Messager Évangélique:Lettre sur Jean 16, 33

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Il est bien doux et bien consolant de considérer ce qu’est le cœur de Jésus pour les siens, tel qu’il se révèle dans les chapitres 13 à 18 de Jean ; de voir comme, en effet, Jésus est occupé à les placer dans la même position que Lui-même, soit dans le ciel, soit dans le monde. — Jésus veut ancrer nos cœurs dans le sien.

Au chapitre 13, Il leur déclare Son amour pour eux ; en pensant qu’Il va passer de ce monde au Père, et les laisser ; remarquez cette expression : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde ». — Jésus sait ce que c’est que d’être dans ce monde avec la vie du ciel. Mais qu’il est précieux de voir que, tout en prévoyant que nous allons nous y salir les pieds (après que nous avons été tout lavés), Il veut que nous sachions qu’Il s’occupera auprès du Père à nous maintenir nets et capables de marcher dans ce chemin de témoignage que Lui a frayé.

Nous voyons qu’Il apprécie les siens d’après la position qu’Il leur fait, et d’après les soins qu’Il va prendre d’eux ; c’est pourquoi Il les avertit de tout ce qu’ils vont rencontrer sur le chemin, même de leurs chutes, et Il termine en disant : « Je vous ai dit ces choses » (chap. 13 à 17), afin qu’en moi vous ayez la paix ».

Remarquez qu’Il venait de leur dire : « L’heure vient et elle est déjà venue, que vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ». Il avait dit à Pierre qui se croyait fort pour Le suivre : « Le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois » ; et ailleurs : « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ». Oui, Jésus pouvait ajouter : « Je te dis ces choses, afin qu’en moi tu aies la paix ». Oh ! quel cœur que celui de Jésus ; Il ne s’occupe pas du chagrin que va lui causer le reniement de Pierre (et il a dû être grand), non, Jésus s’occupe de sortir le pauvre Pierre de l’angoisse que lui procurera la découverte qu’il va faire de lui-même ; Jésus ne veut pas que Pierre soit conduit au désespoir comme Judas, c’est pourquoi Il prie pour sa restauration avant que Pierre ne tombe. — Consolante pensée. — Jésus ne demande pas que cette triste expérience soit épargnée à Pierre, non, elle lui était nécessaire ; mais Jésus prend soin que Pierre puisse s’appuyer sur ce cœur qui avait dit : « Je vous ai dit ces choses, afin qu’en moi vous ayez la paix ». Jésus passait-Il légèrement sur ce reniement ? Oh ! certes non, Sa sainteté en éprouvait toute l’horreur ; mais Jésus savait qu’Il allait monter sur la croix pour en porter la peine. — Quel amour !

Quand on pense que c’est ce même Pierre qui avait dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », et encore : « À qui nous en irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » — c’est ce même Pierre qui, interrogé par une servante (Matt. 26, 74), fait des imprécations, et dit : « Je ne connais pas cet homme », qui appelle le Christ, le Fils du Dieu vivant, cet homme ! Eh bien, à ce moment même, le cœur de Jésus s’occupe de Pierre. Le coq chante, et Jésus se tournant regarde Pierre (Luc 22, 61). Remarquez, Jésus ne s’occupe pas de Lui-même, et pourtant Il était aux prises avec les instruments de Satan qui déployaient leur rage contre Lui. Mais, c’est clair, c’est pour Pierre que Jésus était là ; — précieuse pensée. Alors Pierre sort pour pleurer amèrement ; nous pouvons concevoir son angoisse, il a les yeux ouverts sur lui-même, le regard de Jésus a été en même temps une lumière et une épée dans son cœur et dans sa conscience, et il doit sentir l’horreur de son péché. Mais pendant ce temps que fait Jésus ? Il va à la croix pour en porter la peine — quel amour ! — Mais aussi, le matin de la résurrection, nous trouvons Pierre qui court au sépulcre avec Jean.

Ce qui est encore précieux à remarquer, c’est que Jésus, qui s’occupe toujours de Pierre, lui apparaît, en particulier, en sortant du tombeau où Il vient de laisser le péché de Son pauvre apôtre. Les disciples assemblés (Luc 24, 34) disent : « Le Seigneur est vraiment ressuscité et il est apparu à Simon ». Paul, en 1 Corinthiens 15, 5, dit que le Seigneur ressuscité a été vu de Céphas, puis des douze. — Oui, Jésus savait que Pierre avait besoin de Le voir, il ne L’avait pas revu depuis ce regard qui l’avait fait sortir pour pleurer amèrement. Quelle dut être douce cette entrevue ! Comme Jésus est précieux pour Pierre, maintenant que tout est réglé, que son reniement est expié. Pierre le sait, mais, de plus, il se connaît lui-même, mais il sait aussi ce que Jésus a fait et ce que Jésus est pour lui ; il vient de lire dans ce cœur qui avait prié pour lui, afin que sa foi ne défaillît pas. Maintenant il comprend ce que Jésus lui disait (Jean 13, 7) : « Tu ne sais pas maintenant ce que je fais, mais tu le sauras dans la suite ». Oui, à présent, Pierre sait ce que c’est que ce lavage des pieds, et en Jésus il a la paix. C’est pourquoi aussi quand Jésus lui demande, en présence des autres : « M’aimes-tu ? » Pierre peut répondre : « Tu connais toutes choses, tu sais que je t’aime ». — Si nous savons que Pierre est notre portrait, nous sommes heureux de savoir que le Sauveur de Pierre, c’est le nôtre. C’est Lui qui nous aime, croyons-Le.

Il nous connaissait parfaitement avant d’entreprendre l’œuvre de notre salut, Il en avait calculé la dépense ; tout le mal que nous découvrons en nous, nos mauvais penchants, Il a connu tout cela, et Il a été à la croix pour expier le tout. Quelle assurance cela nous donne pour aller confesser à Dieu nos manquements, tout en les jugeant comme Lui. — Oh ! puissions-nous connaître tout ce que Jésus a voulu être pour nous, afin qu’en Lui, nous ayons la paix ; même en gardant le souvenir de nos chutes, et tout en en subissant les conséquences extérieures, nous savons que Jésus a été sur la croix pour les expier. La conscience de ce qu’est la grâce, donne de la force à l’âme. David devait subir les conséquences de son péché (2 Sam. 12). L’épée ne devait pas sortir de sa maison, chaque coup lui rappelait ce qu’il avait fait ; mais pour traverser cela, David possédait cette grâce qui lui avait dit : « L’Éternel a fait passer ton péché » ; aussi il peut nous dire avec connaissance de cause : « Bienheureux est l’homme à qui l’Éternel n’impute point son iniquité » (Ps. 32).

Puissions-nous nous fier pleinement à cette grâce qui nous a apporté le salut, et puissions-nous connaître mieux la personne de ce Jésus qui est tout ce qu’il faut pour tout ce que nous sommes.