Livre:Études sur la Parole — Apocalypse/Chapitre 20

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La puissance du mal ayant été mise de côté, nous voyons l’autorité judiciaire conférée aux saints et exercée en paix. Le prophète ne voit pas, comme en Daniel 7, des trônes simplement placés, mais ici, ils sont aussi occupés. Outre tous ceux à qui en général le jugement est donné, deux classes spéciales sont mentionnées, parce qu’elles auraient pu sembler être arrivées trop tard ou avoir perdu leur part dans cette gloire. Ce sont d’abord ceux qui ont été décapités pour le témoignage de Jésus, après que l’Assemblée n’est plus sur la terre, car nous avons affaire avec la période apocalyptique ; la seconde classe se compose de ceux qui n’ont pas adoré la Bête (comparer chap. 6, 9-11 ; 13, 15). Ceux-là, aussi bien que les saints qui avaient délogé auparavant, ont leur portion avec Christ. Ils vivent et règnent avec Lui durant les mille ans (ceux qui ne sont pas de Christ, le reste des morts, ne vivent pas avant que les mille ans soient accomplis)[1]. Ils sont finalement délivrés de la seconde mort. La première mort, les gages du péché, ils l’avaient subie, mais c’était dans leur fidélité à Christ. Ils ne doivent avoir aucune part dans la seconde mort, jugement final du péché. Elle n’a aucun pouvoir sur eux ; au contraire, ils ont une relation spéciale avec Dieu et avec Christ : ils sont sacrificateurs de Dieu et de Christ, et régneront avec Lui mille ans. Eux aussi sont rois et sacrificateurs. Remarquons en passant comment Dieu et Christ sont unis ici dans une seule pensée ; c’est ce que nous trouvons constamment dans les écrits de Jean. Ainsi, la Bête et le faux prophète sont dans l’étang de feu, leurs armées sont tuées, Satan est lié dans l’abîme, et les saints ressuscités sont sacrificateurs de Dieu et de Christ et règnent avec Christ mille ans. Les détails et les effets ne sont pas donnés ici, remarquons-le. L’objet est d’assigner la place des saints et particulièrement de ceux qui ont été martyrs pendant la période qu’embrasse ce livre. Les autres sont introduits comme entrant dans le tableau général. Il y a des gens assis sur les trônes, mais les fidèles dont parle la prophétie sont spécialement mentionnés.

Après que les mille ans sont accomplis, Satan est délié. Il vient sur la terre, mais ne recouvre jamais une place dans le ciel. Les nations sont mises à l’épreuve par sa tentation. Ce n’est pas même d’avoir vu Christ et joui des fruits de Sa gloire, qui peut mettre en sûreté le cœur de l’homme, de simples moyens ne le peuvent pas, s’il doit dépendre de cela. Les hommes, nombreux comme le sable de la mer, tombent entre les mains de Satan, dès qu’ils sont tentés. Jouissant de la bénédiction à une époque où l’infidélité sera la ruine immédiate (peut-être la mort), et où rien ne sera là pour les tenter, ils seront infidèles dès que la tentation viendra, dès que leur cœur sera mis à l’épreuve. C’est la dernière et nécessaire épreuve de l’homme ; nécessaire parce qu’il ne pourrait pas finalement jouir de Dieu avec son cœur naturel, et le cœur naturel n’est pas mis à l’épreuve quand la bénédiction actuelle dépend de la reconnaissance d’un Christ présent, visible et glorieux. La multitude séduite, non plus limitée au tiers de la terre, c’est-à-dire à un district prophétique spécial, mais comprenant la largeur de la terre, monte contre le camp des saints et l’entoure, ainsi que la cité bien-aimée, Jérusalem. Il est remarquable de ne pas voir ici la présence spéciale de Christ parmi les saints. En apparence, ils sont laissés pour être enveloppés par leurs ennemis. Le Seigneur permet cette épreuve de la fidélité personnelle qui sépare nettement les saints des autres. S’Il apparaissait, naturellement la multitude hostile ne monterait pas, et l’épreuve complète du cœur ne démontrerait pas la fidélité des saints qui n’écoutent pas les séductions de Satan. Ils sont pressés et entourés par l’ennemi, mais demeurent fidèles. Une fois cette séparation et cette épreuve complète achevées, le jugement de Dieu tombe du ciel sur ceux qui se sont laissé séduire, et les détruit. Le diable est alors jeté dans l’étang de feu où se trouvent déjà la Bête et le faux prophète, et où ils seront tourmentés aux siècles des siècles.

Ceci clôt l’exercice de la colère, de la destruction de la puissance hostile — scène étrange — Dieu ayant des ennemis dans ce monde ! Maintenant est introduit le pouvoir judiciaire revêtu de son droit propre. On peut remarquer que l’on ne trouve pas dans ce livre l’exercice de ce pouvoir sur les vivants. La puissance hostile de la Bête est détruite par Celui qui juge et combat en justice, les saints célestes ayant été pris dans la gloire. La multitude des apostats à la fin des mille ans est détruite par le feu du ciel. Mais on ne trouve pas ici le jugement de Matthieu 25, à moins qu’il n’ait quelque rapport avec le jugement du chapitre 20, verset 4, de l’Apocalypse.

Nous avons maintenant le jugement des morts. Il n’est pas question ici d’une venue du Seigneur. Un grand trône blanc est dressé ; le jugement s’exerce selon la pureté de la nature de Dieu. Il n’est pas question d’action envers la terre ou envers la puissance du mal, mais envers les âmes. Le ciel et la terre — tout ce qui avait été simplement les scènes du jugement — ont disparu. Les secrets des cœurs des hommes sont jugés par Celui qui les connaît tous. Le ciel et la terre s’enfuient de devant la face de Celui qui est assis sur le trône, et les morts, les grands et les petits, se tiennent devant ce siège de la puissance et du jugement. Les morts sont jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui est écrit dans les livres de mémoire. Mais un autre élément est mis en évidence. La souveraine grâce seule a sauvé selon le dessein de Dieu[2]. Il y a un livre de vie. Quiconque n’y est pas trouvé écrit est jeté dans l’étang de feu. C’est la scène finale de séparation et qui clôt tout pour la race humaine et ce monde. Et quoiqu’ils soient jugés, chacun selon ses œuvres, cependant la souveraine grâce a délivré quelques-uns, et quiconque n’est pas trouvé écrit dans le livre de la grâce est jeté dans l’étang de feu. La mer a rendu les morts qui étaient en elle ; la mort et le hadès ont aussi rendu ceux qui étaient en eux. Et la mort et le hadès prennent fin pour toujours par le jugement divin. Le ciel et la terre ont passé, mais ils doivent revivre ; non pas la mort et le hadès. Il n’y a pour eux que la destruction pour jamais par le jugement de Dieu. Ils sont envisagés comme étant la puissance de Satan. Il a le pouvoir de la mort et les portes du hadès, et c’est pourquoi la mort et le hadès sont détruits judiciairement pour toujours. Leur pouvoir a pris fin pour toujours. La mort et le hadès sont personnifiés, mais naturellement il n’est pas question pour eux de tourments ou de châtiment, ce qui a lieu pour le diable quand il est jeté dans l’étang de feu. Mais quand le diable y a été jeté, la mort n’était pas encore détruite, car les morts coupables n’avaient pas encore été ressuscités pour le jugement. Maintenant, ils l’ont été, et le dernier ennemi est détruit. La force et la portée de l’image est, je n’en doute pas, que tous les morts maintenant jugés (tout le contenu du hadès, en qui était le pouvoir de la mort) sont jetés dans l’étang de feu, de sorte que la mort et le hadès, qui n’existaient qu’à cause de l’état de ces morts, prennent fin entièrement et judiciairement par le fait que les morts sont jetés dans l’étang de feu. Les saints étaient depuis longtemps sortis de la mort et du hadès, mais la mort et le hadès subsistaient encore pour les méchants. Maintenant ceux-ci, en vertu du jugement devant le grand trône blanc, sont jetés dans l’étang de feu — la seconde mort. Le livre de vie est la limite et la mesure du salut.



  1. On peut remarquer ici que les expressions : « vécurent et régnèrent », indiquent certainement la résurrection. L’expression est la même que pour « le reste des morts ne vécut pas jusqu’à, etc. » ; de sorte qu’il s’agit bien de résurrection. C’est ce que confirment les paroles suivantes : « C’est ici la première résurrection ».
  2. Ce dessein et la responsabilité de l’homme ne sont jamais confondus, mais comme on le voit dans les deux arbres du jardin d’Éden, ils sont toujours juxtaposés. La vie est mise en rapport avec la responsabilité dans la loi ; mais la responsabilité vient d’abord, et la preuve est ainsi faite que l’homme ne peut pas subsister devant Dieu. La question n’est résolue qu’en Christ qui a porté nos péchés, qui est mort pour nous au péché et qui est la vie. En Christ, les conseils de Dieu et la promesse de la vie viennent en premier lieu, ensuite la responsabilité de la créature sur la terre, puis la grâce accomplissant les conseils, en justice, par la croix.