Enracinés et édifiés en Lui — Marcher en Christ — L’amour

L’amour n’est ni aveugle ni faible. Seulement, au contraire de notre cœur naturel, il ne se plaît jamais à découvrir le mal et à le publier ; il ne le suppose pas ; quand il le trouve sur son chemin, il en est affligé et, au lieu de l’exposer à la malignité publique, il en cherche le remède. Mais il ne le traite jamais avec indifférence. Il en supporte les conséquences qui l’atteignent personnellement sans se plaindre ni se venger. En aucun cas, il ne s’y associe.


L’amour sert, l’amour s’humilie, prend volontairement la position la plus vile (la plus vile selon l’orgueil de l’homme), pour servir, et y trouver ses délices. Christ a agi par amour, Christ a voulu servir, Christ a voulu prendre la place la plus basse — Lui qui pouvait s’humilier ; — et nous ?


Étant le déploiement de la nature divine en nous et ce qui maintient le cœur dans la communion de Dieu Lui-même, l’amour est le lien de la perfection [Col. 3, 14], le vrai moyen de sainteté. Le cœur est, par lui, retenu loin de la chair et de ses pensées, dans la pure lumière de la présence de Dieu.


L’amour fait surmonter les difficultés, les persécutions, la frayeur que l’ennemi cherche à produire dans nos cœurs. Si nous sommes occupés de Dieu, heureux en Lui, le poids des afflictions ne se fait pas sentir. La force de Dieu est dans le cœur et nos peines ne sont « qu’une légère tribulation d’un moment » [2 Cor. 4, 17].


La récompense d’aimer, c’est d’aimer encore davantage. Celui qui aime, s’enrichit de ce qu’il donne.


Dieu respecte l’amour qu’Il obtient : car l’amour de Ses créatures est Son plus beau titre de gloire.


Le choix de la seule chose nécessaire est aussi le fruit de notre amour pour Christ. Parce que nous L’aimons, rien ne vaut pour nous autant que Sa présence, et nous choisissons Sa présence. C’est à Lui de décider quelles sont les autres choses qu’Il choisit de nous donner.


Plus encore que notre service, Il désire notre amour.


Si nous aimons Christ véritablement, nous discernons ce qui Lui plaît, Sa volonté, ce qui à Ses yeux a le plus d’importance, et cet amour doit nous aider à toujours choisir le meilleur, à renoncer aux biens secondaires ou à les placer au second plan.


L’amour est la conformité à la nature de Dieu, l’expression vivante de ce que Dieu est, la manifestation d’une participation à Sa nature : on agit, on sent d’après la nature de Dieu. L’amour a sa source au-dedans de celui en qui il agit ; sa force est indépendante des objets dont il s’occupe, et c’est ainsi qu’il peut agir là où les circonstances pourraient produire dans le cœur de l’homme l’irritation ou la jalousie.


Quel objet difforme qu’un chrétien égoïste ! Il est une contradiction constante, un mensonge vivant.