Messager Évangélique:La résurrection/Partie 2

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C’est à propos de ces expressions qu’il est fait mention du premier Adam comme étant une « âme vivante », et le dernier Adam un « esprit vivifiant » (v. 45) ; et nous apprenons ainsi, non seulement quelle était la condition d’Adam, lorsque Dieu le créa, et ce qu’est Christ dans Sa personne divine, mais encore quels sont les caractères du corps naturel et du corps spirituel dont l’apôtre nous dit que, dans l’ordre du temps, le corps naturel vient le premier, et ensuite le corps spirituel.

Adam, ayant été formé de la poudre de la terre, est « de la terre, poussière » (v. 47) ; c’est là le caractère du premier homme. Mais quant au second homme, il n’est pas dit qu’Il soit du ciel, céleste, mais il est dit « qu’il est le Seigneur, venu du ciel » (v. 47). Ce qu’Il est par sa nature et par sa relation avec Dieu, entre nécessairement dans ce qu’Il accomplit et ce qu’Il est comme chef du salut, et le caractérise.

C’est pourquoi le premier objet qui nous soit ensuite présenté, c’est la participation à cette divine nature. « Tel qu’est celui qui est poussière, tels aussi sont ceux qui sont poussière, et tel le céleste, tels aussi les célestes » (v. 48). Notre participation à la nature d’Adam nous associe à lui dans les mêmes conditions d’existence, et nous place dans toutes les circonstances qui se lient à cet état, caractérisé comme étant « de la terre, poussière » ; nous n’avons pas d’autre principe de vie que celui de cette nature déchue et souillée par le péché, et n’avons par notre nature même, comme étant « de la terre, poussière », aucun rapport avec le ciel. Mais la participation à la nature du second Adam, « le Seigneur venu du ciel », nous place dans la condition dans laquelle Il se trouve Lui-même comme le Chef ressuscité d’une famille rachetée et céleste, et dans toutes les circonstances et les relations avec le ciel, dans lesquelles la résurrection L’a placé Lui-même. « Tel le céleste, tels aussi les célestes ». Les circonstances peuvent être encore « de la terre », comme conséquence de notre relation avec le premier homme, mais notre vie et notre nature sont du ciel, appartiennent au ciel, et n’ont de patrie que le ciel, car elles sont unies au « second homme, qui est le Seigneur venu du ciel » (v. 47).

Ce qui précède amène la déclaration que nous porterons l’image de Celui de la nature duquel nous participons. « Comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l’image du céleste » (v. 49). Voilà ce qui sera et ce à quoi se rattache notre espérance ; mais « ce que nous serons n’a pas encore été manifesté, mais nous savons que lorsqu’il sera manifesté, nous Lui serons semblables » (1 Jean 3, 2). Déjà maintenant, au milieu des misères qui nous environnent, au milieu des afflictions de la mort, de la corruption, et de toutes les terribles conséquences du péché, nous savons que « tel qu’est le céleste, tels aussi sont les célestes ». Nous sommes plus que vainqueurs « par Celui qui nous a aimés » (Rom. 8, 37).

Mais « la chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu, et la corruption n’hérite pas non plus de l’incorruptibilité » (v. 50). Il faut nécessairement qu’il se fasse dans l’état présent de notre être un changement équivalent à celui qui, selon l’enseignement de l’apôtre, doit avoir lieu à la résurrection, lorsque le corps « ressuscite corps spirituel », car il est impossible que la nature de l’homme puisse être associée à la gloire du royaume de Dieu. Ceci fait ressortir un autre point de la révélation, que nous retrouvons dans le passage de la première épître aux Thessaloniciens, où il est question de l’espérance du chrétien à l’égard de ceux qui dorment. Le : « nous vous disons ceci par la parole du Seigneur » (1 Thess. 4, 15), correspond exactement au verset 51 de notre chapitre : « Voici, je vous dis un mystère : Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés », etc. La déclaration qu’il faut absolument qu’un changement ait lieu pour que nous puissions hériter du royaume de Dieu, oblige l’apôtre à faire connaître la puissance de Christ sous une autre forme que celle qui nous est présentée dans la résurrection. Jusqu’ici il semblait que ce n’était qu’en passant par la mort qu’on pouvait arriver au royaume de Dieu, et obtenir la transformation qui rendait propre pour ce royaume. Mais l’apôtre nous apprend que si la nécessité d’un changement est absolue et universelle, il n’est pas également nécessaire que tous les croyants passent par la mort. « Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés ». Lorsque Christ viendra, les saints vivants seront transformés sans qu’ils aient à traverser la mort. Un moment, l’espace d’un clin d’œil, suffira pour les revêtir des vêtements de lumière et les introduire dans le royaume de gloire. « La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles et nous, nous serons changés » (v. 52). Ceci aura lieu, nous apprend l’apôtre, « à la dernière trompette », et nous retrouvons la même déclaration dans la première épître aux Thessaloniciens, chapitre 4, 16 : « Car le Seigneur Lui-même, avec un cri de commandement, et une voix d’archange, et la trompette de Dieu, descendra du ciel » ; alors ceux qui sont morts en Christ ressusciteront, et les vivants seront ravis ensemble avec eux « dans les nuées, à la rencontre du Seigneur en l’air » (1 Thess. 4, 17).

Combien la puissance de Christ est admirable ! et dans quelle position réelle et positive Il a placé les siens ! Il ne faut plus nécessairement qu’ils meurent ; ils attendent seulement l’appel de Celui qui est ressuscité, et qui a été élevé dans la gloire, afin qu’Il pût leur dire : « Venez ici », et, dans l’espace d’un moment, le monde et tous les intérêts du temps présent disparaîtront avec eux, et revêtus de corps glorieux comme le sien, ils rejoindront le Seigneur dans la félicité du royaume éternel de Dieu !

Il est vrai « qu’il faut que ce corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce mortel revête l’immortalité » (v. 53) ; mais nous avons vu que lorsque l’heure vient, un moment suffira au Seigneur Jésus pour tout accomplir. Et « quand ce corruptible » — ce corps qui était assujetti à la mort et à la dissolution — « aura revêtu l’incorruptibilité », et que « ce mortel » — ce corps qui est mortel par sa nature — « aura revêtu l’immortalité » — alors cette parole s’accomplira : « La mort a été engloutie en victoire ! ». La mort devant laquelle jusqu’alors tout a succombé, elle-même recule et disparaît dans le complet et glorieux triomphe de Christ ! « Jésus Christ a annulé la mort et a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile » (2 Tim. 1, 10), mais ici la mort, et tout son empire sur ceux qui sont de Christ, disparaissent « engloutis en victoire ».

L’apôtre s’anime à la vue de la plénitude de cette victoire et de cette puissance de Christ, et il s’écrie : « Ô mort, où est ton aiguillon ? Ô sépulcre, où est ta victoire ? ». — Car en dehors de la rédemption, la mort est armée d’un aiguillon terrible, et le tombeau triomphe douloureusement. En Christ l’aiguillon de la mort est enlevé. La mort n’a plus aucun pouvoir de blesser car « l’aiguillon de la mort, c’est le péché » (v. 56), non pas les douleurs de la décomposition du corps, ni les angoisses de la nature qui peuvent l’accompagner. Le péché étant donc ôté, la mort ne peut plus avoir son aiguillon, qui était le péché. C’est le jugement de Dieu contre le péché, qui arme la mort de son aiguillon, et c’est la loi qui donne au péché sa terrible puissance, son pouvoir de convaincre la conscience, dont rien ne peut délivrer, sinon la connaissance de « Celui qui est la fin de la loi en justice à tout croyant » (Rom. 10, 4), et qui « Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pier. 2, 24). « Mais grâces à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ » (v. 57).

Lorsque le cœur et l’esprit sont occupés du monde et des choses de la terre, on pense fort peu à cette victoire et aux douleurs et aux souffrances qu’elle coûta à Christ ; on ne s’arrête pas davantage au sort effrayant de ceux qui n’auront aucune part à ce triomphe de Christ, sur le péché et sur la mort. Mais là où l’affreuse nature du péché est connue, là où l’on sympathise à ces soupirs de la création, et à toutes les souffrances du fidèle, pendant qu’il traverse le désert de cette vie, alors la victoire paraît grande réellement, et le cœur s’avance tranquille et ferme au-devant de la mort — si nous sommes appelés à mourir — ou attend avec une vive espérance l’heure du retour de Christ.

Cette merveilleuse vérité une fois établie, tout le reste de ce qui nous concerne est résumé dans cette exhortation finale : « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur ». Chaque circonstance de notre vie n’est qu’un pas en avant vers le moment de la victoire finale, et chaque occupation à laquelle un chrétien peut s’adonner, peut devenir « l’œuvre du Seigneur », une œuvre qui ne sera pas vaine et qui ne sera pas sans fruit, mais qu’Il reconnaîtra et qu’Il honorera à Sa venue. Amen.