Livre:Études sur la Parole — Nahum

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destinées à aider le chrétien dans la lecture du saint LivreJ.N. Darby

Si l’on examinait de près les divers caractères des peuples qui ont été en rapport avec le peuple de Dieu, peut-être trouverait-on en chacun d’eux une forme spéciale de mal assez nettement dessinée. Dans tous les cas, cela a lieu dans les principaux ennemis de ce peuple : l’Égypte, Babylone, Ninive, portent sur leur front une empreinte très manifeste de ce qu’elles désignent moralement. L’Égypte est le monde dans son état naturel, le monde d’où le peuple est sorti ; Babylone, la corruption agissant en puissance, sous l’esclavage de laquelle le peuple est tombé ; Ninive est la gloire orgueilleuse du monde, qui ne connaît que sa propre importance — le monde, l’ennemi déclaré du peuple de Dieu, simplement par son orgueil ; elle sera jugée comme tout le reste et disparaîtra, pour toujours, sous le jugement du Tout-puissant. L’Éternel a donné un commandement contre elle : il n’en naîtra plus de son nom. Ce jugement est si simple que la prophétie qui en parle, exige très peu d’explications.

Elle commence en mettant en avant le caractère de Dieu en vue de ce qu’Il a à supporter de la part de l’orgueil des hommes ; Dieu est jaloux, et l’Éternel tire vengeance. Solennelle pensée que, quelque grande que soit Sa patience, le temps viendra où il sera démontré qu’Il ne supporte pas le mal ; consolante pensée, car la vengeance de Dieu est la délivrance du monde de l’oppression, de la misère, du joug de l’ennemi et des convoitises, pour qu’il fleurisse sous le doux regard de Celui qui l’a délivré.

Il permet, sans doute, longtemps le mal ; Il n’est pas impatient comme nos pauvres cœurs ; Il est lent à la colère, colère d’autant plus terrible que c’est la justice de Celui qui ne s’impatiente jamais. Il est grand en force et ne tient pas le coupable pour innocent[1]. Qui subsistera devant Son indignation, ou demeurera ferme devant l’ardeur de Sa colère ?

Mais ce n’est pas tout : Son indignation n’est pas vague, dévastant sans distinction lorsqu’Il lui lâche la bride. Il est bon ; Il est une forteresse au temps de la détresse. Quand le mal et le jugement débordent, le mal, qui est un jugement, et le jugement devant lequel rien de ce qui est atteint ne subsiste, Il est Lui-même la sûre protection de ceux qui se confient en Lui. Il les connaît Lui-même. Quant à la gloire de l’ennemi, elle sera détruite, effacée, réduite à néant. Plongés dans leurs plaisirs, enivrés et sans appréhension, ils seront consumés comme la paille sèche.

Au verset 11, nous retrouvons celui duquel les prophètes parlent si souvent, l’Assyrien, qui machine du mal contre l’Éternel. Le verset 12, quoique obscur, s’applique, il me semble, à Israël. Israël, hélas ! lui-même, se vantant de sa sécurité et de sa force selon l’esprit du monde, subira l’invasion, le débordement des grosses eaux, le fléau de Dieu. Lorsque le fléau traversera la terre, celle d’Israël, ils seront retranchés[2]. Comparez Ésaïe 28, 18, 19, et 14, 25. Or, ce fléau comble le jugement de Dieu, et la délivrance d’Israël, dit le prophète, sera maintenant complète et finale. Comparez Ésaïe 10, 5, 24, 25. Le joug de l’Assyrien serait brisé pour toujours, et la puissance hostile et orgueilleuse du monde, détruite (comme la corruption et la rébellion antichrétiennes avaient déjà été jugées). La bonne nouvelle de la pleine délivrance se répandrait, et Juda observerait en paix ses fêtes solennelles.

Je ne doute pas que l’invasion de Sankhérib n’ait été l’occasion de cette prophétie ; mais il est de toute évidence que sa portée est beaucoup plus grande et que le jugement est final. C’est un nouvel exemple de ce que nous avons sans cesse retrouvé dans les prophéties : un jugement partiel servant d’avertissement ou d’encouragement au peuple de Dieu, mais n’étant qu’un avant-coureur de celui dans lequel toutes les voies de Dieu seraient résumées et manifestées. Le méchant ne devait, maintenant, plus pouvoir troubler Juda. Il serait définitivement retranché.

Si Dieu permettait que tout Jacob fût dévasté et ruiné, c’est que le temps du jugement était arrivé, jugement qui ne s’arrêterait pas là. Il commencerait par Sa maison, sans doute ; mais s’arrêterait-Il là ? Non. Quelle serait donc la fin des ennemis du peuple de Dieu, s’Il ne supportait plus le mal chez Son peuple ? À Ninive donc maintenant de se défendre, si elle le pouvait ; mais non, cette fosse aux lions serait envahie et les jeunes lions détruits. Ils sont incapables de se défendre ; voyez ce même raisonnement dans Ésaïe, à la fin du chapitre 2 et au commencement du chapitre 3 : Jacob était jugé, toute la famille aussi bien qu’Israël visitée et ruinée, et maintenant c’était le tour du monde ; quel que fût l’orgueil de Ninive, elle ne valait pas mieux que d’autres dont elle avait accompli probablement elle-même la ruine ; car l’Assyrie et l’Égypte étaient longtemps rivales. Ainsi, Ninive verrait ses forteresses, sans force, tomber comme des figues à la première secousse ; son peuple ne serait que comme des femmes, sans force ; la ruine serait totale. Le feu la dévorerait. Il n’est pas douteux que ceci n’ait eu un accomplissement historique dans la chute de Ninive. Mais son accomplissement complet aura lieu lorsque l’Assyrien reviendra, je ne dis pas à l’égard de la ville même qui a été détruite, mais de la puissance qui possédera le territoire et héritera de l’orgueil du pays de Nimrod.



  1. Cela est toujours vrai et d’une immense importance. Dieu ne tient jamais le coupable pour innocent : c’est chose contraire à Sa nature, et ce ne serait pas la vérité. Il peut faire passer le péché et recevoir le pécheur purifié, mais Il ne peut agir comme si le péché n’existait pas, lorsqu’il existe, ni y demeurer indifférent en restant Lui-même. Il peut châtier pour le bien et pour montrer Son gouvernement, c’est-à-dire s’occuper du péché ; ou bien Il peut, à ce point de vue, l’ôter et l’effacer complètement, selon les exigences de Sa propre nature et de Sa gloire, ce qui est pour nous le salut ; ces deux manières d’agir sont vraies. Mais Dieu ne peut jamais laisser subsister le péché sans s’en inquiéter, comme une chose qui n’est pas ou qui est indifférente.
  2. Sinon la pensée est que les Assyriens, tout en étant prospères et nombreux, seront (comme Sankhérib) retranchés, lorsqu’ils envahiront Juda, et alors la délivrance d’Israël sera (comme dans És. 10) finale.