Enracinés et édifiés en Lui — Christ — La position du croyant en Christ

Christ est là, au ciel, agréé de Dieu, à cause de l’œuvre qu’Il a accomplie, et c’est là ce qu’il me faut. La justice a été montrée en ceci, savoir que Christ est assis à la droite de Dieu. Dieu L’a pris hors du monde, Il m’en sort aussi, et me dit : La justice est là à ma droite. Là est ma justice.


Ensemble avec Christ, sur la croix, dans le tombeau et dans les lieux célestes ! Ainsi, le Seigneur glorifié peut partager avec tous les croyants la victoire de Sa croix, la puissance de Sa résurrection et la plénitude de Sa vie glorieuse.


Être en Christ, c’est être là où Christ se trouve, c’est être ce qu’Il est, c’est partager ce qu’Il possède.

Être en Christ, c’est être dans les lieux célestes, ce n’est donc que dans les lieux célestes que le chrétien est vraiment chez lui. Il est pèlerin sur la terre ; sa patrie est le ciel.

Être en Christ, c’est être ce qu’Il est. Christ est la tête, le chrétien est l’un des membres du corps ; tête et corps ont une seule et même vie. Ainsi la même vie anime Christ dans les lieux célestes et le chrétien sur la terre.

Être en Christ, c’est avoir part aux richesses de Christ. Tout ce qu’Il possède, nous le possédons aussi. Toutes les bénédictions spirituelles, la joie, la paix, la victoire, la puissance, la sainteté sont à nous, en Christ, dès cet instant. Enfants de Dieu, nous sommes Ses héritiers, cohéritiers de Christ, de sorte que tout ce que le Père a donné au Fils, le Fils le partage avec nous. « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Éph. 1, 3). « Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? » (Rom. 8, 32).


Nous sommes élus en Christ, avant la fondation du monde [Éph. 1, 4]. Nous appartenons, dans les conseils de Dieu, à un système établi par Lui en Christ avant que le monde existât, système qui n’est pas du monde quand celui-ci existe, et qui subsistera après que la figure de ce monde aura passé. Notre place en Christ nous a été donnée avant que le monde existât. « Dieu… nous a sauvés et nous a appelés d’un saint appel, non selon nos œuvres, mais selon son propre dessein et sa propre grâce qui nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps des siècles, mais qui a été manifestée maintenant par l’apparition de notre Sauveur Jésus Christ » (2 Tim. 1, 9-10). « L’espérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles » (Tite 1, 2).


Nous avons une vie, mais c’est en Christ ; cette vie est cachée avec Lui, en Dieu, en sûreté dans son éternelle source. Elle a le sort de Christ en qui nous la possédons. Il est caché en Dieu, ainsi aussi est notre vie : quand Christ apparaîtra, nous apparaîtrons aussi avec Lui. Compter sur le Seigneur toujours présent, c’est la sainteté. Cette grâce de la foi est la chaîne qui lie l’âme à Christ et fait que le Sauveur et le racheté font un. Un canal est alors ouvert par lequel la plénitude de Christ est répandue abondamment en nous. Le sarment stérile devient une portion du cep fécond. Une seule et même vie circule dans la plante entière.


Ne cherchons rien hors de Christ, mais réjouissons-nous d’être nous-mêmes en Lui, un avec Lui et par conséquent, un avec toute Sa plénitude. N’attendons pas que la foi produise la sainteté, mais réjouissons-nous de la parfaite sainteté en Christ comme d’un fait ; réalisons qu’étant un avec Lui, d’une manière inséparable, cette sainteté est la nôtre et, acceptant ce fait, nous en constaterons la réalité.


Je n’ai pas à faire de moi un sarment. Je le suis, du moment que Jésus me le dit. Je suis une partie de Lui-même ; à moi de le croire et d’agir en conséquence. Je suis un membre de Christ, et je puis prendre de Sa plénitude tout ce dont j’ai besoin.


Quelle chose merveilleuse d’être réellement un avec un Sauveur ressuscité et glorieux, d’être un membre de Christ ! Pensons à ce que cela implique. Christ peut-Il être riche et moi, pauvre ? La Tête peut-elle être bien nourrie et le corps, mourir de faim ?


Toutes les choses qui nous rendront heureux dans le ciel, nous les possédons dès maintenant. Si vous désirez savoir ce qui rend un chrétien heureux dans la vie et dans la mort, c’est le fait que le Christ qu’il possède aujourd’hui est le même Christ qu’il aura dans le ciel. Il est chez lui là où Celui qu’il aime et connaît le mieux, se trouve déjà.


Il n’est pas possible que le Chef et les membres soient acceptables dans des mesures différentes. La Tête et les membres sont un. Cette vérité est à la fois le fondement de la confiance la plus haute et de l’humilité la plus profonde : elle donne la plus entière certitude, « toute assurance au jour du jugement » (1 Jean 4, 17), attendu qu’il est impossible qu’il soit mis quoi que ce soit à la charge de Celui auquel nous sommes unis ; et elle nous donne un profond sentiment de notre néant, attendu que notre union avec Christ est fondée sur la mort de la nature humaine et sur l’abolition complète de tous ses droits et de toutes ses prétentions.


Il y a dans notre cœur une tendance continuelle à faire reposer notre paix et notre acceptation sur quelque chose qui est en nous ou qui vient de nous, bien que nous admettions que ce « quelque chose » soit un fruit du Saint Esprit. De là vient que nous regardons constamment en nous-mêmes, tandis que le Saint Esprit voudrait toujours nous faire regarder en dehors de nous. La position du croyant ne dépend pas de ce que lui est, mais de ce que Christ est. S’étant approché de Dieu « au nom de Jésus », il est identifié avec Lui et accepté en Son nom, et il ne peut pas plus être rejeté que Celui au nom duquel il s’est approché de Dieu. C’est notre heureux privilège de pouvoir, dans la confiance de la foi, renvoyer toute accusation et tout accusateur à Christ et à l’expiation qu’Il a accomplie. Tout, pour nous, découle de Lui. Nous nous glorifions en Lui continuellement. Nous n’avons aucune confiance en nous-mêmes, mais en Celui qui a accompli toutes choses pour nous. Nous nous attachons à Son nom ; nous nous confions en Son œuvre ; nos regards sont arrêtés sur Sa personne, et nous attendons Son retour.


Inséparablement uni à Christ, le croyant partage nécessairement son acceptation auprès de Dieu et son rejet par le monde. Ces deux choses vont ensemble : la première nous constitue adorateurs et citoyens du ciel ; la seconde nous constitue témoins et étrangers sur la terre ; la première nous introduit au-dedans du voile ; la seconde nous fait sortir hors du camp ; et l’une est aussi parfaite que l’autre.


La connaissance de notre position, absolument parfaite et établie en Christ, est la chose même dont le Saint Esprit se sert pour nous exciter à tendre vers la perfection pratique. Nous ne devons jamais mesurer notre position par notre état ; mais, au contraire, toujours juger notre état par notre position. Abaisser la position à cause de l’état, c’est donner le coup de mort à tout progrès dans le christianisme pratique.


Le croyant est « mort au péché ». Comment ? Il est mort en Christ. Par nature, il était mort dans le péché. Par grâce, il est mort au péché. Quels droits peut-on avoir sur un homme mort ? Aucun. « Christ est mort une fois pour toutes au péché » et le croyant est mort en Lui. « Or si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ ayant été ressuscité d’entre les morts, ne meurt plus ; la mort ne domine plus sur lui. Car en ce qu’il est mort, il est mort une fois pour toutes au péché, mais en ce qu’il vit, il vit à Dieu » (Rom. 6, 8-10). Que résulte-t-il de tout cela pour les croyants ? « De même, vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (v. 11). Telle est, devant Dieu, la position inaltérable du croyant, de sorte qu’il a le saint privilège de jouir de la délivrance du péché, en tant que dominateur sur lui, quoique le péché habite encore en lui.


Le chrétien possède la nouvelle nature, qui ne peut aucunement produire les fruits de la vieille nature. Christ ne pèche pas ; Sa vie en nous ne peut pécher. Celui qui demeure en Lui ne pèche pas. « Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, car la semence de Dieu demeure en lui, et il ne peut pas pécher, parce qu’il est né de Dieu » (1 Jean 3, 9).


Comment Jésus nous donnerait-Il ce commandement : « Demeurez en moi » [Jean 15, 4], sans nous assurer la grâce et la puissance de le faire ?


La vie en Christ est une source inépuisable de bonheur. À mesure que Christ prend plus pleinement possession de l’âme, elle entre dans la joie de son Seigneur qui devient la sienne à toujours. La joie est un trait caractéristique de celui qui vit en Christ, et nous savons tous en apprécier la valeur ; elle est la meilleure preuve que le cœur est réellement satisfait. Aussi n’y a-t-il pas, chez le chrétien, d’attrait plus irrésistible, de prédication plus persuasive et qui manifeste mieux au monde la réalité de l’amour divin, que le rayonnement de cette joie, triomphant des épreuves de la vie. Pour le bien même du croyant, elle est un élément indispensable ; car la joie du Seigneur est sa force [Néh. 8, 10]. En elle se retrempent sa confiance, son courage et sa patience. Avec un cœur joyeux, aucun travail ne lasse, aucun fardeau n’accable, et Dieu Lui-même est notre force et notre chant de victoire.