Livre:L’attente actuelle de l’Église/Promesses absolues de bénédictions terrestres faites à Israël-2
Neuvième soirée
Ce qui arrive aux ossements que voit Ézéchiel nous représente bien clairement ce dont je désire vous parler ce soir ; je veux dire ce que Dieu, dans Sa bonté, fera en faveur d’Israël. En méditant ce sujet, je suivrai la méthode que j’ai toujours suivie, c’est-à-dire que je vous présenterai successivement les témoignages de la Parole de Dieu.
Vous vous rappelez que la dernière fois, en commençant ce sujet, nous avons vu la différence de l’alliance faite avec Abraham et de l’alliance de la loi sur le mont Sinaï, et que, chaque fois que Dieu a voulu faire grâce à Son peuple, Il s’est rappelé l’alliance faite avec Abraham. Nous avons vu aussi qu’Israël a jouit de l’effet des promesses sous l’alliance faite dans le désert, et non sous celle faite avec Abraham, et que, dès lors, Israël, étant placé sous la condition de l’obéissance pour conserver la jouissance des promesses, a tout à fait manqué ; mais que, cependant, grâce à la médiation de Moïse, Dieu a pu bénir ce peuple.
Je vais vous faire voir comment Israël a failli, encore après cela, même en étant placé dans le pays que l’Éternel lui avait donné ; et que Dieu a suscité les prophètes, d’une manière toute particulière, pour le convaincre du péché dans lequel il était tombé ; pour montrer aux fidèles que les conseils de Dieu à l’égard d’Israël ne manqueraient jamais leur effet ; que, par le moyen du Messie, serait accompli tout ce dont Dieu avait parlé, et que c’est justement lorsque Israël aurait failli, que ces promesses de son rétablissement seraient précieuses pour le résidu fidèle de ce peuple.
Rappelez-vous que, dans l’histoire du péché d’Israël sous la loi, nous retrouvons l’histoire du cœur de chacun de nous ; que, si nous nous plaçons devant Dieu, nous verrons qu’il n’y a que la grâce, qui nous est connue par l’œuvre de Dieu, qui puisse, non seulement nous soutenir, mais nous retirer de la situation dans laquelle nous nous trouvons par suite du péché.
Je vais vous faire remarquer la déchéance et la ruine d’Israël, sous toutes les formes de son gouvernement, depuis son entrée dans la terre de Canaan. Vous savez que c’est Josué qui a introduit les Israélites dans ce pays. Le livre de Josué est l’histoire des victoires d’Israël sur les Cananéens, l’histoire de la fidélité que Dieu a montrée dans l’accomplissement de ce qu’Il avait promis à Son peuple. Les Juges et Samuel sont l’histoire de la chute d’Israël dans la terre de Canaan jusqu’à David, mais, en même temps, celle de la patience de Dieu. Voyons d’abord, comment Josué représente aux Israélites leur condition et leur caractère.
Il leur récite (chap. 24) tout ce que Dieu a fait à leur égard, toutes Ses grâces et toute Sa bonté ; alors (v. 16) le peuple répond : « Loin de nous que nous abandonnions l’Éternel ! ». Et (v. 19) Josué dit au peuple : « Vous ne pourrez pas servir l’Éternel » ; et le peuple dit : « Non, car nous servirons l’Éternel ; nous servirons l’Éternel, notre Dieu, et nous écouterons sa voix ». Josué traita donc alliance ce jour-là avec le peuple. Ce capitaine de leur salut les a conduits dans la terre de la promesse ; ils jouissent de l’effet de la grâce, et ils entreprennent de nouveau d’obéir à l’Éternel.
Eh bien, nous voyons, Juges 2, qu’ils y ont complètement manqué. « Je ne chasserai pas vos ennemis de devant vous, dit Dieu, mais ils seront à vos côtés » ; et, verset 11 : « Les fils d’Israël firent ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, et servirent les Baals ; et la colère de l’Éternel s’embrasa contre Israël ».
C’est toujours ce que nous voyons : bienfaits de la part de Dieu, et ingratitude de la part de l’homme.
Citons les passages qui montrent comment Israël a prévariqué sous toutes les formes de gouvernement.
1 Samuel 4, 11. Éli était le souverain sacrificateur, le juge et le chef d’Israël ; mais le péché de ses fils était insupportable, et nous voyons la gloire d’Israël jetée à terre : l’arche de Dieu fut prise et les deux fils d’Éli, Hophni et Phinées, moururent. Versets 18-21 : Éli lui-même mourut, et sa belle-fille nomma l’enfant qu’elle mit au monde, I-Cabod, disant : « La gloire s’en est allée d’Israël ; parce que l’arche de Dieu était prise, et à cause de son beau-père et de son mari ».
Alors Dieu, qui avait suscité Samuel, nommé le premier de tous les prophètes, gouverne Israël par lui ; mais, bientôt après, Israël rejette le prophète (1 Sam. 8, 7) : « Et l’Éternel dit à Samuel : Écoute la voix du peuple en tout ce qu’ils te disent ; car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté, afin que je ne règne pas sur eux. Selon toutes les actions qu’ils ont commises depuis le jour où je les ai fait monter d’Égypte jusqu’à ce jour ». Dieu leur donna donc alors un roi dans Sa colère, et l’on sait ce qui est arrivé à ce roi de leur choix (chap. 15).
1 Samuel 15, 26. Le jugement est prononcé ; et Samuel dit à Saül : « Je ne retournerai point avec toi ; car tu as rejeté la parole de l’Éternel, et l’Éternel t’a rejeté, pour que tu ne sois plus roi sur Israël ».
Ces divers passages montrent qu’Israël a failli, sous le roi, sous le prophète, sous le sacrificateur ; et le voilà ruiné sous le roi qu’il avait choisi.
David est suscité en la place de Saül ; Dieu agissant par grâce fait ce choix ; c’est Lui qui donne à Israël David, type de Christ, selon la chair, et père de Christ.
Ainsi, par la bonté de Dieu, Israël devient extrêmement riche et glorieux sous David et sous Salomon. Mais nous verrons que ce peuple a prévariqué de nouveau sous ces deux princes (1 Rois 11, 5-11). « Et Salomon fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, et il ne suivit pas pleinement l’Éternel ; et l’Éternel eut de la colère contre lui ».
C’est une chose fort triste à voir, comment le cœur de l’homme, dans toutes les circonstances possibles, se détourne de Dieu ; et cela est général ; c’est l’instruction que nous avons à retirer de l’histoire du peuple d’Israël. Vous savez qu’il a été divisé en deux parties, et que les dix tribus sont devenues tout à fait infidèles. Dans la personne d’Achaz, la famille de David, dernier appui humain des espérances d’Israël, a commencé à devenir idolâtre ( 2 Rois 16, 10-14).
2 Rois 21, 11, 14, 15. Le péché de Manassé a mis le comble à toute cette infidélité.
Telle est, en quelques mots, la conduite d’Israël et de Juda même, jusqu’à la captivité de Babylone. L’Esprit de Dieu résume leur histoire, l’histoire de leurs crimes et de Sa patience, dans ces paroles frappantes (2 Chron. 36, 15, 16) : « Et l’Éternel, le Dieu de leurs pères, envoya vers eux par ses messagers, se levant de bonne heure et envoyant, car il avait compassion de son peuple et de sa demeure. Mais ils se moquaient des messagers de Dieu, et méprisaient ses paroles, et se raillaient de ses prophètes, jusqu’à ce que la fureur de l’Éternel monta contre son peuple et qu’il n’y eut plus de remède ».
C’est la fin de leur existence dans cette terre de Canaan, où ils avaient été introduits par Josué. Le nom de Lo-Ammi (pas mon peuple) est enfin inscrit sur eux.
Ayant rapidement parcouru l’histoire de leur déchéance, jusqu’à leur déportation à Babylone, nous avons maintenant à considérer les promesses qui ont soutenu la foi du résidu fidèle de ce peuple, pendant l’iniquité et durant la captivité de la nation.
Il y a une promesse importante à signaler, qui servait comme de seconde base à l’attente des Juifs fidèles. Elle se trouve en 2 Samuel 7, et 1 Chroniques 17. Entre ces deux passages il y a cette différence, que celui des Chroniques s’applique directement à Christ ; et cette différence tient à celle qui existe dans ces livres, dont l’un (Samuel) est historique, et l’autre (les Chroniques), un résumé qui lie toute l’histoire, depuis Adam, dans le sens généalogique à Christ et aux espérances d’Israël, et duquel dont exclues, par conséquent, toutes les prévarications et chutes des rois d’Israël. Voici cette promesse : « Et j’ai établi un lieu à mon peuple, à Israël, et je le planterai, et il habitera chez lui, et ne sera plus agité ; et les fils d’iniquité ne l’affligeront plus comme au commencement » (2 Sam. 7, 10). 1 Chroniques 17, 11 : « Et il arrivera, quand tes jours seront accomplis pour t’en aller vers tes pères, que je susciterai après toi ta semence, qui sera un de tes fils, et j’affermirai son royaume. Lui, me bâtira une maison ; et j’affermirai son trône pour toujours. Moi, je lui serai pour père, et lui me sera pour fils… ». L’application de ces paroles à Christ se trouve en Hébreux 1, et nous trouvons, dans ce témoignage, les promesses faites à Abraham et à sa postérité, toutes les promesses faites à Israël, placées sous la sauvegarde et réunies dans la personne même du Fils de David.
Maintenant, chers amis, nous avons vu la promesse faite à David, qui est le fond de toutes celles qui concernent la famille de ce nom.
Nous avons vu la chute de cette famille, et aussi la promesse faite au fils de David, au Messie. Poursuivons l’étude de ce sujet dans les témoignages directs des prophètes.
Ésaïe 1, 25-28 décrit la pleine restauration des Juifs, mais par des jugements qui retranchent les méchants.
4, 2-4 : « En ce jour-là (temps de grand trouble), il y aura un germe de l’Éternel pour splendeur et pour gloire, et le fruit de la terre, pour magnificence et pour ornement, pour les réchappés d’Israël ; et le résidu en Sion, et le reste dans Jérusalem, sera appelé saint : quiconque sera écrit parmi les vivants dans Jérusalem, quand le Seigneur aura nettoyé la saleté des filles de Sion, et aura lavé le sang de Jérusalem du milieu d’elle, par l’esprit de jugement et par l’esprit de consomption ».
Le chapitre 6 du même prophète nous fait pleinement entrer dans l’esprit de la prophétie. C’était au moment où Achaz régnait, cet Achaz qu’on a vu envoyer l’autel profane de Damas à Jérusalem ; et Ésaïe est envoyé à la rencontre de ce roi, fils de David, qui introduisait l’apostasie. On voit dans cette prophétie, d’abord la gloire de Christ, manifesté comme l’Éternel trois fois saint (c’est ce que Jean dit au chapitre 12 de son évangile), cette gloire qui condamne toute la nation, mais qui produit par la grâce l’esprit d’intercession, auquel la miséricorde qui rétablit la nation est la réponse ; miséricorde, toutefois, qui s’accomplit, non sans des jugements qui débarrassent des méchants le peuple et la terre, après un endurcissement prolongé, et porté à son comble par le rejet de Jésus Christ et du témoignage qui Lui a été rendu par l’Esprit dans les apôtres (lisez v. 9-13).
11, 10. « En ce jour-là, les nations rechercheront la racine d’Isaï ». Nous voyons ici quand et comment la terre sera remplie de la connaissance de l’Éternel : c’est quand Il aura fait mourir le méchant par l’esprit de ses lèvres. Alors le Seigneur rappellera Israël, et y mettra encore Sa main une seconde fois (lisez v. 9-12).
32, 20-24 ; 49. On a dit que, dans ces chapitres, Sion est l’Église. Mais, quand toute la joie est venue, Sion a dit : « L’Éternel m’a abandonnée ». Impossible, si Sion était l’Église. Comment ! l’Église est délaissée au milieu de sa joie ! Lisez donc les versets 14-23 du chapitre 49. Même remarque sur le chapitre 62 tout entier, sur 65, 19-25, où nous voyons très clairement qu’il s’agit de bénédictions terrestres, d’un état de choses jusqu’à aujourd’hui inconnu sur la terre. Dieu Lui-même, dans ce jour-là, s’égaiera sur Jérusalem.
Ce sont des promesses qui annoncent assez clairement la gloire à venir soit de Jérusalem, soit du peuple juif. Je passe à des chapitres qui sont encore plus directs sur ce sujet.
Jérémie 3, 16-18 : « Il arrivera que, quand etc. ». Il y a des choses qui semblent être l’accomplissement de bien des prophéties ; par exemple, le retour de Babylone ; mais Dieu a fait à cela une réponse d’une nature particulière : Il a mis ensemble des choses qui ne se sont jamais encore trouvées ensemble. Par exemple, dans ce passage : « Toutes les nations se rassembleront vers elle ». Il est clair que cela n’est pas arrivé lors du retour de la captivité de Babylone. On peut dire : C’est l’Église. Non, « car, en ces jours-là, la maison de Juda marchera avec la maison d’Israël, et ils viendront ensemble au pays que j’ai donné en héritage à vos pères ». Enfin, nous voyons trois choses réunies : Jérusalem, le trône de l’Éternel, et Juda et Israël réunis, ainsi que les nations assemblées vers le trône de Dieu ; trois choses qui certainement n’ont pas encore été accomplies simultanément. Quand l’Église fut fondée, Israël était dispersé. Quand Israël est revenu de Babylone, il n’y avait ni Église, ni rassemblement de nations.
Jérémie 30, 7-11 : « C’est le temps de la détresse pour Jacob, mais il en sera sauvé ; et les étrangers ne se serviront plus de lui ; et ils serviront l’Éternel, leur Dieu, et David leur roi. Jacob reviendra, et sera tranquille et en repos, et il n’y aura personne qui l’effraye ». Certes, voilà pour Israël des événements heureux, qui ne se sont pas encore réalisés.
31, 23, 27, 28, 31, jusqu’à la fin. Remarquez ici le verset 28. Qui est-ce que l’Éternel a arraché et démoli et détruit ? Les mêmes dont Il dit qu’Il les bâtira et les plantera. C’est un peu fort, en effet, d’appliquer tous les jugements à Israël, et toutes les bénédictions qui concernent les mêmes personnes, à l’Église. Et, s’il s’agit là de l’Église, que veut dire la tour d’Hananeël jusqu’à la porte du coin, la colline de Gareb, etc. ? Et remarquez ces derniers mots du chapitre : « ne sera plus renversée à jamais ».
32, 37-42. Passage touchant quant aux pensées de l’Éternel sur ce peuple. Après leur avoir fait des promesses de bénédiction par la grâce, et avoir assuré qu’Il sera leur Dieu, l’Éternel dit : « Je les planterai dans ce pays, en vérité, de tout mon cœur et de toute mon âme ; car, comme j’ai fait venir sur ce peuple tout ce grand mal, ainsi je ferai venir sur eux tout le bien que j’ai prononcé à leur égard ».
33, 6-11, 15, 24-26. C’est encore la bénédiction d’Israël, de Jérusalem, et cela par la présence du Germe qu’Il fera germer de David, qui exercera le jugement et la justice en la terre. Souvenons-nous, chers amis, que la Parole de Dieu ne nous présente nullement le Saint Esprit comme le Germe de David, ni Sa fonction comme celle d’exercer le jugement sur la terre. D’un autre côté, si l’on songeait à l’appliquer au retour de Babylone, je citerais Néhémie 9, 36, 37 : « Voici, nous sommes aujourd’hui serviteurs… de sorte que nous sommes dans une grande détresse ». Combien peu le retour de Babylone a été l’accomplissement de tout ce que nous avons lu quant aux promesses ! Est-ce que l’état dépeint par Néhémie exprime toute l’âme, tout le cœur de Dieu en faveur de Son peuple ? Vous voyez comment l’Esprit de Dieu estime ce qui a été fait après le retour de Babylone. Ces promesses de Dieu ne sont donc pas accomplies.
Ézéchiel 11, 16-20. Jusqu’à ce jour Israël, ou plutôt les Juifs, sont sous l’influence du jugement que porte ce passage : « Quand l’esprit immonde est sorti d’un homme, il va par des lieux secs, cherchant du repos, et il n’en trouve point » (Matt. 12, 43). Les versets qui suivent, dans Ézéchiel, parlent de leur dernier état, dans lequel nous avons vu qu’ils sont assujettis au jugement, et alors Dieu donne au résidu un nouveau cœur.
34, 22, jusqu’à la fin du chapitre, où nous voyons de nouveau que David, leur roi, est au milieu d’eux, et que les bénédictions sont immuables.
36, 22-32. Si l’on m’objecte : Mais ce sont là des choses spirituelles auxquelles nous participons, je réponds : Oui, nous participons aux bénédictions de l’olivier franc ; mais cela ne l’a pas dépouillé de ce qui lui appartient. Pourquoi y participons-nous ? Parce que nous sommes entés sur Christ. Si nous sommes à Christ, nous sommes les enfants d’Abraham, et nous participons à tout ce qui est spirituel. Mais il est question aussi ici des choses terrestres, et le passage en parle d’une manière très distincte.
« Vous habiterez dans le pays que j’ai donné à vos pères, etc. ». L’Église n’a qu’un Père, qui est le Père de notre Seigneur Jésus Christ.
Maintenant, je ferai remarquer, en passant, l’allusion à cet oracle que renferme un passage très connu (Jean 3, 12). Allusion sans doute à ce qui a été dit en plus d’un endroit dans les prophètes, mais particulièrement dans le passage qui nous a occupés en dernier lieu, et dont nous avons presque une citation textuelle dans les paroles que notre Seigneur adresse à Nicodème. C’est pourquoi Il lui dit : « Comment, vous, docteurs d’Israël », vous qui devez comprendre qu’il faut absolument qu’Israël, pour jouir des promesses, ait un cœur nouveau et purifié : comment, « vous ne comprenez pas ce que je vous dis ? ». Quand je dis qu’il faut être né d’eau et d’esprit, vous ne me comprenez pas ? « Et si, quand je vous parle des choses terrestres, vous ne les comprenez pas, comment croirez-vous les célestes ? ». C’est comme s’Il leur disait : Si je vous ai parlé des choses qui s’appliquent à Israël, si je vous ai dit qu’Israël doit être né de nouveau pour jouir des promesses terrestres qui lui appartiennent, et que vous n’avez pas compris ce dont vos propres prophètes ont parlé, comment comprendrez-vous des choses célestes, la gloire de Christ exalté dans le ciel, et l’Église Sa compagne dans cette gloire céleste ? Vous n’avez pas même compris les enseignements de vos prophètes ; vous, docteurs d’Israël, vous auriez dû comprendre au moins les choses terrestres, ce qu’Ézéchiel et d’autres prophètes ont dit sur ce sujet.
Nous voyons effectivement dans ce passage d’Ézéchiel, comme dans plusieurs autres que nous avons cités, le fruit des arbres, le revenu des champs, et autres choses semblables, qui sont les biens terrestres promis à Israël, mais, en même temps, la nécessité d’un changement de cœur pour en jouir. Il faut qu’Israël soit renouvelé dans son cœur pour recevoir les promesses de Canaan ; il faut que Dieu les fasse marcher dans Ses statuts en leur donnant un nouveau cœur, et alors, mais seulement alors, ils jouiront des bénédictions prédites. C’est, Nicodème, ce que tu devais comprendre par le langage même de vos prophètes.
Dans le chapitre 37 d’Ézéchiel, nous avons une histoire détaillée du rétablissement d’Israël, la réunion des deux parties de la nation, leur rentrée dans leur terre, leur état d’unité et de fidélité à Dieu dans cette même terre ; Dieu étant leur Dieu ; David, leur roi, étant présent, présent pour toujours, tellement que les nations sachent que leur Dieu est l’Éternel, quand Son sanctuaire sera au milieu d’eux à perpétuité.
39, 22-29. Il est évident que cela n’est pas arrivé ; puisque, à cette époque, Dieu ne leur cachera plus Sa face, comme Il le fait encore à l’heure qu’il est, et qu’Il les aura rassemblés dans leur terre, sans en laisser aucun reste parmi les nations, ce qui évidemment n’est pas encore accompli.
Rappelons, en terminant, les grands principes sur lesquels ces prophéties reposent. La restauration des Juifs est fondée sur les promesses faites à Abraham sans condition. Leur chute vient de ce qu’ils ont entrepris d’agir par leur propre force, et après avoir exercé de toute manière la patience de Dieu, jusqu’à ce qu’il n’y eût plus de remède. Le jugement est venu sur eux, mais Dieu revient à Ses promesses.
Eh bien, je termine en appliquant cela à nos propres cœurs. C’est toujours la même histoire, toujours l’histoire de la chute. Dès que Dieu nous a placés dans telle ou telle situation, nous manquons tout aussitôt. Mais il y a derrière tout cela un principe de force, c’est-à-dire la révélation des conseils de Dieu, et par conséquent des promesses sans condition, et nous avons vu que c’est la médiation et la présence de Jésus qui est le moyen de l’accomplissement de ces promesses. Nous avons aussi vu que Dieu n’exécute le jugement, depuis longtemps prononcé, qu’après une patience extraordinaire, après avoir épuisé tous les moyens possibles qui auraient dû rappeler l’homme à ses devoirs envers Dieu, s’il y avait eu une étincelle de vie dans son cœur ; mais il n’y en avait point.
Les individus vivifiés par la grâce tiennent aux promesses qui doivent trouver leur accomplissement dans la manifestation de Celui qui peut les réaliser, et en mériter la réalisation pour les autres. Rien ne met ces principes plus en lumière que cette histoire d’Israël. « Toutes ces choses, dit l’apôtre, leur sont arrivées comme types, et elles ont été écrites pour notre avertissement ». C’est un miroir où nous pouvons voir, d’une part, le cœur de l’homme, qui manque toujours ; de l’autre, la fidélité de Dieu, qui ne manque jamais, qui accomplira toutes Ses promesses, et manifestera une puissance admirable, laquelle surmontera toute l’iniquité de l’homme et la puissance de Satan. C’est quand l’inimitié est venue à son comble qu’Il dit : « Engraisse le cœur de ce peuple » ; et même, ce n’est qu’en Actes 28, 27, que nous trouvons l’accomplissement de ce jugement, prononcé près de huit siècles auparavant par le prophète Ésaïe. C’est quand ce peuple a tout rejeté, que Dieu l’endurcit, pour en faire un monument de Ses voies. Quelle patience de Sa part !
Ainsi, pour ce qui nous concerne, l’exécution du jugement est suspendue depuis dix-huit siècles, et Dieu épuise encore toutes les ressources extérieures de Sa grâce, pour voir s’il y a une pensée de bien dans les cœurs. Comme dit le Seigneur : « Si je n’étais pas venu, et que je ne leur eusse pas parlé, ils n’auraient pas eu de péché ; mais maintenant ils n’ont pas de prétexte pour leur péché… Si je n’avais pas fait parmi eux les œuvres qu’aucun autre n’a faites, ils n’auraient pas eu de péché ; mais maintenant ils ont vu, et haï moi et mon Père ». Patience admirable ! Grâce infinie de Celui qui s’intéresse à nous, même après notre rébellion et notre iniquité !
À Lui en revient toute la gloire !