Messager Évangélique:L’amour de Dieu
Le chapitre 5 de l’épître aux Romains, après les premiers versets, développe deux pensées bien consolantes ; il nous apprend quelle est la nature de l’amour de Dieu, puis quelle est la délivrance que cet amour opère en faveur de ceux qui en sont les objets. La première de ces pensés nous est présentée dans les versets 6 à 8, et est poursuivie dans les versets 9 à 11, qui nous en disent les résultats bienheureux, alors que nous nous glorifions en Dieu ; la seconde que je ne fais que mentionner, fait l’objet du reste du chapitre.
« L’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné » ! — Telle est la déclaration de l’apôtre ; mais de quel amour est-il question ici ? Est-ce de l’amour pour les gens pieux, pour ceux qui aiment Dieu ? Ah ! certainement non. Non pas que l’amour de Dieu ne produise pas l’amour pour Dieu, car, comme dit l’Écriture, « nous l’aimons parce qu’il nous a aimés le premier », et : « nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » ; mais avant que nous nous réjouissions en Dieu, avant qu’il y ait eu dans notre cœur une seule pulsation d’affection envers Lui, Lui nous aimait. Quand nos cœurs étaient froids comme la pierre, Son cœur à Lui brûlait d’amour pour nous. « Lorsque nous étions encore sans force, Christ est mort, au temps convenable, pour des impies ». — Cette mort de Christ est le fruit de l’amour de Dieu. Dieu a aimé des impies, qui n’avaient pas la force d’être autre chose que des impies, et Il les a aimés jusqu’à donner, de Sa propre et libre volonté, Son propre Fils, Celui qui était dans Son sein, pour que ce Fils prît leur place, pour qu’Il souffrît pour leurs péchés, afin que la justice pût avoir son cours sur Lui, le saint et le juste, à leur place ; et que l’amour pût se répandre sur eux et envers eux, les ramenant pour jamais par cette réconciliation merveilleuse jusque dans les bras du Père céleste.
Ces vérités précieuses nous sont présentées ici en contraste avec la manière d’agir des hommes. L’homme a besoin de trouver, dans l’objet sur lequel son amour se portera, un motif pour aimer ; il ne mourrait pas facilement pour un avare, quelque juste qu’il fût ; — il n’y aurait pas de motif pour lui à faire ainsi, mais pour l’homme de bien, peut-être, quelqu’un se résoudrait même à mourir. — Mais qui voudrait mourir pour son ennemi ? C’est là pourtant ce que Jésus a fait pour nous. Ce fut quand nous étions des ennemis que le Fils de Dieu mourut pour nous. Il y a plus : C’est par ce fait merveilleux que Dieu constata son amour envers nous : « Dieu a constaté son amour à Lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs (et le péché est l’expression de l’inimitié, voyez Col. 1, 21), Christ est mort pour nous ». Christ est mort pour nous. Il est mort pour nous avant même que nous fussions réconciliés, car c’est par Sa mort que nous sommes réconciliés. Il est mort pour nous lorsque nous n’étions que des « impies, des pécheurs, des ennemis ». Tel est l’amour : il ne trouve pas de motif pour aimer, dans le pécheur, mais il trouve tous ses motifs en lui-même. Et c’est cet amour qui a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit, qui nous a été donné. Il a sa source en Dieu Lui-même. C’est l’activité de Dieu en faveur de ceux qui ne sont actifs que dans le mal, et qui disent à Dieu dans leurs cœurs de se retirer d’eux, car ils ne veulent pas apprendre à connaître Ses voies. — Mais l’amour ne veut pas se retirer, car ce sont ces ennemis mêmes qu’il veut instruire de ses voies admirables. — L’amour fait pour eux ce dont il sait qu’ils ont besoin, et il le fait de son propre mouvement. Il y a plus : L’amour fait pour eux ce que lui seul pouvait imaginer de faire, il se sacrifie lui-même pour les sauver, et pour les avoir auprès de lui, afin qu’ils jouissent éternellement de lui. Avant toutes choses, toutefois, il leur donne une place dans son cœur. Voilà ce que Dieu fait avant tout, car Il est amour, et Il le fait pour des pécheurs : avant qu’aucune œuvre ne soit faite en eux, avant même qu’aucune œuvre ne soit faite pour eux, Dieu les aime. Et le don de Jésus pour eux, pendant qu’ils sont encore des pécheurs, est la preuve de cet amour. La justice demandait leur mort, l’amour fournit une rançon ; la justice ne pouvait les recevoir dans leurs péchés, l’amour meurt afin d’effacer ces péchés. Et après que l’amour a accompli cette œuvre pour eux, Il vient pour l’annoncer et en parler, afin de gagner leurs cœurs par cette révélation de Lui-même ; et Il le fait, en effet, car lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de Son Fils. Il nous a réconciliés avec Lui-même par Jésus Christ.
L’apôtre ayant bien établi ce point, poursuit son discours en s’étendant sur la confiance qu’un pareil amour doit nous inspirer désormais, à l’égard de tout ce qui peut encore nous attendre. Tout ce que l’amour peut faire pour des amis, ils peuvent l’attendre de Lui désormais, à cause de ce que cet amour a déjà fait pour des ennemis. Toutes les preuves d’amour ultérieures sont renfermées dans cette première preuve, et si nous apprécions celle-ci à sa valeur, nous pouvons compter sur toutes les autres. « Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec Lui ? » (Rom. 8, 32). « Si, étant ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, beaucoup plutôt, ayant été réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie » (Rom. 5, 10). — « Et non seulement cela, mais nous nous glorifions même en Dieu, par notre Seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons obtenu maintenant la réconciliation » (v. 11). Il est notre force et notre louange, car Il est devenu notre salut.
« Que le Seigneur veuille diriger nos cœurs à l’amour de Dieu et à la patience du Christ » (2 Thess. 3, 5).