Livre:L’attente actuelle de l’Église/Promesses absolues de bénédictions terrestres faites à Israël-1

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Huitième soirée

Nous avons (Rom. 11, 1) cette question posée par l’apôtre au sujet d’Israël : « Dieu a-t-il rejeté son peuple ? ». Jusqu’au chapitre 8, il a présenté l’histoire de l’homme pécheur, de nous tous, soit Juifs soit Gentils ; il a exposé l’évangile de la grâce de Dieu, la réconciliation de l’homme, sans différences entre Juifs et Gentils, par la mort et par la résurrection de Jésus Christ. Après avoir établi cette doctrine, en montrant qu’elle n’annulait pas les promesses faites à Israël, il commence, au chapitre 9, l’histoire des économies ; il fait connaître la manière dont Dieu a agi envers les Juifs et les Gentils, et, dans ce chapitre 11, il traite la question : Dieu a-t-il rejeté Son peuple ?

Nous avons vu, en étudiant l’histoire des quatre bêtes et aussi celle de l’Église, que les Juifs ont été mis de côté, et que l’évangile est apparu dans ce monde pour sauver les pécheurs, soit Juifs soit Gentils, pour révéler le mystère caché d’un peuple céleste, et pour faire comprendre aux principautés et aux puissances la sagesse de Dieu infiniment diversifiée. Un Juif qui se convertit maintenant, entre dans l’économie de la grâce ; mais là-dessus vient aussitôt la question : Dieu a-t-Il donc rejeté tout Son peuple ?

Il ne s’agit pas ici de Son peuple spirituel : il est question de Son peuple selon la chair, des siens, des Juifs. L’apôtre dit, verset 28 : « Ils sont ennemis en ce qui concerne l’évangile, mais bien-aimés en ce qui concerne l’élection, à cause des pères ». Dans ce chapitre 11, il ne s’agit donc pas de l’évangile, de l’appel des Juifs à la grâce par l’évangile, bien qu’il y eût d’entre ce peuple une élection pour l’évangile ; il s’agit des Juifs comme peuple de Dieu extérieur, des Juifs selon la chair, qui sont ennemis quant à l’évangile, mais bien-aimés à cause des pères en ce qui concerne l’élection.

Est-ce que Dieu l’a rejeté, ce peuple ennemi par rapport à l’évangile ? La réponse de l’apôtre est : « Qu’ainsi n’advienne ! ».

Nous chrétiens, nous nous glorifions de ce principe, que « les dons de grâce et l’appel de Dieu sont sans repentir » ; c’est bien, c’est un principe scripturaire ; mais à qui l’apôtre l’applique-t-il ? Ce n’est pas à nous, c’est aux Juifs. Il est toujours bien important de prendre un passage de la Parole de Dieu dans son contexte, et non pas de l’arracher du terrain où Dieu l’a planté.

Pendant l’économie actuelle, Dieu appelle Son peuple céleste ; Il met de côté, par conséquent, Son peuple terrestre, les Juifs. La nation juive ne doit pas entrer dans l’Église ; « l’endurcissement, au contraire, est arrivé à Israël jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée » ; jusqu’à ce que tous les enfants de Dieu, qui forment l’Église dans cette économie, soient appelés.

Mais Israël sera sauvé comme nation. Le Libérateur viendra de Sion ; Il n’a pas rejeté Son peuple. Ils sont ennemis par rapport à l’évangile, et ils le seront jusqu’à ce que la plénitude des nations soit appelée ; mais le Libérateur viendra. Voilà l’abrégé de ce qui concerne les Juifs.

Du moment qu’on peut dire de l’économie des Gentils, qu’elle n’a pas persévéré dans la bonté de Dieu, on peut dire que tôt ou tard elle sera retranchée : « Bonté envers toi si tu persévères dans cette bonté ; autrement, toi aussi tu seras coupé » (v. 22).

La racine de l’olivier n’est pas seulement Israël sous la loi ; loin de là, c’est Abraham, à qui a été adressé l’appel de Dieu. C’était la vocation d’un seul homme, séparé, élu, dépositaire des promesses ; le choix tombait sur Abraham, et sur la famille d’Abraham selon la chair. Israël a servi d’exemple, comme dépositaire des promesses et de la manifestation de l’élection de Dieu ; maintenant, c’est l’Église.

Pour vous faire comprendre cette racine des promesses, qui est Abraham, je dirai quelque chose sur la suite des économies qui ont précédé.

Premièrement, à la chute de l’homme, nous le voyons laissé à lui-même. Quoique non sans témoignage, il n’a point de loi, point de gouvernement, et la suite de cela fut le mal porté au plus haut degré, de sorte que le monde était rempli de violence et de corruption ; alors Dieu le purifie par le déluge.

Ensuite vient Noé. Un changement a lieu ; ce changement, c’est que le droit de vie et de mort, le droit d’exécuter la vengeance, est mis dans la main des hommes : « Celui qui aura versé le sang de l’homme — par l’homme, son sang sera versé ». À cela est ajoutée une bénédiction de la terre plus ou moins grande : « Celui-ci, dit Lémec en parlant de Noé, nous consolera à l’égard du sol que l’Éternel a maudit » ; et Dieu fait une alliance avec Noé et avec la création, alliance en témoignage de laquelle Dieu donne l’arc-en-ciel : « L’Éternel flaira une odeur agréable, et dit : Je ne maudirai plus le sol » (Gen. 8, 21 ; 9, 6, 12 et 13). C’est l’alliance donnée à la terre à la suite du sacrifice de Noé, type du sacrifice de Christ.

Je dirai, en passant, que Noé a manqué à cette alliance, comme a toujours fait l’homme. Au lieu de retirer des bénédictions de la terre, il commence à cultiver une vigne, et il s’enivre. Par sa faute, le principe du gouvernement a également perdu sa force dans ses premiers éléments, et Noé, qui tenait les rênes de ce gouvernement, devient un objet de dérision pour l’un de ses fils.

Nous voyons, dans toutes les économies, la chute immédiate de l’homme ; mais tout ce qui s’est perdu par la folie humaine, sous toutes les économies, sera retrouvé en Christ à la fin : la bénédiction de la terre, la prospérité des Juifs, le gouvernement du Fils de David, la domination du grand roi sur les Gentils, la gloire de l’Église. Tout ce qui a paru et qui a été gâté entre les mains du premier Adam, refleurira dans celles du second Adam, Époux de l’Église, Roi des Juifs et de toute la terre.

Une autre chute, encore plus terrible, eut lieu après ce qui arriva à Noé. Dieu avait fait éclater Ses jugements dans le déluge, et la providence s’était ainsi révélée. Or, qu’a fait Satan ? Satan, tant qu’il n’est pas lié, s’empare toujours de l’état des choses ici-bas. Aussitôt donc que Dieu se manifesta dans ces jugements providentiels, Satan aussi se présenta comme Dieu, il se fit Dieu. N’est-il pas dit que « les choses que les Gentils offrent, ils les offrent au démon et non à Dieu » ? Satan s’est donc fait le Dieu de cette terre. « Vos pères ont habité anciennement au-delà du fleuve, et ont servi d’autres dieux », dit le Seigneur aux Israélites (Jos. 24, 2). C’est la première fois que nous voyons Dieu signaler l’existence de l’idolâtrie. Dès le moment qu’elle eut fait son apparition, Dieu appelle Abraham ; et voici, pour la première fois, l’appel de Dieu à une séparation extérieure par rapport à l’ordre de choses ici-bas, parce que Satan s’étant introduit comme le gouverneur céleste du monde, il a fallu que Dieu eût un peuple séparé des autres peuples, où la vérité pût se maintenir ; et toutes les voies de Dieu envers les hommes roulent autour de ce fait, qu’ici-bas le Seigneur a appelé Abraham et sa postérité pour être le dépositaire de cette grande vérité : Il n’y a qu’un seul Dieu. Par conséquent, tout ce que Dieu fait sur la terre se rapporte, entièrement et directement, aux Juifs comme le centre de Ses conseils terrestres et de gouvernement. C’est ce que vous reconnaîtrez, en lisant Deutéronome 32, 8.

Vous verrez ces deux principes très distinctement présentés dans la Parole : d’un côté, les promesses faites à Abraham sans condition ; de l'autre, Israël les recevant sous condition, et perdant tout. Mais comme Abraham a reçu les promesses sans condition, Dieu ne peut jamais les oublier, quoique Israël y ait manqué après s’être engagé avec condition. C’est un principe important ; car si Dieu eût manqué à Ses promesses envers Abraham, Il pourrait manquer aussi à Ses promesses envers nous.

En Sinaï, Israël prit les promesses sous condition, et y manqua ; mais cela n’a nullement diminué la validité et la force des promesses faites à Abraham, quatre cent trente ans auparavant. Je ne parle pas maintenant de cette promesse spirituelle : « Toutes les nations seront bénies en toi », promesse qui a reçu un accomplissement partiel par l’évangile sous notre économie ; mais je vais vous montrer qu’il y a des promesses faites à Israël, qui reposent sur la même fidélité de Dieu.

Nous commencerons nos citations sur ce sujet par la promesse faite en Genèse 12. C’est l’appel d’Abraham, qui se trouvait alors au milieu de sa famille idolâtre. C’est une promesse très générale, mais qui embrasse les bénédictions temporelles, aussi bien que celles qui sont purement spirituelles. Les deux espèces de promesses se trouvent dans le même verset, également sans condition. La partie spirituelle de la promesse se trouve répétée une fois, une seule fois, au chapitre 22 ; tandis que les promesses temporelles sont souvent répétées. Au chapitre 15, nous avons la promesse de la terre, promesse fondée sur une alliance faite avec Abraham, aussi sans condition ; c’est un don absolu du pays. Il s’y trouve aussi la promesse d’une nombreuse postérité (v. 5 et 18), et même les limites exactes du pays donné (v. 18 et suiv.). Au chapitre 17 versets 7 et 8, la promesse de la terre est renouvelée. Ces promesses sont confirmées à Isaac (26, 3, 4), à Jacob (35, 10-12). Voilà « les promesses faites aux pères », et à Israël aimé à cause des pères, faites à Abraham sans condition aucune, les promesses terrestres comme les promesses spirituelles.

Si l’on dit que les promesses spirituelles sont sans condition, les promesses temporelles sont sans condition aussi. Il y a autant de certitude dans la promesse faite à Abraham : « Je te donnerai ce pays », que dans celles qui nous sont faites, à nous Gentils.

Je ne cite pas la lutte de Jacob. On croit qu’elle était la preuve d’une foi extraordinaire en cet homme : c’est vrai ; mais en même temps c’est une foi qui, exercée après une conduite très répréhensible, a été accompagnée d’une humiliation évidente : c’est Dieu qui a lutté contre lui ; mais Il a soutenu sa foi.

Ainsi Dieu s’est fait « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob », héritiers de Ses promesses, et pèlerins sur la terre.

Nous verrons que Dieu se prévaut de ce nom, pour ainsi dire, sur la terre, et que les fidèles en Israël y puisent toujours les motifs de leur confiance. « Tu diras aux enfants d’Israël, dit-il à Moïse : L’Éternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob, m’a envoyé vers vous ; c’est là mon nom éternellement, c’est là mon mémorial de génération en génération ».

Mais, d’un autre côté, Israël s’est mis en relation avec Dieu d’après un principe qui est l’opposé de tout cela, le principe de la propre justice, le principe de la loi, en vertu duquel, reconnaissant que nous devons l’obéissance à Dieu, nous entreprenons d’obéir par nos propres forces. Car l’histoire du peuple d’Israël est, en grand et même dans le détail de ses circonstances, l’histoire de nos cœurs. Exode 19 : vous allez voir le changement immense qui a lieu dans l’état d’Israël. Jusqu’ici, nous avons vu les promesses sans condition faites à Israël. Si vous parcourez les chapitres de l’Exode, depuis le 15 jusqu’au 19, vous verrez que Dieu leur avait donné toutes choses gratuitement, même malgré leurs murmures : la manne, de l’eau à boire, le sabbat, et qu’Il les avait soutenus dans leur combat avec Amalek en Rephidim. Tout cela, Il le leur rappelle. « Vous avez vu, leur dit-il, comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle, et vous ai amenés jusqu’à moi, et maintenant, si… ».

Voici maintenant, pour la première fois dans les relations de Dieu avec Israël, ce petit mot si : « Maintenant, si vous écoutez attentivement ma voix, vous m’appartiendrez en propre d’entre tous les peuples ; car toute la terre est à moi ; et vous me serez un royaume de sacrificateurs, et une nation sainte ».

Or, dès qu’il y a une condition, c’en est fait de nous, parce que, le premier jour où nous sommes dans cette alliance avec condition, nous ne la gardons pas : voilà la folie d’Israël. En vain Dieu envoie Sa loi, qui est bonne, sainte et juste ; pour un pécheur, Sa loi est la mort, parce qu’il est pécheur ; et, du moment que Dieu nous donne Sa loi et les promesses sous condition d’obéissance à la loi, Il nous les donne non parce que nous pouvons obéir, mais pour nous faire comprendre plus clairement que nous sommes perdus, parce que nous avons violé cette condition.

Les Israélites auraient dû dire : Il est vrai, nous devons t’obéir ; mais nous avons manqué tant de fois, que nous n’osons accepter les promesses sous une telle condition. Au lieu de cela, que disent-ils ? « Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons » ; ils s’engagent à accomplir tout ce que l’Éternel a dit ; ce peuple prend les promesses sous la condition d’obéir exactement. Quelle est la conséquence de cette témérité ? Le veau d’or est fait avant que Moïse soit descendu de la montagne. Quand nous, pécheurs, nous prenons l’engagement d’obéir exactement à Dieu (quoique l’obéissance soit toujours un devoir), et sous peine, si nous n’obéissons pas, de perdre la bénédiction, dans ce cas nous manquons toujours. Il faut que nous disions : « Nous sommes perdus » ; car la grâce suppose notre ruine. C’est cette instabilité totale de l’homme placé sous une condition, que l’apôtre veut démontrer(Gal. 3, 17, 20), lorsqu’il dit : « Le médiateur n’est pas d’un seul » ; c’est-à-dire que, dès le moment qu’il y a un médiateur, il y a deux parties. « Mais » Dieu n’est pas deux, « Dieu est un seul », et quelle est l’autre partie ? C’est l’homme.

Eh bien, il n’y a rien de stable en l’homme ; c’est pourquoi il a succombé sous le poids de ses engagements, et c’est ce qui arrivera toujours. Mais la loi ne peut pas annuler les promesses faites à Abraham ; la loi, qui est venue quatre cent trente ans plus tard, ne peut point abolir la promesse, et la promesse a été faite à Abraham, non pas seulement pour la bénédiction des nations, mais aussi pour assurer le pays et les bénédictions terrestres à Israël.

Le raisonnement de l’apôtre, à l’égard des promesses spirituelles, s’applique également aux promesses temporelles faites aux Juifs. Nous voyons qu’Israël n’a pas pu en jouir sous la loi. En effet, tout fut perdu quand il eut fait le veau d’or. Néanmoins, l’alliance à Sinaï a été fondée sur le principe d’obéissance (Ex. 24, 7). « Et il prit le livre de l’alliance et le lut aux oreilles du peuple ; et ils dirent : Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons, et nous écouterons. Et Moïse prit le sang… ». L’alliance est sanctionnée par le sang sur ce principe : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit. Vous savez que le peuple fit le veau d’or, et que Moïse détruisit les tables de la loi.

Maintenant, Exode 32, vous verrez comment les promesses faites avant la loi furent la ressource de la foi. C’est ce qui soutint le peuple par l’intercession de Moïse, même dans la chute, et vous verrez comment, par le moyen d’un médiateur, Dieu revint à l’homme après sa faute (v. 9-14) : « C’est un peuple de cou roide. Et maintenant, laisse-moi faire, afin que ma colère s’embrase contre eux, et que je les consume ; et je ferai de toi une grande nation. Et Moïse implora l’Éternel : Reviens de l’ardeur de ta colère, et repens-toi du mal que tu veux faire à ton peuple. Souviens-toi d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, tes serviteurs, auxquels tu as juré par toi-même et auxquels tu as dit : Je multiplierai votre semence comme les étoiles des cieux, et je donnerai à votre semence tout ce pays dont j’ai parlé, et ils l’hériteront pour toujours. — Et l’Éternel se repentit du mal qu’il avait dit qu’il ferait à son peuple ».

Voici donc, après la chute d’Israël, Moïse suppliant Dieu, pour Sa gloire, de se souvenir des promesses faites à Abraham, et Dieu se repentant du mal qu’Il voulait faire à Son peuple.

Voyez Lévitique 26. Ce chapitre est une menace de tous les châtiments qui devaient venir sur Israël infidèle (v. 42) : « Je me souviendrai de mon alliance avec Jacob, et aussi de mon alliance avec Isaac et avec Abraham, et je me souviendrai de la terre ».

Voilà comment Dieu revient à Ses promesses faites sans condition longtemps avant la loi. Vous verrez que cela est applicable aux derniers temps.

Il y a deux autres alliances faites avec Israël pendant son séjour dans le désert. Nous avons vu que, l’alliance sous la loi ayant été violée, l’intercession de Moïse donna lieu à une autre alliance, dont nous avons les bases en Exode 33, 14 et 19. Au chapitre 34, 27, l’Éternel dit : « Écris ces paroles ; car, selon la teneur de ces paroles, j’ai fait alliance avec toi et avec Israël ».

Remarquez ici avec toi, car il y a un changement très notable dans le langage de Dieu. Dieu avait toujours dit en Égypte : « Mon peuple, mon peuple ». Du moment qu’ils ont fait le veau d’or, Il ne le dit plus ; Il prend le mot qu’ils ont dit : « Ton peuple ». « Ton peuple, que tu as fait sortir d’Égypte » ; car Israël avait dit : « Ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter du pays d’Égypte » (Ex. 32, 1). Dieu les prend selon leur propre langage. Qu’arriva-t-il alors ? Moïse intercéda, et il ne permit pas en quelque sorte à Dieu de dire : « Ton peuple » ; Moïse Lui dit : « Ton peuple » ; il insiste toujours sur cette expression : « Ton peuple ».

Maintenant, c’est une alliance faite avec Moïse comme médiateur. Voici le principe de la souveraineté de la grâce, principe introduit quand tout était perdu, la condition de la loi ayant été violée. Si Dieu n’était pas souverain, quelle aurait été la conséquence de cette violation ? La destruction de tout le peuple. C’est-à-dire que, bien que la souveraineté de Dieu soit éternelle, elle se révèle lorsqu’elle devient l’unique ressource d’un peuple perdu par ses voies ; et cela a lieu par le moyen d’un médiateur.

Vous verrez encore une alliance, en Deutéronome 28, 69 : « Ce sont là les paroles de l’alliance que l’Éternel commanda à Moïse de faire avec les fils d’Israël, dans le pays de Moab, outre l’alliance qu’il avait faite avec eux à Horeb ». Voici le sujet de cette troisième alliance avec les Israélites : Dieu la traite avec eux, afin que, sous elle, étant obéissants, ils puissent continuer à jouir de la terre.

Ils n’ont pas gardé cette nouvelle alliance ; par conséquent, ils ont été expulsés de leur terre. C’est à l’époque de cette troisième alliance qu’Israël y avait été installé, et, par l’observation de cette alliance, il l’aurait conservée (voyez 29, 9, 12, 13 ; voyez aussi, pour cet appel aux promesses sans conditions, Deut. 9, 5, 27 et 10, 15). Dans Michée 7, 19, 20, nous voyons ces mêmes promesses faites à Abraham, comme la source de l’espérance prophétique. Dans Luc, nous voyons que le fidèle Israélite, Siméon, les rappelle comme le sujet de la confiance d’Israël, qui, par ces promesses, se reposait sur la fidélité de Dieu.

Jusqu’ici, nous avons vu en vertu de quel principe Israël est entré dans la terre de Canaan. Mais nous avons aussi vu qu’avant la loi, Dieu lui avait promis la terre, comme possession perpétuelle, par des alliances et des promesses faites sans conditions ; et c’est par le moyen de ces promesses, par la médiation de Moïse, qu’Israël est épargné, et qu’il jouit enfin de la terre promise par la troisième alliance, faite dans les plaines de Moab.

Après la chute des Israélites dans cette terre promise, reste à appliquer à leur rétablissement à venir toutes les promesses faites à Abraham. Après que ce peuple a manqué de toute manière à Dieu, les prophètes nous feront voir que Dieu lui a promis de le rétablir dans son pays, sous Jésus Christ son roi, rétablissement qui est l’entier accomplissement de toutes les promesses temporelles.

Souvenons-nous, chers amis, que, dans les voies de Dieu que nous venons d’examiner, nous trouvons la révélation du caractère de l’Éternel ; et que, bien que ces choses soient arrivées à Israël, elles sont arrivées de la part de Dieu ; et que, par conséquent, elles sont la manifestation du caractère de Dieu en Israël pour nous. Israël est le théâtre sur lequel Dieu déploie tout Son caractère dans le gouvernement du monde ; il ne s’agit pas seulement d’Israël sous le nom de l’Éternel : il y va de la gloire de Dieu et de l’honneur de Ses perfections. Si Dieu pouvait faillir à Ses dons envers Israël, Il pourrait faillir à Ses dons envers nous.

Nous poursuivrons l’histoire de l’état de ce peuple dans la réunion prochaine.