Messager Évangélique:Une bonne promesse
Parmi les diverses exhortations que renferme le commencement de ce chapitre, se trouve cette bonne promesse : « Je ne te laisserai point et je ne t’abandonnerai point ».
Celui qui fait ici cette promesse est le même que Celui qui la fit autrefois dans les mêmes termes à Josué ; c’est le Seigneur Dieu Tout-puissant, qui n’est pas homme pour mentir, ni fils d’homme pour se repentir ; Il l’a dit, et ne le fera-t-Il pas ? Il a parlé et ne le ratifiera-t-Il point ? Oh ! si Dieu a parlé de faire une chose, Il la fera certainement quand même cette chose serait à nos yeux improbable, invraisemblable, impossible ! Car Dieu est toujours fidèle pour garder Sa parole et toujours puissant pour l’exécuter. Tel est Celui qui fait cette promesse. Mais à qui la fait-Il ? Quel est ce bienheureux te à qui le Seigneur dit : « Je ne te laisserai point et je ne t’abandonnerai point » ? Voilà une question, chers lecteurs chrétiens, sur laquelle il faut que nous ayons une réponse nette, catégorique ; car si ce n’est pas à nous qu’est faite cette promesse, il y aurait folie évidente de notre part à nous appuyer sur elle ; si, au contraire, elle est pour nous, nous serions bien coupables de la négliger.
Or je croirais vraiment offenser tout lecteur chrétien si j’employais beaucoup de paroles pour démontrer que cette précieuse promesse est faite à tout croyant, quel qu’il soit. Et en effet pour oser affirmer qu’elle ne nous concerne pas, il faudrait oser affirmer aussi que les exhortations qui l’accompagnent ne nous regardent pas non plus ; il faudrait affirmer que ce n’est pas à nous à qui il est dit : « Souvenez-vous des prisonniers… Que votre conduite soit sans avarice », etc. Évidemment la promesse est faite à ceux à qui les exhortations sont adressées. Au reste, chers lecteurs chrétiens, en voyant nos noms propres dans le te nous ne forçons ni ne faussons rien, car l’écrivain inspiré après avoir dit : « je ne te laisserai point, je ne t’abandonnerai point », ajoute aussitôt, s’identifiant lui-même avec ceux auxquels il s’adresse : « de sorte que nous pouvons dire avec assurance : Le Seigneur est mon aide », etc. Nous sommes donc dans le vrai en disant : Cette promesse est pour tous les croyants.
Maintenant appliquons-nous à en connaître le prix et l’usage que nous en pouvons faire. Pour cela lisons d’abord ce qui la précède : « Que votre conduite soit sans avarice, étant contents de ce que vous avez présentement, car lui-même a dit : Je ne te laisserai point », etc. Il me semble qu’on peut hardiment conclure de ces paroles que le croyant peut compter sur Dieu pour tous ses besoins temporels. Le Seigneur lui dit ici assez clairement qu’à cet égard Il ne le laissera point et ne l’abandonnera point. Ailleurs, Matthieu 6, 25-34, le Seigneur exhorte les siens à se confier en leur « Père céleste » pour tout ce qui regarde la nourriture et le vêtement, en ajoutant qu’être en souci pour ces choses, c’est faire comme les païens qui ne connaissent pas Dieu. Ainsi, chers frères, notre droit de compter sur Dieu pour nos besoins temporels est bien établi par la Parole. La promesse que nous avons de n’être à cet égard ni délaissés, ni abandonnés, est parfaitement sûre. Mais ici prenons garde aux expressions de la Parole : « Soyez contents de ce que vous avez présentement », et : « Ne soyez pas en souci pour le lendemain ». « J’ai appris, dit Paul, à être content dans les circonstances où je me trouve. Je sais être abaissé, je sais aussi être dans l’abondance ; en toutes choses et à tous égards je suis enseigné tant à être rassasié qu’à avoir faim, tant à être dans l’abondance qu’à être dans les privations. Je puis toutes choses en Celui qui me fortifie » (Phil. 4, 11-14). Ces paroles sont un très bon commentaire de la promesse que nous étudions. Si nous laissons la promesse telle qu’elle est, la chair n’en pourra faire aucun cas ; est-ce merveille, dira-t-elle, que cette promesse : « Je ne te laisserai point et je ne t’abandonnerai point », lorsque d’un autre côté Dieu dit : « Soyez contents de ce que vous avez présentement » ? Et la chair raisonne juste à son point de vue. Mais la Parole raisonne juste aussi ; car la promesse n’est point faite à la chair, ni à ceux qui sont en la chair, mais elle est faite à la foi, à ceux qui sont nés non de la chair ou du sang, mais de Dieu, aux enfants de Dieu. Or il faut que les enfants de Dieu comprennent bien que par cette promesse le Seigneur ne s’engage nullement à changer leurs circonstances et à améliorer leur position temporelle. Notre chair le voudrait bien, c’est après cela qu’elle soupire, c’est à cela qu’elle travaille, car elle ne peut jamais être contente présentement, ni ne pas se soucier du lendemain. Or c’est pour la position, pour les besoins, pour les circonstances où nous nous trouvons aujourd’hui, présentement, que Dieu nous promet Son aide et non pour une position où nous ne nous trouverons peut-être jamais, car « le lendemain sera en souci de ses propres affaires ». Ce serait donc bien à tort que nous nous imaginerions que l’aide du Seigneur sera employée à changer nos circonstances et à améliorer notre position temporelle. Sans doute le Seigneur peut le faire et le fait quelquefois, mais c’est Son affaire, Il ne s’y engage pas. Il se peut au contraire qu’étant déjà pauvres ou malades, nous devenions plus pauvres et plus malades encore. Paul ne dit pas : « Dès que j’ai faim le Seigneur me donnait abondamment de quoi manger » ; mais il dit : « Je suis enseigné tant à être rassasié qu’à avoir faim ». Si nous sommes dans des circonstances pénibles quant aux choses temporelles, Dieu nous dit : « Je ne te laisserai point et je ne t’abandonnerai point » ; et nous pouvons compter qu’Il tiendra Sa parole. Mais Il ne nous dit pas que ce sera en améliorant notre position, en nous donnant des biens et des richesses, ce sera peut-être en nous enseignant à nous passer de ces choses, comme Paul avait été enseigné à s’en passer. Quand il était dans des difficultés, le Seigneur souvent l’y laissait, mais Il ne l’abandonnait pas pour cela. J’ai appris à être content dans les circonstances dans lesquelles je me trouve. Le Seigneur pour nous aider ne se conforme pas à nos idées, à notre méthode, et aussi n’en a-t-Il pas besoin. Hélas ! souvent nous nous travaillons en pensant comment nous pourrons être secourus : ce n’est pas là notre affaire ; si nous comptons sur Dieu et sur Sa promesse le secours arrivera, tout autrement peut-être que nous ne nous y attendions. Dieu commande aux corbeaux de nourrir Son prophète ; Il est riche en moyens. Il peut dans la position la plus désespérée nous donner un secours suffisant. Je me suis étendu plus que je ne pensais sur ce point ; mais je ne m’en repentirai pas si quelque frère ou sœur, dont la foi est à l’épreuve quant aux choses temporelles, est par ces lignes poussé à s’appuyer fermement sur cette promesse du Seigneur et à dire avec assurance : « Le Seigneur est mon aide ».
Mais je le redis, cette promesse est faite à tout croyant, quelles que soient ses circonstances et sa position ; elle a autant de prix pour le frère riche que pour le pauvre ; elle n’est pas faite à une certaine classe de croyants, mais elle est faite à tous ; et ce n’est pas pour certains cas, pour certains besoins que le Seigneur nous promet Son aide. — « Le Seigneur est mon aide ! » s’écrie l’écrivain inspiré en face de cette promesse ; mon aide, non pour ceci ou pour cela seulement, mais mon aide d’une manière générale ; mon aide pour tous les cas possibles. Mon aide dans la faim, mon aide dans l’abondance ; mon aide dans la santé et dans la maladie, dans l’honneur et dans l’opprobre ; mon aide en un mot, dans les circonstances dans lesquelles je me trouve. Le chemin de la foi est semé d’obstacles, d’épreuves et de souffrances : devant nous les malices spirituelles, autour de nous le lion rugissant, un monde plongé dans le mal, une chair foncièrement perverse et rusée ; pour résister à de si redoutables ennemis, il ne nous faut rien moins que l’aide du Seigneur. Or elle nous est assurée et rien n’est trop difficile pour Lui. Lui-même a dit : « Je ne te laisserai point et je ne t’abandonnerai point » ; de sorte que nous pouvons dire avec assurance : « Le Seigneur est mon aide : que me ferait l’homme ? ». — Serrons, frères, cette bonne promesse dans nos cœurs.