine confiance que le Seigneur y pourvoira en suscitant jusqu’à Son retour des instruments propres à cette tâche. Il a déjà pourvu à la plus importante publication, celle des Saintes Écritures. Quant aux « Études sur la Parole », je constate avec joie qu’il ne reste plus aucun volume à compléter et à corriger d’après la dernière édition anglaise, en sorte que le travail sera désormais facile et devra se borner à la simple réimpression des divers volumes de cet ouvrage à mesure qu’ils seront épuisés.

Il est une chose que je désire réaliser toujours plus, comme prélude à la félicité éternelle, c’est la présence personnelle du Seigneur, en un temps où nous ne Le voyons pas encore — Sa présence exprimée par ces mots : « Tu es avec moi ». Je crois que c’est cela que nous devons tous rechercher.

Je laisse à tous mes frères cette parole : Colossiens 3, 13-15. Je laisse aux frères, occupés à l’œuvre, cette autre parole : Romains 12, 3.

En ce qui me concerne, je désire les remercier tous pour leur long support, pour leur constante affection, augmentée encore de toute leur affection envers mes bien-aimés.

Il me reste à demander pardon à tous ceux que j’ai pu blesser ou offenser pendant ma longue carrière, ou envers lesquels j’ai souvent manqué de support.

Que le Seigneur suscite parmi les jeunes frères des cœurs dévoués, nourris de Sa Parole, persévérant dans la prière pour s’employer à Son œuvre, serviteurs de l’Assemblée, pleins de zèle pour l’évangile, d’énergie pour le combat, et qu’ils soient gardés sans broncher jusqu’au jour de Christ.

En terminant, je désire mettre les frères tout particulièrement en garde contre deux dangers : le premier, celui de la mondanité qui se montre aujourd’hui dans l’intérêt pour les choses du monde, en proportion duquel décroît l’intérêt pour la Parole — le second, le latitudinarisme[1] qui serait la ruine absolue du témoignage que le Seigneur nous a confié. L’amour fraternel est d’autant plus vrai, qu’il se lie à une marche plus étroite, c’est-à-dire à la stricte obéissance à toute la Parole de Dieu. Ces choses sont le vœu ardent de votre faible frère en Christ.

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22 avril 1924

N’oubliez pas, chers frères, que, quelles que soient les divisions que l’ennemi a semées parmi nous, à notre propre et profonde humiliation, notre témoignage est à l’unité du corps de Christ, et que tout ce qui tendrait à nous accommoder aux diverses sectes indépendantes de la chrétienté, serait la négation absolue et la perte de ce témoignage.



  1. Relâchement dans les principes chrétiens.