Messager Évangélique:Ésaïe chap. 1 et 2
Le grand sujet qui sert d’introduction à cette prophétie, c’est la manière dont l’Éternel se présente ici. Il y a un jour de l’Éternel sur toute la terre, et s’il n’y avait un résidu, tout le peuple serait comme Sodome et Gomorrhe. Ceci concerne le peuple de Dieu sur la terre, lequel Dieu purifiera par des jugements terribles.
Maintenant, si nous considérons le caractère de la prophétie, elle prend une étendue plus grande, car elle concerne les Juifs et les Gentils. Il y a un principe très important à remarquer, c’est que toute prophétie suppose la ruine de l’état de choses dans lequel la prophétie est présentée. Quand tout va selon la pensée de Dieu, Il n’a pas besoin d’avertir, Il le fait quand tout va mal ; cela se voit d’une façon frappante ici. Toutefois, la prophétie révèle toutes les espérances qui appartiennent aux fidèles quand l’économie va manquer ; et quant à tout ce que l’homme va faire, elle annonce des désastres, des malheurs et du mal. La masse des Juifs n’est pas sauvée, mais il y a un résidu au milieu d’eux qui est sauvé. Il y a cette différence entre l’Église et les Juifs : dans l’Église il n’y a que le résidu, ainsi elle commence par où les autres finissent ; cela suppose que l’état du monde est mauvais, et que le monde est mal allé. Dieu envoie des menaces et des avertissements à la masse quand tout va mal et des promesses au résidu fidèle.
Quand Israël a manqué sous la sacrificature, Dieu a suscité un prophète, Samuel ; c’est aussi quand tout a manqué sous les rois et sous la maison de David, que Dieu suscite Ésaïe. Achaz avait introduit l’idolâtrie dans la maison de Dieu et le témoignage d’Ésaïe est envoyé pour annoncer un résidu.
L’état de ce que Dieu a établi, en face de la gloire de Dieu, montre que le peuple ne peut pas se tenir devant une telle gloire (És. 6, 5). — Dieu envoie prophète après prophète et châtiment sur châtiment, pendant sept siècles, et il n’a frappé son peuple en plein, que lorsque le Fils a été tué et jeté hors de la vigne. En attendant, la promesse du Messie soutenait l’espérance des fidèles ; — ceux-ci sentaient et discernaient l’état de choses où ils étaient et attendaient la rédemption : « Anne parlait de l’enfant Jésus à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la rédemption ».
Le principe et l’immense importance de la prophétie, c’est que Dieu a rejeté ce qu’Il a établi Lui-même, à cause de l’infidélité de la masse, et Il annonce qu’Il va remplacer ce qui est ruiné, par quelque chose qui vaut infiniment mieux. La fidélité individuelle est fortifiée par la conviction de la ruine qui existe, et par la connaissance de ce que Dieu va faire. C’est ainsi que, dans Sa fidélité, Dieu donne d’avance la lumière pour ranimer le cœur des fidèles ; la bonté de Dieu se montre en ceci, qu’Il agit envers eux comme ami, et les remplit de confiance. Si on reconnaît la prophétie, il faut nécessairement reconnaître que Dieu a jugé et condamné ce qui existe. Si Dieu n’avait pas condamné l’homme, il n’y avait pas besoin d’un nouvel Adam ; il n’était pas non plus besoin du ministère d’Ésaïe si la maison de David n’était pas tombée ; c’est pourquoi la prophétie est une charge — un fardeau.
Ce sera faciliter l’intelligence de la prophétie que d’indiquer une division de ce livre.
Chapitres 1-4, introduction — bénédiction à la fin. Chapitre 5, discours ; — chapitre 6, la gloire du Seigneur, révélant au prophète le mauvais état du peuple. Chapitres 7 à 9, 7, prophétie du Messie ; — chapitres 9, 8 à 12, prophétie sur Israël. Chapitres 13-27, les nations et les circonstances d’Israël parmi les nations. Chapitres 28-35, détails sur Israël, chaque prophétie se termine par une bénédiction. Chapitres 36-39, histoire d’Ézéchias (et de l’Assyrien), comme type de Christ mort et ressuscité. Chapitres 40-66, restauration d’Israël ; il est témoin contre les nations, mais il est rejeté à cause du rejet du Messie ; et à la fin, quand Jésus reviendra, Israël se trouve parmi les rebelles.
Le chapitre premier est le sommaire du fardeau de la prophétie, versets 2-3. Il y avait en Israël beaucoup de piété selon le monde, ils continuaient sous une forme religieuse à rendre un culte à Dieu, sans s’apercevoir du manque de vie, de fidélité et de pureté où ils se trouvaient. Il y avait la forme de la piété, mais on en reniait la force ; — de longues prières aux coins des rues, manque de vérité dans les rapports de la conscience avec Dieu, etc. En un mot, c’était l’aveuglement moral, avant l’aveuglement judiciaire. Le pays était rempli de bénédictions extérieures : chevaux, argent et or ; et toutefois rempli d’idoles — multitude de sacrifices — bénédictions de Dieu, mais les consciences n’étaient pas en rapport avec Dieu. Le verset 14 fait voir, que les choses que Dieu a établies sont celles qu’Il hait, parce que la conscience du peuple n’était pas en rapport avec Lui. Dieu pouvait dire : « Cessez de mal faire » ; c’est là la grande affaire. Dieu distingue entre les actions, on ne peut pas apprendre à faire le bien avant de cesser de faire le mal ; on ne peut pas avoir la lumière dans la conscience, sans laisser premièrement ce qui blesse la conscience. Si le peuple répond à cet appel de Dieu (v. 18), Dieu n’impute rien ; même il y a pardon par devers Lui, afin qu’on Le craigne. Mais la chose la plus terrible pour le cœur de Dieu, ce n’est pas que le monde soit méchant, mais que la cité fidèle le soit (v. 21-22). C’est pourquoi Son jugement commence par Sa maison. Quand Il a fait marquer le résidu (Éz. 9, 2), Il fait passer par toute la ville, en commençant par Sa maison. Il indique ensuite l’iniquité en détail.
Ici, nous trouvons un grand principe. Si la chrétienté mérite les jugements de Dieu, Son jugement commence par Sa propre maison, par ce qui est le plus rapproché de Lui, mais c’est pour la purifier. En ce sens, nous sommes sauvés difficilement, en ce que le jugement commence par nous. C’est sur Jérusalem, que Jésus a pleuré. Après cela, Dieu se vengera de Ses ennemis, lesquels ont corrompu Sion ; Il veut se satisfaire, en se vengeant d’eux (v. 24). Mais quand Il aura exécuté son jugement, Il rétablira Jérusalem sur la terre (v. 25-26). — Le jugement devait tomber sur Israël et la conséquence devait en être, que la loi sorte de nouveau de Sion ; Jérusalem sera de nouveau le trône de l’Éternel, et le centre de tout Son pouvoir sur la terre.
Chapitre 2, 1-3. Dieu ayant purifié Son peuple et Sa ville par le jugement, Il assemble les nations à Jérusalem. On pourrait penser que la loi de l’Éternel sort de Jérusalem, par l’évangile, mais l’évangile n’est pas un jugement. Dieu exercera le jugement et la justice sur la terre, parmi les nations, verset 4 ; parce que le juge sera là. Cela évidemment n’a jamais eu lieu, mais c’est le jugement de Dieu qui accomplira tout cela.
Versets 5, 6, l’esprit intelligent de la prophétie parle toujours ainsi : « tu as rejeté ton peuple », bien que cela ne soit pas encore un fait accompli. Or, si le jugement commence par le peuple de Dieu, il ne s’arrêtera pas là, car s’Il juge Son peuple, ne jugera-t-Il pas le monde idolâtre ? Les nations se vantent de leurs forces, de leurs richesses, mais elles seront jugées, les nations chrétiennes surtout. La chrétienté est la vigne de la terre ; mais où se trouve le peuple professant, là sera la cuve de l’indignation de Dieu. Quand Dieu exerce le jugement sur la terre, Il reprend le cours de Son jugement terrestre.