Écho du Témoignage:La vie
J.G. Bellett
La vie est une chose sacrée ; elle appartient à Dieu. Après que l’homme l’eut perdue au commencement elle retourna à Dieu, et maintenant s’il arrive à l’homme d’en jouir, c’est parce qu’il l’a reçue de Dieu Lui-même. Aussitôt qu’Adam l’eut perdue, il apprit que jamais, par lui-même, il ne la retrouverait. Un chérubin tenant une épée flamboyante fut placé à la porte du jardin afin de garder à jamais le chemin de l’arbre de la vie. Il pouvait la recevoir et il la reçut, en effet, par le moyen de la Parole de vérité, la promesse de Dieu, la bonne nouvelle d’un Jésus meurtri, mais victorieux, d’un Sauveur mort et ressuscité. Mais, en lui-même, il ne l’avait pas, et de lui-même il n’aurait jamais pu la reconquérir et, par conséquent, nous la transmettre. Dieu l’a reprise entièrement par devers Lui, elle Lui appartient et nous qui la possédons maintenant, nous l’avons comme un don reçu de Lui.
Cela est plus tard rappelé à Noé, bien que dans un autre symbole que celui du chérubin gardant l’arbre de la vie. La chair fut donnée comme nourriture à Noé, mais le sang ne fut pas donné avec la chair, car le sang était la vie et l’homme l’avait perdue et ne pouvait la recouvrer (Gen. 9). Cette ordonnance qui proscrivait le sang fut continuée sous la loi en vue de la même pensée (Lév. 17).
Comme descendants d’Adam, nous devrions, quant à nous-mêmes, être remplis de pensées de mort. Mais Christ peut être rempli de pensées de vie en Lui-même. Que dis-je ? Il faut de toute nécessité qu’Il le soit, et nous aurons dans un instant occasion de le prouver, mais pour le moment il nous suffit d’affirmer qu’il Lui convient autant d’avoir des pensées de vie en Lui-même, qu’il nous convient à nous d’avoir des pensées de mort en nous-mêmes.
Comme conséquence de tout cela, Il nous donne le sang à boire en disant : « Buvez-en tous », et ailleurs : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes ». Il en est de même après Sa résurrection des morts ; cette vie que, depuis le commencement, Il s’était réservée comme une chose sacrée, Il la communique d’une manière réelle, positive et solennelle lorsqu’Il souffle sur Ses élus en disant : « Recevez le Saint Esprit ».
C’est là une vie qui ne peut être touchée. Les pierres peuvent défigurer Étienne et même le mettre en pièces, mais sa vie en Christ ne reçoit aucune atteinte ; son esprit est recueilli en paix chez Lui — « absent du corps, présent avec le Seigneur », attendant dans ce doux repos d’être revêtu d’un corps digne d’une telle vie — de la vie éternelle elle-même.
Cette vie est cachée. Dieu l’a placée où Il avait autrefois mis sa propre loi, c’est-à-dire, en Christ, la vraie arche. La vie perdue par Adam a été abritée en Christ. La loi a été violée par l’homme, de sorte que Moïse en jeta les tables au pied de la montagne, mais Dieu les ramassa, pouvons-nous dire, et les plaça dans l’arche. Son honneur et notre vie sont ainsi garantis ensemble.
Dieu, venant dans ce monde où la mort règne, ne peut y venir que comme le Dieu vivant, que comme Celui qui détruit la mort et qui donne la vie. La vie est introduite avec une puissance triomphante en faveur de ceux qui étaient les captifs de la puissance de la mort. Sûrement, nous osons le dire, c’est dans une semblable gloire qu’Il devait agir et qu’Il devait se manifester dans un monde où le péché règne à la mort. C’est là ce que nous avons appris, et la foi qui se saisit de Lui, la foi qui est le fruit de l’opération de Dieu, connaît Christ et le discerne dans toute cette gloire.
Pierre laisse échapper la confession de cette foi en Matthieu 16, 16, et le Seigneur Jésus aussitôt le déclare enseigné du Père.
C’est là le rocher. C’est Dieu apparaissant en triomphe de vie et bâtissant l’Église sur ce rocher, sur Christ le Prince de la vie ayant vaincu la puissance de la mort. Par conséquent, l’Église est inébranlable. Les portes de l’enfer ne sauraient prévaloir contre elle. La vie en Adam dut être éprouvée ; elle le fut, mais elle tomba sous la puissance de la mort. La vie que nous donne notre Rocher a été mise à l’épreuve et elle en est sortie victorieuse, de sorte que la vie que nous avons maintenant est éternelle et infaillible. « Le dernier Adam a été fait esprit vivifiant ». Et, comme nous l’avons dit, il Lui convient d’être rempli de pensées de vie en Lui-même, et l’évangile de Jean nous présente le Seigneur entrant dans cette connaissance de Lui-même. C’est là ce qui donne à cet évangile une gloire caractéristique si précieuse. L’Esprit, par le moyen de l’évangéliste, proclame aussitôt cette vérité, car en parlant de Jésus, Il dit : « En lui était la vie » (chap. 1, 4). Au chapitre 2, 19, le Seigneur Lui-même reconnaît la chose lorsqu’Il prononce ces paroles : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai ». Il parlait du temple de Son corps. Au chapitre 3 il enseigne la nécessité pour l’homme de naître de nouveau, puis Il anticipe Son élévation sur la croix pour la communication de « la vie éternelle », et immédiatement après, Il présente l’objet du Père dans l’envoi du Fils comme étant en vue d’une même fin. Au chapitre 4, Il se montre Lui-même travaillant de la part du Père comme la source et le dispensateur de la vie. Au chapitre 6, toutes Ses pensées sont des pensées de vie, et je puis dire que c’est le sujet de tout Son discours au peuple. Au chapitre 7, Il dispose du fleuve de la vie, dispensant avec abondance ses eaux à toutes les âmes altérées qui viennent à Lui. Au chapitre 8, Il se fait connaître comme « la lumière de la vie », et présente le caractère béni et victorieux de cette vie qu’Il porte en Lui-même et qu’Il communique. « Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra point la mort à jamais », telles sont Ses propres paroles.
Les chapitres 9 et 10 forment la clôture de Son ministère public, et Il le résume en ces mots : « Je suis venu afin qu’elles aient la vie et qu’elles l’aient en abondance ».
Mais, après tout ceci, dans une scène qui se passe comme à l’écart, au tombeau de Lazare de Béthanie, nous retrouvons en Lui le même caractère pleinement développé. Tous autour de Lui sont remplis des pensées de la mort. Les disciples, Marthe, Marie, leurs amis, tous parlent de la mort, mais Jésus, Lui, ne pense qu’à la vie et cela est admirablement caractéristique. Afin de révéler et de déployer dans sa gloire et son plein triomphe la vie qu’Il porte en Lui-même pour des pécheurs, Il demeure au lieu où Il était jusqu’à ce que la mort soit venue mettre un terme à la maladie de Son ami, et alors (comme le Dieu puissant l’avait fait à l’égard de Sara) Il peut vivifier les morts et se présenter comme « la résurrection et la vie ».
Tout cela, n’est-il pas vrai, est riche en preuves de ce que j’ai avancé, que la vie est ce que le Fils de Dieu voit en Lui-même et qu’Il communique aux autres, ainsi que nous pouvons le remarquer dans tout le cours de l’évangile de Jean. Sûrement, Il avait le droit d’être rempli des pensées de ce précieux mystère et Il en était rempli, en effet.
Mais en terminant il faut encore que j’ajoute une remarque, c’est que, à la fin de son évangile, aussi bien qu’au commencement, l’apôtre parle de vie en rapport avec Jésus. « Ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie par son nom » (Jean 20, 31).